a l’origine, cette lettre était simplement une contribution personnelle à la longue liste des hommages recueillis pour le Président.
Que ceux qui savent prier s’unissent à ceux qui ne le savent pas, dans un même combat pour la Vie : pour que vive ce bien-aimé, et pour que vive la Côte d’Ivoire.
Cher Président !
C’est votre rire qui m’a fait vous aimer et m’attacher à vous : un rire franc, net, contagieux !
A l’image du programme de “matin bonheur” dont j’étais devenue une fan !
Je regretterai toujours de ne pas vous avoir écrit quand il en était encore temps, avant votre humiliation publique ! Un rédacteur du Nouveau Courrier, avec lequel j’ai plusieurs fois correspondu et qui est devenu un ami très cher, m’y encourageait et se proposait de vous transmettre ma lettre !
Mais vous m’impressionniez tellement que je n’ai jamais su comment commencer cette lettre…
Ce ne sont pas les propos savants pouvant occulter la personne comme un paravent, qui m’intimidaient chez-vous, mais le regard « clair » et limpide, toujours suivi d’un rire ! je vous imagine maintenant en train de rire quand moi une franco-israélienne de type caucasien vous entretiens sur votre regard clair et lumineux !
Oui, cher président, votre rire c’est vous, un rire franc, naturel, pas sophistiqué ! Et je peux vous imaginer aussi intimidé, embarrassé, mais je ne vous vois pas avec un sourire gêné, de mise, forcé, mal à l’aise, un sourire confit en bonnes œuvres et bonnes intentions, comme celui que nous distillent tous les journaux, depuis que c’est Mr Docteur en Economie qu’on nous a installé sur votre siège !
En fait, jusqu’à la dernière minute de ce que l’on a pu voir de vous, vous étiez digne, rempli de la sérénité, de la sécurité, de l’audace que seule confère la certitude d’être à la bonne place, au bon moment; cette confiance en D.ieu qui est la marque de fabrique la plus visible, pour quelqu’un de l’extérieur comme moi, et ce rire tranquille, le rire d’Isaac, le rire de Dieu.
Aux socialistes français qui ont inventé la “force tranquille”, je rétorquerai que bien plus que Mitterrand, c’est vous qui l’incarnez : voila, par dessus tout, ce qui vous a rendu insupportable à vos ennemis, car vous abattiez le travail en gardant toujours intacts cette énergie, cet optimisme des hommes de conviction. Chez vous, pas de visage austère, crispé, celui des gens qui veulent prouver à tous l’importance de leur charge, le poids de leurs responsabilités par leur mine patibulaire; le visage de ceux qui ne prennent plus le temps de rire, ni même de sourire, sinon sous forme de rictus !
Une interview de vous a circulé, lorsque vous étiez déjà à Korhogo : pour beaucoup, c’était vous ! d’autres étaient plus sceptiques ! Moi j’y ai retrouvé votre rire et votre paix à toute épreuve. Des ennemis, même avec les meilleurs publicistes n’auraient pu vous plagier ainsi ! et si c’est un faux, c’est un vrai faux, d’un ami qui nous veut du bien, parce que votre enthousiasme est celui de toute la nation !
En ce moment les nouvelles vous concernant sont inquiétantes. On écrit que vous êtes en soins intensif à l’hôpital Pisam d’Abidjan, car cette horde de sauvages aux ordres de la Bête et son disciple vous a méchamment traité et même tenté de vous assassiner, et elle ne serait pas à son coup d’essai !
Je ne veux voir que votre rire, n’entendre que votre rire, car il est fort, il est plus fort que le découragement et le doute, plus fort que la mort !
Le rire d’Isaac, c’est vous ! A l’incrédulité de sa mère et de son père , Dieu a donné un signe, le rire, Isaac, le rire de D.ieu qui s’impose, même quand celui-ci est ligoté et allongé sur l’autel du Moria, pour devenir poussière et cendre ! L’abandon total, la nuit noire, le grain tombé en terre, c’est du rire en germe !
Président, nous sommes avec vous dans cette nuit, profonde et noire, silencieuse de votre rire, mais avec confiance, et avec toutes les paroles d’encouragement et d’audace, nous voulons ensemble, avec vous et à votre place si vous êtes trop faible, rire du Rire de Dieu, du rire de celui qui siège dans les cieux, du Rire qui est un feu, le feu de l’ardeur de Dieu, de sa colère qui épouvante les ennemis et les met en déroute ! Du rire de celui qui fait passer son fils -vous- de la mort à la vie !
Tout est là : Psaume 2.
Soyez béni. Que le Tout-Puissant pose sur vous sa main, pour qu’ensemble, un jour prochain, nous puissions nous émerveiller de sa délivrance !
Avec toute ma respectueuse affection,
Abel Shlomit