Monsieur le Secrétaire général Ban Ki-moon: A l`approche de votre rencontre de ce mercredi avec le nouveau président de Côte-d`Ivoire, Alassane Ouattara, et compte tenu de votre engagement de faire une priorité de la liberté de la presse au cours de votre deuxième mandat des Nations unies pour le secrétariat général, nous vous demandons d`exhorter Ouattara à renforcer la primauté du droit, de la l`impartialité de la justice, et la promotion de la réconciliation nationale en mettant fin à la persécution des journalistes et des médias favorables à l`ancien président Laurent Gbagbo. Depuis juillet 2011, les autorités nommées par Ouattara ont tenu Hermann Aboa, un journaliste de la Radiodiffusion Télévision public national Rti, sur un tas de charges antiétatiques – qui comprennent l`incitation à la haine et l’atteinte à la sûreté de l’État – pour son rôle comme l`un des quatre modérateurs d`une émission intitulé Raison d`État qui ventait les actions de Gbagbo, pendant la crise politique de cinq mois. Les accusations d`incitation à la haine et d`atteinte à la sûreté de l’État ne doivent pas être banalisées, et après avoir visionné des images de ce programme, le Cpj estime que ces accusations portées contre Aboa sont sans fondement et sa poursuite sélective est motivée par la vengeance politique. Le gouvernement Ouattara détient également depuis des semaines six autres journalistes, d`anciens journalistes et personnalités des médias sur les mêmes charges antiétatiques prétendument pour leur militantisme en faveur de Gbagbo. Enfin, les combattants des Forces républicaines de Côte-d`Ivoire (Frci), pro-Ouattara, occupent illégalement les locaux de deux médias pro-Gbagbo, Radio Yopougon et du groupe de médias La Refondation, depuis la prise de la capitale économique Abidjan. Les combattants des Frci ont aussi été impliqués dans des actes de brigandage, d`intimidation des journalistes pro-Gbagbo, et de l`assassinat du rédacteur en chef adjoint de Radio Yopougon, Sylvain Gagnetaud Lago, selon des recherches du Cpj, des journalistes locaux et plusieurs témoignages. Les deux protagonistes du conflit ivoirien ont commis des abus contre la presse durant la crise politique. Ouattara est arrivé au pouvoir avec la rhétorique de la réconciliation nationale, mais son gouvernement est plutôt acharné à persécuter les anciens critiques dans la presse concurrente. Nous vous demandons d`encourager Ouattara à réaliser ses promesses de justice et d’équité, faites lors des campagnes électorales, en mettant fin à cette rhétorique de poursuites politisées des journalistes favorables à Gbagbo, et en livrant à la justice les membres de son administration et les forces de sécurité impliquées dans l`occupation des médias et ceux qui harcèlent les journalistes. Nous vous remercions de votre attention à cette question urgente. Cordialement,
Joël Simon, Directeur exécutif
Politique en Côte d'Ivoire: Un aperçu des enjeux actuels et des perspectives d'avenir
La Côte d'Ivoire, pays situé en Afrique de l'Ouest, est depuis longtemps un acteur clé de la politique régionale. Après des années de turbulence politique et de crises, le pays a progressivement renforcé ses institutions démocratiques et s'est engagé sur la voie du développement. Cet article explore les enjeux actuels de la politique en Côte d'Ivoire ainsi que les perspectives d'avenir pour le pays.
Stabilité politique et réconciliation nationale: Depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, la Côte d'Ivoire a réalisé des progrès significatifs en termes de stabilité politique et de réconciliation nationale. Le gouvernement ivoirien s'est engagé dans des réformes pour renforcer les institutions démocratiques et promouvoir la participation citoyenne. Des initiatives de réconciliation, telles que la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, ont contribué à apaiser les tensions et à favoriser l'unité nationale.
Économie et développement: La Côte d'Ivoire est l'une des économies les plus dynamiques de la région. Grâce à sa riche diversité économique, notamment dans les secteurs de l'agriculture, des mines et de l'industrie, le pays a attiré des investissements étrangers et connaît une croissance soutenue. La politique économique axée sur les réformes structurelles et l'amélioration du climat des affaires a permis à la Côte d'Ivoire de diversifier son économie et de stimuler la création d'emplois.
Défis et enjeux: Malgré les progrès réalisés, la politique en Côte d'Ivoire doit encore relever plusieurs défis. La consolidation de la démocratie et la garantie des droits de l'homme restent des priorités. Le pays doit également faire face à des questions telles que la corruption, l'inégalité socio-économique et l'accès limité aux services de base pour une partie de la population. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer l'État de droit et promouvoir la transparence dans la gouvernance.
