Chantage et pression de la France sur le sphinx de Daoukro: Paris veut déposséder Bédié de ses biens

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 19 novembre 2011 13 h 50 min

Le pouvoir Sarkozy n’en a pas fini avec sa honteuse façon d’obliger le président Henri Konan bédié à se plier à toutes les décisions de Ouattara à qui il sert de marchepied aujourd’hui. Après que les mêmes acteurs lui aient fait perdre son pouvoir le 24 décembre 1999, il est devenu un « jouet » aux mains de la puissance colonisatrice qui a brandi la menace constante de la possible confiscation des ses biens en France, pour l’entraîner dans toutes les aventures de déstabilisation contre Laurent Gbagbo. Une manoeuvre qui a bien fonctionné puisqu’on a retrouvé bédié dans des alliances contre nature, avec la rébellion au sein du « G7 » et avec Ouattara au sein du rhdp. Jusqu’à ce que comme lui en 1999, Laurent Gbagbo soit renversé à son tour, le 11 avril 2011, avant d’être arrêté avec les seins puis déporté au nord. De l’imposture électorale au cours de laquelle il a été contraint par la France à se retrancher au Qg de campagne de Ouattara à l’Hôtel du Golf aux appels à la désobéissance civile et aux sanctions internationales contre son propre pays suivi des coups de canon de la l’armée française, bédié se sera couché pour que Ouattara marche sur lui, vers le pouvoir. Un contrat douloureux Lui, le candidat du Pdci, a dû accepter d’être sacrifié lors de la présidentielle de 2010 au profit de son allié, dans la vaste stratégie de fraude qui l’a fait arriver en troisième position, derrière le candidat du rdr, là où il aurait dû le battre pour affronter Laurent Gbagbo au second tour. On était donc en droit de penser qu’après avoir rempli son « contrat », il trouverait le répit. Et que Sarkozy lèverait l’hypothèque que l’Elysée fait peser sur ses biens en France. Que non. Le chantage et les pressions continuent. Pour demander à bédié de se tenir tranquille auprès de son allié de circonstance. Car on sait que bédié et Ouattara n’ont pas la même vision des choses sur plusieurs points. Le parti du sphinx de Daoukro n’a jamais souhaité la détention arbitraire, les humiliations et les mauvais traitements infligés à Laurent Gbagbo et à ses proches. Mais il est réduit au silence. Une source a confié que K.K.b qui a commis l’erreur de demander la libération des prisonniers politiques ainsi que la cessation des poursuites et de la traque contre l’opposition, pour une réconciliation vraie, a été énergiquement rappelé à l’ordre par le régime. Selon les mauvaises langues, on a même, frôlé, à la suite de ce «crime», le «rapatriement » de bédié et de son épouse dans leur région natale. Qui plus est, la question de la Primature n’est pas encore tranchée. Cette «part du gâteau» devrait revenir au parti de bédié qui entend former son gouvernement pour participer aussi à la gestion concrète des affaires de l’Etat. Or, Soro refuserait de la céder au Pdci conformément à l’accord conclu, tant que Ouattara ne lui aura pas trouvé un point de chute digne de son rang. Et tant que la menace de la Cpi pour les crimes de guerre commis par la rébellion qu’il dirige ne sera pas levée. Ces derniers jours, ce sont les enjeux des élections législatives qui divisent bédié et son allié. Ouattara veut coûte que coûte la majorité présidentielle. Chose que le sphinx de Daoukro, fatigué de jouer les faire valoir, ne serait pas prêt à concéder au rdr. Dans la mesure où le Pdci, en l’absence du Fpi à ces joutes, a la capacité d’étaler le rdr, dans un combat loyal. La discorde sur ce point est telle qu’aucun compromis n’a été trouvé pour l’heure entre les alliés. Si bien que le rdr et la rébellion ont décidé de faire un front commun contre le Pdci, pour se débarrasser de bédié aux législatives. Face à cette situation, le parti cinquantenaire crie à la trahison et menace de rompre tous les accords. Des cadres, frustrés et mecontents, seraient allés jusqu’à envisager «la démission du Pdci du gouvernement et sa rupture avec de Rhdp» au cas où les choses tournaient mal. La chicotte de Sarkozy Mais le pouvoir de Sarkozy ne peut pas se permettre de laisser bédié prendre ses distances avec le régime rdr –rébellion. Car, si Ouattara s’appuie sur les armes pour maintenir sa dictature, il a grandement besoin de la parodie de légitimité que seule la présence bédié