by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 25 juillet 2012 15 h 34 min
En marge de la deuxième journée du tournoi de paix, de la réconciliation et du développement à Fresco, le parrain, Légré Philippe, a bien voulu dans sa résidence de Dassioko (village situé à 15 km de Fresco) se prononcer sur l’actualité sportive du moment et surtout des difficultés de la région du Gboklê.
Vous avez lancé un tournoi de football dans la région du Gboklê. Quel est le sens de cette action et quels sont les objectifs visés ?
Nous nous situons à une période où nos parents ont besoin de s’aimer. De réapprendre à s’aimer. De réapprendre à vivre ensemble. Nous sortons d’une crise qui a fait son effet. Il est bon que nous cadres de la région, nous effacions les effets néfastes de cette crise. A savoir la déchirure entre les communautés ethniques ; la déchirure entre les frères et sœurs qui vivaient ensemble. C’est la peur et le manque de confiance. Il est donc important que nous prenions le taureau par les cornes, afin de mener des actions pour résoudre et consolider le tissu social. Et faire en sorte que les frères et sœurs qui travaillaient et vivaient ensemble, revivent ensemble dans de meilleures conditions. Il est bon à travers ce tournoi de paix, de réconciliation que l’on perçoive le développement. Parce que c’est aussi une démarche pour l’union dans la région du Gboklê. C’est cet objectif que nous voulons atteindre, afin de regarder tous dans la même direction. L’un des objectifs est de faire en sorte que les populations de la région soutiennent les actions du président de la République, Alassane Ouattara. Et qu’elles sachent que le président Alassane Ouattara est leur président. Et qu’il les aime comme tout le monde. Elles doivent soutenir leur président afin que celui-ci apporte le développement dans la région. C’est pour amener les populations de ma région à comprendre que le développement se trouve avec le gouvernement actuel.
Bientôt ce sont les élections municipales et les conseils régionaux cumulées. Serez-vous candidat à l’une de ces joutes électorales ?
Je serais candidat au conseil régional du Gboklê. Nous pensons au développement de notre région, au bien-être de nos parents, nous pensons à la cohésion de notre région. Je pense que je peux apporter quelque chose à ma région. Raison pour laquelle j’ai décidé de me présenter au conseil régional.
De quoi souffre la région du Gboklê ?
Avec la crise, il y a eu une déchirure entre les communautés qu’il faut ressouder. La région du Gboklê est la région la plus en retard. Nous n’avons aucune route. Vous ne pouvez pas prendre votre véhicule pour faire la piste jusqu’à Sassandra et arriver jusqu’à Débéné à plus forte raison penser à atteindre Lakota. La route est impraticable. Vous ne pouvez pas prendre la route de Fresco pour vous rendre à Divo sans que votre véhicule ne soit endommagé. Elle est impraticable. Les routes entre les différents villages sont impraticables. Nous n’avons pas de routes dans la région du Gboklê. En matière d’électrification, nous occupons la dernière place en Côte d’Ivoire. Nous n’avons pas beaucoup de villages électrifiés. Il manque l’électricité dans les villages. L’hydraulique villageoise est inexistante. Rares sont les villages qui ont des châteaux d’eau. Nous avons des villages où il n’y a pas de dispensaires. Pas de centres de santé. Vous imaginez, une femme à terme qui va accoucher et qui est surprise là-bas. Lorsqu’elle va accoucher, elle le fera de façon traditionnelle. Alors que les méthodes d’accouchement sont modernisées. Le manque de centres de santé fait prospérer les méthodes traditionnelles d’accouchement. Au niveau du réseau téléphonique et de la communication, la région du Gboklê est handicapée. Vous allez à Sago, Dakpadou, dans plusieurs villages et sous-préfectures, on a l’impression de ne pas être en Côte d’Ivoire. Puisque la communication n’est pas accessible à ces endroits. En plus de cela, nous avons des écoles en planche, des écoles inachevées. Nous avons toutes sortes de déficit et d’insuffisances dans la région du Gboklê. L’hydraulique villageoise complètement détruite. C’est impensable de voir des personnes dans ce XXIème siècle boire de l’eau de marigot parce que l’hydraulique villageoise est anéantie. La région du Gboklê est une région sinistrée. Allez à Sassandra et vous verrez qu’elle fait pitié. Et pourtant, c’est une ville qui a tout donné à la Côte d’Ivoire. La région du Gboklê est l’une des plus grandes régions productrices de café et de cacao. Elle est un véritable grenier. Nous avons de la banane, l’hévéa, le riz, le manioc, le maïs, le palmier à huile. Il y a tout, c’est une région qui fournit à la Côte d’Ivoire sa nourriture. La ville de Sassandra est une ville historique, comme celle de Bassam. Sassandra est en retard de 30 ans sur les autres villes de la Côte d’Ivoire. Elle fait pitié. Et il est important que tous les cadres de la région du Gboklê parlent le même langage et regardent dans la même direction. Ils doivent soutenir les actions du président de la République pour que par ses actions, le développement arrive dans la région du Gboklê. Je me propose en fonction de la cohésion sociale constatée de solliciter l’arrivée du président de la République dans la région.
