Bangui – Le président sortant François Bozizé a été réélu président de la Centrafrique au 1er tour avec 607.184 voix soit 66,08% des suffrages, selon les résultats provisoires annoncés mardi soir par la Commission électorale indépendante (CEI). Ces résultats doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle dans les quinze jours après ce scrutin qui s’est déroulé le 23 janvier.
L’ex-président Ange-Félix Patassé, renversé par Bozizé en 2003, arrive 2e de l’élection avec 184.716 voix soit 20,10% des suffrages. Suivent l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé 6,46% (59.370), l’économiste Emile Gros-Raymond Nakombo 4,64% (42.591) et l’ex-ministre de la Défense et représentant l’ex-rébellion de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie et le développement (APRD) Jean-Jacques Demafouth 2,72% (24.980).
M. Ziguélé, Nakombo et Demafouth avaient déjà annoncé qu’ils rejetaient les résultats du scrutin en raison de nombreuses « irrégularités ». Le taux de participation est de 54,01%. 1.825.735 personnes étaient inscrites, 986.030 ont voté, pour un total de suffrages exprimés de 919.841 selon la CEI.
« C’est la victoire de la démocratie pour quelqu’un qui a pris le pouvoir par un coup d’Etat (en 2003) et qui l’a légitimé par les urnes en 2005 », a déclaré Fidèle Ngouandjika, le porte-parole du gouvernement. « C’est la récompense d’un travail bien fait, le peuple l’a jugé et l’a sanctionné après cinq ans de pouvoir », a poursuivi M. Ngouandjika, également directeur adjoint de la campagne du chef de l’Etat centrafricain.
« On lui donne raison. Il a travaillé comme un vrai président, pas comme un militaire, je suis fier d’être Centrafricain, bravo au peuple centrafricain et que le président respecte la Constitution », a-t-il conclu. M. Ziguélé a lui affirmé n’avoir « même pas écouté ou suivi (l’annonce) ».
Cameroun: Création d’un organe d’approvisionnement alimentaire
Yaounde – Le Cameroun a créé mardi un organe public chargé notamment d’assurer l’approvisionnement du marché alimentaire alors que le pays est confronté à des pénuries de certains produits.
Selon un décret présidentiel lu à la radio d’Etat cette mission sera « une structure (publique) d’alerte, d’achat, d’importation et de stockage des produits de grande consommation en vue d’un approvisionnement du marché dans les meilleures conditions ».
Elle sera « (notamment) chargée de procéder sur instruction du président de la République à l’achat des produits de grande consommation aux meilleurs prix afin de constituer des stocks de sécurité ». Un arrêté du premier Ministre, Philémon Yang, définira « la liste des produits de grande consommation devant faire l’objet d’achat et/ou d’importation ».
Le Cameroun est confronté depuis quelques mois au manque ponctuel de certains produits tels que le sucre et le maquereau, le poisson le plus consommé du pays dont le prix atteint parfois 300 FCFA (0,45 euro) par kilogramme sur certains marchés de Yaoundé.
Mardi, les services locaux du ministère du Commerce ont lancé à Yaoundé « des caravanes mobiles de vente promotionnelle des produits de premières nécessité » pour approvisionner certains quartiers de la ville jusqu’au 10 février, selon la télévision nationale.
En février 2008, la répression d’un mouvement de jeunes contre la cherté de la vie et un projet de modification de la Constitution pour supprimer la limitation du nombre de mandat présidentiel avait entraîné des troubles qui avaient fait 40 tués, selon un bilan officiel, au moins 139 selon des ONG locales. Par la suite, le président Biya avait ordonné la suppression des taxes d’importation sur certains produits alimentaires.
Le match amical Algérie-Tunisie annulé (Fédération algérienne)
Alger – Le match amical de football entre l’Algérie et la Tunisie, prévu le 9 février à Annaba (est), a été reporté en raison de « l’indisponibilité de stades » pouvant accueillir cette rencontre, a annoncé mardi la Fédération algérienne de football (FAF).
