Amédé Ouérémi, sommé de déguerpir avant le 31 décembre

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 13 décembre 2012 12 h 21 min

L’Anader revient et doit mener ses activités sans obstacles ». Celui qui parle ainsi s’appelle Gabou Kouayo Guillaume. Il est le sous-préfet du département de Zou, région du Guémon.  Il s’adressait, avant-hier 11 décembre 2012 aux occupants des champs semenciers de l’Anader dans le village de Tionlé. Cette parcelle couvre 56 hectares de terre sur un peu plus de 12.000 hectares déclarés forêts classées par l’Etat. Anciennement sous la responsabilité de la Satmaci, cette portion est désormais l’affaire de l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader).

Dans cette dynamique, le gouvernement  vient de lancer une vaste opération  qui vise à libérer  l’ensemble des forêts classées de l’ouest, y compris le Mont-Péko, occupées illégalement par des bandes armées, dont le chef  reste Amadé Ouéremi. Ils sont donc sommés de déguerpir, au plus tard à la fin de ce mois de décembre 2012. Faute de quoi, ils y seront contraints par la force.  Avant la crise qui a secoué le pays des manœuvres étaient  sous contrat avec la structure. Mais les événements douloureux de 2002 ont obligé l’Anader  à quitter la forêt classée de  Tionlé. Le champs semencier est revenu de fait aux  Forces nouvelles, la rébellion d’alors. Ouéremi et sa bande en ont fait leur « propriété ».  Les cabosses destinées à la création de nouvelles plantations ont été toutes commercialisées à la faveur de  la course effrénée aux gains faciles engagée par les nouveaux maîtres des lieux. Les manœuvres restés à Tionlé ont dans un instinct de survie collaboré dans un premier temps  avec les Forces nouvelles avant de songer par la suite à se faire eux aussi de l’argent. « Nous avons souffert pour protéger le champs semencier. Tous les revenus du temps de la crise allaient aux Forces nouvelles sous prétexte qu’il s’agissait des biens de l’Etat. », témoigne le chef du campement semencier Kessé Joseph. Qui n’oublie pas  de préciser que cette parcelle était devenue comme un no man’s land.

Aujourd’hui, la population du campement a doublé, voire triplé. Des portions entières ont été cédées à de nouveaux venus, notamment des ressortissants de la sous-région. En l’absence de toutes réglementations, les plantations se sont multipliées sur cet espace de l’Anader. « En 2008 nous avons relancé nos activités sur le terrain. Avec les employés du site nous avons signé des contrats de sorte à rémunérer chacun selon son rendement, sa production. Malheureusement la crise postélectorale est advenue avec tous les désagréments que nous connaissons et surtout l’émergence de phénomènes nouveaux », explique le directeur régional de l’Anader, Koffi Gnanga. Le sous-préfet de Zou a délivré aux uns et aux autres un message ferme. Tous doivent partir du champs semencier au plus tard à la fin de ce mois décembre 2012. Pour Gabou Kouayo Guillaume, l’Anader doit travailler. Pour cela, elle doit récupérer son patrimoine.  « Il y a ici  sur la parcelle ceux qui y étaient avant la crise et ceux qui sont venus de façon anarchique. Dîtes à tous ceux qui sont sur le terrain de l’Anader qu’ils doivent partir maintenant. Si vous voulez l’adversité, sachez que votre adversaire, c’est l’Etat ».

Au nom du Conseil d’administration de l’Anader, son président Kouamé Brou a insisté sur l’importance des inters blocs malheureusement exploités actuellement par les clandestins au profit de la bande à Ouérémi. Il a promis revenir dans les prochains jours pour raser toutes ces exploitations et procéder au reboisement. A la tête d’une forte délégation du Conseil d’administration et du directeur général, docteur Cissé Sidiki, le Pca de l’Anader séjournait dans la région du Tonkpi  pour identifier les difficultés des agents et faire l’état des lieux des mobiliers et immobiliers.                                     

Armand B. DEPEYLA – Soir Info

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