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Alassane Ouattara mis KO par Jacob Zuma et le panel de l’UA

Idriss Déby Itno président de l’Union africaine : un message fort contre le terrorisme ?

28 novembre 2010 au soir. Second tour de la présidentielle ivoirienne. Au regard du taux de participation, de près de 10 points inférieur à celui, remarquable, du premier tour, les plus chevronnés observateurs l’annoncent : Laurent Gbagbo ne peut pas perdre. Avec les plus de 80% de participation du premier tour, Alassane Ouattara pouvait espérer le battre, à condition de bénéficier des reports pleins et entiers des suffrages recueillis par le troisième candidat, l’ancien présidentHenri Konan Bédié. Avec les à peine 70% annoncés tout à la fois par Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale (soi disant) indépendante (et en fait ouattariste) et par France 24, la messe était dite et ADO cuit… Une large part des partisans de Bédié avaient préféré ne pas aller voter, incapables, contrairement à leur candidat, de se résoudre à élire Ouattara – fut-ce pour battre Gbagbo. C’est là que le putsch médiatico-politique a débuté vraiment… D’un peu partout fusèrent des mails, sms et bientôt même des tweets. Qui tous, au contraire, annonçaient un irréel et irréaliste score de près de 55% en faveur de… Ouattara ! La CEI se mit au boulot. Les (ultra minoritaires) favorables à Gbagbo en son sein dénoncèrent rapidement des fraudes massives, des registres électoraux falsifiés, des signatures absentes ou contrefaites… des bureaux de vote où Gbagbo ne recueillait pas un suffrage, alors même que ses représentants étaient présents, puisque leurs « signatures » apparaissaient… d’autres où le nombre de suffrages exprimés (bêtise, mépris et suffisance des tricheurs) est supérieur à celui des inscrits… bref, une pantalonnade électorale. Réalisée d’autant plus facilement que le Centre et le Nord du pays, sous contrôle rebelle, n’ont jamais été démilitarisés. Bravo l’ONU. Avec ses deux pantins, Ban Ki Moon le controversé et Choi la Muppet. R esponsables du non désarmement des rebelles deGuillaume Soro, financés depuis septembre 2002 par ADO et soutenus quasi officiellement par la France, via le Burkina Faso de Blaise Compaoré.

La CEI, incapable de « consolider sur la base du consensus »des résultats faussés, il fut essayé de proclamer illégalement des résultats bidon, donnant ADO vainqueur. L’image de cette feuille mensongère arrachée des mains d’un escroc électoral fit le tour des médias occidentaux (et donc africains, déplorons leur suivisme confinant à l’aliénation). Image, comme le scrutin, détournée de son sens… Infoutue donc de produire des résultats fiables dans son temps de compétence, la CEI devait techniquement céder la place au Conseil constitutionnel. (Ce qu’elle finira par faire, d’ailleurs, au regard du strict respect des institutions ivoiriennes et desaccords de Ouagadougou, qui jamais n’ont mis aucune autorité au-dessus des institutions nationales). Mais sous les pressions conjuguées des ambassadeurs français et américain, Bakayoko fut « extrait » de la CEI. Pour aller annoncer, Choi l’a avoué, les frauduleux résultats à l’ONUCIMuppet Choirefusa. Il veut bien certifier les conditions de vote calamiteuses, les bourrages d’urnes et les violences. Mais pas assumer l’annonce. On opta pour l’Hôtel du Golf. (Il faut avoir entendu Bakayoko, des semaines plus tard, sur la coopé-loniale RFI, oser prétendre qu’il ignorait que le dit hôtel était le QG de Ouattara !).
La suite, chacun la connaît : le Conseil constitutionnel ivoirien a annulé des votes – comme la CEI l’avait fait avec les suffrages de la diaspora ivoirienne en France. Et proclamé Laurent Gbagbo vainqueur des élections et nouveau président de la république de Côte d’Ivoire. Un Conseil constitutionnel dont aura été mise en doute une légitimité sous la protection de laquelle pourtant et Sarkozy, le 2 décembre, puis Ouattara, le 4, auront tenté de se placer.