« Devant l’impossibilité d’organiser le match amical international, prévu entre notre équipe nationale et son homologue tunisienne à cause de l’indisponibilité des deux seuls stades susceptibles d’accueillir cette rencontre (5 juillet 1962 à Alger et 19 mai 1956 à Annaba), les fédérations algérienne et tunisienne de football (…) ont décidé d’un commun accord le report de ce match à une date ultérieure », a indiqué la FAF dans un communiqué.
Prévu initialement au stade du 5 juillet d’Alger, le match avait été d’abord délocalisé au stade du 19 mai d’Annaba, pour « un problème technique au niveau de l’éclairage du terrain du stade du 5 juillet », avant d’être finalement annulé, selon la même source.
L’Algérie devait affronter la Tunisie dans le cadre de la préparation des deux pays à la prochaine journée des qualifications de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2012, prévue fin mars.
L’Algérie (Groupe C) accueillera le Maroc, alors que la Tunisie (Groupe K) se déplacera à Blantyre pour affronter le Malawi.
Egypte: Moubarak reste, la foule veut son départ immédiat, Obama appelle à la transition
Le Caire – Le président égyptien Hosni Moubarak a annoncé mardi qu’il resterait au pouvoir jusqu’à la présidentielle de septembre, malgré une manifestation de plus d’un million de personnes réclamant son départ sans délai au huitième jour de la contestation contre son régime.
De son côté, le président américain Barack Obama a indiqué avoir dit à M. Moubarak qu’une transition politique pacifique et calme devait débuter « maintenant » en Egypte, s’abstenant toutefois de lui demander d’écouter les appels exigeant son départ immédiat.
Dans une intervention solennelle à la Maison Blanche à l’issue d’une journée d’intenses consultations diplomatiques entre les Etats-Unis et l’un de leurs principaux alliés du Moyen-Orient, M. Obama a aussi félicité l’armée égyptienne d’avoir permis que des manifestations pacifiques aient lieu et a affirmé aux Egyptiens entendre leurs voix.
La Grande-Bretagne a réitéré son appel aux autorités égyptiennes à procéder à un « changement réel, visible et complet », selon un communiqué du Foreign Office. Au Caire, l’annonce de M. Moubarak qu’il resterait au pouvoir a été aussitôt rejetée par les milliers de manifestants rassemblés, malgré le couvre-feu, dans le centre-ville, laissant augurer d’une poursuite de l’épreuve de force.
« Le président est très têtu, mais nous sommes plus têtus que lui. Nous ne quitterons pas la place » Tahrir (Libération), épicentre de la mobilisation au Caire, a déclaré un leader de la contestation dans un haut-parleur.
M. Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis 29 ans, s’est engagé dans un discours télévisé à préparer lors des huit mois de mandat qui lui restent une transition pacifique, notamment en modifiant la Constitution afin de faciliter les candidatures pour la présidentielle. « Je le dis en toute sincérité, et sans tenir compte de la situation actuelle, je ne comptais pas me présenter à un nouveau mandat présidentiel », a déclaré M. Moubarak, qui en est à son cinquième mandat de six ans. « J’ai passé assez de temps à servir l’Egypte et son peuple ».
Le panel UA critiqué par les camps Gbagbo et Ouattara
Abidjan – Le panel de l’Union africaine chargé de dénouer la crise ivoirienne a été critiqué mardi par un proche de Laurent Gbagbo qui a « récusé » l’un de ses membres, et par le Premier ministre d’Alassane Ouattara qui s’est dit convaincu que M. Gbagbo ne partirait pas sous la pression du comité.
« Les +patriotes+ de Côte d’Ivoire récusent (le président burkinabè) Blaise Compaoré comme membre du panel et il n’est pas le bienvenu » dans le pays, a déclaré à Abidjan Charles Blé Goudé, leader des « jeunes patriotes », partisans du président sortant Laurent Gbagbo.
