L’affaire Samuel Eto’o et la prostituée, c’est de l’intox

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 11 mai 2011 17 h 18 min

Le directeur administratif des sélections de foot du Cameroun, Nguidjol Nlend, dans un entretien accordé au journal de son pays Messager, accuse les responsables du football sénégalais d’avoir cherché à les perturber lors du séjour de leur équipe pour le match du 26 mars dernier, comptant pour la 3e journée des éliminatoires de la Can-2012 (voir Wal fadjri n°5740). A en croire le responsable camerounais, une prostituée aurait même tapé à la porte de la chambre de Samuel Eto’o. Poussant ce dernier à en choisir une autre. Faux ! selon Louis Lamotte, vice-président de la Fédération sénégalaise de football, chargé de l’organisation du dernier Sénégal-Cameroun (1-0). Entretien.

Wal fadjri : Le directeur administratif des sélections camerounaises de football accuse la partie sénégalaise d’avoir tenté de les perturber lors du séjour des ‘Lions indomptables’ à Dakar pour le match du 26 mars dernier. Le dirigeant en question a même affirmé qu’une prostituée avait frappé à la porte de Samuel Eto’o. Que répondez-vous ?

Louis Lamotte : J’ai bien lu dans la presse cette information que j’assimile à une pure intox. Parce qu’après ce match aller, nous n’avons reçu aucune plainte de la délégation camerounaise. Au contraire, elle nous a adressé des compliments par rapport à la qualité de l’accueil et à la prise en charge de l’ensemble des demandes qu’ils ont formulées. Autant pour la sécurité qui a démarré depuis l’accueil. Même si l’adresse de l’hôtel réservé (Radisson Blu, Ndlr) nous est restée inconnue jusqu’à leur arrivée. Ceci ne nous a pas empêchés de prendre toutes les dispositions et toutes les précautions pour qu’ils soient bien accueillis et bien traités.

Quelles dispositions par exemple ?

Notre volonté de ne pas violer leur périmètre a fait qu’aucun de nous ne s’est approché de l’hôtel où ils logeaient. Par conséquent, je ne vois pas comment nous aurions organisé quoi que ce soit, de nature à les nuire ou à violer leur intimité. Au Sénégal, nous n’avons pas cet état d’esprit-là. Avant leur arrivée, on s’était engagé à leur assurer le meilleur accueil et le meilleur séjour possibles.

Avez-vous été irréprochables ?

A la fin de leur séjour, nous avons reçu, verbalement, il faut préciser, des remerciements de toutes les autorités camerounaises qui étaient à Dakar. Y compris leur ambassadeur. Elles ont magnifié l’esprit de fraternité et de fair-play dont nous avons fait montre, avant, pendant et après le match. J’insiste à dire que nous n’avons relevé aucune plainte relative à l’accueil et aux conditions d’hébergement de l’ensemble de la délégation camerounaise. Elle a séjourné dans un hôtel qui est réputé assez sérieux. Cet hôtel dispose d’un dispositif de sécurité assez strict. Je verrais vraiment mal des personnes malintentionnées violer ce dispositif de sécurité pour perturber les clients. Tout ceci conforte l’impertinence de la sortie de ce responsable de la Fédération camerounaise de football.

‘Nous avons la capacité morale et mentale à faire face à toute situation hostile. On ne se laissera nullement perturber par quoi que ce soit à Yaoundé.’

Comment pouvez-vous alors expliquer ses accusations ?

Cette sortie relève d’une simple intox. Parce qu’on est tout simplement à quelques semaines du match retour qui va se jouer à Yaoundé, le 4 juin prochain. Il ne faut pas que la partie adverse se mette à chercher de fausses raisons de ne pas satisfaire la contrepartie de la prestation qu’on lui a offerte à Dakar. Nous sommes en droit de nous attendre à avoir le même accueil et le même fair-play à Yaoundé. Je suis sûr que le mot Téranga (hospitalité en wolof) existe dans la langue locale du Cameroun. Nous nous attendons à ce qu’on nous rende la monnaie de notre pièce au Cameroun et non le contraire.

Ne craignez-vous pas que votre appel tombe dans l’oreille d’un sourd ?

Je ne le pense pas. Parce que nous avons affaire à la Fédération camerounaise de football et non à un de ses membres. Jusqu’au moment où je vous parle, cette fédération ne nous a rien reproché. Et elle ne peut rien nous reprocher. Parce que nous avons fait preuve d’un esprit d’amitié et de fair-play. Ils ont tous reconnu cette générosité dont nous avons fait montre à leur égard. Nous nous attendons alors que la monnaie de notre pièce nous soit rendue. Et rien d’autre.

Et si tel n’est pas le cas ?

De toute façon, nous ne nous focalisons pas sur ces faits-divers. Mais je tiens à assurer que nous avons la capacité morale et mentale à faire face à toute situation hostile. Nous allons pour jouer un match d’une importance capitale pour les deux équipes. On ne se laissera nullement perturber encore moins divertir par quoi que ce soit.

‘Nous avons choisi notre hôtel en Rdc, nous en ferons de même au Cameroun.’

Le Sénégal va-t-il lui-même choisir l’hôtel de son équipe ou bien se contenter de celui que lui proposera les autorités camerounaises ?

C’est maintenant dans les pratiques que le pays visiteur choisisse son hôtel. Il y a tellement de facteurs qui peuvent influencer le résultat d’un match de football que les managers avisés font tout pour les neutraliser, en amont. Les conditions d’accueil, d’hébergement, de nourriture, de transport…, font partie intégrante de tous ces facteurs qui peuvent perturber la quiétude d’une équipe de football jusqu’à influencer le résultat du match.

Donc vous jugez normal que le Cameroun ait choisi lui-même son hôtel ?

Etant une grande équipe professionnelle, le Cameroun a cherché à se mettre à l’abri de toute mauvaise surprise. C’est ce que nous avons fait quand on s’était rendu à la Rdc pour jouer notre premier match de ces éliminatoires. C’est ce que nous comptons reconduire au Cameroun pour ce match retour. Mais, avec moins de frénésie.

Soyez plus précis.

Nous ne chercherons nullement à nous cacher des Camerounais. Nous allons pour jouer un match de football dans un pays ami. Le Cameroun est un pays de football et de sportifs. Nous ne ferons alors rien qui puisse être interprété comme un manque de confiance ou de sérénité. Nous disposons d’une très grande équipe de football qui est bien organisée. Nous comptons sur notre dynamique interne pour mettre le groupe à l’abri de toute mauvaise surprise. La seule chose qui compte pour nous, ce sont les 90 minutes du match. Et rien d’autre.

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