Un coup de pied dans la fourmilière. Rendue publique lundi dernier, la bruyante déclaration de Mgr Jean Salomon Lezoutié, évêque coadjuteur du diocèse de Yopougon, est assurément un pavé dans la mare. Elle dérange d’autant plus qu’elle apparaît comme une voix discordante par rapport à la position commune adoptée par l’église catholique à travers la conférence épiscopale de Côte d’Ivoire. Dans une déclaration publiée lundi 3 janvier dernier, les évêques de Côte d’Ivoire ont en effet donné leur position sur la crise sociopolitique survenue à l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle. « Cherchons à sauvegarder et à préserver la dignité et la souveraineté de notre pays en respectant et en faisant respecter ses institutions dans le dialogue vrai et dans la concertation fraternelle. Quand il s’agit de choisir entre la Côte d’Ivoire et les ennemis de la Côte d’Ivoire, nous choisissons la Côte d’Ivoire. », ont notamment déclaré les évêques. En appelant à « respecter les institutions » et à « préserver la souveraineté » de la Côte d’Ivoire, le clergé catholique a semblé laisser entendre qu’il faut s’en tenir au verdict prononcé par le Conseil constitutionnel, lequel donne gagnant le président sortant Laurent Gbagbo. Une position qui rappelle celle défendue quelques jours plus tôt par une figure emblématique de l’église catholique en Côte d’Ivoire, le cardinal Bernard Agré. Au cours d’une émission télévisée, l’ancien évêque d’Abidjan a été le premier leader religieux à appeler ouvertement au respect de la décision du Conseil constitutionnel. “Je dis seulement, une fois que vous avez décidé, suivez l’ordre, la légalité et allons-y”, avait soutenu le prélat, faisant clairement allusion au verdict du Conseil constitutionnel. Ces différentes déclarations ont fait dire que l’église catholique a pris fait et cause pour le président Laurent Gbagbo, dont la victoire est pourtant contestée par le camp Ouattara et une part significative de la communauté internationale. Selon Pierre Frégeac, délégué général du Fasm, une Ong chrétienne active en Côte d’Ivoire, la déclaration de la conférence épiscopale est d’une douteuse neutralité. « Ses arguments (celle de l’église catholique), jusqu’au vocabulaire utilisé, sont les mêmes que ceux du clan du président sortant Laurent Gbagbo, qui critique l’intervention de l’ONU et de la Cedeao vue comme une menace de la “souveraineté” du pays », analyse-t-il sur le site du journal français La Croix. Les évêques avaient en effet appelé les Nations Unies à « respecter la souveraineté de notre pays ». C’est cette position présentée comme celle du clergé catholique que vient fissurer la réaction de l’ancien évêque du diocèse d’Odiénné et par ailleurs ancien recteur du grand séminaire d’Anyama.
Mgr JEAN SALOMON SE DESOLIDARISE
Lui, qui est supposé s’aligner sur la position de ses pairs, a curieusement choisi de se démarquer de la voix officielle de l’église catholique sur cette crise. Une déclaration pour le moins fracassante, dans laquelle l’homme de Dieu met en doute la victoire du président Laurent Gbagbo, la crédibilité du Conseil constitutionnel et rejette l’idée d’ingérence de l’Onu dans la cuisine intérieure des Ivoiriens. « J’en suis à me demander(…) si toute décision du Conseil constitutionnel reste toujours valide, même s’il est avéré qu’il a agi, sous l’effet d’une grave pression, du genre à entamer sérieusement la liberté qu`elle aurait dû avoir, pour dire exactement le droit… », remet-il en cause le verdict de Paul Yao N’dré. Par ailleurs, il balaie du revers de la main l’argument d’ingérence étrangère avancé par ses pairs faisant allusion à la certification du scrutin par l’Onu. « Le citoyen que je suis qui hier, pour la résolution de la même crise, était d’accord quand il s’est agi, sous l’égide de l’Onu, de proroger d’une année le mandat présidentiel, d’accroître les pouvoirs du Premier ministre etc., au-delà de tout ce que prévoyait la Constitution, ne saurait qu’être d’accord aujourd’hui, que le même organisme, librement sollicité par mon pays pour la certification des élections, prime encore une fois sur la même Constitution comme par le passé. Je me demande comment celui qui de bonne foi était d’accord hier, peut-il, sans être de mauvaise foi, ne pas être d’accord aujourd’hui alors qu’il s’agit de la même crise, de la même Constitution et du même organisme sollicité : l’Onu ; l’entorse à la Constitution décriée serait-elle plus grave aujourd’hui que hier ? », s’offusque Mgr Jean Salomon. Des propos qui montrent bien que l’église catholique ne parle pas d’une même voix dans cette crise.
