by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 9 mars 2015 13 h 14 min
La guerre pour le contrôle du FPI fait rage. Le jeudi 5 mars 2015, Alphonse Douaty qui se déclare désormais secrétaire général du Front Populaire Ivoirien, est revenu sur le pêché mignon de Pascal Affi N’Guessan. Dans cette déclaration dont nous avons eu copie, l’ancien ministre des ressources allieutiques explique l’origine de la crise au FPI.
« Le Front Populaire Ivoirien traverse une crise sans précédent. Notre Parti est dans une profonde léthargie : le siège provisoire est fermé ; depuis plus de trois mois il n’y a plus de réunion, ni du secrétariat exécutif, ni du secrétariat général, encore moins de l’organe de décision qu’est le Comité Central. De temps à autre, l’on entend le président sortant, Affi N’Guessan, faire des professions de foi ou prendre des engagements solitaires. Mais, comme nous l’avons dit, il est bon de rappeler, à l’opinion nationale et internationale, qu’entre deux congrès ou deux conventions il n’y a que le Comité Central qui peut prendre des décisions qui engagent le FPI. Malheureusement, pour l’heure, il faut bien le reconnaitre, alors que des questions majeures qui touchent à la vie et à l’avenir de la nation nous interpellent, le FPI est tristement muet et inactif, au grand désespoir de nos militants et sympathisants et même du peuple, profondément perturbés et inquiets.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Le président Affi N’Guessan est sorti de prison de Bouna et a repris les rênes du Parti conformément à nos textes et à notre pratique. Galvanisés et pleins d’espoir, tous, dirigeants et cadres, responsables des structures et militants de base, nous nous sommes mobilisés autour de lui. Nous étions convaincus que notre lutte allait connaitre un coup d’accélérateur. Hélas ! La désillusion fera progressivement place à l’enthousiasme des premiers mois. Et depuis juillet 2014, le FPI est entré dans une zone de fortes turbulences. Jugez-en vous-mêmes :
-31 mai 2014 : contre l’avis du Comité Central, le président du parti tente un passage en force, heureusement mis en échec, pour lever le mot d’ordre de boycott du RGPH, initié par lui et largement suivi par la population ;
-4 juillet 2014 : en contradiction avec nos textes et de façon unilatérale, il procède à un profond réaménagement du Secrétariat Général, excluant ou rétrogradant des membres de la Direction ;
-Début aout 2014 : alors que le Comité Central, en sa session du 28 juin, avait rejeté la loi sur la Commission Electorale Indépendante adoptée au Parlement et exigeait une CEI consensuelle, en application de la résolution 2062 du Conseil de sécurité de l’ONU, le président décide, de façon autocratique, d’engager le FPI dans cette CEI ;
-13 septembre 2014: le Comité Central, par vote, réaffirmant la position du Parti exprimée le 28 juin, exige le retrait immédiat du FPI de cette CEI. Mais le président Affi N’Guessan ignore royalement cette prise de position de l’organe de décision et maintient le représentant du FPI qu’il a nommé à la CEI ;
-Décembre 2014 : alors que les travaux préparatoires du Congrès sont achevés et que les délégués convergent vers Abidjan pour y prendre part, le candidat président, Affi N’Guessan, assigne le Comité de Contrôle en justice et fait reporter par voie de référé ledit congrès. Et pour couronner le tout Affi N’Guessan introduit une action en justice pour invalider la candidature du Président Laurent Gbagbo à la présidence du FPI ;
-28 février 2015 : alors que les militants attendaient la convocation du Comité Central Extraordinaire tel que demandé par le Comité de Contrôle et 333 membres statutaires sur 490 du Comité Central, (soit plus de 2/3 des membres), le président Affi, publie la liste d’une nouvelle direction du parti comme il avait fait le 04 juillet 2014. Il indique dans le même élan qu’il ne fera pas droit à la demande de convocation du Comité Central Extraordinaire, alors qu’en la matière, le président a une compétence liée en sa qualité de président du Secrétariat Général. C’est le lieu de rappeler que le Comité Central avait interdit toute action non concertée engageant la vie du parti jusqu’au prochain congrès devant relégitimer tous les organes du parti.
Comme nous le voyons, le président Affi N’Guessan, est un récidiviste notoire en matière de non respect de la ligne du parti et des décisions des instances. Une telle gouvernance est aux antipodes de notre culture et de notre pratique politiques.
Cela a commandé que les 2/3 des membres statutaires du Comité Central saisissent le comité de contrôle gardien de la conformité de nos actes avec les textes pour indiquer la voie qui nous permettra de sortir du blocage du fonctionnement du parti induit par le non respect de l’article 37-2 des statuts et 16-2 du règlement intérieur qui organise la session extraordinaire du Comité Central.
Le comité de contrôle dans l’avis n°001/2015/FPI/JNG du 27 février 2015 dont copie vous sera remise a indiqué ce qui suit :
-Le constat de la défaillance du président Affi N’Guessan en sa qualité de président du Secrétariat Général, et du coup, paralyse tout le Secrétariat Général au seul motif d’un conflit d’intérêt personnel, car le président Affi refuse que le Comité Central Extraordinaire statue sur cette défaillance ;
-Aussi, l’article 90-4 autorise -t-il le comité central dans la forme prescrite du fait de la démission du Secrétariat Général induite par l’attitude du président Affi à organiser la Session Extraordinaire du comité central à l’initiative du doyen d’âge de cette instance.
Par ailleurs, dans une déclaration faite le 01 mars et publiée ce lundi 02 mars, le Comité de Contrôle déclare nulles et non avenues les nominations contenues dans la décision n°001-2015/PP/FPI en date du 27 février 2015 portant réaménagement technique du Secrétariat Général ».
L’Intelligent
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