Le huis clos de Malabo sur la Libye a été houleux, vendredi. Si houleux que la clôture du sommet, prévue à 15 heures, n’a commencé qu’autour de 17 heures. Selon des sources bien introduites, le conclave des chefs d’Etat présents à ce 17e Sommet ordinaire de l’Union africaine a été marqué par un désaccord sur la position à adopter face à la situation au pays de Kadhafi. Dès l’ouverture des débats, des présidents d’Afrique centrale et australe ont pris la parole pour s’opposer à tout départ du guide libyen. Ils ont ressassé l’argument d’une ingérence occidentale dans ce conflit, en s’accrochant à l’idée d’une sortie de crise négociée, avec Kadhafi au pouvoir. Dans la salle, les pays étaient regroupés par sous-régions. Au côté de ses pairs d’Afrique de l’Ouest, Alassane Ouattara a pris la parole pour exprimer sa déception devant le manque d’objectivité qui entame la notoriété de l’union. Pointant du doigt les farouches partisans du dictateur libyen dont nous tairons les noms ici, le président ivoirien leur a reproché d’ignorer la souffrance du peuple de Libye. « C’est parce qu’il n’y a pas eu de guerre chez vous que vous réagissez ainsi. Nous avons connu la guerre en Côte d’Ivoire et j’ai vu les Ivoiriens souffrir et mourir chaque jour », a répondu Alassane Ouattara sous un ton de fermeté. Sa colère était si perceptible que le président de la Commission de l’UA a jugé nécessaire de se déplacer de la table de séance pour venir le calmer. Mais cette intervention de Jean Ping n’empêchera pas Ouattara d’aller jusqu’au bout de sa position. Pour lui, il appartient à l’union de prendre une décision qui tienne compte de la réalité en Libye. Le pays est dans une situation de révolution armée si avancée que la stabilité est quasi-inenvisageable tant que Kadhafi prétendra au pouvoir. C’est pourquoi, pendant les échanges, une autre tendance s’est opposée à toute position contraire, estimant que l’Union africaine pourrait se rendre responsable de nouvelles pertes en vie humaine. Le chef de l’Etat a aussi recommandé qu’en cas de crise dans un pays, l’UA accorde une prépondérance à l’organisation sous-régionale à laquelle appartient ce pays. « Lorsque la crise post-électorale a commencé en Côte d’Ivoire, la Cedeao (Ndlr : Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) l’a examinée et trouvé une solution qui devait limiter les souffrances des Ivoiriens. Mais dès que l’Union africaine s’est saisie du dossier, nous avons traîné, laissant mourir tant de personnes… », a regretté Alassane Ouattara. C’est le lieu de rappeler que la Ligue arabe s’est associée à l’adoption et à l’application de la résolution 1973 des Nations Unies. Sur la base de cette résolution, les puissances occidentales procèdent depuis lors à des bombardements aériens en Libye pour contraindre Kadhafi à partir. En outre, plusieurs pays ont déjà reconnu le Conseil national de transitions(Cnt) créé par les opposants libyens. La Ligue arabe a dépêché un représentant au sommet de Malabo pour convaincre les dirigeants africains à s’aligner derrière la communauté internationale. Selon Ahmed Ben Helt, les soulèvements aussi bien en Libye que dans d’autres pays arabes démontrent la volonté de ces peuples de vivre dans des sociétés modernes, libres et démocratiques. La Secrétaire générale adjointe de l’Onu, Asha Rose Migiro, représentant Ban Ki-moon, a elle aussi appelé l’UA à soutenir les actions de la communauté internationale pour une paix durable en Libye. Mais en définitive, les chefs d’Etat n’ont pu s’accorder que sur la création d’un cadre de discussion entre les parties libyennes, sans la participation personnelle de Kadhafi. Attendons de voir ce que cela donnera sur le terrain.
Koné Katinan répond à Mamadou Koulibaly
Il s’est enfermé dans un silence prudent depuis les évènements qui ont favorisé la chute de Laurent Gbagbo courant avril. Koné Katinan Justin, ministre délégué au budget dans le gouvernement Aké N’gbo se trouve aujourd’hui- comme bien de cadres de l’ancien régime- en exil. Il est depuis fin mai porte-parole du chef de l’Etat déchu Laurent Gbagbo. Par le truchement d’une personne ressource, nous avons pu établir le contact avec ce diplômé de l’Ena, haut cadre des Impôts. L’interview en exclusivité.
Bonjour, comment allez-vous ?
Koné Katinan Justin : Je vais bien. Tout juste un peu fatigué.
Bientôt trois (3) mois que votre leader, Laurent Gbagbo, a été défait militairement. Etes-vous remis de ces terribles moments ?
K.K.J : Certainement pas. On ne se remet pas aussi vite d’un tel traumatisme. Mais nous avons hérité de lui qu’il ne sert à rien de pleurer devant l’adversité. Cet enseignement nous permet au moins de nous surpasser. C’est ce que nous faisons.
M. Koulibaly Mamadou, président intérimaire de votre parti, le FPI, a expliqué dans une récente interview à Jeune Afrique que « tous les militants et cadres se demandent pourquoi Laurent Gbagbo s’est entêté à ce point à la limite de l’irrationnel ». Faites-vous partie de ces cadres-là qui pensent que Laurent Gbagbo s’est « entêté à la limite de l’irrationnel » ?
K.K.J : Tout dépend de ce que Mamadou Koulibaly comprend par l’entêtement. Lui et moi n’avons pas la même lecture des événements. Moi j’étais en Côte d’Ivoire et il était, lui, au Ghana. Peut-être que la distance que chacun avait par rapport au théâtre de ces douloureux événements justifie la différence de compréhension et d’analyse de ces événements. En tout cas, je ne vois pas en quoi le Président Gbagbo s’est entêté jusqu`aux limites que Mamadou Koulibaly qualifie d irrationnelles. Je ne fais pas partie de ces cadres qui pensent comme lui, et je ne suis pas sûr qu’il en existe plus de deux dans le parti.
Mais objectivement, vous ne pensez pas que Laurent Gbagbo, seul contre tous, n’avait aucune chance de demeurer au pouvoir ?
K.K.J : Mais Gbagbo n’était pas seul ! Il avait le peuple, l’armée et les institutions de l’Etat y compris l’Assemblée Nationale avec lui. Une élection n’est pas une compétition internationale. C’est d abord une affaire domestique. Le cas de la Cote d’Ivoire va certainement faire école. Quelles justifications aurait-il données à ces millions de personnes qui ont porté leur choix sur lui s’il avait eu une conduite autre que celle qu’il a eue si heureusement ? Par ailleurs, ce débat me semble dépassé. Les Ivoiriens s’interrogent comment faire pour avancer c’est cela qui me paraît vraiment important. Et sur ce point, le président Gbagbo, lui-même, a indiqué le chemin le jour de son arrestation par l’armée française quand il a dit il faut passer à la phase politique de la résolution de la crise après les opérations militaires. Je crois qu’il est toujours dans la même logique et il attend encore l’autre camp sur ce chemin.
Le débat est dépassé, dites-vous. Doit-on comprendre que vous reconnaissez Alassane Ouattara comme nouveau président de la République ?
K.K.J : C’est sur cette question que le débat politique et la réconciliation tant recherchée prennent tout leur sens. Il y a eu une élection à l’issue de laquelle deux candidats revendiquent chacun la victoire. L’un est défait militairement par une force de surcroît étrangère, mais le problème n’est pas, pour autant, réglé. La légitimité ne se trouve jamais au bout des canons de fusils. Le problème politique persiste. Et c’est là où l’intelligence humaine fait la différence. Qu’est-ce que l’on fait face à une telle situation. C’est là où la politique, en tant que moyen de gestion civilisée des contradictions et des conflits dans la société, joue un rôle déterminant. Pour que l’on arrive à une solution définitive qui rassure tous les Ivoiriens sur leur avenir, le débat politique civilisé doit s’ouvrir entre personnes de grande intelligence comme les deux candidats pour trouver la solution. Au terme de ce débat, toutes les conclusions sont faciles à tirer. C’est ce qu’attend le Président Gbagbo.
Donc, vous ne reconnaissez pas la décision du Conseil constitutionnel qui fait d’Alassane Ouattara, le nouveau président de la République ?
