by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 30 mars 2011 10 h 59 min
Ce n’est plus un secret, la France et le Nigeria préparent une nouvelle résolution sur la Côte d’Ivoire pour les toutes prochaines assises du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette résolution, dont le contenu fait déjà l’objet d’une fuite , porterait sur une interdiction formelle, par l’organe onusien, de l’usage de tout armement lourd dans le périmètre du District d’Abidjan. La capitale économique ivoirienne, siège du pouvoir, est fortement sinistrée par les violents affrontements qui y ont cours, depuis l’éclatement de la crise post-électorale opposant les deux candidats au second tour du scrutin du 28 novembre 2010. Proclamés président l’un par le Conseil constitutionnel et l’autre par la Commission électorale indépendante (CEI), Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara (qui bénéficie du soutien de la communauté internationale) se livrent une guerre sans merci autour du fauteuil présidentiel. Pour contrer les assauts répétés de combattants pro-Ouattara tapis dans les communes d’Abobo et Anyama, au nord de la ville d’Abidjan, les Forces de défense et de sécurité (FDS), restées fidèles au tenant du Palais, ont été maintes fois contraintes à déployer de gros moyens. Un véritable arsenal de guerre fait de chars, pick-up lance-roquettes et autres mortiers que la communauté internationale estime non conventionnels pour les combats qui ont lieu en ce moment dans la capitale économique ivoirienne. Le vendredi 25 mars 2011, à l’issue du Conseil européen tenu à Bruxelles, le président français Nicolas Sarkozy, déclarait: «C’est un scandale qu’on tire à l’arme lourde à Abidjan (…). Il faut au minimum déclarer qu’Abidjan doit être interdite aux armes lourdes. On parle d’hélicoptères qui pourraient être réparés pour tirer sur la population, des mortiers. Ça doit être très clairement déclaré comme illégal par la communauté internationale. Il y a des forces des Nations unies, que ces forces fassent leur travail». Un travail, qui est en passe d’être formalisé au niveau du Conseil de sécurité. En envisageant une résolution sur ces types d’armement, au moment où les combats gagnent en intensité autour et à l’intérieur du District d’Abidjan, l’ONU muselle insidieusement les capacités de réaction du camp Gbagbo, enjoint de céder le pouvoir à Alassane Ouattara qu’elle reconnaît comme vainqueur du scrutin de novembre 2010. Des fuites émanant du texte déposé par la France et le Nigeria la semaine dernière, si cette résolution est adoptée, mandat sera donné désormais aux troupes françaises de la Licorne, sous la responsabilité de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), de neutraliser tous les engins des FDS considérés comme non conventionnels, qui viendraient à être utilisés face à l’ennemi. La Licorne aura même le mandat de perquisitionner les sites stratégiques pour débusquer déjà ces armements. Notamment les casernes tels la Brigade anti-émeute (BAE) ou la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), le Centre de Commandement des Opérations de sécurité (CeCOS), le camp de gendarmerie Agban, la Garde Républicaine ou les camps militaires d’Akouédo, qui abritent les armements des FDS. Comme en novembre 2004, où la flotte ivoirienne a été systématiquement anéantie par les soldats de la Licorne, la présence d’un char de guerre dans la rue pourrait servir de prétexte pour détruire tous ces armements supposés non conventionnels et livrer mains et pieds liés Laurent Gbagbo et ses hommes aux dénommés »forces républicaines de Côte d’Ivoire » (FRCI), qui progressent à grands pas vers Abidjan ces derniers jours. Coup dur donc pour le président investi par le Conseil constitutionnel, qui se trouve comme pris dans un trou de souris entre ses adversaires en interne et les décideurs à l’échelle internationale. Qui multiplient les moyens pour le bouter hors du pouvoir et y installer coûte que coûte Alassane Ouattara.
Hervé KPODION
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