Dacoury-Tabley démissionne de la BCEAO

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 24 janvier 2011 11 h 30 min

Les travaux de la 15è session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine qui se sont tenus le 22 janvier à Bamako ont été marqués par la démission du gouverneur de la Bceao, Henri-Philippe Dacoury-Tabley.

Selon l’intéressé, cette démission lui a été imposée par les chefs d’Etat et de gouvernement au regard de nombreuses incompréhensions intervenues dans l’application des décisions du conseil des ministres extraordinaires tenue en Guinée-Bissau, le 23 décembre 2010, qui demandait à la Banque centrale de reconnaître les dirigeants nommés par Alassane Ouattara. Pour Dacoury-Tabley, ce n’était pas un refus de la part de la Bceao, mais une inadéquation entre les décisions du conseil des ministres et la réalité du pouvoir incarné par Laurent Gbagbo. Il a expliqué
qu’une banque se gère par des agents qui se parlent entre eux, qui communiquent entre eux, alors que le contexte politique ne s’y prêtait pas. Pour montrer sa bonne foi, il a indiqué avoir accepté les nominations de Charles Koffi Diby et Adama Koné (directeur adjoint du trésor public).

“J’ai accepté la démission que les chefs d’Etat m’ont réclamée. Après 25 ans de service, je demeure toujours au service de la Banque centrale”, a-t-il dit.

Le nouveau gouverneur sera connu avant la fin du premier trimestre lors de la session extraordinaire qui se tiendra à Lomé, au Togo. En attendant, l’intérim est assuré par le Burkinabé Jean-Baptiste Compaoré.

L’autre fait marquant reste la démission attendue du président de la Boad, Abdoulaye Bio-Tchané dès que le conseil constitutionnel béninois aura approuvé sa candidature à l’élection présidentielle.
Quant au président de la commission de l’Uemoa, en fin de mandat, la conférence lui a accordé une prolongation jusqu’à la session extraordinaire.

A l’ouverture, le président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, le Malien Amadou Toumani Touré, a indiqué que des progrès importants ont été enregistrés dans l’exécution des chantiers de la surveillance multilatérale, l’harmonisation des cadres législatifs et réglementaires des finances publiques, la transition fiscale, la réalisation du marché commun. Il s’est également réjoui des avancées dans les domaines des négociations commerciales, des
politiques sectorielles et du contrôle démocratique et juridictionnel. “Sur le plan monétaire et financier, l’année 2010 a été marquée par l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions, notamment la création d’un comité de stabilité financière et la redéfinition du marché de la Bceao, centré sur l’objectif de stabilité des prix, indispensable pour assurer une croissance économique saine et durable”, a-t-il précisé.

Toutefois, la situation politique ivoirienne pourrait gommer tous ces efforts si une solution pacifique et rapide n’est pas trouvée. C’est pourquoi il a lancé un appel à toute la classe politique ivoirienne pour œuvrer en faveur de l’unité de la nation ivoirienne.

C’est que la crise politique ivoirienne a d’importantes répercussions autant sur le fonctionnement de l’Union que sur la situation économique monétaire et financière. Pour le président du conseil des ministres, José Mario Vaz, celle-ci devrait également affecter la situation sociale et humanitaire dans l’Union et dans les pays voisins.

“Pour l’année 2010, son impact serait limité. Ainsi, le taux de croissance économique de l’Union devrait rester conforme aux prévisions effectuées avant la crise en se situant autour de 4% contre 2,8% en 2009. Cette performance provient principalement de la bonne tenue de la production agricole et du secteur minier, du dynamisme des BTP et de la bonne orientation des cours mondiaux des matières premières exportées par nos pays. Par contre, en 2011, les effets de la crise pourraient ressortir significatifs. En effet, cette crise se traduit par une montée de
l’insécurité qui a pour conséquences une perturbation des circuits économiques et financiers et un ralentissement des échanges des biens et services, tant à l’intérieur du pays qu’entre la Côte d’Ivoire et les autres Etats membres de l’Union”, a-t-il indiqué.
Le prochain sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement aura lieu au Togo.

J-S Lia

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