Perspectives d'avenir: La Côte d'Ivoire a un potentiel énorme pour devenir un acteur majeur sur la scène régionale et internationale. Les réformes en cours dans les secteurs clés tels que l'éducation, la santé et l'infrastructure renforcent les fondations du pays pour une croissance durable. De plus, la Côte d'Ivoire joue un rôle actif dans les initiatives régionales et continentales, ce qui renforce sa position en tant que leader politique en Afrique de l'Ouest.
En conclusion, la politique en Côte d'Ivoire a connu des avancées significatives ces dernières années, marquées par la stabilité politique et les réformes démocratiques. Malgré les défis persistants, le pays continue de progresser vers un avenir prometteur. La Côte d'Ivoire a la possibilité de consolider sa démocratie, de promouvoir le développement économique inclusif et de jouer un rôle de de premier plan sur la scène régionale. En investissant dans les institutions, en luttant contre la corruption et en favorisant la réconciliation nationale, le pays peut renforcer son positionnement politique et attirer davantage d'investissements pour le bien-être de sa population.
Saga des Frci dans la sous préfecture de Lakota : 4 personnes atrocement tuées à Gragba-Dagolilié
Les villageois de la paisible commune rurale de Gragba-Dagolilié de 300 à 400 habitants, dans la sous-préfecture de Lakota sont encore sous le choc. Pis, ils continuent de dormir non seulement la peur au ventre, mais dans la psychose. S’ils ne se terrent pas en brousse dès qu’ils voient un véhicule venir vers le village. Les faits selon des témoins « remontent au 8 avril dernier, lorsque des éléments des Frci ont fait irruption dans ce village pour non seulement brûler des habitations mais aussi rançonner le chef central M. Seripka Dago » Ce, à la demande d’un burkinabé qui a payé une parcelle de forêt avec un habitant de ce village. Ce dernier aurait trouvé la mort dans des conditions troubles. Alertés par des allogènes, les Frci vont revenir sur leurs traces, c’est-à-dire à Gragba- Dagolilié, pour se venger dans le sang. Le bilan est lourd. Quatre jeunes du village ont été atrocement tués. Il s’agit entre autres de Dago Belia Jean Pierre, le président des jeunes du village, de Dacoury David et de Yayi Gneto David. Comme si cela ne suffisait pas, une délégation conduite par Zarro Kou, Conseiller economique et social par ailleurs membre du Conseil général de Lakota, partie aux obsèques des jeunes tués, le mardi 20 juillet dernier, a failli y laisser sa peau. Il a été non seulement enlevé et traumatisé mais aussi sa voiture et ses portables lui ont été arrachés par les Frci. Sous le fallacieux prétexte qu’il cachait des armes dans son village. Heureusement, M. Zarro a été libéré et sa voiture remise, grâce à l’intervention du Préfet de région de Divo et celui de Lakota.
Elysée Koffi
Coup d`Etat déjoué, hier/Le colonel de gendarmerie Adou Donga mis aux arrêts
Le colonel de gendarmerie, Adou Donga, a été mis aux arrêts, hier selon des sources dignes de foi. Cet officier supérieur, ancien chef de cabinet du Général Tiapé Kassaraté Edouard a été arrêté, hier matin par les Frci pour action subversive contre la sûreté de l’Etat. De fait, indiquent nos sources, une perquisition rondement menée au domicile du colonel Adou par des soldats des Frci, a permis de découvrir des armes de guerre. Un important arsenal de combat, certainement stocké en ce lieu depuis la période post électorale. Le gendarme serait en rapport avec des mercenaires pour attenter à la sûreté de l’Etat. Ce sont des informations liées à certaines activités du colonel, notamment aux contacts qu’il n’avait de cesse d’entretenir avec des mercenaires, hors de la Côte d’Ivoire qui auraient permis cette arrestation. Les fins limiers de l’armée ivoirienne qui n’ont jamais cessé de suivre les activités du soldat, ont fini par découvrir le pot aux roses. L’alerte au coup d’Etat, souvent lancé par la presse n’était donc pas un faux scoop. A la vérité, cette arrestation est la preuve qu’il fallait rester vigilant pour éviter d’être surpris par une attaque qui déstabiliserait les Institutions. Le colonel Adou serait actuellement détenu au camp commando de Koumassi et l’enquête suit son cours. Ce grand officier de la gendarmerie nationale, était-il du côté de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo pour endeuiller des familles ivoiriennes ? A-t-il d’autres complices ? Les enquêtes, nous dit-on, se poursuivent.
