Le colonel Ludovic Pinon, chef de corps du 1er régiment de Spahis de Valence, a pris le commandement des Forces Françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) au cours d’une cérémonie militaire sur le camp de Port Bouët, le samedi 21 février 2015. Il succède au colonel Nicolas Chabut, dernier commandant de la Force Interarmées Licorne (Mandat 35) et premier chef des FFCI crées le 21 janvier 2015.
L’EMOUVANTE LETTRE DU PRESIDENT GBAGBO LUE PAR SON AVOCAT AUX OBSEQUES DE SA MERE À BLOUZON
[ Absent aux obsèques de sa maman, La lettre pathétique de Gbagbo aux ivoiriens]
Pour mes amis Sangaré et Dacoury :
Chers amis,
Je voudrais tout d’abord vous remercier d’avoir accepté d’organiser les funérailles de maman. J’en suis profondément touché. Puis-je vous demander aussi de prononcer en mon nom, ces quelques mots :
Chers amis. C’est le cœur lourd que je voudrais quelques mots sur ma mère, une femme volontaire, un modèle de courage. Bien qu’issue d’une famille modeste et elle-même illettrée, ma mère a tout de suite compris l’importance de l’école. Elle nous a poussés de toutes ses forces, ma sœur Jeannette et moi-même, ses deux seuls enfants que le sort lui avait laissés, à apprendre à comprendre et à aller aussi loin que possible. Je dois dire ici combien le rôle de mon père a été aussi de ce point de vue important. Nos deux parents, à Jeannette et moi, partageaient la même vision du monde, les mêmes espoirs pour leurs enfants, la même foi en l’avenir. Mon père, comme vous le savez, était un ancien combattant de la Seconde guerre mondiale et croyait en l’Education, aux efforts pour se réaliser. En 1962, j’ai obtenu mon Bepc. C’était une réussite. Et pour tous, un moment important. De bonnes âmes ont alors conseillé à ma mère de me convaincre de devenir instituteur, une fonction qui m’était désormais ouverte. Cela nous aurait permis, et d’abord à elle, de vivre mieux. Son ambition était plus haute. Elle a refusé et leur a répondu haut et fort : « Mon fils ira à l’école aussi que son intelligence le permettra et moi je suis prête à faire tous les travaux, même celui de bonne pour qu’il en soit ainsi ».
Son heure de gloire a sonné en juin 1965 : en ce mois-là, cette année-là, j’ai obtenu le deuxième baccalauréat et ma sœur a obtenu son Bepc. Ma mère était fière, fière et heureuse. Cette réussite était d’autant plus importante pour nous que, grâce au sésame qu’était le baccalauréat, je pouvais entrer à l’université. J’allais même bénéficier d’une bourse de vingt-cinq mille francs par mois. J’ai tout de suite aimé ce que j’étudiais et je me suis plongé dans les textes afin de découvrir l’intelligence du monde. Parallèlement, nous nous organisions pour pénétrer les mouvements syndicaux afin de faire avancer la cause de la démocratie. D’ailleurs en mai 1969, nous avons déclenché avec nos amis représentant les lycées-dont Dacoury Tabley Philippe-Henri-un important mouvement de grève : nous voulions la liberté. J’ai dit que nous étions de famille pauvre. La « vieille », c’est ainsi que je nommais affectueusement maman, travaillait. Mais, pour pouvoir nous envoyer à l’école, ma sœur et moi, elle travaillait deux fois plus : chaque année, elle faisait deux rizières au lieu d’une, une rizière pour les besoins de la maison et une rizière dont elle vendait le produit aux commerçantes Dioulas, ce qui lui permettait d’acheter cahiers et habits dans la ville voisine de Gagnoa.
Les livres nous étaient fournis gratuitement par l’administration coloniale, à charge pour chaque élève de tous les restituer et en bon état à la fin de l’année scolaire pour qu’ils servent à nos successeurs. Ainsi, les enfants des riches et les enfants des pauvres se trouvaient-ils à égalité. C’est ce modèle-là que j’ai voulu reproduire et développer quand je suis devenu Chef d’Etat et c’est en m’inspirant de ce que j’avais connu que j’ai lancé le mot d’ordre « Ecole gratuite pour tous », parce qu’il est pour moi évident que les enfants de ce pays doivent être absolument égaux devant l’instruction. Quant à mon père-dont maman avait divorcé en 1950 lorsque j’avais cinq ans- il était devenu de retour de la guerre, agent de police. Je dois vous dire que bien qu’issu de milieux simples, ma mère et mon père avaient une conscience politique poussée : l’un et l’autre – ainsi que tous les oncles maternels- étaient inscrits à la Sfio dont ils avaient pris la carte très jeunes. C’est aussi cette conscience politique qui explique en quelle haute estime ils ont tenu l’éducation.
