Il avait tout promis. A savoir trouver de l’argent qui manque tant aux ivoiriens pour mettre fin à la grande pauvreté ambiante. Donner surtout du travail à chaque ivoirien grâce à un ambitieux programme économique. Aux termes de cette foire aux promesses, Ouattara s’était engagés à créer un million d’emplois par an. En cinq mois, il en a détruit des milliers : 80 000 selon l’union générale des travailleurs de Côte d’ivoire (UGTCI) proche du parti démocratique de Côte d’ivoire et donc pro-ouattara et près d’un millier d’employés de la présidence ont perdu leur poste depuis l’avènement de Ouattara au pouvoir.
Le camp Ouattara se livre à une sordide chasse aux sorcières pour placer leurs propres hommes, dont des français. Notamment à la présidence où Ouattara est « sous l’influence des sorciers blancs », selon l’expression de la lettre du continent. On pourrait le dire, et sans aucune exagération, ce sont ces français qui gouvernent en réalité la Côte d’ivoire depuis le coup d’Etat contre le régime légitime et légal du président Gbagbo.
En effet, sous Ouattara, les français travaillant à la présidence se chargent de tout : stratégie, budget, infrastructures… Bref, ce sont ces conseillers français qui décident de tout au point d’agacer Soro Guillaume, le premier ministre d’Alassane Ouattara.
Recruté en mars pendant que les bombes tonnaient à Abidjan, Philippe Serey-Eiffel est perçu « comme le grand vizir de la lagune Ebrié », selon La lettre du continent.
Mr. Philippe Serey-Eiffel ; Ministre des Finances de la Côte d’Ivoire
Aucun dossier intéressant les finances ne peut arriver à Alassane Ouattara sans passer par lui. Dans les faits, il est le vice-président chargé des finances. Le principe de la françafrique est de coller aux bottes des gouvernants africains des conseillers techniques dont le rôle est de contrôler les entrées et sorties d’argent le montre l’excellent documentaire de O. Cetaril. Guillaume Soro a beau tenter de délimiter son pouvoir, Philippe Serey-Eiffel reste droit dans ses bottes, sûr de ses moyens. Il n’est d’ailleurs pas le seul à se croire tout puissant à la présidence ivoirienne.
Mr Antoine Cesareo Ministre des travaux publics
DG des grands travaux de 1978 à 1992,il est l’officieux ministre des affaires étrangères et gère tout le commerce international du pays.
Mr Cédric Lombardo : Ministre de l’environnement
chargé des affaires climatiques va lui aussi proroger son bail. Les français ont la haute main sur les finances du pays mais aussi sur les questions de défense nationale. L’armée ivoirienne que la France a désarmée dans les bombardements de la résidence du président Gbagbo n’est plus qu’une armée d’opérette.
Mr Claude Réglat : Ministre de la Défense
Mr Marc Paitier : Ministre de l’intérieur
Deux officiers français à la retraite ont dorénavant du travail. Ils ont la responsabilité des écoutes dans les sous-sols du palais. Claude Réglat doit piloter la réforme de l’armée avec l’entrée des 10.000 rebelles pro-ouattara reversés dans l’armée régulière. Pendant ce temps, Jean-Yves Garnault contrôle le trésorier payeur général de l’armée et passe au crible les dépenses militaires engagées par l’Etat.
Ouattara a aussi recruté Christian Delmotte
Mr Christian Delmotte : Ministre de la Santé
pour les questions de santé. C’est lui, croit naïvement Alassane Ouattara, qui doit mettre en place une couverture maladie universelle en Côte d’ivoire. Projet dont le véritable initiateur est le président Gbagbo. Mais si Ouattara s’appuie sur les français pour faire fonctionner la présidence de la République, il a également recruté des français pour s’occuper de la cuisine. C’est Dominique Ouattara en personne qui supervise vise les entretiens d’embauche. L’épouse d’Ouattara a d’ailleurs rapidement jeté son dévolu sur Olivier Payete chef cuisinier du restaurant de l’hôtel Tiama d’Abidjan.
Même le parc-auto de la présidence ivoirienne est passé aux mains des français. C’est le français Jean-Louis Blanc qui en a la charge. Pour sa communication, Ouattara a recruté une française en la personne
Mme Anne Méaux : Ministre de la Communication
qui remplace Patricia Balme, elle aussi de nationalité française. Quant à Frédéric Bedin qui est le directeur de Public System Hopscotch, il a été imposé par Paris pour organiser les grands évènements du pays. Comme s’il n’y avait aucune compétence sur place.
La police nationale attend également son blanc. Pour l’instant, deux instructeurs français y font des évaluations au terme duquel un bon nombre de policiers français devraient arriver à Abidjan.
Alors que depuis les années 80, Houphouët-Boigny lui-même s’était lancé dans une politique d’ivoirisation des cadres et que Laurent Gbagbo a porté haut le combat de la souveraineté de notre pays, Alassane Ouattara nous ramène par sa politique de gouvernant complexé aux années où l’administration était sous la coupe des colons français. Cette attitude est d’autant plus incompréhensible qu’environ un millier d’ivoiriens viennent d’être licenciés comme employés à la présidence ivoirienne. Certainement pour faire de la place à une poignée de conseillers français mieux rémunérés que le millier viré.
Le président Laurent Gbagbo avait dit aux militaires : « Si je tombe, vous tombez ». les ivoiriens ne savaient pas à quel point la prophétie était aussi écrite pour eux.
Info : http://ivoirch.wordpress.com[1]/
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