Michel Kabangoué
Lettre ouverte à Monsieur François Fillon
J’appelle tous ceux qui continuent à vouloir évoquer les relations financières entre la France et l’Afrique en parlant de « dette publique » à changer de vocabulaire pour le remplacer par « escroquerie néocoloniale ». Selon le dictionnaire de l’académie française « une dette est ce que l’on doit à quelqu’un. »
Monsieur le Premier Ministre
J’appelle tous ceux qui continuent à vouloir évoquer les relations financières entre la France et l’Afrique en parlant de « dette publique » à changer de vocabulaire pour le remplacer par « escroquerie néocoloniale ». Selon le dictionnaire de l’académie française « une dette est ce que l’on doit à quelqu’un. »
Les paysans, la population majoritaire en Afrique ainsi que les petits salariés et entrepreneurs des villes et bidonvilles remboursent par leurs impôts directs et surtout indirects, prélevés sur la plus value de leur travail, ces trop fameuses « dettes publiques ». Ils vivent pour la grande majorité très pauvrement et ont souvent de grandes difficultés pour se nourrir. La grande insécurité matérielle de ces populations prouve qu’elles n’ont pas profité des emprunts faits par leurs gouvernements aussi bien auprès de la France que des autres institutions financières. Elles n’ont donc en bon français pas de dette et ne doivent rien à qui que ce soit ? Ces remboursements qui leurs sont imposés semblent donc illégitimes. Pour en être certain, il faut vérifier l’origine des emprunts et leur utilisation, la représentativité des gouvernements et la bonne foi des préteurs. La France par exemple ne se serait-elle pas servie de la dette pour maintenir ses prérogatives coloniales, l’accès à des matières premières quasiment gratuites indispensables à son boom économique de l’après-guerre et après les indépendances des pays francophones d’Afrique ?
Dès les années 1960, la Banque Mondiale a imposé, aux pays africains nouvellement indépendants, le remboursement des emprunts contractés auprès d’elle par la France et les autres pays colonisateurs afin d’optimiser l’extraction des richesses pour leur propre compte. L’aide au financement d’un port en eau profonde ou d’une voie ferré destinée à transporter exclusivement des minerais ou d’autres matières premières exportées sans transformation, sans rien payer au pays exportateur, doit-elle être assumée par celui qui n’en a aucunement profité ? Bien sûr que non car en droit international cela s’appelle une dette odieuse. La Banque Mondiale a été chargée de poser les premières pierres de la grande escroquerie néocoloniale nommée opportunément « dette publique ».
Plus tard les multiples prêts des pays industrialisés comme ceux de la France, des banques, du FMI comme de la BM serviront à bâtir une structure de contention économique et financière implacable. Le but était d’imposer à ces pays et à leurs peuples, après le départ des armées coloniales, un nouveau moyen d’asservissement apte à assurer la continuité du pillage colonial qui avait favorisé l’enrichissement de la France et de l’Europe. N’oublions pas qu’au sein de la Banque Mondiale, la France détient avec 65 millions d’habitants 4,31% des voix quand un milliard d’Africains n’en a que 5,86%.
Les premiers présidents africains, les véritables démocrates qui avaient voulu sortir leur pays de l’ornière coloniale dans laquelle les réseaux Foccart – mis en place par De Gaulle dès les indépendances- voulaient les maintenir, ont été assassinés tels Lumumba, Sylvanus Olympio et Sankara, d’autres ont été écartés de force. Les prêts ont avant tout servi à corrompre les décideurs africains restants. Le bond économique et industriel des trente glorieuses n’aurait pu exister en France sans le maintien d’un extractivisme néocolonial des matières premières, quasiment gratuites, au profit de ses entreprises : pétrole, coltan, cuivre caoutchouc, bois précieux, coton, café, cacao, etc., n’oubliez pas les révélations de l’affaire ELF.
Mais revenons aux populations africaines sur qui pèse le poids des remboursements de la « dette publique ». Ont-elles eu des informations sérieuses leur offrant la possibilité de connaitre le montant des emprunts, leurs destinations et la possibilité d’émettre des choix ? Ont-elles reçues des sommes d’argent de la France ou de la Banque Mondiale leur permettant d’améliorer l’agriculture paysanne essentielle à leur survie ou d’investir dans les petites entreprises de transformation ?
Les réponses sont négatives. Si on ne sait pas précisément à quoi a servi l’argent des multiples emprunts, on connait par contre le haut niveau de corruption des bourgeoisies locales, les projets appelés éléphants blancs, comme la Cathédrale de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, copie de St Pierre de Rome dont la construction a surtout profité aux entreprises françaises ou le barrage d’Inga en RDC. On sait, la Banque Mondiale savait quand elle lui prêtait, que la fortune colossale de présidents comme Mobutu de l’ex Zaïre était égale à la dette du pays. Or ce sont ces escroqueries que l’on qualifie de « dettes publiques » et que les peuples africains remboursent depuis des décennies.