Cher Sangaré,
Te rappelles-tu que je te disais que mon père avait joué dans ma vie, un rôle de Chef d’Etat et ma mère un rôle de Premier ministre ? Mon père et ma mère avaient de hautes ambitions pour moi. Mon père a toujours souhaité que j’aille le plus haut possible, mais c’est ma mère qui aura tout fait en me donnant par son amour, la force d’avancer et par son travail, les moyens d’avancer. Sans elle, je n’aurais pas pu aller à l’école.
J’étais si fier, lorsque à la Noël 1965, j’ai pu donner à ma mère, mes premières économies : je lui rendais un peu ce qu’elle m’avait donné. Dis lui, s’il te plaît, de reposer en paix. Dis lui de veiller sur moi, sur ma sœur, sur nos enfants, sur les enfants de mon père qu’elle a élevés, sur tous les enfants de sa région et sur tous les enfants de Côte d’Ivoire.
Laurent Gbagbo.
(Source: LE TEMPS )
La Côte d’Ivoire Championne d’Afrique 2015
Les lampions se sont éteints sur la 30ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football dans le stade de Bata en Guinée équatoriale, avec la victoire des Eléphants de Côte d’Ivoire qui était face à l’équipe du Ghana.
La Côte d’Ivoire et le Ghana se sont séparé sur un score vierge (0-0)
à la fin du temps réglementaire. Au bout du suspense
la Côte d’Ivoire remporte la coupe au terme des tirs au but (9-8). Pas titularisé depuis le début de la compétition, Copa Barry a permis à son équipe de battre le Ghana. Il a d’abord arrêté le penalty de son homologue Razak avant de lui-même placer le sien dans la lucarne.
La Côte d’Ivoire, aujourd’hui entraînée par le Français Hervé Renard , n’a plus gagné la CAN depuis cette fameuse finale de 1992. Les Elephants, et Didier Drogba en tête, ont atteint deux fois la finale depuis mais ont été moins heureux lors de la séance de tirs au but, que ce soit en 2006, face à l’Egypte (0-0, 4-2 tab), ou contre la Zambie, quatre ans plus tard (0-0, 8-7 aux tab). Dans le même temps, le Ghana a lui aussi perdu une finale, en 2010, face à l’Egypte (1-0). La dernière victoire du Ghana remonte à 1982. Les « Black Stars » de George Alhassan avaient battu la Libye, une fois de plus aux tirs au but (1-1, 7-6 aux tirs au but), pour décrocher le quatrième titre continental de leur histoire après ceux obtenus en 1963, 1965 et 1978.
Arrivée des Eléphants à Abidjan avec la coupe d’AfriqueAbidjan – Les Eléphants, joueurs de l’équipe nationale de football de Côte d’Ivoire, vainqueurs de la coupe d’Afrique des nations en Guinée équatoriale, sont arrivés lundi dans l’après midi à Abidjan avec le trophée continental, a constaté l’AIP à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët.
L’avion de la compagnie Air Côte d’Ivoire, spécialement affrété pour leur transport, a atterri aux environs de 14 H.
« Les héros de Bata », ont été accueillis par le chef de l’Etat Alassane Ouattara, visiblement ému et portant sur le cou une écharpe aux couleurs nationales Orange, blanc, vert et une casquette orange sur la tête, ainsi qu’une foule en liesse.
Marchant main dans la main avec le capitaine des Eléphants Yaya Touré, Alassane Ouattara a brandi le trophée parcourant une haie dressée à l’honneur des champions d’Afrique par des membres du gouvernement et des officiels.
Lors de la finale de cette CAN, dimanche, les ivoiriens se sont imposés au Ghana pendant les séances des tirs au but, après un match nul 0-0.