Assane NIADA
Le site de la Diaspora Ivoirienne
Traitement du carrefour de l’indenié| Don Mello propose une thérapie de choc
Le ministre de l’Equipement et de l’Assainissement, le Docteur Ahoua Don Mello, était le vendredi dernier, au «carrefour de l’Indénié». Il s’agissait pour le ministre Don Mello, de voir de près les maux dont souffre ce carrefour stratégique et passage obligé de tous les automobilistes abidjanais. Mais qui devient quasiment impraticable après la moindre pluie. A l’issue de sa brève visite, le Docteur Ahoua Don Mello a dit avoir constaté l’absence de piège à sable. Mais aussi une canalisation bétonnée qui est en soi une bonne chose. «Malheureusement, le mélange de sable et de boue bouchent la forte quantité d’eau qui vient aussi bien d’Adjamé, de Williamsville que de Cocody pour se déverser dans la lagune. Il faut évacuer cette forte quantité d’eau et construire un barrage. Nous préconisons construire un barrage écréteur au niveau de Williamesville. Aussi, il faut construire des pièges à sable», a dit le ministre de l’Equipement et de l’Assainissement. Pour le long terme, il a dit que le cas Indénié est une question d’assainissement qu’ il faut attaquer de front d’une part et faire des travaux d’aménagement d’autre part et le gouvernement Aké Ngbo n’attend pas que les bailleurs de fonds, pour travailler ». Dans les prochains jours, il entend faire des propositions au gouvernement pour trouver une solution durable à ce casse-tête.
Bamba M.
Le compte d’opération: son fonctionnement
Une convention entre la France et les pays africain de la zone Franc stipule que «les Etats membres conviennent de mettre en commun leurs avoirs extérieurs dans un fonds de réserves de change. Ces réserves feront l’objet d’un dépôt auprès du Trésor français dans un compte courant dénommé compte d’opérations» et «la Banque versera au compte d’opérations les disponibilités qu’elle pourra se constituer en dehors de sa zone d’émission». Jusqu’en 1973, les banques centrales africaines étaient ténues de verser sur ce compte, la totalité des avoirs extérieurs qu’elles détenaient. La convention de 1973 qui se veut souple, contraint les pays africains de la zone Franc (Pazf) à déposer au Trésor français 65% au moins de leurs réserves de Change (en dollars, en Euros et en Yen). Egalement, la convention les autorise à détenir au maximum 35% de leurs avoirs extérieurs pour répondre à leurs besoins de trésorerie et honorer leurs engagements auprès du Fmi et la Banque des règlements internationaux (Bri). En contre partie, la France accorde au Fcfa, la Bceao, la Bceac et la Bcc une garantie illimitée. Il convient de préciser qu’à ce jour, les pays membres de la zone Franc ne déposent que la moitié de leurs avoirs extérieurs, c’est-à-dire 50%. Un bon pactole que le Trésor français peut placer et faire fructifier à volonté. D’où tout l’enjeu autour de cette manne financière qui est alimentée par les exportations de la Côte d’Ivoire.
B . Mafoumgbé
Développement du secteur de l’Habitat : La Sicogi fait renaître l’espoir
Le ministre de la Construction de l’Urbanisme et de l’Habitat (Mcuh) M. Yapo Atsé Benjamin, dans le cadre des rencontres des sociétés placées sous sa tutelle, a rendu hier lundi 10 janvier 2011, une visite de courtoisie à M. Libi Koita Dg de la Sicogi au sein de sa structure sise à Adjamé Mirador. Mme Dodo Akissi, Pca de ladite société a saisi l’occasion pour dire au ministre qu’il est, depuis 2007, le tout premier responsable de la tutelle à leur consacrer une première visite ministérielle. Toutes choses hautement appréciées par la Pca qui n’a cessé de couvrir d’éloges le ministre Yapo Atsé. Pour elle, le ministre Yapo Atsé a été reconduit à un autre poste ministériel suite à un travail fort remarquable à la tête du ministère de l’Enseignement technique. Pour sa part, le ministre Yapo, a insisté sur le caractère exceptionnel que représente la société Sicogi. « Vous êtes un maillon essentiel de notre structure. C’est d’ailleurs pour cette raison que je vous ai consacré ma première visite », a déclaré le ministre. Pour lui, la présence de la Sicogi sur le marché de l’habitat en Côte d’Ivoire en ces temps difficiles, a permis de donner un espoir aux Ivoiriens. Le Dg Libi Koita a, par la suite, présenté au ministre, la situation globale de la société ainsi que les perspectives. Pour le Dg, le malheur des Ivoiriens vient du fait que l’Etat de Côte d’Ivoire s’est totalement désengagé dans l’accomplissement de la construction des maisons en Côte d’Ivoire. L’espoir, selon les propos du Dg vient, de la mise en place de l’opération Résidence Concorde et Espérance située dans les encablures d’Abobo Pk19. Une cité de rêve bâtie sur une superficie de 50 Ha comprenant 2678 logements. La première tranche qui comprend 480 logements sera livrée en mars 2011. Pour le ministre Yapo, le slogan « Un Ivoirien un toit », lancé par le Président de la République de Côte d’Ivoire Sem. Laurent Gbagbo est tout simplement une réalité.
