(AFP) – La sècheresse et les multiples conflits qui secouent l’Afrique de l’Est menacent 14 millions de personnes de famine, trois ans après une sécheresse dévastatrice dans la région, a annoncé vendredi l’ONU.
« La situation est très préoccupante », a déclaré Matthew Conway, le porte-parole pour le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) en Afrique de l’Est.
« Il existe des similitudes dans la situation actuelle avec ce qui a mené à la crise de 2011 », a-t-il précisé, ajoutant que l’ONU avait besoin de lever 1,94 milliard d’euros d’aide.
Selon les derniers chiffres publiés par l’OCHA le 5 août, quelque 2,7 millions de personnes en Ethiopie et 1,3 million au Kenya, pour la plupart des réfugiés somaliens, nécessitent une aide urgente en approvisionnement.
Au Soudan, cinq millions de personnes sont menacées par la disette tandis qu’au Soudan du Sud 3,5 millions sont déjà au bord de la famine.
Quelques 120.000 personnes se trouvent également en situation de précarité alimentaire à Djibouti et des dizaines de milliers au Burundi, au Rwanda et en Ouganda.
Les 14,4 millions de personnes que l’ONU a classé en situation de précarité alimentaire sont disséminées sur neuf nations.
Les travailleurs humanitaires du Soudan du Sud affirment depuis plusieurs semaines que le pays risque de basculer dans la famine si les combats se poursuivaient.
Le mois dernier l’ONU a par ailleurs averti que la Somalie, en proie au chaos et à la guerre depuis 1991, était susceptible de retomber dans une grave situation de famine.
L’organisation non gouvernementale Oxfam indique aussi que le manque et l’insuffisance de pluies, les conflits et la sècheresse ont contribué à la précarité alimentaire dans la zone orientale de l’Afrique.
« Il est impératif que nous tirions les leçons de 2011 », a déclaré à l’AFP le directeur régional d’Oxfam, Fran Equiza.
« Une intervention précoce pourrait sauver des milliers de vie et d’empêcher des millions d’autres de basculer dans la famine », a-t-il ajouté.
Les conditions sont toutefois encore loin de celles de la famine de 2011 durant laquelle plus de 250.000 personnes étaient mortes en Somalie, dont la moitié étaient des enfants.
Douze millions de personnes issues de quatre nations avaient alors été frappées par l’une des pires sècheresses connues depuis 60 ans.