CAN-2015 : la famille Drogba folle de joie après la victoire de la Côte d’Ivoire
L’ancien buteur star de la Côte d’Ivoire Didier Drogba a posté une vidéo surprenante en réaction à la victoire des Éléphants lors de la CAN-2015. Une belle illustration de l’attachement de la famille Drogba à la sélection ivoirienne.
Au lendemain de la victoire des Éléphants de Côte d’Ivoire en finale de la CAN-2015, les médias n’ont pas tari d’éloges sur la performance de Yaya Touré et de ses coéquipiers face au Ghana (0-0, 9 tab 8). Mais c’est une autre réaction, celle de la famille de l’ancienne star du football ivoirien Didier Drogba, qui a particulièrement touché les supporters.
L’ancien Marseillais, qui a pris sa retraite internationale au lendemain de la Coupe du Monde 2014, s’est visiblement pris au jeu lors de la séance de tirs aux buts victorieuse de ses anciens coéquipiers. Sur le réseau social Instagram, il a posté une vidéo qu’il a filmée alors que le gardien ivoirien Barry Copa allait frapper le dernier tir au but de la séance. La réaction de sa soeur et de son frère, à gauche et au centre, sont particulièrement saisissantes au moment du but.
Didier Drogba, particulièrement actif sur Instagram, a suivi la compétition avec assiduité. Quelques heures avant la finale, il avait posté un autre message à l’attention de ses coéquipiers. « Déçu de ne pas faire partie de cette aventure mais content et soulagé d’avoir arrêté à temps pour que vous puissiez grandir ! Faites de ce jour, Votre jour, Votre victoire et le reste ‘will be history’ », avait écrit le buteur de Chelsea à l’endroit de plusieurs de ses coéquipiers.
Au lendemain de la victoire, il a récidivé, s’adressant cette fois au héros de la soirée, le gardien de but Barry Copa.
Un hommage que le portier des Éléphants, longtemps sous le feu des critiques et remplacé par l’excellent Sylvain Gbohouo durant l’essentiel de la compétition, saura vraisemblablement apprécier à sa juste valeur.
Salon Anticolonial et Antiraciste
Le Réseau Sortir du colonialisme, à l’occasion de la Xeme semaine anticoloniale présente :
le Salon Anticolonial et Antiraciste
à La Bellevilloise 21 rue Boyer Paris 20è,
Métro Gambetta ou Ménilmontant, bus 26 , station Pyrénées – Ménilmontant
14 février – 15 février du 14 février de 10:00 à 19:00
Espace stands internationaux, artisanats, commerce équitable, Salon du Livre, Rencontre avec les auteurs, débats, conférences, projections, concerts, remises de prix
Entrée Solidaire 2 euros
Pour celles et ceux qui ont une page FB, l’événement Salon Anticolonial ici
https://www.facebook.com/events/1554018771551512/
N’hésitez pas à faire circuler l’info auprès de vos amis
Et voici le programme :
EXPOSITION
LOFT Espace stands internationaux, Salon du Livre, Rencontre avec les auteurs
SAMEDI 14
10h Ouverture du Salon par Bachir Ben Barka, suivie d’une table ronde en présence de Malaak Shabazz, la fille de Malcolm X
Salle Club
12h la lutte contre Frontex par la Fasti
13h45 Après les tueries de Charlie Hebdo et de l’Hypercash, Non à la guerre des civilisations ; Table ronde avec Elsa Dorlin, Dominique Vidal, Michèle Sibony, Nacira Guénif-Souilamas
15h30 La Tricontinentale par Bachir ben Barka & Roger Faligot
17h15 A l’occasion des 40 ans du journal indépendantiste corse U Ribombu discussion au sujet du « Traitement de l’information en période de conflit »
Salle Forum
12h Gilles Manceron à l’occasion de la sortie du livre « Jaurès , vers le Colonialisme » par les textes de l’époque aux éditions Les Petits Matins
14h Gestion coloniale des Quartiers Populaires par Mathieu Rigouste et le collectif Angles Morts
15h45 Olivier Lecour Grandmaison présentera son dernier ouvrage « L’empire des hygiénistes »/ Vivre aux colonies
17h30 Prix du Livre Anticolonial 2015
DIMANCHE 15
Salle Club
12h Actualité des grandes figures de l’anticolonialisme : Thomas Sankara et Frantz Fanon, proposée par le CETIM avec Bruno Jaffré et Mireille Fanon Mendès-France
13h30 Procès en révision du massacre de Thiaroye par Armelle Mabon, historienne
15h15 Palestine : mots et média par Julien Salingue (Acrimed)
17h L’armée française en Afrique par Survie et François Graner
Salle Forum
10h Projection à la séance du dimanche matin d’un film en hommage à René Vautier.
