Le Comité de contrôle n’a aucun pouvoir de décision sur les actes des organes du Front populaire ivoirien (Fpi). Et quand cet organe de contrôle s’arroge le droit d’émettre un avis favorable pour autoriser la tenue d’un Comité central extraordinaire en dehors d’une convocation régulière par le président du parti, le Comité de contrôle réaffirme son parti pris flagrant pour la fronde menée par certains cadres contre le président Pascal Affi N’Guessan depuis plusieurs mois. Affichant ainsi son obstination à persévérer dans la voie de l’imposture et de la forfaiture. Pour une et simple raison que les textes fondamentaux du Fpi ne prévoient pas le principe d’une saisine du Comité de contrôle par des pétitionnaires. Tout comme les textes du Fpi ne prévoient pas non plus la convocation d’un Comité central extraordinaire par des pétitionnaires.
Telles sont les informations données, mercredi dernier, par Mme Agnès Monnet, secrétaire générale et porte-parole du Fpi, relativement aux deux déclarations du Comité de contrôle. Qui, dans une première intervention, déclarait «nulle et non avenue» la décision portant réaménagement du Secrétariat général par le président Pascal Affi N’Guessan. La seconde déclaration de l’organe de contrôle du Fpi concerne l’avis favorable qu’il a donné à des pétitionnaires qui l’ont saisi pour convoquer un Comité central extraordinaire à l’effet de destituer le président Pascal Affi N’Guessan à la tête du parti pour «défiance des organes du parti et défaillance».
Malgré ces précisions de taille, que va-t-il se passer, ce matin, au Qg de campagne du président Laurent Gbagbo, siège provisoire du parti où les frondeurs convoquent leur Comité central extraordinaire ? Les frondeurs vont-ils poursuivre leur action dans la voie du bras de fer engagé depuis des mois contre Pascal Affi N’Guessan qu’ils pensent être aujourd’hui profitable au Fpi ? Ou bien vont-ils profiter du cadre de la légalité tracé par les textes fondamentaux pour engager ensemble, avec M. Affi à leur tête, la lutte pour les défis futurs qui attendent leur organisation politique ? Et ce cadre légal qui s’offre aux militants du plus grand parti d’opposition de la Côte d’Ivoire, c’est le Comité central convoqué par le président Pascal Affi N’Guessan, le samedi 7 mars, au Qg de campagne du président Laurent Gbagbo, qui sert de siège provisoire au Fpi après la grave crise postélectorale de 2011. Une session qui ne passe pas sous silence les problèmes soulevés par les pétitionnaires. A savoir l’assignation en annulation de la décision du Comité de contrôle du 25 novembre 2014 concernant la candidature de Gbagbo à la présidence du Fpi, le report du congrès, la fermeture du siège, etc.
Le Comité central convoqué par le président Pascal Affi N’Guessan est une session conforme aux textes du parti. Notamment l’article 37 des statuts qui stipule que «le Comité central se réunit tous les trois mois sur convocation du Secrétariat général. Il peut se réunir en session extraordinaire soit à la demande des 2/3 de ses membres, soit à la demande du Comité de contrôle ou sur convocation du Secrétariat général. Il est présidé par le président du parti». Ce qui veut dire que le président Pascal Affi N’Guessan n’a pas failli puisqu’il a effectivement convoqué le Comité central ce samedi, comme le souhaitaient les pétitionnaires.
Les militants du Front populaire ivoirien doivent aussi savoir que si leur président Affi a nommé de nouvelles personnalités au Secrétariat général, il est archifaux que le Comité de contrôle l’interprète comme étant une défiance aux organes du parti. de la même façon que Pascal Affi N’Guessan est habilité à nommer les membres du Secrétariat général, il a aussi le droit de remplacer ceux qu’il juge défaillants. Vu que les textes du Fpi l’y autorisent. Notamment l’article 42 alinéa 4 et 5 des statuts qui dispose que le président du parti «procède au remplacement des membres défaillants du Secrétariat général… Toute nouvelle nomination au Secrétariat général entre deux congrès n’est pas soumise à l’investiture du congrès».
Si, après toutes ces précisions, les militants s’inscrivent dans la voie des frondeurs en bravant les textes dont le parti s’est volontairement dotés pour se rendre au Comité central convoqué par des pétitionnaires-frondeurs, cela veut dire qu’ils ont choisi de s’installer indéfiniment dans la clandestinité. Une position de hors-la-loi qui n’est pas profitable au Fpi.
Avec Notre Voie