by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 27 septembre 2016 13 h 22 min
La main d’Alassane Ouattara, le chef de l’Etat ivoirien, ou de son régime est décidément dénoncée par le pouvoir Bongo au Gabon dans la crise post-électorale qui paralyse ce pays. Jeudi 22 septembre 2016, au cours de l’arrêt de la Cour constitutionnelle débuté ce jour, plusieurs des éléments versés à la requête du Président Ali Bongo Ondimba révèlent l’implication du régime d’Abidjan et de Ouattara lui-même dans la crise survenue avant même la proclamation des résultats de la présidentielle du 27 août 2016 par le ministre de l’Intérieur le 30 août. La Cour a lu en direct de la télévision nationale G24, donc devant le monde entier, ces charges qui ternissent l’image de la Côte d’Ivoire. Il y a la conversation téléphonique entre Mamadi Diané, Conseiller de Ouattara et l’opposant gabonais Jean Ping, ami de Ouattara. Diané demandait à Ping de parvenir, par la corruption, à faire démissionner trois membres de la Commission électorale nationale permanente (Cenap) : « Non, non, il y a autre chose plus important. Il faut que tu réussisses à avoir deux ou trois personnes de la Commission électorale qui disent qu’il y a trop de tripatouillages et qui démissionnent (…) Tu comprends, ça va mettre la pagaille totale. Si on peut faire ça ce soir, ça être extraordinaire ». Bongo a ajouté à son dossier, le communiqué de la Présidence ivoirienne limogeant Mamadi Diané suite à cet acte de son Conseiller découvert par Libreville. Il y a également l’aveu télévisé du hacker ivoirien Namogo Sihifowa Yéo arrêté, envoyé au Gabon par Jean Marc Zoé, Chargé de mission à la Présidence ivoirienne. Il avait pour mission, avec la manipulation informatique, d’aider à forcer l’élection du candidat Jean Ping. La décision de limogeage par Abidjan de Jean Marc Zoé de la Présidence est aussi versée au dossier de Bongo. La Présidence gabonaise a découvert également un réseau de faussaires, dont une partie est à Abidjan et une autre en France, qui travaille avec un logiciel tendant à falsifier les données électorales au profit de Jean Ping. Un autre fait versé au dossier : des gens ont associé en montage des images de la violence en Côte d’Ivoire et en Rdc pour faire croire qu’elles viennent du Gabon et que le pouvoir Bongo massacre le peuple. Ensuite, on a les échanges téléphoniques que Ouattara a souvent eus avec son ami Jean Ping. En tout cas, le « j’accuse » d’Ali Bongo Ondimba en direction d’Alassane Ouattara est sonore et total au cours de la séance de délibération de la Cour constitutionnelle. On constate au regard de ces arguments que le pouvoir Rdr exporte au Gabon, ses techniques mises en œuvre pendant le contentieux électoral de 2010 en Côte d’Ivoire. Pendant la guerre post-électorale, une proche de Ouattara brandissait sur les plateaux des télévisions occidentales, notamment France 24, l’image insoutenable d’un homme en flamme. Elle faisait croire que cela s’est passé en Côte d’Ivoire et ce serait l’œuvre des partisans de Laurent Gbagbo sur un partisan de Ouattara. Et que ce serait le sort que le camp Gbagbo réservait aux étrangers et partisans de Ouattara. Beaucoup d’observateurs ont cru ce discours de haine qui a dressé les populations les unes contre les autres. La guerre a fait plus de 3000 morts. Or, l’image de cet homme en flamme, est d’une scène qui s’est produite en Afrique du Sud. Et c’est bien plus tard, après les conséquences dramatiques d’une telle campagne mensongère et criminelle, pendant qu’elle travaille aux côtés de Ouattara à la Présidence, que cette dame reconnait son erreur. Elle ne supporte pas que son crime la rattrape. Elle prie, ici et là, les confrères de ne pas la citer dans la presse, et ne pas publier son image légendaire avec en main, la photo de l’homme en feu.