Pour savoir si le contrat d’endettement signé au nom du peuple était valable, il faut disposer de plusieurs éléments. Ces gouvernements étaient-ils libres de leurs choix ? Représentaient-ils légitimement leurs peuples à la suite d’élections démocratiques, étaient-ils en capacité de signer ces contrats de prêts engageant leur pays pour des dizaines d’années ? Ces sommes empruntées, sous forme d’investissements productifs auraient pu produire des plus values, offrant ainsi les moyens de rembourser les dettes de l’Etat emprunteur. Les préteurs, banques du nord, France ou Banque Mondiale, ont-ils respecté ces conditions sans lesquelles le contrat de prêt doit être déclaré nul et ne peut donc pas engager légalement les populations à les rembourser ? Ces sommes empruntées ont-elles réellement servi à l’amélioration de la vie des populations ? NON !
En 1980, quand les taux de référence anglo-saxons ont été multipliés par trois et que les emprunts africains indexés sont devenus impossible à rembourser, le FMI a saisi l’occasion pour imposer aux populations des plans d’austérité draconiens. Ouverture des frontières à la concurrence déloyale des produits subventionnés du Nord, liberté de mouvements des capitaux du Nord, privatisation des entreprises publiques par le chantage aux nouveaux prêts de secours du FMI, de la BM et des pays industrialisés, restrictions des dépenses publiques en faveur des populations. Ces mesures ont accentué le néocolonialisme, la gigantesque escroquerie appelée « dette publique » a alors lourdement appauvri les peuples africains et fortement enrichi leurs créanciers et les entreprises transnationales qui se sont implantées à la faveur de ces plans.
Vous nous demandez d’abandonner le mot Françafrique mais c’est surtout son sous-entendu Françafric qui vous dérange. Quand vous déciderez d’abandonner la gestion néocoloniale du Franc CFA alors nous oublierons ce mot. Car ce sont des milliards d’euros de réserves des peuples africains qui se trouvent dans les caisses du Trésor français. Cette gestion par la France, bride les économies africaines en arrimant leur monnaie aux fluctuations de l’Euro et leur enlève une part importante de leur souveraineté en les privant d’un important levier économique. Accepteriez-vous que l’Euro soit géré par la Côte d’Ivoire ?
Alassane Ouattara est le nouveau président de la Côte d’Ivoire grâce à l’intervention de la force armée française Licorne. Il est un économiste formé dans les universités américaines et un ancien directeur du département Afrique du FMI. Soyons certains qu’il saura renvoyer l’ascenseur et permettre aux entreprises françaises de continuer à exploiter les travailleurs de son pays et à en extraire les matières premières leur assurant de splendides profits dans une continuité néocoloniale sans faille. Il continuera à rembourser la dette publique selon les critères de la « bonne gouvernance » imposée par le FMI et la Banque mondiale.
Pourtant, depuis des décennies les pays ex-colonisateurs en premier, tous les pays industriels et leurs entreprises transnationales extractivistes ensuite, sont responsables des désastres environnementaux et du réchauffement climatique. Ils ont créé une dette écologique envers les pays africains qui subissent le plus fortement ces pollutions sans y avoir participé. Cette dette énorme n’a pourtant jamais été honorée. Le fonds vert institué à Copenhague – qui se veut être une forme de compensation à cette dette écologique – doit financer les mesures d’adaptation au réchauffement climatique. Or il sera géré par la Banque mondiale. Une fois de plus les mesures qui s’annoncent seront en faveur du verdissement du capitalisme, pour lui refaire une image, et non pour aider les peuples africains, les premiers touchés par ces dérèglements.
Mais il nous faut rester optimistes, un jour le combat des populations africaines et des associations françaises aboutira à ce que les dettes publiques illégitimes et odieuses soient annulées, lorsqu’un audit citoyen aura été mis en place et ces conclusions reconnues, comme cela a été fait en Equateur en 2008. Alors cette escroquerie néocoloniale prendra fin. Le FMI et la BM lâcheront enfin les pays africains comme l’on exigé certains pays d’Amérique du sud tels la Bolivie et l’Equateur. Ces pays pourront alors se protéger contre la concurrence déloyale des pays industrialisés comme la France qui subventionne son agriculture et exporte dans un système de concurrence faussée en étranglant les petits producteurs africains. Le café ou le cacao pourra entrer en Europe, après transformation locale, le rendant prêt à consommer, sans payer de taxes douanières. Les forêts primaires ne seront plus vendues en bois d’œuvre ou transformées en huile de palme exportée pour payer les dettes illégitimes. Alors, oui ce jour là, Monsieur Fillon quand « Dette publique » ne sera plus synonyme d’escroquerie néocoloniale, nous ferons disparaitre du vocabulaire le mot Françafrique.
