L’incident intervenu lundi matin entre éléments rebelles accompagnés par les militaires de l’ONUCI et les Forces de défense et de sécurité a permis de constater que la force de maintien de la paix en Côte d’Ivoire a changé de mission. Elle n’est plus là pour encadrer la paix, mais bien pour créer les conditions d’une guerre civile que l’on voit destructrice à tous points de vue. Les rebelles qui sont entrés au Golf avec des armes légères pour la protection des autorités dont ils avaient la garde sont devenus, depuis cet incident, porteurs d’armes lourdes. Selon nos reporters qui étaient sur le terrain lundi, les soldats de Ouattara avaient des lance-roquettes et autres armes lourdes posées sur leurs épaules dans l’attente de l’ennemi.
Comment ont-ils pu se procurer ces armes ? qui les leur ont convoyées à l’hôtel du Golf ? En Côte d’Ivoire, en vertu de son statut de diplomate, l’ONUCI bénéficie des mêmes traitements de faveur qu’un diplomate politique. Les camions des militaires de Choi ne sont pas fouillés. Ils patrouillent sans être inquiétés par les FDS. Par ailleurs, c’est leur chef de mission, Choi, qui a pris le parti de Ouattara, ouvrant ainsi une situation de crise qui permettra au diplomate sud-coréen de rester encore des années en Côte d’Ivoire.
Tout naturellement, tous les regards sont tournés vers l’ONUCI qui, seule, peut remplir ses gros camions d’armes et de munitions pour les déverser au Golf.
Quand on voit leur comportement et la façon dont ils surveillent le Golf, on ne peut pas être surpris. Même si ces armes ne suffisent pas du tout pour faire reculer à jamais une armée de métier, il faut dénoncer avec la dernière énergie l’attitude de Choi qui consiste à opposer les Ivoiriens les uns aux autres.
C’est la raison pour laquelle il ne faut pas exclure de le faire partir le plus tôt possible avant qu’il n’embrase entièrement le pays. Fondamentalement raciste, il ne se gênera pas qu’il y ait affrontement entre nous “animaux” et que nos cadavres jonchent toutes les rues du pays. C’est un homme à neutraliser parce que dangereux pour la paix sociale.
Le site de la Diaspora Ivoirienne
L’avis de Me Vergès sur la situation en Côte d’Ivoire
Dans une interview accordée au quotidien Burkinabé “Le Pays”, le célèbre avocat français Jacques Vergès prend position dans la crise post-électorale en Côte d’Ivoire et sur la justice internationale. Extraits !
Quelle lecture faites-vous de la situation en Côte d’Ivoire ?
Mon avis, les Occidentaux ont poussé à faire des élections en Côte d’Ivoire. On fait des élections pour confirmer un consensus. Il n’y a pas de consensus en Côte d’Ivoire. Il vaut mieux attendre 12 ans que d’arriver à la situation actuelle.
D’autre part, l’Occident appui un candidat. Je pense que c’est une erreur. Ce candidat apparaît comme un candidat de l’étranger.
Pour vous, le candidat auquel vous faites allusion n’a pas gagné les élections?
Je n’en sais rien. Même s’il a gagné… Je n’habite pas la Côte d’Ivoire, je ne connais pas exactement la Côte d’Ivoire. Je ne peux pas, comme les Occidentaux, rester à l’étranger et dire que c’est comme ci ou comme cela.
Quelle appréciation faites-vous de la justice internationale ?
Je préfère parler plutôt d’injustice internationale. Vous savez, les colonialistes ont toujours un masque. Ils ne disent jamais du bien de vous. Ils pillent vos ressources naturelles. Ils ont commis des génocides à l’égard des Indiens d’Amérique, détruit des civilisations comme celle des Aztèques.
Au nom de la liberté du commerce, ils ont imposé à la Chine trois guerres d’opium. Au nom de l’esclavage, ils sont venus imposer le travail forcé en Afrique. Aujourd’hui, c’est au nom de la justice qu’ils interviennent.
Quelle est cette justice ?
J’ai travaillé pour le tribunal de la Yougoslavie et pour celui du Cambodge. Les magistrats appliquent des règles, mais eux n’ont pas de règles. Ils font leurs règles eux-mêmes.
Au Burkina ou en France, un juge dit que telle personne est gardée à vue 30 jours. La loi dit que c’est le délai maximum. Mais le juge dit que je veux le garder plus longtemps. La loi est faite par le Parlement et non pas par le juge. Dans le cas de Milosevic (ndlr, il était un de ses clients) au tribunal pour la Yougoslavie, on a changé la loi 22 fois. Ils violent le principe de Montesquieu. C’est la première chose. Au Cambodge, le tribunal vient de décider de faire appel à des donateurs privés.