« Son pays continue d’être l’arrière-base de la rébellion (alliée à M. Ouattara). C’est un belligérant », a-t-il accusé.
Ancien médiateur du processus de paix ivoirien, M. Compaoré est considéré comme un tenant de la fermeté face à son voisin Laurent Gbagbo, qui refuse depuis l’élection du 28 novembre de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale.
Avec les présidents de Mauritanie, du Tchad, d’Afrique du Sud et de Tanzanie, M. Compaoré fait partie du panel mis en place ce week-end par l’UA et qui a un mois pour rendre ses conclusions « contraignantes ».
A Ouagadougou, où il a justement rencontré M. Compaoré lundi, Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara, s’est dit « convaincu que Gbagbo ne cèdera pas le pouvoir. Il dira non au panel des chefs d’Etat » de l’UA.
Le sortant « est allé trop loin pour reculer » et « c’est sûr (qu’il) opposera une fin de non-recevoir au panel », a ajouté M. Soro, prônant « une position de fermeté et de force légitime » à son égard.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a menacé M. Gbagbo de le déloger par la force s’il refuse de céder la place, mais l’Union africaine a insisté pour une résolution pacifique de la crise. La position de M. Soro sur ce panel se distingue de celle de M. Ouattara, qui avait simplement « pris acte » de sa mise en place et souhaité que ses conclusions « soient rendues rapidement », en se félicitant d’être de nouveau reconnu comme président élu.
Femi Kuti (artiste chanteur nigerian) – «Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba… ont été stoppés dans leur élan à cause des collabos»
Femi Kuti est le digne héritier de son père. Ses albums n’ont pas perdu en pugnacité. Bien au contraire, son dernier opus Africa for Africa constitue à lui seul un programme de reconquête : celle de l’Afrique par les Africains. Le musicien nigérian sera à l’affiche de la 7e édition du Festival sur le fleuve Niger de Ségou en février prochain, au Mali. Entretien.
Votre dernier album s’intitule Africa for africa. Le continent ne s’appartient pas ou il n’appartient pas aux Africains, selon vous ?
Pas assez ! Si la Bbc n’avait pas parlé du génocide rwandais, nous ne l’aurions pas su au Nigeria. Si Cnn n’évoquait pas les problèmes en Somalie ou au Darfour, il n’y aurait pas de stations africaines qui nous en auraient informé. Même quand ces médias panafricains existent, ils s’en réfèrent à la presse internationale. Bbc et Cnn exposent respectivement les préoccupations des Britanniques et des Américains au reste du monde. A quand le réseau africain qui exposera sincèrement les préoccupations des Africains au reste du monde ? Quand Cnn fait un mauvais sujet sur le continent, les Africains s’en plaignent. Quand la Bbc fait un mauvais sujet sur Lagos, on s’en plaint. Mais Bbc ne fait que montrer ce qu’elle voit : la misère dans laquelle certains vivent à Lagos. Ce à quoi les Nigérians rétorquent qu’il y a d’autres qui vivent comme des rois. C’est pire parce que c’est incompréhensible que certains vivent dans la misère et que d’autres vivent comme des rois. Nous nous retrouvons sans aucune défense. Tout cela pour dire que nous ne disposons pas d’un média panafricain objectif qui lutte contre la corruption en Afrique et qui s’exprime au nom des Africains.
Vous parlez dans vos différents titres, notamment de Politics in Africa, Bad government, de mauvaise gouvernance, du fait que les Africains se prennent en charge et que ce sont leurs leaders qui posent problème. Comment trouver une solution à ce problème ?
En aimant beaucoup plus l’Afrique. Les Africains en Afrique veulent aller en Amérique, aller en Angleterre ou venir en France. Ils ne veulent pas rester sur le continent. La bataille est déjà perdue d’avance parce que notre esprit est tourné vers l’extérieur. Mais si seulement nous nous préoccupions de ce qui se passe au Rwanda, au Sénégal ou au Nigeria en ôtant de nos esprits les frontières qui ont été érigées par la colonisation et qui polluent notre esprit, nous verrons progressivement, même si cela prend du temps, que nous serons plus à même de régler les problèmes qui se posent à nous.