Nicolas Sersiron
Vice-président du CADTM France (cadtm.org)
MICHEL GALY (politologue): « LA COTE D’IVOIRE EST RETOURNEE 50 ANS EN ARRIERE, DEPUIS LE 11 AVRIL, VERS SON FUTUR! »
Michel Galy
Depuis la chute du régime de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, la diplomatie et l’armée française sont en première ligne à Abidjan. Selon le politologue Michel Galy, cette situation ramène la Côte d’Ivoire 50 ans en arrière.
Quels que soient les arguments mis en avant pour arbitrer le différend postélectoral entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, il n’en demeure pas moins que l’armée française a été contrainte par le pouvoir politique à la plus importante opération depuis la guerre d’Algérie et la sanglante opération de répression contre l’Union des populations du Cameroun (UPC), au Cameroun. Et ce dans des circonstances encore floues, tant dans la préparation en amont de l’opération avec la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI) et avec l’ex-rébellion, bras armé du pouvoir d’Alassane Ouattara, que dans le bombardement d’objectifs plus symboliques que militaires. Tous les observateurs savent bien, une fois le drame retombé, que le bombardement de la présidence et de la résidence présidentielle d’un pays étranger n’entre pas dans le cadre d’un quelconque mandat onusien! Quand les armes lourdes, les tanks et les hélicoptères d’assaut des deux corps expéditionnaires occidentaux tirent sur de tels objectifs (résidence, présidence, hôpital et supermarché, foule de jeunes civils voulant servir de «bouclier humain», etc.), qui pourrait croire à l’application de la résolution 1975, censée protéger les civils?
Un coup d’Etat programmé
Il s’est agi de toute évidence de changer de régime et de président, en prenant le contrôle d’une capitale de 5 millions d’habitants. En toute clarté terminologique: un coup d’Etat franco-onusien. A quel prix? Voilà un point qu’une commission d’enquête parlementaire ou internationale ou pourquoi pas un rapport enfin objectif d’organisations de droits de l’homme-décidément bien ambiguës, pourraient éclaircir. A moins que des chercheurs africanistes, que l’on a connu plus diserts pour condamner le régime précédent, se livrent à des enquêtes de terrain ou des analyses argumentées. Il est question, lors de ce coup d’Etat, de centaines ou de milliers de morts, dont nombre de civils désarmés. Où est la vérité? Les forces pro-Ouattara ont torturé et exécuté plusieurs milliers de civils, tant à Yopougon (quartier pro-Gbagbo) que dans l’ensemble de la capitale, et commis des crimes de guerre dont Duékoué n’est que l’exemple le plus connu.
Qui nous donnera des chiffres exacts et détaillera la complicité, même dans la passivité, des forces occidentales? Tout ce qu’on sait de la «triple alliance»force Licorne, Onuci-FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire, ex-rebelles pro-Ouattara) font craindre une implication de l’armée française plus importante qu’au Rwanda.
Une gouvernance de l’ombre en Côte d’Ivoire
Ces graves problèmes sont en fait la conséquence d’une délégitimation programmée du régime précédent, coupable sans doute d’une résistance larvée à une volonté de normalisation franco-africaine, et d’une volonté pourtant très relative de se tourner vers de nouveaux partenaires, comme la Chine. Délégitimation intellectuelle et politique, depuis Paris et Abidjan, concomitante à une aide multiforme au coup d’Etat de 2002 où les forces de Guillaume Soro et Alassane Ouattara ont conquis les deux tiers du pays. Cette descente vers le Sud des conquérants dioulas n’a été possible in fine que grâce à l’aide des services français et de la force Licorne, dont seules les grandes lignes sont connues. «Et maintenant, on fait quoi?», disent volontiers les Abidjanais… La «tentation coloniale»semble se traduire par une mise en coupe réglée du pays et, pire encore, une mise sous tutelle du nouveau régime, qui ramène 50 ans en arrière. Tous les observateurs le savent: en cas de retrait de la force Licorne et des troupes de l’ONU, l’armée et le régime Ouattara ne tiendraient pas longtemps dans une ville qui leur reste majoritairement hostile. D’où la tendance, pour les responsables français d’Abidjan, à se substituer ou à collaborer aux centres de décision ouattaristes: de nommer très récemment, par exemple, un colonel français au poste de conseiller sécurité à la présidence.
