by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 7 août 2012 22 h 35 min
A Akouedo, les soldats sont encore sous le choc après l’attaque de leur camp. Ils sont démoralisés et se plaignent de plus en plus du manque d’équipements.
Ce qui, selon eux, a permis la prise facile de leur camp par des combattants armés non-identifiés.
L’attaque du camp militaire d’Akouedo dans la nuit de dimanche à lundi 06 août, commence petit à petit à livrer ses secrets.
Selon nos sources, confirmées par l’Etat-major des FRCI, ce sont plus de deux cents combattants armés non identifiés, lourdement armés et tous cagoulés, qui ont attaqué le camp d’Akouedo de 3H30 à 10H lundi 06 août au petit matin.
De 4 heures à 6 heures du matin, le camp est l’objet de tirs nourris d’armes automatiques et de kalachnikovs entre FRCI et insurgés. Puis après, c’est l’accalmie, des tirs sporadiques étant ici et là entendus.
Les combattants se rendent rapidement maître des lieux en neutralisant tous les militaires présents dans le camp. Ceux qui refusent d’obtempérer ou ceux qui sont jugés peu sûrs sont sur le champ passés par les armes.
Ce sont en tout 11 militaires FRCI qui seront ainsi exécutés. Côté assaillants, on ne dénombre aucune perte en vie humaine, même si le gouvernement affirme 1 mort de leur côté.
Ces combattants armés non identifiés vont durant tout ce temps, vider intégralement le dépôt d’armes et de munitions du camp, communément appelé la « Poudrière », dans une déconcertante facilité, et sans qu’aucun renfort FRCI ne vienne les inquiéter. Les soldats onusiens présents dans le camp ne viendront pas non plus à l’affrontement.
Les premiers renforts FRCI viendront vers 12H, soit deux heures après le départ des insurgés, dont l’identité n’est pour l’instant pas connue avec précision. Mais les FRCI affirment que cet acte est du fait de militaires qui appartenaient à l’armée FDS de Laurent Gbagbo et qui font aujourd’hui partie de la nouvelle armée ivoirienne FRCI. Selon Bert Koenders, secrétaire général de l’Onuci, on ne saurait affirmer avec certitude que ces derniers font partie des ex-FDS proches de Laurent Gbagbo. Surtout que les FRCI sont aujourd’hui divisés en FRCI originaires de la ville d’ODIENNE (ODIENNEKAS) et FRCI-Sénoufo. De plus, on a aussi les FRCI proches de Ibrahim Coulibaly dit IB, qui ont juré venger leur chef en faisant tomber le régime.
Toute cette myriade de FRCI n’a reçu que cinq cent mille francs cfa soit 950 Euros, au lieu des 5 millions francs cfa promis, soit 7500 euros, pour avoir aidé Alassane Dramane Ouattara à prendre le pouvoir. Signe qu’il y a une grande grogne au sein de ces derniers.
Au camp d’Akouédo, le ministre de l’Intérieur ivoirien Hamed Bakayoko, celui de la Défense Paul Koffi Koffi, le général chef d’état-major des armées Soumaïla Bakayoko, ainsi que les principaux responsables des corps armés de Côte d’Ivoire sont venus constater sur les lieux ce qui s’est passé la nuit de dimanche à Lundi.
Le portail du camp est éventré, le poste de garde est détruit mais c’est surtout l’armurerie qui a été entièrement vidée. Des corps jonchent encore le sol. On peut voir de nombreuses douilles de kalachnikovs, des flaques de sang séché. Un militaire a été abattu pendant qu’il dormait.
Les soldats sont très émus, choqués, voire traumatisés par cette attaque.
Eux confirment les 11 morts parmi eux, ainsi que de plusieurs otages. Alors que la presse internationale et le gouvernement parle de 6 morts.
Tous se plaignent de leur manque d’équipements qui les a empêchés de se défendre la nuit de dimanche à lundi. Ces militaires du camp d’Akouédo se disent délaissés et appellent le gouvernement à les aider.
Les Combattants armés non identifiés auteurs de l’attaque, parlent d’un premier essai concluant. Ils donnent 72H au régime d’Alassane Dramane Ouattara pour quitter le pouvoir afin que cessent la dictature du régime et la politique de rattrapage ethnique actuellement en cours. Les Combattants disent ne pas être là pour discuter avec Ouattara, mais ils veulent une seule chose: Qu’Alassane Dramane Ouattara s’en aille, qu’il quitte le pouvoir car il est incapable de diriger la Côte d’Ivoire et de réconcilier les ivoiriens. Depuis son arrivée au pouvoir, ils disent qu’il n’a fait que diviser les ivoiriens et monter les ethnies les unes contre les autres.
Et les génocides et massacres ethniques se succèdent les uns après les autres, sans que cela n’émeuve Ouattara et son régime.
Le dernier génocide en date est celui des 213 WÊ massacrés au camp de Duekoué-Nahibly le 20 juillet dernier par les FRCI et les Dozo de Ouattara, au nez et à la barbe des casques bleus de l’Onuci.
Selon les combattants armés non identifiés, c’était juste un essai avant le grand retour prévu pour très bientôt. Ils sont juste venus se servir en armes et en munitions comme on fait son marché. C’est aujourd’hui chose faite, puisque la poudrière du camp a été totalement vidée après plusieurs rotations, et le commando cagoulé s’est évanoui dans la nature comme il est venu. Les jours qui viennent nous diront ce à quoi les ivoiriens devront s’attendre. Toujours est-il que cette attaque du camp d’Akouedo est la plus sérieuse attaque contre le régime d’Alassane Dramane Ouattara depuis sa prise de pouvoir, le 11 avril 2011 dernier, dans les fourgons de la France et de l’Onuci.
Nous y reviendrons.
Christian Vabé (IvoireBusiness.Net)
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