Jacques Anouma est candidat pour la présidence de la Caf. Vous l’avez reçu récemment pour parler de cette question. Quelles sont les actions que vous allez mener pour l’accompagner ?
La Côte d’Ivoire est revenue sur l’échiquier international. La Côte d’Ivoire a occupé une place de choix dans le concert des nations. La Côte d’Ivoire avec la crise a fait un pas en arrière. Mais aujourd’hui, elle fait dix pas en avant pour se repositionner sur l’échiquier international par sa présence dans toutes les institutions internationales. La Côte d’Ivoire se doit d’être présente dans tout lieu, où on parle de développement, de la gestion du monde. La Côte d’Ivoire n’a plus le droit d’être absente aux grands rendez-vous. La candidature de Jacques Anouma à la présidence de la Caf est louable. Et je pense qu’il a toutes les chances de réussir. C’est un monsieur intelligent et il n’est pas né de la dernière pluie, il a toutes les expériences. Je vais bientôt m’entretenir avec mes collaborateurs, la Fédération Ivoirienne de Football pour dégager l’attitude positive à adopter. C’est une candidature que nous encourageons.
Vous prônez la réconciliation. Et le milieu du football ivoirien est alimenté par la crise entre la Fédération ivoirienne de football ( Fif) et l’Africa Sports d’Abidjan. Vous avez appelé les parties à s’entendre mais depuis lors rien n’est fait.
J’ai rencontré les deux parties et pour ma part, cette crise est terminée. La presse en fait son choux gras mais sachez que pour ma part elle est terminée. Mais le mal peut- être pernicieux. Sinon je pense avoir joué ma partition dans la résolution de cette crise. Un mal qu’on pense avoir guéri peut ressurgir. Et alors, nous prendrons toutes les dispositions utiles.
La Côte d’Ivoire rencontre le Sénégal pour le dernier tour qualificatif pour la CAN 2013. Pensez-vous que les Lions de la Teranga sont des adversaires sérieux pour les Eléphants ?
La Côte d’Ivoire est une équipe de référence. C’est une équipe de comparaison. C’est à travers elle que l’on pense avoir évolué. Si c’est l’équipe de Dassioko (ndlr le village du ministre) qui devrait affronter les Eléphants, cette équipe va décupler ses efforts pour qu’à la fin du match, même battue elle puisse dire on ne m’a pas battu à un tel niveau. Toutes les équipes continentales qui vont rencontrer la Côte d’ Ivoire prennent tout leur temps pour décupler leurs efforts, décupler leur force en vue de battre la Côte d’Ivoire. Les Eléphants doivent prendre au sérieux toutes les équipes. Parce que pour certains pays, battre la Côte d’Ivoire, c’est avoir remporté la Coupe d’Afrique des Nations. Donc il faut éviter de tomber dans ce genre de pièges. Le Sénégal est un adversaire très sérieux qui a fait ses preuves sur le plan continental et mondial. Une telle équipe regorge de talents. Et elle peut avoir un sursaut d’orgueil. Un match n’est pas gagné d’avance. Mais nous le gagnerons si nous mettons tout en œuvre pour la victoire. Le Sénégal est une équipe qu’il faut affronter avec beaucoup de sérieux.
Jean-Marcel Tapé accuse le ministère de lui devoir plus d’une centaine de millions. Il a même décidé de traduire le ministère en justice. Qu’en est-il exactement?
Je n’ai pas affaire à Jean-Marcel Tapé. Le ministère n’a pas de contrat avec African village. Vous a-t-il présenté une copie du contrat ? Demandez-le lui ? L’Etat de Côte d’Ivoire ne doit à personne. Tout était organisé pour la CAN 2012 et nous ne devons à personne.
Les Jeux Olympiques de Londres s’ouvrent le vendredi 27 juillet, pensez-vous que la Côte d’Ivoire a des chances de remporter une médaille ?
Nous serons aux JO de Londres 2012. Les athlètes ivoiriens seront présents. Ils iront défendre le drapeau et l’hymne national. Nous avons de réelles chances d’avoir des médailles. Nous avons des raisons d’espérer.
Réalisée par K.Ange à Fresco
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