K.K.J : Il y’en avait une qui existait déjà. Un Conseil Constitutionnel ne se dédit pas. Si la décision du Conseil Constitutionnel était suffisante pour trancher la question ivoirienne, pourquoi avoir fait la guerre alors qu’il avait déjà rendu un verdict. C’est dire que le problème est ailleurs. Je répète que le problème reste fondamentalement politique. Il faut lui trouver une solution politique sans faux-fuyant. Et on ne peut le régler en excluant de ce débat le Président Gbagbo comme cela a semblé être le cas jusqu’à présent. Quand le Président Gbagbo désigne un porte-parole c’est qu’il entend participer au débat politique sur la suite de la gestion de la crise. Il ne faut pas lui chercher une alternative alors qu’il est encore bien vivant et il est le principal concerné par cette affaire. C’est pourquoi en notre qualité de porte-parole, nous avons saisi le Premier Ministre Charles Konan Banny, en tant chargé de la réconciliation en interne, et le comité des sages conduit par Desmond Tutu et autres Kofi Annan en tant que réconciliateurs extérieurs, qui sont à notre avis, les principaux points de jonction entre les deux candidats pour ouvrir le débat politique, qui s impose dans tous les cas de figure. Mieux vaut peut-être l’ouvrir maintenant.
Vous affirmez que le Conseil constitutionnel ne se dédit pas. En voulez-vous à son président Paul Yao N’Dré qui a proclamé Alassane Ouattara, président de la République ? N’a-t-il pas fait l’objet de pressions ? On parle d’une médiation du président John Atta Mills…
K.K.J : Quand on n’est pas capable d’assumer une responsabilité on ne l’accepte pas. Un président de Conseil Constitutionnel ne se laisse pas impressionné.
Un journal vous a cité comme faisant partie d’un groupe de cadres pro-Gbagbo prêts à monter une action de déstabilisation contre le régime en place. Que répondez-vous ?
K.K.J : On ne peut pas être à la fois porte-parole de Gbagbo et adepte des actions de déstabilisation dont a parlé ce journal. Il y a là une incompatibilité absolue. J’avais déjà répondu à ce journal. Je ne reviendrai plus là-dessus. Le credo du Président est et demeure toujours « Asseyons nous et discutons ». Il n’a pas changé et je ne vois pas pourquoi ses lieutenants changeraient. C’est un homme politique et il reste politique.
Un autre canard vous accuse d’avoir acheté une maison à 400 millions de F cfa à Accra avec l’argent du « braquage de la Bceao à Abidjan ». Que dites-vous ?
K.K.J : J’aimerais bien qu’on passe à des choses plus sérieuses. Il y a des personnes qui dessinent le monde de leurs rêves à travers des allégories. L’on tente de faire de moi le héros d’un film de science fiction. Je refuse de jouer ce rôle. J’étais ministre dans un gouvernement et non un chef de gang. Je ne crois pas que ce débat inutile puisse faire avancer la cause de notre pays. Allons-y à l’essentiel.
Qu’est-ce que cela vous fait de savoir que les nouvelles autorités s’apprêteraient à lancer un mandat d’arrêt international contre vous et certains cadres pro-Gbagbo ?
K.K.J : Elles ont certainement leurs raisons. Je suis un justiciable comme tous les citoyens de ce pays même si mon statut d’ancien ministre me donne quelques protections. Mais comme je l’ai dit tantôt, tout dépend de l’objectif recherché. Est-il opportun de boucher toutes les voies de discussions ? Le conflit est rentré dans une phase civile où l’on a besoin de se parler. La désignation d’un porte-parole par le président Gbagbo répond à ce souci. Peut-être, faut-il laisser des pistes de rencontre possible. Dans un schéma de sortie d’une crise aussi profonde que celle de la Côte d’Ivoire, cela me semble un minimum indispensable. Le Président en prison, le président du parti, tous les deux premiers vice-présidents en prison, il faut savoir, à mon humble avis, laisser l’ouverture nécessaire à la discussion comme le Président Gbagbo lui-même l’a fait pendant tout le temps où il a exercé effectivement le pouvoir d’État. C’est tout cela que nous appelons le débat politique. Choisir la voie, la meilleure pour sortir de cette mauvaise passe reste le gage de succès de la réconciliation. Mais tout cela est de la responsabilité des nouvelles autorités. Il leur appartient de prendre la juste décision.
Vous dites que vous êtes ancien ministre. Le problème, c’est que le pouvoir actuel considère le régime auquel vous avez appartenu illégitime. Pour cela d’ailleurs, le ministre Jeannot Ahoussou a annoncé, en conférence de presse, que Laurent Gbagbo sera jugé devant une Cour d’Assise pour des « infractions contre l’autorité de l’Etat, atteinte à sa souveraineté… »
K.K.J : Je vous ai dit que c’est son droit de vouloir poursuivre les personnes qu’il soupçonne coupables de crimes et délits. Il est ministre de la Justice, il a donc, à travers le Procureur de la République, l’initiative des poursuites pénales. Personne ne lui conteste ce droit. Mais, maintenant c’est au tribunal saisi de trancher l’affaire. Il y a certainement ce que veut le ministre, mais il y a aussi ce que dit le droit. Et le droit est dit par un Juge à la suite d’une procédure contradictoire. Nous ne sommes tout de même pas revenu à la période de l’inquisition. Cela dit, je m’interroge toujours sur l’opportunité de ces poursuites eu égard à la situation de la Côte d Ivoire. Est-il encore nécessaire de cristalliser davantage les positions déjà suffisamment tranchées et qui ne font que faire douter les Ivoiriens sur leur capacité à surmonter leurs contradictions internes ? Quelle gloire tire-t-on à vouloir emprisonner tous azimuts un Président de la République et les Hauts serviteurs de l’État. Il est temps de couper la chaîne des ressentiments nés depuis 1999. Il ne faut pas la transmettre aux générations futures. Or, j’observe que les ressentiments ne font qu’augmenter. Il faut éviter de frelater notre propre histoire au point d’en faire, comme le disait Nietzche, un poison pour nous mêmes. Nous avons cette capacité de dépassement. Il faut le faire. Le Président Gbagbo l’a suffisamment démontré.
Vous semblez demander l’abandon des poursuites au nom de la réconciliation là où les nouvelles autorités pensent que justice et réconciliation vont ensemble ?
K.K.J : Je n’ai jamais demandé d’abandonner les poursuites. Je dis qu’il faut éviter de donner l’impression de faire la justice des vainqueurs. Cela risquerait de compliquer encore plus la situation du pays. Pour moi, la solution et, je le répète, reste politique. Seul le débat politique peut faire sortir la Côte d’Ivoire de la situation difficile qu’elle traverse. On oublie que le Président Gbagbo a été défait militairement là où l’UA proposait une solution politique et lui- même ne demandait rien d’autre qu’un seul recomptage des voix. C’est un aspect important. Mais, une fois encore, je répète qu’il est à la fois du devoir et de la responsabilité des nouvelles autorités de faire ce qui leur semble bien pour le pays. Ce n’est plus à Gbagbo de décider. Il attend toujours sur le chemin du débat politique civilisé. En tout conflit, il faut savoir s’aménager une petite porte de sortie.
Quelles sont les dernières nouvelles que vous avez de Laurent Gbagbo ?
K.K.J : Les dernières nouvelles que j’ai de lui me font dire qu’il irait bien. Il est cependant préoccupé par le sort de la Côte d’Ivoire. Il s’inquiète du sort de tous ces milliers de personnes qui sont en exil. Il pense profondément à toutes ces familles détruites, aux veuves des Fds et des simples citoyens, aux orphelins de cette tragédie et aux prisonniers. A ces milliers de jeunes qui ont cru à la démocratie et qui sont obligés pour cela de vivre qui, en brousse, qui en exil. A tous ces élèves et étudiants qui ne pourront plus retourner dans les classes et les amphithéâtres. Il en est malheureux. Il prie pour eux. Il leur demande de croire à la Cote d Ivoire et à la capacité de ses fils et filles de se surpasser. Il leur exprime toute son amitié. Enfin, je pense à sa famille et notamment à sa mère de plus de 88 ans, contrainte de vivre en exil après avoir tout perdu.
