by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 13 juillet 2011 12 h 53 min
La désertion du Commandant Jean Noël Abéhi fait trembler les nouveaux tenants du pouvoir. Ils ont le sommeil troublé. Il ne se passe pas de jour sans que cet officier exemplaire ne soit vilipendé dans la presse proche du pouvoir. Deux raisons expliquent cette attitude du régime d’Abidjan. La première raison est simple : Ce Commandant est un dur à cuir. Un homme de terrain. Il fait partie des officiers qui ont combattu contre les Forces françaises, onusiennes et ex-rebelles jusqu’à l’arrestation du Président Laurent Gbagbo le 11 avril dernier. Les trois forces coalisées n’ont pu avoir accès au camp d’Agban dont il était le maître les lieux. Toutes leurs tentatives sont restées vaines. Le commandant Abéhi est resté intègre et n’a à aucun moment accepté de faire allégeance au nouveau pouvoir. Ce qui fait que contrairement aux autres officiers supérieurs de l’armée et de la gendarmerie qui ont été démis de leurs fonctions, il garde l’estime de ses hommes. Le premier ministre Charles Konan Banny, chargé du processus de réconciliation, a fait des mains et des pieds pour le convaincre de se mettre à la disposition des nouvelles autorités. C’est ainsi qu’une rencontre a été initiée à la Primature entre lui et Guillaume Soro. Selon les indiscrétions, avant de partir à cette rencontre, ses éléments ont tenu à l’accompagner avec des armes lourdes. Car ils n’avaient aucune garantie que leur chef reviendrait sain et sauf. Après la rencontre dit-on, son retour au camp a été une liesse populaire. Cris et chants pour saluer le retour du commandant en qui ils voient le symbole du parfait combattant. Celui-là même qui est prêt à mourir pour son engagement aux côtés de l’Etat attaqué. Et pour lequel il a été formé au maniement des armes. La seconde raison est que le pouvoir lui colle l’étiquette d’un soldat qui prépare un coup d’Etat. Et le régime d’Alassane fait allusion à une interview accordée à notre confrère de l’Inter en 2008 à Lourdes (France). En effet dans cet entretien, le commandant dit ceci : «Aujourd’hui, où je suis venu de Lourdes, les choses de Dieu sont très claires dans ma tête. Le Seigneur m’a révélé que cette crise que nous vivons en Côte d’Ivoire, nous allons la terminer par une guerre. Et Dieu me donne l’assurance que ces affrontements déboucheront sur la victoire de l’armée à laquelle j’appartiens. Moi je suis déjà averti. Et ça, je le dis pour devancer les évènements pour que quand ça arrive, on sache que c’est Dieu qui l’a voulu et qui l’a réalisé», fait-il remarquer. Et de poursuivre : «Quant à moi, je suis convaincu qu’il y a une dernière guerre que je dois livrer contre l’ennemi pour une paix définitive en Côte d’Ivoire. Il y aura une guerre de libération et cette guerre, je vais la faire». D’ailleurs, les journaux proches du pouvoir sont presqu’en pleurs. C’est le cas de notre confrère du Nouveau Réveil. Dans sa parution du jeudi 7 juillet, notre confrère se pose des questions : «A-t-on vraiment raison de banaliser la fuite du commandant Noël Abéhi, les services de renseignement de ce pays fonctionnent-ils réellement ? Plus de 72 heures après les faits, les Ivoiriens continuent de s’interroger. Comment cela a-t-il pu être possible ? Comment un individu comme l’ancien patron de l’escadron blindé d’Agban a-t-il pu se faufiler dans les mailles du filet de la sécurité pour échapper à la justice ? Comment a-t-il pu partir comme il est venu, aussi facilement comme un couteau dans du beurre ? Un soldat lambda, cela aurait pu se comprendre. Mais quelqu’un comme Abéhi, sur qui les projecteurs sont braqués pouvait-il fuir aussi facilement sans l’aide de personne ?» Sans commentaire.
Yacouba Gbané
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