au rhdp peut lui conférer. Aussi, ces derniers temps, l’Elysée se seraitil mis à agiter de façon plus énergique l’épouvantail de la confiscation des biens et du gel des avoirs de bédié, indiquent nos sources. Plusieurs notes auraient été adressées au président du Pdci en guise d’avertissement, dans ce sens. Et, pour lui montrer que ce n’est pas un jeu, Paris pourrait mettre partiellement sa menace à exécution en usant du stratagème classique d’accusation d’ « enrichissement illicite », de « biens mal acquis » que la France n’hésite pas à déployer, avec la participation de la justice française, contre les chefs d’Etat africains qui refusent de se laisser dicter les leçons. Ces chefs d’Etat et autres hommes politiques qui ont eu le malheur d’invertir en France et d’y acquérir des biens ou de penser qu’ils pouvaient loger en toute sécurité leurs avoirs en ce lieu, sous la protection de leurs maîtres. Mais l’histoire nous a démontré que, presque toujours, ce sont des avoirs qui finissent par être perdus. Espérons cependant que cette affaire ne soit que « des rumeurs colportées », comme nous nous entendu dire. Et que bédié ne sera pas le prochain sur la liste des personnalités que Paris a spoliées. Comme Bokassa, Mobutu ou Bongo ? Jean bedel bokassa dit bokassa 1er, fait « président à vie » en 1972 puis « souverain de l’empire centrafricain » en 1976, « à la foire de Paris ». bernard Dadié. Derrière ce scénario grotesque, qui se déroule sous l’oeil bienveillant de la France, L’Elysée vise les pépites d’or scintillantes et les gros carats de diamant que bokassa 1er fait transporter à Paris où il est accueilli, bien sûr, comme napoléon 1er. On le pousse à acquérir à prix d’or des châteaux aussi luxueux qu’inutiles. Ainsi que maintes menues affaires dont la gestion est confiée à ses « tontons » français qui lui promettent la prospérité à vie. Mais en 1979, celui qui sera plus tard le dindon d’une grosse farce est renversé du pouvoir, à la suite de mésententes avec l’Elysée. On le traite de cannibale, pour le salir. Il entreposait, dit-on, de la chair humaine dans son congélateur. Mais son calvaire ne faisait que commencer. bokassa 1er, déchu, est dépossédé de ses châteaux et de ses diamants au milieu d’une campagne médiatique faite de raillerie et de moquerie. Près avoir enduré des humiliations extrêmes et les traitements les plus indécents, bokassa meurt misérablement, abandonné dans le dernier de ses châteaux où il est reclus en France. Sa famille ne verra pas trace de sa fortune. Il eut aussi le maréchal Joseph Mobutu dit Sese Séko, à la tête du Zaïre (actuel rdc) qui brilla de mille feux. Il fit, lui-aussi, des acquisitions fastueuses en France où on lui prêta des demeures dignes des grands rois. On dit de lui, dans les années 1970-1980, qu’il était l’homme d’Etat le plus riche au monde. Il aurait logé sa fortune supposée ou avérée dans les lieux les plus sûrs, pensait-on. Mais lorsque les problèmes commencent entre Mobutu et Paris, il est vite accusé d’avoir acquis tous ses biens de façon illicite. Des biens et des avoirs que la justice française se promit de confisquer pour en rechercher l’origine et autour desquels le flou régna jusqu’à sa mort. Mais le cas de spoliation le plus exemplaire fut celui d’Omar bongo, le dernier dinosaure de la Françafrique. Celui qui finançait les campagnes électorales des hommes politiques à la présidentielle en France avec l’argent du pétrole gabonais, avait, dit on, des avoirs colossaux et des biens, à la dimension de sa grande générosité, à Paris. Tout se passa bien pendant des décennies, jusqu’à ce que bongo dénonce certains accords. Il n’en fallut pas plus pour que la France l’accusât de détournement de fonds, d’enrichissement illicite, de biens mal acquis. Des associations douteuses furent même suscitées pour porter plainte contre lui devant la justice française qui menaça de saisir ces biens « acquis frauduleusement ». Pour ternir son image, on lui attribua des atteintes aux bonnes meurs, avec des mineures. Humilié, Omar bongo ne se remit jamais de ce choc. Miné par le chagrin et la peine, il mourut, comme les autres, sans avoir eu le temps de faire le point de ses avoirs en France. Que dire surtout de la fortune mythique et légendaire d’Houphouët-boigny dont on ne sut jamais grand-chose ? K.K.M

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