Au fait, où vous trouvez-vous ? On vous annonce tantôt à Accra, tantôt à Luanda…
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K.K.J : Je ne crois pas que là où je suis puisse faire avancer la cause de la Côte d Ivoire.
Comment se fait-il que vous ayez été nommé porte-parole de Laurent Gbagbo au lieu et place de Gervais Coulibaly qui assumait cette fonction jusqu’à la chute de l’ancien Président ? Est-ce parce que Gervais Coulibaly ne faisait plus l’affaire ?
K.K.J : Mon grand-frère Gervais est, reste le porte-parole du Président en exercice. Son petit-frère assume la même fonction pour la même personne mais qui est dans une autre posture. Il s’agit d’un Président en prison. En me désignant comme porte-parole, le Président Gbagbo ne fait que confirmer Gervais. Vous ne pensez tout de même pas que je vais exercer cette fonction sans la bénédiction et la supervision de mon grand-frère. Je suis Tagbana et l’on m’a enseigné très tôt le sens du respect des aînés et les rapports sociaux dans une famille. Je n’aurais jamais accepté cette mission malgré toute ma loyauté vis- à-vis du Président si Gervais ne me l’avait pas permis. Ces choses-là relèvent du sacré chez nous. Considérez que c’est le grand-frère Gervais qui continue d’exercer cette mission et qui continue de bénéficier ainsi de la confiance du Président Gbagbo.
Le ministre Jeannot Ahoussou a indiqué que vous deviez répondre personnellement devant la justice pour avoir conduit la nationalisation forcée de certaines banques commerciales. Il a aussi dit que la somme d’un milliard de F cfa décaissée pour payer les travailleurs d’une banque commerciale, au marché d’Adjamé, a disparu. Que répondez-vous ?
K.K.J : Je vous ai dit que je ne veux pas jouer le héros d’un film de science fiction. Le ministre Ahoussou est garde des sceaux. Dans l’ordre protocolaire du gouvernement, quand il n’y a pas de ministre d’État, c’est pratiquement la deuxième personnalité du Gouvernement après le Premier Ministre. Il est mieux placé pour savoir les compétences d’un ministre délégué dans un gouvernement. J’ai eu la chance de travailler avec le ministre Dallo Désiré, un homme de grande ouverture d’esprit héritée de sa longue expérience du privé. Je profite pour le remercier pour l’encadrement qu’il a bien voulu m’apporter pendant cette brève mais intéressante expérience ministérielle. Je n’accepte pas que l’on lui fasse l’injure de le présenter comme un incompétent et que tout le mérite de l’action du cabinet revienne à son délégué. Cela dit, ce n’est même pas un ministre qui fait une nationalisation. Elle est faite par décret et il n’y a qu’une seule personne qui prend le décret, c’est le Président de la République. Évidemment la solidarité gouvernementale nous rend tous comptables de l’action du gouvernement. Mais de là à penser qu’un ministre délégué a pu forcer la main au Président de la République, c’est un peut trop me surestimer. Mais en tout état de cause, ce que je tiens à dire, c’est que le rôle que j’ai eu à jouer en tant que ministre délégué ou membre du gouvernement dans le dossier des banques, si c’était à reprendre, je ferais la même chose. Pour moi, le comportement des banques en Côte d’Ivoire pendant cette période ne peut mériter aucune condescendance ou une quelconque compassion. Je serais ministre sous le Président Ouattara ou le Président Bédié, je ferais la même chose. C’est une question de conviction personnelle. Moi, je suis client de ma banque depuis plus de 20 ans. Elle m’a démarché alors que j’étais à l’ENA (Ecole normale d’Administration). Elle n’a pas le droit de se comporter avec moi comme les banques l’ont fait avec leurs clients. C’est un acte purement raciste et il s’agit là de la position d’un client. Un banquier n’est pas un épicier. Je dénoncerai ce comportement quel qu’en soit le prix. L’on parle de milliers de morts dans les affrontements militaires. Mais personne ne peut déterminer le nombre de personnes décédées suite à cette décision hasardeuse et méchante des banques. Ce n’est pas parce que je suis en exil ou sous les menaces de poursuites judiciaires que je renoncerai à cette conviction profonde.
Pour ce qui concerne cette fameuse histoire d’argent d’Adjamé, je pense que la banque en question a des services de comptabilité. Mois je n’ai jamais vu cet argent. Ce n’est pas le rôle d’un ministre de garder l’argent. Il y a des services compétents pour cela. Des instructions ont été données pour faire arrêter l’opération clandestine et humiliante de paiement des salariés d’une banque dans un marché. L’opération a été arrêtée et les paiements se sont poursuivis le lendemain dans les locaux de cette banque. Il ne faut pas me donner plus de responsabilité ou de mérite que je n’en avais.
Etes-vous en contact avec un certain nombre de cadres, Ahoua Don Mello, Emile Guiriéoulou…le leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé ?
K.K.J : Je n’ai aucun contact avec personne pour le moment. Je sais seulement qu’ils vont bien selon mes sources d’informations.
Si vous étiez à Abidjan, vous vous trouveriez certainement aux côtés de vos camarades à la Pergola dont 15 viennent d’être inculpés. Avez-vous le sentiment, en étant à l’extérieur, de les avoir trahis ?
K.K.J : Je ne crois pas qu’ils se soient donné librement rendez vous là-bas pour se manifester mutuellement la solidarité. Je mesure leur souffrance. Mais c’est la même souffrance que ceux qui sont en exil endurent à quelques variances près. La place d’un citoyen heureux et libre n’est certainement pas en exil ou dans une prison, fût-elle un hôtel. C’est justement pour cela que le président Gbagbo appelle au débat politique qui est, seul, capable de rassurer les Ivoiriens et de cicatriser, un tant soit peu, les plaies intérieures.
Laurent Gbagbo est poursuivi en justice sur le plan national. Il le sera peut-être au niveau de la CPI. A 66 ans, on peut dire qu’il est politiquement fini ?
K.K.J : C’est quoi être politiquement fini ? Je ne pense pas que vous partagiez le rêve de certains des nôtres qui se précipitent, tête baissée, en étant dans la même logique de la fin politique du Président Gbagbo. Un homme politique ne finit jamais surtout quand on a la trempe du Président Gbagbo. Même s’il n’exerce plus le pouvoir d’État, son influence sur la scène politique ne peut se nier. Il a créé un parti qui reste une force incontournable dans le jeu politique ivoirien. J’observe les soucis inutiles que certains des nôtres se donnent pour retourner la créature contre son créateur. C’est à la fois amusant et utopique.
Vous êtes membre du secrétariat général du FPI. Vous semblez en opposition avec le président intérimaire du parti qui pense qu’il faut repenser votre idéologie et changer le nom du parti ?
K.K.J : Je réponds à cette question en tant que cadre du FPI. Ce n’est pas la mission d’un intérimaire. Il faut un peu de discipline en toute chose. Un intérimaire gère les affaires courantes. Le changement de l’idéologie d’un parti ou de son nom ne se décide pas comme cela dans un coin de la rue. Le FPI est un parti trop sérieux et trop organisé pour être traité de la sorte. C’est une opinion personnelle. Il y a, à mon avis, de la précipitation dans la gestion de l’intérim. Les Ivoiriens commencent à prendre trop de goût au coup de force. C’est dangereux pour la démocratie.
Fait-il bon vivre à Luanda ?
K.K.J : J’y suis allé il y a si longtemps que je ne sais que vous répondre.