12h Hommages à Eloi Machoro & Malcolm X en présence de sa fille Malaak Shabazz
13h 30 Débat Gilles Manceron/ Louis Georges Tin A propos d’Exhibit B, Quels(s) Antiracisme(s) ?
15h15 Prix du Colonialiste 2015
16h30 Concert de clôture Les Françoises chanson française de lutte
Inondations meurtrières au Mozambique et au Malawi: au moins 192 morts
Au moins 192 personnes ont péri et plus de 200.000 ont été déplacées au Malawi et au Mozambique à cause des inondations qui ravagent la région depuis début janvier, selon un nouveau bilan, alors que de nouvelles pluies étaient annoncées.
Au Malawi, « le bilan est actuellement de 176 morts et plus de 200.000 personnes ont été déplacées à cause de la destruction de leurs maisons », a déclaré vendredi le vice-président du Malawi, Saulos Chilima, lors d’une conférence de presse. Il a également parlé d’ »au moins 153 disparus ».
Le dernier bilan était d’une soixantaine de morts, dont 48 au Malawi et 16 au Mozambique.
« Ce à quoi on assiste n’est que le début du commencement des pluies. Le gouvernement appelle la population vivant dans les districts (du sud) exposés aux inondations à se déplacer d’urgence vers des zones plus en altitude pour éviter de nouvelles pertes humaines », a déclaré Paul Chiunguzeni, premier secrétaire à la gestion des catastrophes au Malawi.
Vu l’étendue de la catastrophe, les autorités sanitaires locales redoutent désormais aussi l’apparition de cas de dysenterie, choléra et fièvre typhoïde.
A Blantyre, capitale économique du Mozambique, les pompes qui amènent l’eau potable sont engorgées par les débris et l’eau courante est coupée depuis plusieurs jours dans certains quartiers.
Des résidents des quartiers pauvres ont été contraints de tirer de l’eau de puits non salubres ou de rivières sales, a constaté l’AFP.
« La situation est très grave. Je ne sais pas si l’on peut dire scientifiquement que c’est du jamais vu, mais ce sont les pires inondations depuis cinq ans au Malawi, sans aucun doute », a expliqué à l’AFP Hein Zeelie, de l’agence onusienne pour la coordination des secours OCHA.
« Il n’a pas cessé de pleuvoir jusqu’à maintenant, et c’est très difficile de donner un bilan complet de l’étendue des dégâts », a-t-il ajouté. « Il va continuer de pleuvoir, en particulier dans le centre et le nord du Malawi ».
Chaque année, le Malawi se prépare à la saison des pluies – l’été en Afrique australe – mais selon M. Zeelie, « quand bien même on se serait très bien préparé, la quantité extrême des pluies aurait conduit à la situation actuelle. Dans certaines zones, on parle de plus de 300 millimètres d’eau tombés entre le 7 et le 15 janvier ».
– Miraculés –
18 enfants surpris par la brusque montée des eaux du fleuve Licungo (centre) et portés disparus depuis lundi, ont cependant été miraculeusement secourus par hélicoptère, après trois jours à survivre sur un îlot surélevé en mangeant des mangues, selon les autorités locales à Mocuba.
Le vice-président Chilima a annoncé qu’une femme qui venait d’accoucher avait été sauvée des eaux avec son bébé.
L’Union africaine et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont fait savoir qu’ils apporteraient leur assistance.
« Des aliments prêts à consommer seront prioritairement envoyés aux plus vulnérables, principalement les enfants, qui ont dû quitter leur foyer et n’ont accès ni à la nourriture, ni à des équipements pour cuisiner », a précisé le PAM.
Le fleuve Licungo, qui sépare le Mozambique en deux, est subitement monté de 12 mètres lundi dernier, du jamais vu depuis 1971, selon les médias locaux. Les autorités mozambicaines avaient alors déclenché l’alerte maximale, afin que les habitants des zones inondables soient évacués.