Le retour des institutions internationales, et particulièrement françaises, comme l’Agence française de développement (AFD), (absentes depuis 10 ans, avec la volonté implicite de couper toute aide au régime Gbagbo) se traduira par des experts étrangers tout puissants et par des conditionnalités renforcées: une gouvernance de l’ombre qui formate en amont projets et programmes. Décapitalisation aussi de l’économie: de nombreuses sociétés d’Etat seraient alors privatisées, comme pendant la primature Ouattara, au profit de ses proches (et des clients étrangers) qui trustent déjà ministères et postes-clés —au détriment du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ancien parti unique de Felix Houphouët Boigny de 1960 à 1990, de droite, à tendance libérale), décidément la dupe du coup d’Etat.
Les matières premières comme le café, le cacao et surtout le pétrole offshore du golfe de Guinée sont bien plus importants, et les Américains sont à l’affût, en rivalité directe avec les entreprises françaises.
L’opposition muselée
Le prix de ce retour à l’ordre colonial est hélas celui d’une brutale criminalisation de l’opposition, de l’incarcération et de la déportation de ses dirigeants —tandis qu’une répression multiforme décime ou terrorise ses partisans. Le plus scandaleux est la déportation non seulement de Laurent Gbagbo à Korhogo, mais de sa famille (son fils, de nationalité française, Michel Gbagbo, qui subit des mauvais traitements à Bouna, est-il coupable d’un«délit de parenté»?) et des «Cents d’Abidjan» eux aussi emprisonnés dans des conditions indignes dans des zones hostiles, malgré la présence complice des troupes de l’ONU. Les conventions de Genève stipulent des conditions de détention décentes et la possibilité de consulter un avocat; des droits déniés à ces prisonniers politiques ivoiriens.
Encouragé par l’absence de réactions internationales, le pouvoir vient très récemment de déporter à Boundiali les réfugiés de la Pergola, hôtel où, dans une sorte de guet-apens, l’ONU était censé assurer leur sécurité. Le Premier ministre Aké Ngo Gilbert, que j’ai connu dirigeant l’université d’Abidjan et garant scientifique des remarquables colloques de 2010 (pour fêter les 50 ans des«indépendances»!) a-t-il fait autre chose que de gérer honnêtement une situation économiquement très difficile depuis les élections?
On a hélas l’impression qu’au-delà de l’opposition, ce sont les élites intellectuelles et même les classes moyennes qui sont condamnées, tandis que les criminels de guerre et autres rebelles reçoivent les prébendes et la reconnaissance internationale!
Abidjan «hors de contrôle»
Sur le plan militaire, les pouvoirs français et ivoiriens (ou«franco-ivoiriens»?) sont devant un dilemme: soit ils s’appuient sur les FDS (Forces de défense et de sécurité) pro-Gbagbo, foncièrement hostiles à l’armée de Ouattara; soit ils aident comme pendant la «bataille d’Abidjan»(entraînement, logistique, armes et uniformes) les rebelles pro-Ouattara, dont tout laisse deviner qu’il ne suffit pas de les baptiser «FRCI» pour que cessent leur pratiques de prédation. L’amalgame étant difficile, si ce n’est impossible, tant les deux factions militaires sont hostiles, l’armée française peut être tentée de se substituer à l’armée ivoirienne (comme sous le président Houphouët-Boigny) ou de l’«encadrer», c’est-à-dire de la diriger par une présence massive de «conseillers», comme au Vietnam autrefois, ou en Libye aujourd’hui.
La situation à Abidjan est en effet «hors de contrôle», selon l’aveu des dirigeants civils pro-Ouattara: outre les centaines de meurtres d’opposants, notamment à Yopougon, d’immenses quartiers comme Angré ont été totalement pillés; plus de police et de gendarmerie, et les Dozos (qui auraient massacré un millier de civils à Duékoué) sont dans les commissariats.
Dès lors la tentation est grande pour les Franco-onusiens d’aider le gouvernement Ouattara à éliminer les rebelles les plus dangereux, sur le modèle de la liquidation d’Ibrahim Coulibaly, ce qui entraînerait plus loin les forces occidentales dans les violences ivoiriennes.
Contre ce programme néocolonialiste, une autre politique franco-ivoirienne se dessine, qui pourrait favoriser un retour à la paix civile et à des élections législatives représentatives, faute de quoi l’hypothèse d’un nouveau cycle de violences ne serait pas à exclure, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays. Retrait des deux corps expéditionnaires occidentaux, libération des prisonniers politiques et réintégration de ceux-ci dans le jeu politique en seraient les points-clés. Dans le cas contraire, la «bataille d’Abidjan» et ses nombreuses victimes aurait été menée pour rien: à terme, les intérêts et même les ressortissants français courraient de graves dangers, tant le ressentiment est important à Abidjan. Décidément, l’image quasi «bushienne» de lutte du bien contre le mal, comme en Libye? N’était pas très réaliste… Pas plus que celle d’un«post-conflit» idyllique et consensuel. On parierait qu’un terrible scandale politico-médiatique reste à venir, quand on saura enfin ce qu’il s’est réellement passé à Abidjan, il y a aujourd’hui trois mois.