Réalisé par Kisselminan COULIBALY
Tueries massives en Côte d’Ivoire : La Cpi évite les crimes de la France en Côte d’Ivoire
Le temps-1/7/2011
Dans le dossier ivoirien, la Cpi a déjà rendu son verdict ; c’est Gbagbo qui a commis des crimes et pas quelqu’un d’autre .Et pourtant… Ils sont bien heureux, à l’arrivée à Abidjan de Fatou Bensouda, la Procureure adjointe de la Cpi, car pour eux, c’est le moment idéal pour pendre à jamais Laurent Gbagbo l’ennemi commun .Tout le monde sait que la Cour pénale est en Côte d’Ivoire à la demande expresse de Ouattara à travers qui Sarkozy veut avoir la peau du président Gbagbo. En dépit du fait que la Côte d’Ivoire n’a pas ratifié le traité de la Cpi et donc pas membre, Alassane s’est empressé de l’appeler à sa rescousse, sûr du soutien de la France .La juridiction internationale qui est plus au service des puissances occidentales débarque donc à Abidjan avec des idées orientées. Par exemple quand elle évoque en substance des femmes massacrées dans la commune d’Abobo, ça sent du déjà entendu dans les rangs du pouvoir du temps de l’opposition .On se rappelle que le Rdr a outrageusement grossi cette affaire à l’échelle internationale pour dépeindre le Président Gbagbo sous des traits d’un horrible dictateur. Depuis l’arrivée de cette dame, le camp présidentiel avec ses médias tentent de donner un seul son de cloche en ne trouvant les victimes que dans le camp du Rhdp. L’objectif est bien connu : il s’agit d’émouvoir la procureure adjointe de la Cpi. Ce qui donnerait un sens unique à son enquête. Surtout qu’elle leur a apporté de l’eau au moulin avec ses déclarations. Pourtant dans cette crise, les crimes ne sont même pas là ou on les croit. Si la Cour pénale internationale veut appliquer le Droit en Côte d’Ivoire, elle pourra faire jaillir la vérité qui continue d’être masquée à l’échelle mondiale. La France qui se fait donneuse de leçon est entièrement partie prenante dans le dossier ivoirien. Elle n’est pas neutre. Elle est la principale force opposée à Gbagbo. Le Rhdp n’a été qu’un instrument utilisé en Côte d’Ivoire. La preuve, durant toute la crise postélectorale, la Force française Licorne a été en première ligne dans les combats .Dans les bombardements du palais présidentiel, il y a eu plusieurs civiles tués à la résidence de Cocody. Pour le moment, il n’y a pas de chiffre exact des victimes mais ce sont plusieurs milliers de jeunes qui ont été massacrés par la Licorne, loin des caméras et des objectifs des médias internationaux. Jusque-là, personne n’en parle. Ailleurs dans des pays véritablement démocratiques ,de tels crimes ne passeraient pas inaperçus. Mais en Afrique , la France peut au nom de ses intérêts, commettre les pires crimes, personne ne lèvera le petit doigt car il s’agit de l’empire .Et chose pire, pendant cette même crise postélectorale, c’est encore l’armée française soutenue par l’Onuci qui a organisé et équipé la rébellion d’Abobo qui a commis de graves exactions sur la population .On se rappelle bien, le fameux Commando invisible qui a brûlé nuitamment le village de Anonkoi-Kouté dans la commune d’Abobo. C’était l’horreur à son comble avec plusieurs personnes brûlées vives. Bien d’autres atrocités ont été commises par des chefs de guerre nommément cités. La Cpi doit ouvrir ce dossier. Par exemple à Yopougon, Chérif Ousmane et Ousmane Coulibaly sont accusés par Amnesty International et Human Rights Watch d’être les auteurs de ces massacres. A l’Ouest, Duékoué a connu des massacres à grande échelle. Il y a l’autre chef de guerre, Eddy Meddy, qui est cité comme auteur de ces crimes. Les rapports des organisations internationales comme Human Rights Watch, Amnesty International et la Commission d’enquête de l’Onu décrivent largement l’ampleur de ces crimes. A ce sujet, voici un extrait du constat de Navi Pillay, Haut commissaire aux Droit de l’Homme aux Nation unies : «Des témoignages accusent ces soldats d’implication dans des violations des Droits de l’Homme à Abidjan comme dans le reste du pays, incluant des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires, des actes de torture, des viols, des pillages et des extorsions». Voila qui est clair. La procureure adjointe de la Cpi a de quoi à récolter. Elle ne doit pas biaiser le travail en Côte d’Ivoire.
Guéhi Brence
LA SECTE DES ILLUMINATI: LES CLES POUR COMPRENDRE LES METHODES OUATTARA !
La crhronique de Hassane Magued
La Révolution Permanente N°0020/07/11
Ceci est une compilation de textes et de notes de recherches afin de vous éclairer sur l’Organisation qui encadre et pilote les projets criminels de Dramane OUATTARA. Document à lire très attentivement.
– Origine de la secte des Illuminati
« Le terme “Illuminati” signifie littéralement “les Illuminés” (du latin “illuminare”: illuminer, connaître, savoir). Les Illuminati sont une “élite dans l’élite”. C’est la plus ancienne et la plus secrète des organisations des “Maîtres du Monde”. Les Illuminati existent sous leur forme actuelle depuis 1776, date de fondation de l’Ordre des Illuminati en Bavière par Adam Weishaupt, un ancien Jésuite. Leur projet était de changer radicalement le monde, en anéantissant le pouvoir des régimes monarchiques qui, à cette époque, entravaient le progrès de la société et des idées. La Révolution Française et la fondation des Etats-Unis auraient été des résultats de leur stratégie.
La création des Illuminati marquait le lancement d’un Plan conçu pour se dérouler sur plusieurs siècles, en utilisant le contrôle du système financier naissant pour parvenir à une domination totale sur le monde. La réalisation du Plan s’est ensuite transmise comme un flambeau de génération en génération, au sein d’une élite héréditaire d’initiés qui ont su l’adapter aux évolutions technologiques, sociales et économiques.
Contrairement aux autres organisations des “Maîtres du Monde”, les Illuminati ne sont pas un simple “club de réflexion” ou “réseau d’influence”. Il s’agit d’une organisation dont la véritable nature est ésotérique ou “occulte”.
Les Illuminati se considèrent en effet comme détenteurs d’une connaissance et d’une sagesse supérieure, héritées de la nuit des temps et, qui leur donne une légitimité pour gouverner l’humanité. Les Illuminati sont la forme moderne d’une société secrète très ancienne, la “Fraternité du Serpent” (ou “Confrérie du Serpent”), dont l’origine remonte aux racines de la civilisation occidentale, à Sumer et Babylone il y a plus de 5000 ans.
La civilisation qui domine le monde aujourd’hui est en effet la prolongation de la civilisation Sumérienne, qui a inventé tout ce qui caractérise la civilisation occidentale: l’administration d’état, l’argent, le commerce, les taxes et les impôts, l’esclavage, les armées organisées, une expansion fondée sur des guerres perpétuelles et l’asservissement des autres peuples. Ce fut aussi la première civilisation à détruire son environnement. Pratiquant une agriculture intensive après avoir inventé l’irrigation, les civilisations Sumérienne et Babylonienne ont transformé des prairies verdoyantes en un désert qui est aujourd’hui l’Irak.
Depuis Sumer et Babylone, la Fraternité du Serpent s’est perpétuée en prenant des formes et des noms multiples à travers les époques, exerçant son influence sur les religions et les pouvoirs politiques successifs, dans une longue filiation qui inclut les “écoles de mystère” égyptiennes et grecques, l’église chrétienne de Rome (utilisée comme “véhicule” par la “Fraternité” pour s’implanter en Europe), les Mérovingiens (d’où le personnage “Mérovingien” dans le film “Matrix”), les Templiers (et leurs nombreuses ramifications – Franc-Maçons, Rose-Croix, Prieuré de Sion, Ordre Militaire et Hospitalier de St Jean de Jerusalem, Ordre de Malte…), et enfin les “Illuminati” et les organisations qui y sont rattachées.
Le symbole des Illuminati est présent sur les billets de 1 dollar: une pyramide dont le sommet (l’Elite) est éclairé par l’oeil de la conscience et domine une base aveugle, faite de briques identiques (la population).
Les deux mentions en latin sont très significatives. “NOVUS ORDO SECLORUM” signifie “nouvel ordre pour les siècles”. En d’autres termes: nouvel ordre mondial. Et “ANNUIT CŒPTIS” signifie: “notre projet sera couronné de succès”.
Un projet aujourd’hui proche de sa réalisation finale
– La conviction d’être les Maîtres du Monde
Pour les Illuminati, la démocratie politique était un moyen et non une fin en soi. Selon eux, le peuple est par nature ignorant, stupide, et potentiellement violent. Le monde doit donc être gouverné par une élite éclairée [comme Dramane OUATTARA pour la Côte d’Ivoire]. Au fil du temps, les membres de ce groupe sont passés du statut de conspirateurs subversifs à celui de dominateurs implacables dont le but essentiel est de conserver leur pouvoir sur la population.