Tous les bilans restent provisoires. De fortes précipitations sont encore attendues vendredi et samedi dans le sud et à Maputo, la capitale, jusqu’à 50 mm, selon l’Institut mozambicain de météorologie.
Au Malawi, le sud, en partie coupé du monde par l’eau qui a démoli cinq routes majeures et englouti des ponts, est pour l’instant le plus touché.
Dans le seul district de Nsanje, « l’eau a rasé plusieurs villages et on craint que les disparus (plus de 100 personnes) ne soient morts », a précisé Harry Phiri, responsable de ce district voisin du Mozambique.
Plus d’un millier de naufragés des inondations, perchés là où ils pouvaient pour échapper à la noyade, ont cependant pu être secourus par l’armée dans les districts de Nsanje et Chkwawa, par hélicoptère ou bateau, selon M. Phiri.
L’état de catastrophe naturelle a été décrété pour la moitié des 28 districts du Malawi.
AFP – Oeildafrique
La seconde épouse de Laurent Gbagbo répond aux allégations de son parti
Elle s’appelle Nadiana Bamba mais dans son pays en Côte d’Ivoire, on l’appelle Nady Bamba. Elle est la seconde épouse de Laurent Gbagbo avec qui elle a un adolescent de 12ans. Nady Bamba est aussi propriétaire des deux quotidiens Le Temps et LG Infos, en Côte d’Ivoire. Et c’est d’ailleurs, à travers ces quotidiens qu’elle a décidé de répondre aux allégations de Pascal Affi, président du FPI, l’accusant de comploter contre lui pour prendre les rênes du parti.
Nady Bamba, extraits d’interview
« Je suis toujours restée silencieuse face aux multiples attaques dont j’ai été souvent l’objet parce que la plupart des articles écrits sur moi relevaient de la sphère du privé. Et je pense que tout ce qui a trait à la vie privée doit rester privé. Je n’allais donc pas suivre les personnes qui n’avaient aucun respect pour ma vie privée, en m’étalant dans les médias, sur des sujets qui ne concernent que moi. Cependant, j’ai souvent réagi par l’intermédiaire de mes avocats quand ma réputation était souillée sur le plan politique, un domaine qui n’est pas mon champ de prédilection. Quand j’ai été accusée par l’union européenne, j’ai réagi en portant plainte auprès de la cour européenne et j’ai gagné mon procès. Une deuxième fois, j’ai réagi par le biais de mon avocat et par voie de presse quand le ministre ivoirien de l’intérieur m’a accusée sans fondement d’être derrière un projet de déstabilisation de la Côte d’Ivoire. J’ai pensé qu’en apportant ce démenti, j’aurais prouvé ma bonne foi. Mais je constate, malheureusement, avec ces nouvelles accusations très graves, qu’on me prête des pouvoirs et des moyens dont je ne dispose pas.»
Selon vous, pourquoi êtes-vous toujours citée? Ne dit-on pas qu’il n’y a pas de fumée sans feu ?
« Je pense que dans mon cas, il y a fumée sans feu. Et cette question, vous devez la poser à mes accusateurs. Je ne sais pas ce qu’on me reproche réellement. Dans quel but, me salit-on injustement? Tous autant qu’ils sont, ils savent que je ne fais pas de politique. Je ne dispose pas d’un parti politique ; je n’ai pas de militants, je n’ai jamais été attirée par la politique par le passé. Je le suis encore moins aujourd’hui, après avoir pu constater, malheureusement, ce que cela pouvait entraîner comme destruction morale, psychique et physique. Pourquoi s’évertuer donc à me coller des objectifs ou des projets que je n’ai pas ? Ce sont des questions auxquelles je ne trouve toujours pas de réponses. La seule leçon que je tire de tout cela, c’est qu’un matin, on peut te coller une histoire totalement fausse. Et je pensais qu’on ne voyait cela que dans les films.»
Quand êtes-vous sortie de la Côte d’Ivoire ?
« Je suis sortie de la Côte d’Ivoire le 16 avril 2011.»
Mais, il avait été dit et écrit dans la presse que vous avez fui avant la chute du régime Gbagbo ?