MICHEL GALY, POLITOLOGUE
JE DENONCE
Chronique-21/7/2011
La Chronique de Hassane Magued
La Révolution Permanente N°0036/07/11
Cet Article 36ème de la Révolution Permanente est une voix qui s’élève pour ne plus jamais se taire. Il donne le ton d’une orientation encore plus virulente de la Révolution que nous nous sommes donnée pour mission de conduire en Côte d’Ivoire et dans le reste de l’Afrique afin de faire barrage à la recolonisation de ce beau continent par les Libéraux fascistes. Alors aujourd’hui, j’ai décidé de dénoncer les travers d’un système conçu et imposé à la Côte d’Ivoire par la France colonialiste et fasciste de Nicolas Sarkozy. C’est pourquoi, je dénonce !Je dénonce le crime organisé perpétré en Côte d’Ivoire par la France nazie et négationniste de Nicolas Sarkozy. Le “crime organisé” est une expression à connotation juridique en France. Vous savez donc de quoi je parle. En France, le grand banditisme domestique est réprimé par la Loi comme partout ailleurs dans le monde. Parce que le crime quel qu’il soit ne peut être toléré dans un monde non animal. Dans vos propres définitions, lorsque le grand banditisme s’exporte dans un autre territoire que son territoire d’origine, cela s’appelle la criminalité internationale.
La caractéristique principale de cette forme de criminalité, de ce banditisme international, c’est de créer une économie criminelle basée sur le dérèglement du système économique et sécuritaire d’un Etat en y favorisant le développement de bandes armées, le trafic d’armes, le détournement de l’aide au développement, le rançonnage, les assassinats politiques, les crimes économiques, les crimes de droit commun, les crimes contre l’humanité, etc. En encadrant la création d’une rébellion armée en 2002, en légitimant au plan international grâce à vos réseaux diplomatiques l’action criminelle de cette rébellion, en créant les conditions d’une élection présidentielle truquée en faveur de Monsieur OUATTARA Dramane, en fermant les yeux sur le trafic d’or et de diamant en direction des terroristes d’AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique), en n’apportant pas votre secours aux populations de Duekoué alors que votre armée avait détruit tout le potentiel militaire de l’Armée régulière ivoirienne qui assurait la sécurité des populations de cette localité et que vous saviez qu’un premier massacre à caractère génocidaire avait été perpétré dans le villages de Guitrozon et de Petit Duekoué quelques années plus tôt par les mêmes chefs de guerre aux côtés desquels vous combattiez prétendument un certain régime de Laurent GBAGBO, la France politique et militaire appuyée par l’Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire a commis des crimes organisés dans ce pays. Alors je dénonce !Je dénonce l’instrumentalisation de l’opinion internationale par la France qui s’est servi de sa puissance médiatique pour tromper le monde entier sur la réalité du conflit ivoirien en créant artificiellement des schémas d’opposition entre les peuples de Côte d’Ivoire alors que cette France-là sait très bien qu’il n’y a de problème entre musulmans et chrétiens en Côte d’Ivoire, et que Monsieur OUATTARA est un bouddhiste et non un musulman, et que les populations du Nord pratiquant parfois l’Islam sont majoritairement animistes comme le démontrent les amulettes dont sont couverts les soldats de Monsieur OUATTARA Dramane tous originaires du Nord de la Côte d’Ivoire ; alors je dénonce cette instrumentalisation criminelle de l’opinion internationale et d’une partie de la population ivoirienne, instrumentalisation dont l’unique ambition était de diviser les Ivoiriens pour faciliter la recolonisation de la Côte d’Ivoire. Je dénonce les crimes contre l’humanité perpétrés militairement ou à travers les instruments de domination occidentale à la disposition de votre ambition colonialiste en Côte d’Ivoire. France folle et inhumaine, je te dénonce ! Parce que vous savez qu’un embargo sur les médicaments est une violation inhumaine du droit à la Santé ; parce que vous savez que la fermeture brutale sans préavis des banques françaises qui enregistrent dans leurs livres pus de 80% des avoirs des entreprises et des particuliers ivoiriens provoquerait un désastre économique dont la Côte d’Ivoire risque de ne plus jamais se remettre ; parce que vous savez que l’embargo sur le cacao ivoirien encouragerait les cultivateurs venus des pays de la CEDEAO à organiser un trafic illicite pour vendre leur cacao hors de Côte d’Ivoire, notamment dans leurs pays d’origine tels le Burkina Faso, la Guinée, le Libéria ou le Ghana voisin.