L’expertise ivoirienne exportée au Gabon ?
On rappelle ce que disaient récemment les Gabonais après l’arrestation et les aveux de notre compatriote, le cybercriminel Namogo Sihifowa Yéo : « Le Gabon ne sera jamais la Côte d’Ivoire avec ses 3000 morts ». Ils redoutent l’application chez eux de la théorie du chaos que les Ivoiriens ont souffert en 2010-2011. Quel objectif vise un montage d’images de violences, prises sur deux foyers de guerre, et d’attribuer ces photos de synthèse au Gabon ? Le moins qu’on puisse dire, c’est la déflagration de ce pays. Il s’agit de chauffer à blanc les populations afin qu’avec une rage extrême, elles se ruent les unes sur les autres pour se neutraliser. Les auteurs de ce travail veulent faire comme la rébellion ivoirienne et l’Onuci qui ont monté des dossiers, des images en vue d’envoyer Laurent Gbagbo en prison à la Cpi. Si Ouattara ne cesse de parler à l’oreille de Jean Ping comme le répète l’avocate de Bongo, que visent les conseils d’Abidjan ? L’avocate du Président Ali Bongo Ondimba, Me Claude Dumont Beghi avait clairement accusé jeudi 1er septembre 2016, sur le plateau de France 24 en ces termes : « M. Ping est constamment en contact avec Alassane Ouattara le président ivoirien et tente de faire ce qu’il a fait avec monsieur Gbagbo. Il alimente une guérilla urbaine pour déstabiliser le Gabon. Cela est inadmissible ». Il y a trois jours, trois ministres gabonais sont montés au créneau au cours d’une conférence de presse commune. Le ministre de l’intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya a alors déclaré : « La déstabilisation de notre pays a été préparé depuis des mois, en trois phases : La Défection dans l’entourage du Chef de l’Etat. Il s’agit de contraindre certains de ses collaborateurs civils et militaires à la démission pour l’isoler. L’asphyxie économique à tous les niveaux. L’insurrection barbare. Une violence planifiée, au plan humain, financier, politique et diplomatique. Ceux qui ont fait ça, et ont brûlé les institutions et fait massacrer les gabonaises et continuent de menacer, qu’ils s’apprêtent en assumer toutes les conséquences. Nous savons qu’ils s’organisent à faire des attentats et de la guérilla urbaine. Ainsi, certains gabonais sont venus de France spécialement dans ses jours pour semer la barbarie. Nous avons saisis plus de 400 tenues militaires et du matériel militaires. » On comprend que si Ali Bongo n’avait pas été vigilant, Jean Ping et ses amis allaient former leur « hôtel du Golf bis », un kyste à Libreville, où ils s’enfermeraient après d’être proclamés vainqueurs. Ils composeraient alors dans cette planque, leur gouvernement sous la protection des puissances étrangères et feraient la guerre au régime. Tout ce qu’a dit le ministre Pacôme Moubelet Boubeya ressemble trait pour trait à ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire en 2010-2011, lorsque Ouattara et ses rebelles étaient au « Golf ». De même quand il dit : « Alors qu’ils ont mis leurs enfants à l’abri à l’étranger, ils veulent envoyer ceux des autres dans la rue s’ils ne sont pas déclarés vainqueur par la Cour Constitutionnelle ». La similitude entre les méthodes de Jean Ping et celle de Ouattara sont trop frappantes. C’est pourquoi les accusations d’Ali Bongo ne font qu’enfoncer le chef de l’Etat Ivoirien. Car s’il a limogé Mamadi Diané et Jean Marc Zoé parce que leurs noms sont sortis dans le conflit post-électoral du Gabon, quelle mesure prend-il contre lui-même, puisqu’il est accusé d’être constamment en contact avec Jean Ping relativement au même dossier électoral ?
Germain Séhoué
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