« Vous savez, la presse écrit souvent ce qu’elle veut bien écrire. Vous constatez avec moi que je suis, à mon corps défendant, un aimant à fausses rumeurs (rires). Non, je n’ai pas fui et je n’avais aucune raison de fuir. Aujourd’hui encore, je ne me considère pas comme une personne en fuite. Vous savez, quand j’ai vu que certains proches du Président Gbagbo, y compris lui-même, étaient arrêtés les uns après les autres, j’ai spontanément pris mon téléphone et j’ai appelé un proche du Premier ministre d’alors, Guillaume Soro (il se reconnaîtra) pour lui signifier ma volonté de me rendre si j’étais aussi recherchée. Il m’a fait savoir qu’il était inutile que je me rende au Golf Hôtel. Je suis donc restée chez une amie parce que ma maison a été bombardée le 4 avril. Un de mes gardes de corps a été tué au cours de cette offensive. Mes parents (père, mère, frères et sœurs) avaient quitté le pays parce que leurs maisons avaient été aussi attaquées. Le matin du 16 avril, ma sœur et un très cher du couple ghanéen, ami de la famille, m’ont demandé de bien vouloir venir me reposer à Accra, le temps que les choses se calment. En allant donc au Ghana, je ne fuyais pas la Côte d’Ivoire, j’y allais pour me remettre de mes émotions.»
Finalement, vous y êtes restée…
« Oui. Et quand j’ai vu que certains de mes proches continuaient à être traqués du fait de leur lien avec moi, j’ai préféré rester.»
Pourquoi le Ghana ?
« Je m’y suis sentie bien. Et, comme je sais que je suis amenée à revenir au pays, le déménagement sera plus aisé du fait de la proximité (rires).»
Quand comptez-vous mettre fin à votre exil ?
« Quand Dieu le permettra. Je ne pense pas que mon absence pose problème à la Côte d’Ivoire dans la mesure où je n’ai aucun rôle à y jouer. Cependant, si mon pays a besoin de moi pour apaiser, consoler, soulager, alors je le ferai avec plaisir. Mais à condition que cela se fasse dans la vérité et sans exclusion.»
« Je voudrais dire que je suis une femme et une mère. Je sais donner la vie par la grâce de Dieu et mon rôle n’est pas d’ôter la vie. Je ne crois pas en la lutte armée, mais j’ai foi en la justice. Même si celle des hommes est souvent défaillante, celle de Dieu triomphe toujours. La justice divine triomphera un jour ou l’autre et elle permettra aux enfants de Côte d’Ivoire de savoir la vérité. Cette vérité sera le socle de notre réconciliation. Je reste persuadée que nous nous aimons encore un peu mais la colère et les ressentiments nous empêchent de faire le premier pas vers notre prochain. Qu’on laisse chacun, bon ou mauvais, faire son deuil, son mea-culpa, taire ses rancunes dans la quiétude. Pour faire la guerre, il faut être deux. Pour faire la paix, il faut aussi être deux. Si tu penses que je t’ai fait du mal, tu dois aussi te dire que tu m’en as aussi fait. Partant de ce fait, je te demande pardon et tu dois aussi faire pareil .Mais, il faut qu’on arrête les procès d’intention, en considérant qu’un tel a fait ceci parce qu’on le croit capable de le faire. Enfin, je demande qu’on cherche à prendre contact avec moi quand on a des doutes sur des actions que je pourrais mener afin que j’apporte ma part de vérité, avant de me condamner et de me livrer à la vindicte populaire. Ce à quoi j’aspire, c’est de vivre dans la tranquillité et dans la discrétion. Je n’en veux à personne parce que j’estime que tout ce qui nous arrive est la volonté de Dieu. Dois-je m’en prendre à Dieu qui permet tout ? Evidemment non! Il fait ce qu’il veut et quand il veut. Que ce Dieu en qui nous croyons tous, nous apporte la sérénité et fasse germer en chacun de nous les graines de la tolérance et du pardon. Que Dieu apaise, panse les blessures de chaque Ivoirien, qu’il soit du Sud, du Nord, de l’Est, de l’Ouest ou du Centre, afin que nous puissions retrouver ce qui n’aurait jamais dû nous quitter: notre fraternité. Que Dieu éloigne de nous tous les démons de la division et de la haine. Que l’âme des personnes qui nous ont malheureusement quittés du fait de cette guerre puisse reposer en paix et que Dieu soit un réconfort pour chaque famille éplorée.»
[LG Infos n° 262 du mercredi 10 octobre 2012 ]
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