by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 8 juin 2013 7 h 47 min
Le leader de la JFPI revient sur la traque dont il a été l’objet
La Jeunesse du Front populaire ivoirien (JFPI) a croisé les doigts pendant deux jours, à l’annonce de la chasse à son leader, Koua Justin, à Daloa, les lundi 3 et mardi 4 juin derniers.
Celui-ci avait réussi à échapper des hommes en tenue civile et armés qui avaient »envahi » les locaux de la direction générale des Impôts de Daloa, son lieu de travail.
Hier jeudi 6 juin, Koua Justin a animé une conférence de presse au siège provisoire du FPI sis à la Riviera Attoban, pour donner la position de la JFPI et relater les faits de cette arrestation manquée. «Je ne vais pas me terrer, je suis un homme politique. Il n’y a qu’une balle dans la tête qui me fera arrêter la politique. Je ne ruserai pas avec le combat. Que celui qui veut m’arrêter le fasse», a déclaré Koua Justin.
Pour le leader de la JFPI, «la tentative d’enlèvement» dont il a été l’objet est l’une des conséquences de la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d’ajourner le verdict de l’audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo. A l’en croire, «le verdict donné par la CPI est perçu par le régime d’Alassane Ouattara comme une humiliation». «Au lieu de fournir des preuves, ils ont fourni un brouillon. Et pour camoufler cette humiliation, il fallait arrêter Koua Justin», a indiqué le chef de la JFPI. Selon lui, le pouvoir d’Abidjan veut réduire le FPI au silence.
Pour le conférencier, en lançant une traque contre sa personne, le pouvoir voulait amener la JFPI à surseoir à l’opération »éveil des consciences » qu’elle a lancée il y a peu, et pour laquelle des tournées ont déjà été organisées dans des régions du pays. «Pour le régime Ouattara, il n’est pas envisageable que la JFPI fasse des tournées. Hier, c’était Alphonse Douati, Laurent Akoun, qui étaient emprisonnés. Aujourd’hui, on veut arrêter Koua Justin, parce qu’il a lancé l’opération »éveil des consciences ». La gestion d’Alassane Ouattara est en train de plonger le pays dans un désastre indescriptible, et il faut le dire aux Ivoiriens. L’opération dérange, donc ils veulent qu’on l’arrête. La JFPI condamne avec force et gravité la tentative d’enlèvement de Koua Justin», a asséné le conférencier, invitant les Ivoiriens et les militants de son parti à garder leur sérénité.
L’opération »éveil des consciences » «ira à son terme», a-t-il dit, parce qu’à l’entendre, «il faut sauver la Côte d’Ivoire qui est en train d’être transformée en un État Gestapo par le régime Ouattara». Il a estimé que le pouvoir veut «bâillonner» l’opposition. «Même si Koua Justin est arrêté, les camarades poursuivront le combat. Tout le programme de l’opération »éveil des consciences » sera exécuté. La JFPI ne faiblira pas», a martelé le leader de la jeunesse du FPI.
Le film de l’arrestation manquée
A l’entame de la conférence de presse, M. Koua est revenu sur les deux journées qu’il a vécues à Daloa en début de semaine. Selon lui, après la tournée politique qu’il a conduite dans la région d’Aboisso, le samedi 1er juin 2013, il s’est rendu le lendemain dimanche 2 juin, à Daloa pour rencontrer les bases afin qu’elles lui fassent le point des préparatifs d’une autre tournée politique qu’il envisage de faire dans la région du Moyen Cavally. Il regagnait ainsi son poste après le week-end.
Administrateur des services financiers, Koua Justin s’est rendu au travail tôt le matin du lundi 3 juin. Ce jour-là, il a été interpellé, selon ses termes, par un »contribuable » qui l’a informé qu’il était recherché par la police. Mais, jusqu’à 9h, ne voyant rien de curieux se dérouler, il décide de poursuivre son travail. C’est le lendemain, mardi 4 juin 2013, que les choses sont devenues difficiles.
En effet, il a expliqué à la presse que le même »contribuable » est revenu à la même heure, le mardi, pour lui donner la même information que la veille, l’invitant à quitter ses bureaux. «Il est revenu avec une mine grave et m’a dit: chef, je suis revenu à cause de vous, quittez votre bureau, ils arrivent. Je me suis éclipsé, après avoir informé ma hiérarchie. C’est quand je sortais de la direction des impôts que j’ai vu le dispositif se mettre en place. De 8h30 à 9h30, ils se sont rendus compte que je n’étais pas sur les lieux. Ils ont rendu compte au préfet de police, le commissaire Koné Zié. Celui-ci s’est rendu personnellement sur le terrain. À 11h30, Koné Zié est parti, laissant ses agents sur les lieux», a-t-il relaté, expliquant qu’il suivait toute la scène depuis un endroit où il s’était réfugié. «À 15h, Koné Zié est revenu et a commencé à menacer ses hommes. »Ne me faites pas rater une grosse occasion en or. Le ministre m’attend, il a besoin de lui. Ma carrière se joue »», a révélé l’orateur, citant le préfet de police de Daloa.
A l’en croire, il est resté dans sa cachette jusqu’à ce qu’il soit exfiltré le mercredi 5 juin 2013, avant de se retrouver au siège du FPI à Abidjan. Niant avoir adressé un courrier au commissaire Koné Zié pour l’informer de la tenue d’une réunion, Koua Justin a indiqué que le préfet de police de Daloa «ne veut plus assumer son acte». «Beaucoup de coupeurs de route sévissent sur l’axe Daloa-Vavoua. Ce qu’il peut faire, c’est de chercher à sécuriser cette voie. Arrêter Koua ne peut pas arrêter l’action des coupeurs de route. La JFPI se donnera les moyens de droit pour saisir la justice et porter plainte contre Koné Zié pour tentative d’enlèvement», a-t-il annoncé.
L’Inter
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