La polémique enfle depuis la divulgation par la presse américaine des propos plus que désobligeants du président des États-Unis, qualifiant de « pays de merde » Haïti ainsi que plusieurs pays africains – non-identifiés.
« Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? ». La sortie de Donald Trump lors d’une réunion jeudi dans le Bureau ovale avec plusieurs sénateurs, révélée par la presse américaine, a déclenché une nouvelle polémique. Cette fois, plusieurs présidents, diplomates et gouvernements ont officiellement fait part de leur indignation face à des propos qualifiés de « racistes », « blessant » ou encore preuve de l’« ignorance » de celui qui les a proféré.
L’Union africaine rappelle le passé esclavagiste des États-Unis
C’est d’autant plus blessant compte tenu de la réalité historique du nombre d’Africains qui sont arrivés aux États-Unis comme esclaves
L’Union africaine (UA) a condamné ces remarques « blessantes » et « dérangeantes ». « Ce n’est selon moi pas seulement blessant pour les gens d’origine africaine aux Etats-Unis, mais aussi pour les citoyens africains », a déclaré Ebba Kalondo, porte-parole du président de la Commission de l’UA Moussa Faki. « C’est d’autant plus blessant compte tenu de la réalité historique du nombre d’Africains qui sont arrivés aux États-Unis comme esclaves ».
« C’est aussi très surprenant, car les États-Unis restent un exemple extrêmement positif de la manière dont l’immigration peut donner naissance à une nation », a-t-elle ajouté au sujet de cette « déclaration extrêmement dérangeante », qui « va complètement à l’encontre des comportements et des pratiques acceptées ».
De son côté, le président sénégalais Macky Sall s’est dit « choqué » par les propos du chef d’État américain. « L’Afrique et la race noire mérite le respect et la considération de tous » a-t-il commenté, dans un écho à la pensée de l’intellectuel sénégalais Cheikh Anta Diop, notamment auteur de Nations nègres et culture : de l’Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui (1954).
Avec Jeune Afrique