Quand un homme riche vous donne de l’argent, ce n’est pas pour rien. Vous vous vendez. Quand vous acceptez l’argent de n’importe qui, vous faites n’importe quoi. Je prends l’exemple du tribunal pour le Liban. Il y a 4 ans, les commanditaires de ce tribunal ont dit qu’il faut mettre en cause les Syriens. On a arrêté 4 Généraux réputés pro-Syriens. Il n’y avait rien contre eux. Les commanditaires ont dit ensuite que les Syriens ne les intéressaient plus, mais cette fois c’est le Hezbollah. On a libéré les captifs et on a essayé de mettre en cause le Hezbollah. Un tribunal est responsable devant l’opinion. On a fait le procès de Milosevic sans un Serbe dans le tribunal. On fait un procès au Cambodge où le chef du gouvernement dit qu’il ne veut pas qu’on accuse d’autres personnes, autrement il y aura la guerre civile. Le procureur qui est Canadien dit qu’il a le droit d’avoir une opinion. Les magistrats de la Cour internationale sont atteints de ce qu’on appelle un daltonisme au noir. Le dalton ne voit pas certaines couleurs. Ils ne voient que le noir. Si vous allez à la Cour internationale, tous les inculpés sont noirs, pas parce qu’il ne s’est rien passé à Gaza, pas parce qu’il ne s’est rien passé à la prison d’Abugraïb.
Paris hésite à inclure Gbagbo sur la liste de sanctions UE
(Reuters) – La France hésite à inclure Laurent Gbagbo sur la liste de responsables ivoiriens passibles d’interdiction de visas et de gel de leurs avoirs en cours de constitution à Bruxelles, ont indiqué jeudi plusieurs sources diplomatiques européennes au fait du dossier.
Paris souhaite conserver une carte dans son jeu pour faire face à une dégradation de la situation mais une très large majorité des Vingt-Sept sont d’avis de viser sans attendre le président ivoirien sortant, ont précisé ces sources.
« La France veut garder la possibilité de durcir sa position si les choses empirent dans les jours qui viennent », a expliqué l’une d’entre elles, qui a précisé qu’une liste existait déjà avec 19 noms, dont celui de Laurent Gbagbo, mais entre crochets.
L’Allemagne, la Grande-Bretagne ou encore la Pologne poussent pour que cette liste soit confirmée en l’état lundi prochain, lors d’une réunion technique à Bruxelles.
« Rien ne sera décidé aujourd’hui. Une décision devrait intervenir lundi, mercredi au plus tard », a confirmé l’une des sources diplomatiques.
Contacté par Reuters, le ministère français des Affaires étrangères n’a fermé la porte à aucune option.
« Les discussions se poursuivent à Bruxelles. La liste pourrait être adoptée la semaine prochaine. Nous souhaitons dans tous les cas qu’elle le soit rapidement », a expliqué Christine Fages, porte-parole adjointe du Quai d’Orsay.
« Le contenu en sera déterminé en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain et des responsabilités de chacun », a-t-elle ajouté.
BANQUE CENTRALE IVOIRIENNE
Les ministres des Affaires étrangères des Vingt-sept, réunis à Bruxelles, ont décidé d’entamer sans délai le processus visant à geler les avoirs et à interdire de visa vers l’Europe toutes les personnes qui « font obstruction aux processus de paix et de réconciliation nationale et en particulier menacent le bon aboutissement du processus électoral ».
Les sources diplomatiques consultées ont également précisé que la France agissait en coulisses pour qu’Alassane Ouattara prenne le contrôle de la Banque centrale ivoirienne.
« Alassane Ouattara doit pouvoir exercer l’ensemble de ses responsabilités », dit-on au Quai d’Orsay.
Quatre personnes au moins ont trouvé la mort jeudi à Abidjan lors d’accrochages entre les forces de sécurité fidèles au président sortant Laurent Gbagbo et des partisans d’Alassane Ouattara, reconnu sur un plan international comme président élu, ont rapporté des témoins.
Coups de feu et tirs d’armes lourdes ont retenti près de l’hôtel du Golf, quartier général d’Ouattara dans la capitale économique ivoirienne, dans le cadre d’une journée où ses alliés avaient l’intention d’essayer de prendre le contrôle du bâtiment de la Radio-Télévision ivoirienne (RTI).
Julien Toyer et Emmanuel Jarry, édité par Jean-Stéphane Brosse
Les Belges quittent la Côte d’Ivoire
La Belgique a conseillé aujourd’hui à ses ressortissants d’éviter de se rendre en Côte d’Ivoire et à ceux déjà sur place de quitter le pays, où deux camps se disputent le pouvoir dans un climat de tensions croissant.
« Il est vivement déconseillé de venir en Côte d’Ivoire en ce moment. En outre, étant donné le risque d’une aggravation de la situation en matière de sécurité dans un avenir proche, l’ambassade conseille aux Belges sur place de quitter temporairement la Côte d’Ivoire », déclare le ministère des Affaires étrangères sur son site internet.
