by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 17 août 2012 9 h 43 min
Depuis quelques jours, les attaques armées contre les positions des Frci se généralisent sur toute l’étendue du territoire. Mais pour minimiser ce grave phénomène, le régime d’Alassane Ouattara cache la vérité sur les pertes réelles subies par ses anciens miliciens, les rebelles et les dozos déversés dans l’armée nationale rebaptisée Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Une situation qui mérite d’être sue.
Les informations foisonnent, depuis hier mercredi 15 août 2012, sur la toile. Plusieurs sites internet les ont abondamment relayées. Contrairement aux propos flatteurs sur la capacité des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) à rétablir l’ordre à l’Ouest du pays, c’est plutôt les pertes infligées par les invisibles assaillants à cette armée qui seraient les plus dramatiques. Par exemple, aucune source officielle ne l’a dit mais selon toute vraisemblance, après l’attaque contre le poste des FRCI de Pécambly à Toulépleu le 13 août, à la frontière ivoiro-libérienne, les assaillants fantômes ont remis le couvert dans la nuit de lundi à mardi 14 août, en pilonnant les positions FRCI à Bacoubly, village du département de Toulépleu également frontalier avec le Libéria.
L’information véhiculée par plusieurs sites internet nous a été révélées par des sources de la police et de la gendarmerie. Selon ces sources, les deux attaques armées (Pécabmbly et Bacoubly) dans la région de Toulépleu, en moins de 24 heures, se seraient soldée par un bilan très lourd, c’est-à-dire plus lourd que celui communiqué par le gouvernement.
Une tendance à
dissimuler la vérité
D’abord sur l’attaque du 13 août à Pécambly. Les premières estimations officielles (gouvernement) évoquent, côté FRCI, un seul blessé et cinq militaires et policiers en fuite et recueillis au Libéria. La vérité, selon nos informateurs gendarmes et policiers, serait toute autre : Ce sont plusieurs FRCI qui ont fui vers le Libéria voisin, après cette première attaque de Pécambly. Mais plus grave, les FRCI auraient eu environ dix (10) de leurs hommes tués au combat et ces assaillants fantômes auraient arraché aux combattants FRCI de nombreuses armes de pointe et matériels de guerre.
Ensuite, sur la deuxième attaque, celle de Bacoubly. En l’absence de communication gouvernementale, les seules informations disponibles et reprises par nos informateurs parlent d’au moins cinq (5) morts et de nombreux matériels militaires perdus, côté FRCI. Enfin, sur les attaques de Yopougon et du nouveau camp militaire d’Akouédo, les polémiques macabres ont toujours cours dans les milieux militaires et civils.
A Yopougon SIDECI, tous les riverains qui affirment avoir découvert entre 8 et 10 corps de FRCI, au petit matin après l’attaque de la nuit 4 au 5 août, se demandent pourquoi le gouvernement n’a annoncé que 2 morts. De même, au nouveau camp d’Akouédo, beaucoup se demandent encore les raisons pour lesquelles le gouvernement a annoncé 6 FRCI tués, là où les rescapés du camp avaient évoqué le chiffre d’au moins 13 morts, suite à l’attaque de la nuit du 5 au 6 août 2012.
Ces polémiques relancent celle sur le chiffre réel de l’assaut des FRCI, des Dozos et autres pro-Ouattara armés sur le camp des réfugiés de Nahibly à Duékoué. Là où le gouvernement faisait état de 13 morts, des chiffres de plus de 200 tués ont circulé et une liste de 47 corps retrouvés et identifiés a pu être dressés (Notre Voie n°4199 des 4,5 et 6 août 2012, page 5).
Une guerre psychologique en cours
Concernant les attaques de ce mois d’août contre les positions des hommes de Ouattara, selon nos sources militaires, les FRCI font face à « une guerre psychologique menée par des combattants non conventionnels qui ont des méthodes aux antipodes des stratégies militaires classiques ». A l’Ouest du pays, expliquent ces sources, la méthode employée par ces combattants non identifiés consiste à frapper et à disparaître dans la forêt comme ils en seraient sortis quelques minutes plus tôt.
A Abidjan, les attaques perpétrées à Yopougon et au nouveau camp militaire d’Akouédo montrent qu’en dehors de la forêt, ils sont capables de déserter un point ou une ville après avoir frappé et atteint un certain objectif recherché, avant de mettre le cap sur d’autres objectifs connus d’eux seuls. « En ville, ces combattants armés non identifiés opèrent selon la technique de la guérilla urbaine », affirment nos sources. Qui précisent qu’ils opèrent de la même manière en zone de forêt et que c’est ce qui s’est passé à Pécambly et à Bacoubly. Le lundi 13 août, les FRCI ont annoncé avoir repris la ville de Pécambly et tout normalisé à Toulépleu, avant d’être de nouveau attaqués le lendemain mardi 14, du côté de Bacoubly, toujours dans le même département.
Après ces attaques, les « FRCI originelles » (anciens rebelles et Dozos) exercent de graves exactions sur les populations civiles, notamment les jeunes qui sont arrêtés à tour de bras, torturés et brandis comme étant les assaillants qui les ont attaqués. A Toulépleu, ces représailles auraient été exercées même sur des policiers et gendarmes accusés d’être en collusion avec les assaillants fantômes, les « ennemis ». Ces exactions, en dehors du mal infligé aux innocents souvent enlevés à leurs domiciles, ne servent à rien. La preuve, au moment où les miliciens de Ouattara se félicitent d’avoir mis la main sur les « crapules », d’autres attaques sont opérées ailleurs.
De toute évidence, à force de raidissement, de vengeance, de répressions, de promesses non tenues et de rendez-vous ratés avec la réconciliation chantée du bout des lèvres, Alassane Ouattara et son régime sont en train de donner naissance à une résistance armée qui risque de traumatiser à nouveau et pour longtemps encore, les populations ivoiriennes. Les prémisses de ce calvaire annoncé sont donné par ces combattants armés non-identifiés qui ont promis mettre fin au régime Ouattara et qui semblent avoir le vent en poupe. Et tout porte à croire qu’ils entendent poursuivre leur harcèlement contre le régime d’Alassane Dramane Ouattara. Nous y reviendrons.
C.E.
César Etou cesaretou2002@yahoo.fr – Notre Voie
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