Les Maîtres du Monde ont en commun des valeurs et des principes fondamentaux qui sont le ciment de leur unité, et leur dénominateur commun. L’adhésion à ces principes est obligatoire pour être admis dans le cercle des Maîtres du Monde et de leurs organisations les plus centrales: Groupe de Bilderberg, Skull & Bones, ou Illuminati. Ces principes étaient ceux des Nazis comme ils sont ceux de leurs héritiers [Georges Bush fils, Sarkozy, Obama, etc.]: les idéologues du nouvel ordre mondial.
Les principes-clé des Maîtres du Monde sont les suivants:
1 – La fin justifie les moyens
2 – Le fort doit dominer le faible. Le fort est fait pour être un prédateur, et le faible une proie.
3 – L’élimination des faibles est conforme au principe de la sélection naturelle (cf. Darwin)
4 – La vie de tous les individus n’a pas la même valeur. Ceux qui ont une valeur négative peuvent être éliminés, dans l’intérêt supérieur de l’ensemble. [Vous comprenez le sens du massacre des Guérés à Duekoue et des Patriotes à Abidjan. Ils sont considérés comme ayant une valeur négative pour le projet des Illuminati en Côte d’Ivoire]
5 – Le peuple est par nature ignorant et stupide. [OUATTARA en est convaincu et recherche pour cela, toujours un groupe de soutien illettré ou ethnique cadrant mieux avec cette exigence d’ignorance.]
6 – Le monde doit être gouverné par une élite éclairée. [Exemple : Dramane OUATTARA, même s’il n’est pas citoyen du territoire à gouverné. Dès lors qu’il peut être considéré comme une élite éclairée, tout doit être mis en œuvre pour qu’il gouverne les ignorants].
– L’esclavage populaire comme principe de gouvernance chez les Illuminati
Cette conviction est traduite dans le présent extrait du Livre de George Orwell paru en “1984″ intitulé : Le nouvel esclavage, vu par les Maîtres du Monde. Lisez cet extrait.
« Nous ne cherchons pas le pouvoir en vue de nos propres fins, mais pour le bien de la majorité tel que nous le définissons. Les hommes, ces créatures frêles et lâches, ne peuvent endurer la liberté ni faire face à la vérité. Ils doivent être dirigés par ceux qui sont plus forts qu’eux. L’espèce humaine a le choix entre la liberté et le bonheur, or le bonheur vaut mieux.
Le bien des autres ne nous intéresse pas, nous ne recherchons que le pouvoir, le pur pouvoir. Les nazis et les communistes se rapprochent beaucoup de nous par leurs méthodes, mais ils n’eurent jamais le courage de reconnaître leurs propres motifs. Ils prétendaient s’être emparés du pouvoir pour une période limitée; passé le point critique, il y aurait un paradis où les hommes seraient libres et égaux. Nous ne sommes pas ainsi, nous savons que jamais personne ne s’empare du pouvoir avec l’intention d’y renoncer. On n’établit pas une dictature pour sauvegarder une révolution. On fait une révolution pour établir une dictature. La persécution a pour objet la persécution. La torture a pour objet la torture. Le pouvoir a pour objet le pouvoir.
L’esclavage c’est la liberté. Seul, libre, l’être humain est toujours vaincu. Mais s’il renonce à son identité, s’il se soumet entièrement et totalement, il se fond dans le pouvoir collectif, il est alors tout-puissant et immortel.
Ce pouvoir est aussi le pouvoir sur d’autres êtres humains, sur les corps mais surtout sur les esprits. Le pouvoir sur la matière n’est pas important, notre maîtrise de la matière est déjà absolue. Ce qui importe c’est de commander à l’esprit. La réalité est à l’intérieur du crâne… Le réel pouvoir, le pouvoir pour lequel nous devons lutter jour et nuit, est le pouvoir non sur les choses, mais sur les hommes. Comment assure-t-on le pouvoir sur un autre? En le faisant souffrir. L’obéissance ne suffit pas. Comment, s’il ne souffre pas, peut-on être certain qu’il obéit, non à sa volonté, mais à la nôtre?
Le pouvoir est d’infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l’esprit humain en morceaux que l’on rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l’on a choisies. Commencez-vous à voir quelle sorte de monde nous créons? Un monde de crainte, de trahison, de tourment. Un monde d’écraseurs et d’écrasés, un monde qui au fur et à mesure qu’il s’affinera deviendra plus impitoyable. Le progrès dans notre monde sera le progrès vers plus de souffrance. Notre civilisation est fondée sur la haine; il n’y aura pas d’autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l’humiliation. Nous détruirons tout le reste.«
– Les relations humaines vues par les Illuminati
« Nous avons coupé les liens entre l’enfant et les parents, entre l’homme et l’homme, entre l’homme et la femme. Mais plus tard, il n’y aura ni femme ni ami. Les enfants seront à leur naissance enlevés aux mères, comme on enlève leurs oeufs aux poules. La procréation sera une formalité annuelle, comme le renouvellement de la carte d’alimentation. Il n’y aura plus de loyauté que pour le pouvoir. Tous les plaisirs de l’émulation seront détruits remplacés par l’ivresse toujours croissante du pouvoir, qui s’affinera de plus en plus. Il y aura à chaque instant, le frisson de la victoire, la sensation de piétiner un ennemi impuissant… Autant qu’un monde de triomphe ce sera un monde de terreur… Nous commanderons à la vie à tous ses niveaux.
Vous imaginez qu’il y a quelque chose qui s’appelle la nature humaine qui sera outragée par ce que nous faisons et se retournera contre nous. Mais nous créons la nature humaine. L’homme est infiniment malléable.
Tel est le monde que nous préparons. Un monde où les victoires succèderont aux victoires et les triomphes aux triomphes, un monde d’éternelle pression, toujours renouvelée, sur la fibre de la puissance. Vous commencez à réaliser ce que sera ce monde. À la fin vous ferez plus que le comprendre, vous l’accepterez, vous l’accueillerez avec joie, vous en demanderez votre part en idolâtrant vos propres bourreaux. » [Sans commentaire ! Tout devient très claire nous tous.]
– les cultes des Maîtres du Monde
Les dirigeants politiques ou économiques se présentent au public comme des personnes éminemment rationnelles et matérialistes. Mais le public serait étonné d’apprendre que certaines de ces personnes participent à des cérémonies étranges, dans des sociétés secrètes où se perpétuent le culte des dieux égyptiens et babyloniens: Isis, Osiris, Baal, Moloch, ou Sémiramis.
Prenons l’exemple du Bohemian Club.
Le Bohemian Club (ou “Bohemian Grove”) a été fondé en 1872, et compte environ 2000 membres, exclusivement masculins. C’est une organisation de type “ésotérique” ou “occulte”, où se retrouvent des hauts dirigeants de l’économie, de la finance et de la politique.
Ces dirigeants sont supposés être des modèles de rationalité matérialiste. Mais chaque année au mois de Juillet, ils se rendent en jet privé à Monte Rio en Californie, à 120km au Nord de San Francisco, dans un immense domaine de 1500 hectares de nature sauvage, de forêts de séquoias et de lacs.
Ils y discutent des affaires du monde et s’entendent sur des stratégies politiques ou économiques. Mais surtout, ils participent à des cérémonies païennes d’inspiration druidique, avec notamment un bûcher nocturne devant une immense statue de hibou, et qui est en fait une représentation de Moloch, une divinité babylonienne, et de Lilith, une divinité sumérienne. Le hibou est aussi le logo du Bohemian Club.
Moloch était une divinité à laquelle les Babyloniens offraient des sacrifices humains. Or selon des témoignages, des sacrifices humains ainsi que des rites sataniques à caractère sexuel auraient lieu dans les parties éloignées du parc. Il est probable que seule une partie des convives y participe.
D’autres activités ont un caractère allégorique ou théâtral. D’autres encore sont délibérément décadentes, et peuvent être qualifiées de beuverie collective. Le séjour est aussi agrémenté de promenades en canoë sur le lac du parc. A d’autres moments, des participants importants font des exposés qui définissent les orientations fondamentales de la politique mondiale. En 1982, Henry Kissinger a annoncé au Bohemian Club ce qu’allaient être la restructuration radicale de l’économie et l’instauration d’un nouvel ordre mondial, dans un discours intitulé “Le défi des années 80″. En 1991, Dick Cheney (alors ministre de la défense de Bush-père) est intervenu sur le thème des “problèmes de la Défense au 21ème siècle”.