En le faisant, vous saviez que vous commettiez des crimes économiques ou vous créiez les conditions pour commettre des crimes économiques et pourtant, la France a pris ou fait prendre ces mesures. Alors je dénonce ! Je dénonce la destruction par la France de la Résidence officielle des chefs d’Etat ivoiriens parce que cet édifice est un patrimoine national. Je dénonce la destruction de cette résidence et le mensonge que vous avez servi au monde entier faisant croire que la Résidence que GBAGBO Laurent occupait au moment de vos bombardements, est un bunker qu’il a construit pour s’y réfugier en cas de soulèvement du peuple car il serait un dictateur et qu’il commettrait des atrocités contre son peuple. Je dénonce ce mensonge grossier dont l’unique vocation était d’amener des Ivoiriens opposés politiquement à GBAGBO Laurent d’accepter naïvement la destruction d’un bâtiment public construit par le Président Houphouët avec l’argent du contribuable ivoirien. Oh honte à toi la France gérée par le mensonge !Je dénonce la destruction de la Radio Télévision Ivoirienne (RTI) par vos forces aériennes et la création d’une télévision pirate pour faire l’apologie de la violence et du crime organisé au profit de Monsieur OUATTARA Dramane qui n’a point tardé à démontrer aux Ivoiriens qu’il est à votre service et non au service du peuple de Côte d’Ivoire, notamment par le rappel de tous les anciens coopérants qu’Houphouët avait remerciés après le lancement de sa politique d’ivoirisation des cadres, par le ballet révoltant organisé par les officiels français en Côte d’Ivoire comme si Monsieur OUATTARA Dramane était un commandant de cercle nommé par Monsieur Sarkozy en Côte d’Ivoire ; je dénonce notamment la présence militaire suffocante de la France en Côte d’Ivoire au point que c’est l’armée française et des mercenaires déguisés en Casques Bleus de l’ONU qui assurent la sécurité de Monsieur OUATTARA et régulent la circulation lors des déplacements de celui qui passe désormais pour être un Commandant de Cercle français.Je dénonce votre mépris pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire dont vous avez piétiné les lois et méprisé les institutions pour asseoir votre domination coloniale nouvelle. Je dénonce le mépris de l’Indépendance de la Côte d’Ivoire parce que vous avez discrédité les institutions de la Côte d’Ivoire pour justifier votre imposture colonialiste dans ce pays. Vous prétendiez instaurer la démocratie au profit du peuple alors que vous avez ignoré les grands rassemblements de millions de personnes pour exprimer leur volonté d’obtenir un règlement politique et pacifique de la crise en Côte d’Ivoire. Je dénonce votre haine raciale contre le peuple de Côte d’Ivoire parce que vous avez obligé ce pays à emprunter une voie hors la loi, en encourageant Monsieur OUATTARA Dramane à évoluer en dehors de tout cadre légal, à défier l’autorité de la loi, à orchestrer le sabotage terroriste de l’Etat sous le fallacieux prétexte qu’il aurait gagné des élections alors que vous savez qu’une élection est un processus légal et sociologique et que dès que vous sortez du cadre légal et sociologique, vous n’êtes plus dans un processus démocratique. Et pourtant, vous avez couvert le trucage de la base sociologique de l’assiette électorale par Monsieur OUATTARA qui a introduit la quasi totalité des étrangers en âge de voter, dans la liste électorale en faisant fabriquer des faux extraits d’acte de naissance dans les zones contrôlées par la rébellion que vous avez refusée de désarmer. Je dénonce votre haine qui veut que les peuples noirs passent pour des ridicules, des pantins et des marionnettes que vous manipulez à souhait en transformant avec l’aide de vos média, le mensonge en vérité.
J’ai l’honneur de te dire oh ! France nazie et colonialiste, que le glas de ton humiliation a sonné ! Tu as décidé de mépriser la loi, les valeurs morales, l’éthique sociétale, les droits humains lorsqu’ils sont en faveur des peuples noirs ! Eh bien, je te prie de ne pas oublier que tu nous a enseigné que la Liberté se conquiert et que la Révolution est un droit universel pour tout peuple qui se sent opprimé, humilié, instrumentalité, escroqué, exploité, volé. France des ténèbres du mensonge, de l’arrogance et de la perfidie, je te dénonce ! Je suis Hassane Magued, Guerrier et Digne fils de l’Afrique !
A très bientôt.
Hassane Magued
By: Hassane Magued