Depuis, Ouattara, « reconnu » jusque sur Mars mais incapable de soulever un mouvement populaire, est le pauvre président du peuple, héroïque et spolié de sa victoire par le dictateur Gbagbo, avec ses bras longs et bolloréens, ses mains pleines de doigts patriotes ensanglantés ! L’hollywoodien film était en marche. Sarkozy, bien avant Alliot-MarieFillon et le monokineur Boris Boillon, mettait la diplomatie et la politique étrangère française sur le trottoir. Comme Chirac, refusant d’honorer en 2002 des accords de coopération militaire, lorsque la meurtrière rébellion s’élança, sous prétexte de ne pas défendre Gbagbo, déjà.

Les missions de conciliation de l’Union africaine ou les menaces de la Cédéao, toutes, ont fini par achopper sur une réalité : Ouattara a triché… et par conséquent, suite à l’élimination, régulière, logique et morale du tricheur : Laurent Gbagbo a gagné. Comment l’avouer sans se dédire ? Même les médias ne savent pas faire ça. Depuis mi janvier et les premières révélations du forfait, chacun l’a compris, la question est moins de savoir comment déloger le légitime vainqueur Gbagbo, que de réussir à soustraire le perdant grugeur Ouattara. Le moins indignement et le moins violemment possible. Comment épargner ses soutiens et souteneurs notoirement impliqués. De Sarkozy à Soros, avec son avion « prêté » à ADO et les officieux et subventionnés services de Human rights watch, ses communiqués aussi invérifiés qu’invérifiables sur des charniers aussi inexistants que nécessairement gbagbistes. En passant par les lobbyistes d’Avaaz et les spéculateurs de cacao d’AmarajoFaure Gnassingbé, président togolaid dynastique aussi illégitime qu’Ali Bongo. Et Wade, bientôt centenaire. Le remplaçant, le joker nigerian Goodluck Jonathan. Blaise Compaoré, là depuis 23 ans… Comment retenir le violent Soro, l’éternel rebelle qui a compris lui que Ouattara était rincé. Mais qui doit des comptes à ses hommes, ses chefs rebelles régnant sur le Nord et le Centre depuis 2002 au prix de 10 000 morts (jamais dénoncés par « la communauté internationale » ou les ONG).
Au final, les yeux baissés ou avec soulagement, les deux parties ont accepté de s’en remettre à l’Union africaine. Un panel de présidents africains a été désigné lors du sommet d’Addis Abeba. Sarkozy réussira à y imposer le soldat français Compaoré, pourtant plus que partie prenante et partial. Par trouille de l’influence et du poids de l’Afrique du Sud de Zuma, également sollicitée. Et bien moins mauviette que celle de Thabo Mbeki. Preuves par l’absurde que l’atmosphère a changé : presque plus du tout de sujets sur la Côte d’Ivoire à la télé française… loin de la curée raciste des semaines folles de décembre. Loin de la désormais embarrassante Côte d’Ivoire.