Les participants sont en majorité des Américains, souvent proches du Parti Républicain. Mais quelques Européens sont aussi invités, comme Michel Rocard (ancien premier ministre français), Valery Giscard d’Estaing (ancien président français, et concepteur de la Constitution Européenne), ou John Major (ancien premier ministre britannique). »
Enfin. Cela n’est qu’un petit extrait de la présentation de l’organisation qui utilise Dramane OUATTARA pour répandre la mort et la désolation en Côte d’Ivoire. GBAGBO Laurent a refusé d’être membre de cette organisation luciférienne. Vous comprenez d’où viennent les malheurs de Laurent GBAGBO et de milliers d’autres Ivoiriens ?
Comme vous le voyez, la Révolution imminente ne doit pas négliger la dimension spirituelle de la guerre qui est faite à la Côte d’Ivoire. (Source des compilations : Syti)
A très bientôt.
Hassane Magued
Dialogue politique avec Mamadou Koulibaly
Alors que le microcosme ivoirien bruisse des rumeurs de restructuration du Front populaire ivoirien, et qu’Alassane Dramane Ouattara brade les fleurons économiques et industriels aux entreprises françaises, Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée nationale et leader de l’opposition, s’exprime sur les sujets cruciaux et rappelle à l’ordre un Alassane Ouattara qui, à peine investi, s’est déjà mué en satrape hors-la-loi. Un entretien sans fard et constructif, qui augure d’une opposition salvatrice dans un pays à la dérive. Mahalia Nteby.
Vous êtes d’ordinaire très critique à l’égard du Fpi. Peut-on globalement dire que les 10 années de gestion du Fpi ont été profitables à la nation ?
Le bilan du FPI est difficile à dresser lorsque l’on sait que dès son arrivée au pouvoir Laurent Gbagbo a opté pour un partage du pouvoir avec les partis d’opposition. Ce partage a ensuite été «institutionnalisé» par les accords de Marcoussis et le FPI a été nettement minoritaire dans les gouvernements qui se sont succédé avec de surcroît des premiers ministres d’opposition. Dans ce contexte, il est difficile d’appliquer un programme et d’avancer efficacement. Sûrement, ce constat est un point positif puisqu’il nous a permis aujourd’hui de refuser d’entrer au gouvernement pour laisser une chance à la nouvelle équipe de mettre en place en toute responsabilité sa politique. Il est important que la notion de responsabilité émerge enfin dans le pays. Le partage du pouvoir n’est non seulement pas propice à cela mais va contre la démocratie même qui nécessite des contre-pouvoirs pour exercer un contrôle sur les dirigeants en place. Si nous partageons tous «le gâteau», plus personne ne contrôle rien et chacun rejette les responsabilités sur l’autre.
Je crois cependant qu’il est important de souligner les actions positives de la politique de refondation du FPI. La Côte d’Ivoire n’a pas connu une seule crise que l’on appelle la crise postélectorale. Elle en a connu plusieurs, dont une que l’on a tendance à oublier. C’est la sévère crise économique des années 80 dont les effets sont encore vivaces de nos jours. Quand nous sommes arrivés au pouvoir en 2000, la Côte d’Ivoire était en faillite avec un taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) négatif de -3%. Au moment où nous partions aux élections en octobre dernier, la Côte d’Ivoire avait un taux de croissance du PIB de près de 4%. C’est-à-dire qu’entre 2000 et 2010, nous avons fait un bond de 7 points. Aucun pays au monde, dans une situation de crise comme celle de la Côte d’Ivoire n’a jamais réalisé une telle performance. Et ça été bien pour la Nation en construction.
En ce qui concerne la démocratie, le FPI a à son actif l’élection démocratique de Laurent Gbagbo en 2000. Aussi imparfait qu’ait été le scrutin, il est arrivé au pouvoir par les urnes et cela était un pas en avant après les pages noires de la bataille de la succession d’Houphouët puis du coup d’Etat de 1999. Et ça aussi a été bien pour la Nation en construction.
On peut également mettre à l’actif du FPI l’explosion de la libéralisation de la presse écrite. On a vu ces dernières années nombres de journaux de tous bords fleurir et s’exprimer librement. On ne peut pas dire que cela a fait du mal à la Nation en construction.
Le FPI a également aboli la carte de séjour qui avait été mise en place par le gouvernement Ouattara dans les années 90 et, contrairement à l’idée reçue que le FPI est xénophobe, c’est durant ces dernières années que le nombre de naturalisation a augmenté de manière exponentielle. Et cela a aussi été très bien pour la Nation en construction.
Il faut également souligner le travail réalisé dans le recul de la dette. Notons que la dette de la Côte d’Ivoire remonte essentiellement aux années 70, 80 et 90. C’est au cours de ces trois décennies qu’elle a connu une évolution fulgurante. De 100 milliards de francs CFA, équivalant à 17,7% du PIB en 1973, le montant de la dette est passé successivement à 2371 milliards, soit 75,6% du PIB en 1985 puis 8468 milliards, soit 136% du PIB en 1996. Il a donc fallu être économe et stratège pour faire reculer ce fléau. Grace à la discipline budgétaire, en mars 2009 la Côte d’Ivoire a pu être élue, pour la première fois, à l’initiative PPTE qui vise à annuler cet héritage empoisonné. Nous avions obtenu que les créanciers de la Côte d’Ivoire annulent, à partir de mars 2011, plus de 6400 milliards de francs CFA. Cette bonne gestion mérite d’être soulignée même si la guerre est venue retarder cette perspective. Et Ouattara ne peut construire que sur la base du point de décision obtenu en 2009 par le FPI auprès de la communauté des créanciers de son Etat. N’est-ce pas bien çà pour la Nation en construction ?
N’oublions pas également que sous l’action du FPI, l’organisation de l’Etat a connu une importante métamorphose par une promotion intensive de la décentralisation. Nous sommes passés de la vision du centralisme étatique des quarante premières années de notre Nation à une vision plus libérale où l’Etat concède aux populations la capacité de s’auto déterminer elles-mêmes dans certains domaines du développement local. Il reste encore du chemin à faire pour améliorer ce modèle décentralisé mais le principe a été posé durant cette dernière décennie. Et les populations ont apprécié nous les en remercions.
Il est vrai, comme vous le dites dans votre question, que je ne suis pas tendre avec le bilan du parti car je crois qu’il est inutile de masquer les dérives, mais il est tout aussi important de souligner les acquis et les actes que nous avons posés dans le sens de la démocratie et du progrès. Cela aussi raffermit la démocratie et le FPI est le seul parti capable de se le permettre pour le moment. L’autocritique ne peut faire que du bien à une Nation en construction.
Si tant est que le bilan de Gbagbo est aussi positif, pourquoi les Ivoiriens ne l’ont pas reconduit lors de l’élection du 28 novembre ?
Il y a tellement eu d’urgences à gérer et de négociations stériles après la tentative de coup d’Etat de 2002 et la rébellion qui l’a suivie que la communication dans le pays s’est limitée à la gestion de la crise et aux commentaires sur les accords successifs signés. La communication n’a pas été bonne puisqu’on a donné l’impression d’être dans une situation d’attente de la résolution de la crise, d’attente des élections, alors que cette attente n’était pas dépourvue d’aspects constructifs malgré les freins imposés par le gouvernement d’union nationale. Il faut dire qu’il est moins glorieux d’annoncer que l’on a fait des économies pour réduire le montant de la dette héritée de ses prédécesseurs que de contracter un énorme emprunt pour réaliser des routes, des hôpitaux, des écoles. La bonne gestion n’est pas très populaire car elle ne se voit pas.
De plus, nous avons commis la faute politique qu’il ne fallait pas: aller aux élections sans qu’il n’y ait eu application intégrale de l’accord de Ouaga. Nous sommes allés aux élections sans désarmement, sans redéploiement de l’administration, sans unicité de caisse, sans réunification du pays, et sans la réalisation de bien d’autres exigences de l’APO, qui n’a été qu’un mauvais accord de surcroît mal appliqué. L’issue nous aura été fatale.
Pensez-vous que Ouattara est-il bien ou mal parti pour relever les défis qu’il s’est imposés ?
