Samedi, dans une émission de télévision, le Premier ministre français a en effet estimé que le chef de l’État gabonais n’avait pas été élu « comme on l’entend ». Des propos qui secouent d’ores et déjà la classe politique gabonaise.
Samedi 16 janvier, Manuel Valls, Premier ministre français, a évoqué, dans l’émission « On n’est pas couché », le président gabonais Ali Bongo Ondimba.
Répondant à la question de l’humoriste Jérémy Ferrari au sujet de la marche du 11 janvier 2015 en mémoire des victimes de l’attaque contre Charlie Hebdo, « Comment vous expliquez qu’Ali Bongo se retrouve en tête d’une marche pour la liberté d’expression ? », Manuel Valls a créé la surprise, en proposant une explication peu diplomatique.
« Dans cette manifestation, il y avait des chefs d’État et de gouvernement. Vous retenez Ali Bongo, moi je retiens surtout un autre Africain, élu lui, Ibrahim Boubacar Keïta ». Et le Premier ministre d’enfoncer le clou, tandis que l’humoriste insiste (« Parce qu’il n’est pas élu Ali Bongo finalement ? ») : « Non, pas comme on l’entend ».
Des tensions diplomatiques à prévoir
Les propos de Manuel Valls ne sont évidemment pas passés inaperçus au Gabon, alors que la présidentielle 2016 est dans toutes les têtes et que le Front uni de l’opposition vient de désigner Jean Ping comme son candidat.
« Il confirme ce que nous savions déjà. Ali Bongo doit tirer les conclusions de son imposture », a aussitôt confié à RFI Richard Moulomba Moumbo, président de l’Arena, Alliance pour le renouveau national.
Le Gabon a par ailleurs décidé de rappeler son ambassadeur en France, Germain Ngoyo Moussavou, pour consultation, selon une annonce faite dimanche soir par le ministre de l’Intérieur gabonais, Pacôme Moubelet Boubéya, à la télévision. Celui-ci a marqué sa « surprise » face aux propos de Manuel Valls, alors que, selon lui, les « deux pays entretiennent d’excellentes relations »
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