Jean-Baptiste Essis
Jejbessis8@gmail.com
La Tunisie pas contente des déclarations américaines
TUNIS, 10 janvier (Xinhua) — La Tunisie a convoqué l’ambassadeur américain à Tunis pour lui exprimer son étonnement suite à la déclaration faite par le porte-parole officiel du département d’Etat américain, concernant les événements survenus récemment dans certaines régions de la Tunisie, a annoncé lundi une source officielle.
Selon l’agence de presse tunisienne TAP, la secrétaire d’Etat tunisienne, chargée des Affaires étrangères, a reçu lundi l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Tunis, étant donné l’absence du ministre des Affaires étrangères, qui se trouve actuellement en mission à l’étranger, afin de lui transmettre la réponse de la Tunisie à cette déclaration.
Dans cette réponse, précise la TAP, les autorités tunisiennes expriment leur étonnement suite à la déclaration du porte-parole du Département d’Etat, et ce, malgré les précisions données par les autorités tunisiennes.
« Nous sommes surpris par le contenu de cette déclaration faite sur la base d’informations recueillies auprès d’éléments hostiles, sans vérification ni consultation avec les autorités officielles », ajoutent les autorités tunisiennes.
« Nous nous interrogeons sur la réaction des autorités américaines face à une manifestation, soi-disant pacifique et au cours de laquelle des cocktails Molotov sont lancés et des locaux vandalisés et incendiés ». Dans cette réponse, les autorités tunisiennes ont tenu, à cet égard, à souligner de nouveau, que toutes les libertés, y compris la liberté de rassemblement, sont garanties par la Constitution et la Loi en Tunisie.
Les rassemblements n’ont jamais été interdits ni gênés lorsqu’ils sont pacifiques et non violents, et les évènements enregistrés ces derniers temps dans quelques régions ont pris, dans certains cas, un caractère violent, face auquel une réaction légitime s’est imposée pour préserver l’ordre public, la sécurité des citoyens et la protection des biens publics et privés, soulignent les autorités tuniennes.
Vendredi, le porte-parole officiel du département d’Etat américain,Philip Crowley, a annoncé la convocation l’ambassadeur de la Tunisie à Washington pour l’informer que les Etats-Unis sont « préoccupés » par les troubles sociaux en Tunisie.
« Nous avons fait venir l’ambassadeur de Tunisie et avons exprimé notre préoccupation à l’égard de ce qui se passe avec les manifestations et avons encouragé le gouvernement tunisien à faire en sorte que les libertés civiles soient garanties, notamment la liberté de rassemblement », a déclaré Philip Crowley.
Le Conseil de sécurité de l’ONU appelle à la retenue maximum en Côte d’Ivoire
NEW YORK (Nations Unies)– Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé lundi tous les Ivoiriens à faire preuve d’un maximum de retenue et à s’abstenir de toute violence dans un contexte marqué par une impasse politique et la survenue de violences dans le pays.
« Les membres du Conseil de sécurité ont appelé tous les Ivoiriens à faire preuve d’un maximum de retenue, à rester calme, à résister aux actes de provocations, à s’abstenir de toute violence et à oeuvrer ensemble afin de restaurer la paix », a déclaré le Conseil dans un communiqué.
Le communiqué a été lu à la presse par Mirsada Colakovic, vice-représentant permanente de Bosnie-Herzégovine auprès de l’ONU, dont le pays assume la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois de janvier.
Le Conseil de sécurité « condamne les attaques perpétrées à l’encontre des casques bleus et des civils », appelant à « mettre un terme par des moyens pacifiques » à la crise politique que traverse le pays, selon le communiqué.
Le Conseil de sécurité s’est félicité de la volontée affichée par l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) de dépêcher dans le pays d’autres missions conjointes de haut niveau le plus tôt possible, et ce dans l’objectif de poursuivre les discussions avec les deux parties, et a salué l’engagement soutenu dont ont fait montre l’UA et la CEDEAO.
Le communiqué se fait également le véhicule de la profonde inquiétude ressentie par l’institution internationale suite aux violences continues et aux violations des droits de l’homme dont le pays a été le théâtre
Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé que « Le Conseil de sécurité se tenait prêt à adopter des sanctions ciblées contre les personnes qui menacent le processus de paix », a affirmé le communiqué.
La Côte d’Ivoire se trouve dans une impasse politique depuis la tenue des élections présidentielles, le 28 novembre dernier, Gbagbo et Ouattara ayant tout deux revendiqué leur victoire, été investis comme présidents du pays et ayant formé leurs gouvernements respectifs.