Leur nombre est évalué à « un peu plus de 300 », a indiqué le porte-parole des Affaires étrangères Bart Ouvry.
« Les Belges en Côte d’Ivoire doivent être conscients que la situation sécuritaire peut se détériorer à tout moment », insiste le communiqué.
La communauté internationale craint des violences en Côte d’Ivoire, où les deux candidats à la présidentielle du 28 novembre, l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara et le président sortant Laurent Gbagbo, revendiquent la victoire.
Le camp d’Alassane Ouattara, reconnu par pratiquement toute la communauté internationale, a appelé à marcher jeudi sur la télévision d’Etat, faisant craindre des affrontements avec les forces de son rival.
Dans la matinée, les forces de l’ordre fidèles à Laurent Gbagbo ont dispersé des manifestants qui voulaient marcher sur le siège de la télévision, faisant au moins trois blessés, a constaté l’AFP.
TP Mazembe en finale, une ultime aubaine pour l’Afrique
ABOU DHABI – Le club congolais du Tout-Puissant Mazembe, surprenant finaliste du Mondial des clubs ce samedi, une première pour un club africain, offrira au continent noir l’occasion de clore en beauté une année 2010 historique en matière de football.
Samedi, en finale (17h00 GMT), Mazembe affrontera à Abou Dhabi le gagnant de l’autre demi-finale prévue mercredi dans la soirée entre l’Inter Milan, champion d’Europe, et les Sud-Coréens de Seongnam Ilhwa, représentants de l’Asie.
Si la Coupe du Monde 2010 de football en Afrique du Sud a attiré comme jamais l’attention du monde sur le continent, les résultats n’ont pas forcément suivi pour les équipes locales, seul le Ghana ayant réussi à cette occasion à se hisser jusqu’en quarts de finales. Les autres pays qualifiés, Cameroun, Côte d’Ivoire, Algérie, Nigéria et Afrique du Sud sont tous restés bloqués en phases préliminaires.
Le monde a certes découvert les vuvuzelas et la passion des supporteurs africains, mais n’en était pas moins resté sur l’impression douce-amère que le football sur le continent n’était pas à la hauteur des espérances placées en lui. Le Tout-Puissant Mazembe offre donc aux tifosi africains l’ultime chance de terminer dignement cette année historique.
Il est toutefois attendu au tournant, le souvenir de son échec lors du Mondial des clubs en 2009 demeurant très vivace. Le club, arrivé plein d’illusions, s’était finalement classé à une décevante sixième place, avec zéro victoire dans sa besace. Les clubs africains ont jusqu’ici peu brillé dans ce Mondial des clubs, qui s’est définitivement substitué à la Coupe intercontinentale en 2005.
Les Congolais ont d’autant plus surpris mardi en disposant des favoris brésiliens de Porto Alegre 2-0 en demi-finale, après avoir pourtant été très nettement dominés en première période.
« Tout le monde dit que c’est l’année de l’Afrique. Je l’espère. Le football africain a beaucoup progressé, nous sommes en train d’évoluer, chaque fois on nous prend plus au sérieux. On est dans le bon chemin et il y aura des résultats importants dans un futur pas très lointain », a affirmé l’entraîneur du Mazembe, le Sénégalais Lamine Ndiaye.
« On a une tête, un cerveau, deux bras, on est comme tout le monde. On a démontré au monde entier qu’il faut prendre au sérieux l’Afrique », s’est enthousiasmé l’entraîneur.
Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre l’Irak
(Xinhua) — Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi une résolution sur la levée des sanctions de l’ère Saddam contre l’Irak imposées en 1991.
Dans cette nouvelle résolution, le conseil composé de 15 pays a décidé de lever la plupart des sanctions internationales imposées à l’Irak sous le règne de l’ancien président Saddam Hussein.
La résolution a été adoptée unanimement lors d’une réunion ouverte du Conseil de sécurité présidée par le vice-président américain Joe Biden, dont le pays préside actuellement le Conseil.
Le Conseil de sécurité a également adopté deux autres résolutions visant à mettre fin au programme pétrole contre nourriture et aux restrictions sur les importations de la technologie nucléaire civile en Irak, et a appelé à la ratification irakienne du protocole d’inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Avant le début de la réunion ouverte, les représentants des membres du Conseil de sécurité ont effectué une minute de silence en l’honneur de Richard Holbrooke, haut diplomate américain décédé lundi à l’âge de 69 ans.
M. Holbrooke a occupé la fonction de représentant permanent des Etats-Unis aux Nations Unies.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a envoyé une lettre de condoléance à la famille de M. Holbrooke, déclarant que l’ancien ambassadeur américain à l’ONU « était un géant et une légende de son temps ».