J’avoue qu’il est un peu tôt pour poser un jugement intangible mais les premiers mois de gouvernance d’Alassane Ouattara interrogent. En effet, s’il ne maîtrise pas ses chefs de guerre, s’il ne libère pas le pays de ces hommes en armes marginaux qui règnent par la terreur, se rémunèrent des vols et rackets, il sera difficile de relever le défi de l’état de droit qui pourtant est le socle de tout notre développement. Quel Ivoirien va vouloir investir dans le pays dans les conditions actuelles de chaos ? Quel investisseur étranger va prendre le risque de lancer des activités ici alors qu’il n’y a de sécurité pour personne? Pourtant si l’économie ne redémarre pas, nous allons de nouveau entrer dans le cycle cauchemardesque de la dette publique. En Côte d’Ivoire, on a coutume de parler de dons de la part des institutions financières internationales mais gardons en tête que ce sont des prêts à l’Etat et au gouvernement à taux non marchands qui, depuis cinq décennies, handicapent l’avenir. De même que nous payons la dette des générations passées, de même nous endettons nos enfants et nos petits-enfants. Au lieu de la richesse, nous transmettons plutôt la pauvreté aux générations à venir. Et çà ce n’est pas bien pour la Nation en construction.
Notons également que comme son prédécesseur, le Président Ouattara gouverne par ordonnances illégales et par décrets dans l’attente des prochaines élections législatives qui ne pourront être organisées qu’en fin d’année. C’est la porte ouverte à tous les abus car il n’y a aucun garde-fou. Rien ne l’empêche pourtant de travailler avec le Parlement au sein duquel ses alliés politiques pourraient lui apporter la majorité des voix. Il y a des décisions importantes à prendre. Le pouvoir absolu sans contrôle et sans contre-pouvoir est très dangereux pour la Nation en construction.
Le budget vient d’être adopté cette semaine par ordonnance sans même avoir recueilli l’avis des représentants du peuple à l’Assemblée nationale. C’est de mon point de vue une grave erreur que je ne manquais pas non plus de relever dans les pratiques de l’ancien pouvoir. On note de toutes parts des critiques du FPI formulées par le nouveau régime, mais on reproduit ses erreurs les plus graves. De surcroît, le Président Ouattara verrouille son système en positionnant ses amis dans les secteurs stratégiques… C’est assez inquiétant car nous sommes loin de cette démocratie au nom de laquelle tant d’ivoiriens sont tombés.
Ce qui me semble inquiétant également, c’est cette passion exercée par l’Etat français sur le Président. Certes il doit beaucoup aux autorités françaises. De ce fait, certaines grandes entreprises françaises se sont taillées la part du lion dans les premiers chantiers mis en œuvre depuis le début de son mandat. Je ne dis pas qu’il faille marginaliser les entreprises françaises, bien au contraire, mais notre pays ne doit pas être la chasse gardée de quelques-unes à l’exclusion de nombreuses et performantes entreprises européennes, américaines ou provenant des pays émergents. Ouattara qui se dit libéral devrait avoir une vision plus ouverte du libre-échange, de l’appel d’offre et de la transparence des contrats et éviter les pièges du protectionnisme qui à terme appauvrit nécessairement. Le monde est grand et ouvert plus que jamais. Nous ne pouvons rester immuablement le regard tourné exclusivement vers Paris car nous risquons de perdre des opportunités intéressantes dans le monde globalisé. Et l’Etat en France a ses propres contraintes avec les déficits énormes de son budget et de son commerce extérieur qui tendent à la présenter comme un Etat qui vit au-dessus de ses moyens.
Je compte sur le temps et espère vivement que l’équipe en place rétablisse l’état de droit, la sécurité et les libertés individuelles au plus vite. Nous avons, à travers ses discours, noté des volontés, il convient désormais de poser des actes concrets. La gouvernance ne peut se limiter à une bonne communication.
Donc, pour répondre à votre question, j’ai le sentiment que le Président Ouattara part mal pour relever ses défis mais il est encore temps de redresser la barre, donc nous attendons avec un œil vigilant.
Le budget 2011 adopté par ordonnance s’élève à 3050 milliards, avez-vous des réserves à poser ?
J’ai répondu à cela dans votre précédente question. Il est inquiétant que le budget n’ait pas été présenté à l’Assemblée nationale pour être débattu entre les députés. Les ordonnances qui instituent ce budget sont illégales. Nous ne savons même pas si ce budget corrige le défaut d’unicité des caisses. Comment ce budget sera-t-il exécuté s’il n’y a pas d’administration redéployée ? Ce budget réunifie-t-il la Côte d’Ivoire ?
Chez Ouattara, on estime que votre Parlement n’est plus représentatif du peuple ivoirien qui l’avait élu pour 5 ans et qu’aucun texte ne permet de proroger le mandat des députés. Doit-t-on soumettre des lois à un parlement illégal ?
Alassane Ouattara, lors de sa prestation de serment, a juré de respecter et de défendre fidèlement la Constitution. Rien dans la Constitution ne lui donne le droit de décréter la fin du mandat du Parlement. Au mieux, il pourrait demander son avis au Conseil constitutionnel, à moins qu’il considère que le Conseil constitutionnel est illégal également. Auquel cas, la prestation de serment qui a eu lieu le serait aussi.
On ne peut pas violer la Constitution et le Président de la République n’est pas au-dessus de la Constitution que je sache. Ceux qui estiment, comme vous dites, chez Ouattara, que le Parlement est illégal devraient mettre aux arrêts tous les députes pour exercice illégal d’activités législatives. Il devrait leur être interdit de mettre les pieds à l’Assemblée nationale. Et chaque fois que quelqu’un se présenterait comme député, il devrait être poursuivi pour faux, usage de faux et usurpation de titre.
Dire qu’aucun texte ne permet de proroger le mandat des députes relève d’une bien curieuse façon de lire le droit chez ceux qui le disent. La législature qui devait durer cinq ans dure jusqu’à ce jour. Quelles en sont les raisons? La réponse à cette question doit être à la fois recherchée dans la lettre et l’esprit de l’alinéa 4 de l’article 59 de la Constitution et également dans l’avis du Conseil Constitutionnel de décembre 2005 sur la prorogation du mandat de l’Assemblée nationale.
Selon l’alinéa 4 de l’article 59 de la Constitution, les élections législatives ont lieu 20 jours au moins et 50 jours au plus avant l’expiration des pouvoirs de l’Assemblée Nationale. L’expiration des pouvoirs de l’Assemblée Nationale élue en 2000 devant prendre fin le 16 décembre 2005, l’élection des nouveaux députés aurait dû intervenir 20 jours au moins et 50 jours au plus avant le 16 décembre 2005, soit entre le 27 octobre et le 26 novembre 2005.
L’élection n’étant pas intervenue, les pouvoirs de l’Assemblée Nationale ne pouvaient prendre fin. Simple question de bon sens. Il résulte de ce qui précède que l’élection des nouveaux députés doit impérativement avoir lieu avant l’expiration du mandat des députés en cours.
La lettre de l’alinéa 4 de l’article 59 de la Constitution est confirmée par la pratique constante de l’élection des députés depuis 1960. Le débat sur les pouvoirs de l’Assemblée Nationale au-delà de décembre 2005 a été soulevé en son temps et le Conseil constitutionnel, saisi à cet effet, a rendu un avis concluant au maintien de ladite institution dans ses prérogatives jusqu’à l’élection des nouveaux députés. Peut-on ignorer cet avis et prétendre respecter la Constitution et ses Institutions?
Abréger le mandat parlementaire en cours pourrait être interprété comme une violation des dispositions constitutionnelles et légales préjudiciable à l’avènement de l’Etat de droit prôné par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara. Il conviendrait conséquemment de laisser survivre l’Assemblée Nationale pour donner toute plénitude au pouvoir nouvellement élu de prendre les dispositions diligentes pour convoquer le collège électoral en vue du renouvellement de l’Assemblée nationale. La fin prématurée du mandat parlementaire ne peut intervenir que dans les cas suivants: démission, déchéance, décès ou acceptation de certaines fonctions, notamment gouvernementales. Le cas d’espèce soulevé ne correspond à aucune prescription constitutionnelle et réglementaire.