La semaine dernière, le pitre sanguinaire Soro lança sa « révolution tunisienne de Côte » d’Ivoire (ou égyptienne, tant il serait en peine de les distinguer). Elle devait démarrer d’Abidjan à partir du 21 février. Entre amateurisme et décadence. Aussi aveuglé que Ben Ali ou Moubarak. Refusant de voir que même dans une localité comme San Pedro, pourtant dirigée par un ouattariste, plus personne pour « les rebelles » ne se lèvera… Soro se ravise et décide que sa révolution finalement démarrera à Bouaké. « Fief rebelle ». Ou ville martyre. Et le 19 plutôt que le 21. Soro « le séquestré », qui, depuis des semaines, butine et lutine les primatures et présidences africaines (au point de se faire éconduire par Zuma qui refusera de le recevoir !). En quête de soutiens à ramener à la Ruche du Golf Hôtel reconnue par l’ONU. Soro arrive le jour dit à Bouaké. Mais tout seul : le public est pas venu. Le voilà obligé de transformer le fiasco en une rencontre, sûrement prévue de longue date, avec des chefs coutumiers et religieux…
Le 21 février, toujours dans l’indifférence médiatique, le panel arrive à Abidjan. Enfin, presque. Les jeunes patriotes ivoiriens dévoués au ministre Charles Blé Goudé, en manifestant à l’aéroport contre sa venue, ont réussi à faire renoncer leMobutu de Thomas Sankara, Blaise Compaoré. Laurent Gbagbo a reçu le panel. S’est expliqué. A présenté les pièces du dossier omises ou occultées par Choi. Alassane Ouattara, ultime chochotterie, a d’abord refusé de rencontrer Zuma. Sous prétexte de l’absence de Compaoré. (Rires). Le reste du panel, le Mauritanien Ould Abdel Aziz, le Tchadien Idriss Déby et le Tanzanien Jakaya Kikwete, a été ferme : avec Zuma ou rien. De cela non plus, la presse occidentale ne se fit pas l’écho. Puis Ouattara a cédé. Au même moment, l’opportune Amnesty International publie elle un communiqué qui dénonce les violations des droits de l’homme des deux camps. Quelle pondération soudaine ! Jusque-là, qui aurait osé admettre que, bien que peu nombreux, les partisans à mains nues de M.Ouattara étaient singulièrement dotés en armes à feu lourdes et légères ?

Zuma prévint qu’il ne voulait pas voir de « rebelles » aux abords du Golf quand il y serait. (Est-ce pour ça que Soro est parti ?). Quelques dizaines de jeunes ouattaristes en retard d’une conspuation l’accueillirent en l’injuriant. Derniers râles. À l’intérieur, c’est lui qui donne le la. Le pauvre Alassane, le regard vidé, décomposé, hagard, débite un texte aussi insignifiant et pleurnicheur que ses rares interventions télé. Au bout de 3 minutes, il commence à mentir, à prétendre qu’il a gagné les élections, que les mini émeutes que certains de ses partisans essaient de faire démarrer, depuis deux jours, en espérant les voir dégénérer assez pour justifier une intervention franco-onusienne, sont en fait des manifestations pacifiques de bienvenue au panel ! Et que c’est le camp Gbagbo qui en a fait des bains de sang… Sauf que Zuma l’arrête. « Stop, stop, stop… » Il vient de se faire insulter par les jeunes ouattaristes, il connaît leur pacifisme. Toujours poli, il se contente d’exhorter Ouattara à entrer dans la discussion et les photographes à sortir.

À l’heure où nous publions ces lignes, le panel ne s’est toujours pas officiellement prononcé, quand aux propositions« contraignantes pour les deux parties » qu’il doit formuler. Ce qui n’empêche pas l’AFP et ses relais depuis hier après midi de spéculer sur un éventuel partage de pouvoir… ou un pouvoir tournant sur deux ans… Ultime manière de minorer et déconsidérer le cinglant désavoeu. Un des conseillers de Laurent Gbagbo (et il vaut bien après tout l’AFP et ses mensonges répétés en qualité de source), Alain Toussaint, a depuis hier soir, après le départ de Jacob Zuma, affiché sur facebook un statut aussi serein que vraisemblable, si l’on en juge la débandade et le black out français : « Jacob Zuma et les Chefs d’Etat du panel de l’UA opposés au partage du pouvoir. Propositions : Laurent Gbagbo demeure à son poste de Président de la République jusqu’à l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle. Préalables : désarmement effectif des rebelles et des milices, révision et nettoyage du fichier électoral, redéploiement de l’Administration sur toute l’étendue du territoire national. » C’est à dire, en somme, un retour aux accords de Ouagadougou jamais respectés…

De sources dignes de foi et proches du dossier, en provenance d’Afrique du Sud et de Guinée Équatoriale, dont le président Obiang Nguema dirige actuellement l’Union africaine, on serait bel et bien sur cette ligne-là.

Source: legrigriinternational.com


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