Les gens ont envie de partir parce qu’ils sont pauvres…
Nous sommes pauvres parce que nous ne préoccupons pas assez de notre sort. Nous ne sommes pas prêts à nous lever et à nous battre. Les négriers ont fait de nous des esclaves et aujourd’hui, nous nous réduisons nous-mêmes en esclavagé. Nous quittons l’Afrique pour nous retrouver à faire des ménages en Occident, un travail que nous ne ferions pour rien au monde chez nous. Tout cela dans l’illusion qu’on gagne plus d’argent. N’aurait-il pas été plus judicieux de rester en Afrique et de se battre pour défendre sa dignité et ses droits ?
Dans un entretien donné, il y a quelques mois, vous expliquiez qu’il n’y avait pas de quoi se réjouir du cinquantenaire des indépendances au Nigeria. Pourquoi est-il si difficile pour les pays africains de se développer
Pas seulement au Nigeria, mais partout en Afrique. Nous avons des problèmes parce que nous ne sommes pas appropriés notre histoire. L’Afrique a souffert de la traite négrière pendant 500 ans, les Juifs ont souffert six ans sous Hitler pendant la guerre. La prise de conscience du drame qu’ont vécu les Juifs vient du fait que des images d’archives existent. Ce n’est pas le cas de la traite négrière, il y a très peu d’images d’archives de ces hommes et de ces femmes qui étaient pieds et poings liés. Si les Africains communiquaient plus massivement pour dénoncer ce qui leur était arrivé, cela aurait peut-être aidé certain à comprendre pourquoi l’Afrique est aujourd’hui, dans cet état. Je vais vous donner un exemple. Nous continuons a appeler les pays colonisateurs en anglais « the colonial masters (puissances coloniales) ». Ce qui est la preuve de notre défaite sur le plan psychologique. Car ces gens n’étaient autres que des trafiquants d’êtres humains. Dans nos livres d’histoire, il aurait dû être mentionné qu’ils ne méritaient pas le qualificatif de « colonial masters ». Nous devons raconter comment nos aînés se sont battus pour arracher leur indépendance. L’histoire, qui est enseignée, privilégie trop le fait qu’elle nous ait été octroyée comme une faveur. Les pères de l’indépendance comme Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba ont été stoppés dans leur élan au profit de leaders soutenus par les Occidentaux parce qu’ils pouvaient faire perdurer le système colonial en servant les intérêts de leurs soutiens. Quand nous aurons compris l’histoire et l’aurons réécrite comme il se doit afin de lui faire refléter la réalité, nous pourrons alors nous servir de cette énergie pour développer le continent africain.
Pour vous, le combat est dans le fait de s’approprier notre histoire et de mieux la divulguer ?
Pas seulement, il y a d’autres problèmes à surmonter. Nous ne disposons d’aucune infrastructure. Au Nigeria, par exemple, je ne peux pas circuler comme cela se fait en France. Les dirigeants africains n’ont pas assez investi, les entreprises africaines ne contribuent pas assez au développement économique de leurs pays. On continue d’avoir besoin d’un visa pour aller d’un pays à un autre, à l’intérieur de frontières arbitrairement tracées par le colonisateur, alors qu’ailleurs, il est question de libre circulation. Pourquoi ? C’est ce dont Kwame Nkrumah parlait. Si l’Afrique avait une monnaie unique, nous ne nous épuiserons pas à convertir nos devises en dollar ou en euro pour pouvoir les utiliser dans nos pays respectifs.
Vous êtes ce que l’on appelle un chanteur engagé. Vos albums dénoncent tout cela. Sentez-vous que les choses changent grâce à vos chansons ? Vous pensez que la musique est le moyen de faire changer les choses ?
