Après le départ des experts africains: La tension monte à l’hôtel du Golf

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 12 février 2011 2 h 04 min

Seulement quelques jours après le départ des experts de l’Union africaine (Ua), la tension monte à l’hôtel du Golf à Cocody-Riviera où sont retranchés Alassane Ouattara (déclaré président de la République par la Cei ), son gouvernement et plusieurs membres du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et paix (Rhdp). Des responsables politiques et plusieurs partisans d’Alassane Ouattara, que nous avons interrogés sur place, estiment qu’il est temps d’agir pour ‘’déloger Laurent Gbagbo du Palais de la présidence’’ face à ce que les uns ont appelé ‘’les atermoiements de la Communauté internationale’’, et les autres, ‘’l’incapacité des chefs d’Etat à régler la crise actuelle’’. Des responsables du Rhdp que nous avons interrogés ont soutenu qu’il ne faut rien attendre du Panel des chefs d’Etat, et qu’il faut s’organiser rapidement pour mettre fin à la situation qui perdure.

‘’Nous n’allons pas continuer à rester ici (hôtel du Golf) alors que tout le monde sait que c’est Alassane Ouattra qui a gagné les élections’’, nous ont confié des partisans de Ouattara. Tous quasiment, estiment qu’il ne faut pas rester inactif face à ‘’la tentative de confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo’’. Pour eux, quels que soient les résultats du panel des chefs d’Etat, il faut contraindre Laurent Gbagbo (proclamé président de la République par le conseil constitutionnel) à quitter le pouvoir. ‘’Il faut que le président Alassane Ouattara prenne ses responsabilités maintenant. Nous n’allons pas continuer de compter sur les autres’’, a recommandé un membre influent du Rhdp. Quant à un responsable politique des Fn avec qui nous avons échangé, il n’a pas su contenir sa colère face à ‘’lenteur’’ de la communauté internationale. Pour lui, la récente présence des experts africains à Abidjan, est un ‘’remake’’ des médiations menées il y a quelques semaines par les trois chefs d’Etat-émissaires de la Cedeao , par le premier ministre Kényan et par le président en exercice de l’Ua. ‘’Ce ne sont pas les paroles qui feront partir Laurent Gbagbo du pouvoir. Pourquoi tergiverser ? Il faut passer à la phase de la force. Et nous en avons les moyens humains et matériels. Il ne faut pas toujours compter sur les autres’’, a-t-il martelé. Par ailleurs, des membres de cette coalition politique et des soldats des Forces armées des forces nouvelles (Fafn) que nous avons interrogés, ont tous embouché la même trompette. ‘’Nous, on s’en fout désormais des négociations. Le temps est venu d’aller installer Alassane Ouattara au Palais de la présidence au Plateau’’, ont-il soutenu. Dans cette perspective à court terme, l’on envisage des manifestations d’envergure ainsi que l’utilisation de la force, comme l’a toujours souhaité Guillaume Soro (premier ministre d’Alassane Ouattara) pour amener Laurent Gbagbo à céder le pouvoir.

A l’hôtel du Golf, Ouattara et son équipe partagés entre audiences et réunions, se démènent pour réaliser leur volonté : faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir et installer Alassane Ouattara au Palais présidentiel au Plateau.

BAMBA Idrissa (Soir Info)