Au surplus, contrairement aux législations prescrivant les motions de censure du Parlement à l’encontre du gouvernement ou de dissolution du Parlement par l’Exécutif, le système institutionnel ivoirien, qui est un régime de séparation des pouvoirs, n’autorise nullement l’Exécutif à abréger le mandat parlementaire, ni le Législatif à renverser l’Exécutif. Si le gouvernement en place veut passer outre les dispositions constitutionnelles, c’est son affaire mais qu’ils ne nous disent pas qu’il n’y a pas de texte en la matière. Il y a des textes, et ces textes seront alors violés.
Qu’attendez-vous de Ouattara aujourd’hui ?
Il est important qu’il rétablisse la sécurité dans le pays et qu’il mette en place un véritable état de droit. Il est crucial qu’il veille à ce que la justice fasse son travail dans le processus de réconciliation. Il faut en effet mettre en exergue toutes les culpabilités sans couleur politique. Il n’y a pas le clan des gentils au pouvoir et le clan des méchants perdants. Il y a des responsabilités de toutes parts et je compte sur lui pour ne pas biaiser le processus au risque d’anéantir toute possibilité de cohésion sociale.
Dans les jours à venir, en vue de préparer les élections locales, en tant qu’opposant, j’attends de lui que l’on engage une discussion sur des sujets de fond : le redécoupage électoral, la future liste des électeurs, l’augmentation du nombre des députés, la recomposition de la Commission électorale, la sécurisation de la campagne et des scrutins. Je souhaite également aborder le sujet du financement des partis politiques. L’accord de Marcoussis a instauré le financement public des partis politiques et il est important de maintenir cette disposition qui permet à l’opposition d’exister, d’exercer sa mission constitutionnelle et de faire connaître leurs droits et leurs obligations aux citoyens électeurs et aux populations en général. N’oublions pas qu’une opposition libre, au même titre qu’une presse libre, est un contre-pouvoir essentiel dans une démocratie. La démocratie ne peut se limiter à un bulletin dans l’urne au risque de muer vers l’autocratie.
Etes-vous, oui ou non, le dauphin constitutionnel ? La question se pose entre quatre murs ?
Votre question est étrange. Pourquoi «entre quatre murs» alors qu’un quotidien (Nord-Sud) s’est également inquiété de cette question dans son édition du 24 juin dernier, et qu’au RHDP cela fait l’objet de spéculations incessantes ? La terreur que laissait transparaitre l’analyse de vos confrères face à l’hypothèse d’empêchement du Président de la République m’a fait sourire ! Cette crainte démesurée pourrait inquiéter les populations quant à la santé du Président !
Pour vous répondre, expliquons que la Constitution de 2000 a supprimé le dauphinat en Côte d’ivoire. Dans l’ancienne Constitution, le Président de l’Assemblée nationale était le dauphin au sens où la constitution lui permettait, en cas de vacance du pouvoir, de terminer le mandat du Président de la République avec les pleins pouvoirs de celui-ci.
Mais, dans la nouvelle Constitution, le Président de l’Assemblée nationale ne peut plus terminer le mandat du Président de la République. Il a au plus 90 jours pour organiser les élections auxquelles il peut être candidat ou pas. En outre, il n’a pas les pleins pouvoirs d’un Président de la République et ne peut changer de gouvernement, ni renvoyer ou nommer un ministre. Il ne peut modifier la Constitution et ne peut organiser de referendum. L’intérim n’est pas le dauphinat. Les deux notions sont totalement différentes. La première se réfère aux structures démocratiques tandis que la seconde à l’environnement monarchique.
Donc, il faut que les populations le comprennent bien et que le RHDP arrête de paniquer à force de ressasser les mêmes arguments fallacieux. Koulibaly n’est pas le dauphin de Ouattara. Koulibaly n’usurpera pas le pouvoir du RHDP. Koulibaly a une opposition à construire face à Alassane Ouattara pour que la démocratie s’ancre en profondeur dans notre pays et en Afrique. Pour l’heure, je suis ma voie qui est celle du plaidoyer en faveur de la construction de la démocratie, du combat pour l’avancée de la liberté, de l’état de droit et de la souveraineté des peuples et des individus dans une Afrique moins violente, plus harmonieuse, plus heureuse et plus ouverte sur le monde.
Interview par Traoré M. Ahmed, in L’Expression, le 28 Juin 2011
Dr. Zagbla s’exprime sur les vraies raisons des guerres contre Gbagbo, Kadhaffi et les Résistants africains
IvoireDiaspo : Dr. Zagbla, beaucoup de choses se sont tramées en Côte d’Ivoire depuis le 11 Avril 2011. Le Président Gbagbo est en encore en prison. Quel est votre sentiment vis-à-vis de la situation au pays ?
Dr. Zagbla : Je me sens révolté comme tout Ivoirien digne de ce nom ! Je vois l’ingratitude et le comportement malsain de certains étrangers vivant dans notre pays depuis des années. Je n’ai pas trop de commentaires à faire ici. Nous assistons à un antagonisme barbare des étrangers. Cela va nous contraindre à changer totalement notre politique migratoire après cette parenthèse que nous souhaitons très brève.
Ivoirediaspo : Pensez-vous que la politique migratoire du pays est à l’origine de la crise ?
Dr. Zagbla : Pas totalement, même si tout ce qui se passe aujourd’hui dans le pays est le signe de notre politique hasardeuse sur l’immigration. Des gens à qui l’on a tout donné hier se retrouvent aujourd’hui avec des sentiments destructifs vers leur pays hôte. Cela ne m’étonne pas ! Lorsqu’on n’a pas une affection pour un pays, surgit le sentiment de haine. Toutefois, dans le cas ivoirien, c’est inadmissible. Voyons d’abord nos priorités.
IvoireDiaspo : Et quelles seraient-elles ?
Dr. Zagbla : En premier lieu, la libération du Président Laurent Gbagbo, et tous les Ivoiriens illégalement incarcérés. Ensuite nous demandons le rétablissement de la légalité constitutionnelle en lieu et place de la forfaiture internationale qui ne fera que plonger davantage le pays dans la misère.
IvoireDiaspo : Les autorités font appel à la Cour Pénale Internationale pour juger le Président Laurent Gbagbo…
Dr. Zagbla : Je ne m’étonne pas pour cette plaisanterie de la CPI ! Ce n’est qu’une diversion vis-à-vis des problèmes réels du pays. Ceux qui insistent sur la Cpi doivent tout simplement ratifier son traité institutif. On n’a pas besoin d’argent pour ça. Malheureusement, ils n’ont pas le courage de le faire.
IvoireDispo : Avez-vous un conseil à donner au gouvernement ?
Dr. Zagbla : Mais tout le gouvernement légal est en prison ! Le Président Laurent Gbagbo ne l’a pas dissout. La Côte d’Ivoire et l’Afrique digne veulent avancer. Pourquoi des Africains méprisent-ils leur propre avenir ? Ceux qui ont pris les armes ont commis un génocide, mais ils n’arriveront jamais à tuer la pensée positive des fils illuminés de notre pays, de toute l’Afrique.
IvoireDiaspo : A propos de l’Afrique, la CPI veut arrêter le Col. Kadhafi. Que dites-vous ?
Dr. Zagbla: Je dis en toute sincérité qu’il est temps que les tribunaux internationaux disent la justice, et évitent la loi des plus forts ! Il faut rompre le Statu Quo qui dirige les affaires du monde. Cela va de la dignité des institutions juridiques internationales. Qu’ont-ils fait ces juges, lorsqu’on avait massacré des Ivoiriens en 2002. Qu’ont-ils fait en 2004 lorsque l’armée française avait massacré des Ivoiriens devant l’hôtel Ivoire ? Et qu’ont-ils décidé face au génocide des ivoiriens en Avril 2011 ? Leurs tribunaux ne sont pas mis en place pour juger que les Noirs. Qu’ils lisent au moins la déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948 ! Savez-vous quel est le vrai problème ?
IvoireDispo : Selon vous…
Dr. Zagbla : Après avoir dominé l’Economie, la politique, la technologie, le commerce pendant des siècles, l’Occident se trouve maintenant incapable d’affronter l’ère de la globalisation. C’est-à-dire la concurrence de ceux qui étaient Dominés. Voilà la raison des guerres contre la Côte d’Ivoire et la Libye.