C’est un moyen parmi tant d’autres. Si vous ne retranscrivez pas ce que je dis, les gens ne comprendront pas de quoi je parle dans mes chansons. Ce n’est pas la musique en elle-même qui conduit au changement, mais elle y participe.
Vous dites la musique, c’est de l’amour parce que ça parle au cœur. Cependant, vous ne pouvez pas chanter des chansons d’amour. Mais quand on écoute votre album, on aimerait bien que vous en produisiez quelques unes. Est-il possible que vous changiez d’avis ?
Ça vous toucherait ? Les problèmes qui sont les nôtres me révoltent. J’ai choisi de ne pas recourir à la violence pour exprimer mon indignation. Je ne suis pas dans le besoin mais quand je pense à tous ceux qui le sont, qui meurent parce qu’ils n’ont pas un euro et qu’on me demande de l’argent, comme si j’étais un roi, je ne suis pas heureux. Car ce n’est pas ce que je souhaite. Je veux parler aux gens, être l’ami de chacun, échanger une poignée de main avec les gens parce que nous éprouvons de l’amour les uns pour les autres. C’est le genre de vie que je souhaite. Je ne veux pas que ma réussite oppresse les autres.
Vous pensez que vous finirez par créer un parti politique comme l’a fait Wole Soyinka, il y a quelques mois ?
La musique est un meilleur outil. Wole Soyinka s’adresse à une élite. Moi, je parle au peuple. Je ne suis pas allé à l’école, je n’ai pas son niveau. Avec tout le respect que je lui dois, je me moque du « big english » de Wole Soyinka. Pourquoi devrait-on vouloir parler anglais mieux que les Anglais ? J’aimerais plutôt exceller en Haoussa, parler plusieurs langues africaines. La communication entre tous les Africains serait un bon outil de développement si nous pouvions nous en servir. Apprendre nos langues africaines devrait faire partie de l’éducation de chacun sur le continent.
Que pensez-vous que votre père ressentirait aujourd’hui, face à tous ces drames que connaît le continent ?
Il serait mort d’hypertension. Ne serait-ce que parce qu’Obasanjo (Il serait à l’origine de la mort de la grand-mère de Femi Kuti et le titre Obasanjo don play you wayo est consacré à l’ancien Président nigérian) est revenu entretemps à la tête du Nigeria….
Vous ne chantez pas en Yoruba, contrairement à ce qu’on pourrait penser…
J’ai grandi dans un univers où l’on parlait anglais. Ma mère est moitié anglaise et, même avec mon père, je parlais en anglais. J’ai appris le yoruba dans la rue. Pour tout vous dire, je ne me sentirai pas à mon aise si je chantais en Yoruba. Mon père chantait en Pidgin pour surmonter la linguistique et s’adresser à tous les Nigérians. S’il s’était contenté de chanter en Yoruba, il ne serait adressé qu’à une partie du pays. C’est sa musique qui a unifié le Nigeria pour la première fois. Je m’inscris dans la même démarche.
Qu’espérez-vous aujourd’hui, pour votre pays et l’Afrique ?
Le combat continue, je ne peux donc qu’espérer le meilleur. Je vais continuer à chanter ce que je chante. Comme vous le souhaitiez tantôt, j’aurai aimé chanté des chansons d’amour, mais je suis incapable d’ausculter la misère des gens. Je ne vis pas dans l’illusion, je suis réaliste. Si un moustique s’apprête à piquer quelqu’un, je le dirai dans mes chansons. Je ne ferai pas à travers ma musique l’éloge du moustique. Nous devons faire face à la réalité, à notre réalité. Je le disais tantôt à un journaliste, l’éducation ne nous apprend pas que nous allons vivre, puis mourir ; elle se contente de nous apprendre les maths et d’autres disciplines. L’éducation ne vous prépare pas aux aléas de la vie. L’histoire qu’on y raconte se termine toujours bien. La vraie musique permet de mieux appréhender la réalité.
S: Le Temps