Lettre ouverte du Pr. Urbain Amoa au Président Ouattara

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 26 mai 2017 9 h 49 min

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Lettre ouverte au Président Ouattara: « Une partie du peuple de Côte d’Ivoire attend de vous une démission ! » Par le Pr Urbain Amoa

« Pour que vous puissiez jouir d’une bonne fin de mandat… »

Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire
Excellence, Monsieur le Président de la République,

Permettez- moi, d’entrée de jeu, de préciser que la présente lettre ouverte n’a pas pour objet de venir auprès de Votre Excellence pour quémander ou solliciter un poste. Permettez- moi de vous dire que vous semblez avoir atteint le summum de vos performances au sommet de l’Etat et que, par conséquent, l’heure de la démission a sonné : ce serait un acte de courage et de bravoure. Une bonne partie de la population ivoirienne saluerait cette décision par un tonnerre d’applaudissements, cette fois-ci, sans que vous le quémandiez comme vous le fîtes le 1er mai 2017 au Palais présidentiel. Une partie du peuple de Côte d’Ivoire attend de vous une démission, sinon le trésor par vous, amassé en Eburnie, sur cette terre de nos ancêtres qui pleurent sur vous, ne servira que pour votre défense au soir de votre « très brillante et illustre» carrière politique de guerres fratricides aux relents d’«ingouvernabilité».Comme vous l’avez compris, je voudrais ici engager un débat hautement intellectuel dans un style ainsi choisi et ce n’est pas un jeu d’enfant. En pareilles circonstances, un proverbe mossi nous donne la leçon de sagesse suivante : quand deux couteaux se battent, le coq et la poule se tiennent loin du champ de bataille. C’est aussi le lieu de rappeler que certaines études sur la psychologie de l’enfant indiquent qu’il est important d’accorder à un enfant qui pleure peu, autant d’attention qu’à un enfant qui pleure sans cesse.

Excellence, Monsieur le Président de la République,

Au moins trois leçons de vie nous interpellent tous en ces heures chaudes et, comme Emile Zola dans l’Affaire Dreyfus, je ne saurai observer un silence qui pourrait nous être tous fatal. La première consiste dans l’idée que nul n’a éternellement le monopole de la violence. La seconde pourrait se résumer en ces termes : qui crache en l’air la tête levée au ciel, finit tôt ou tard, par recevoir le crachat projeté par lui-même, en plein visage. Quant à la troisième, elle prend sa source dans la célèbre fable de La Fontaine intitulée : « Le lion et le moucheron », rappelant ainsi que toute victoire est éphémère et que l’Humain doit se laisser, pour éviter l’humiliation, habiter par l’humilité. Ces trois leçons de sagesse s’appliquent parfaitement à l’actualité et à l’histoire politique de la Côte d’Ivoire.

Excellence monsieur le Président de la République, c’est bien vous qui, pleurnichant et gémissant toujours loin d’ici et souventes fois à partir des chaînes des Radios et Télévisions internationales, avez humilié toute la classe politique de la Côte d’Ivoire y compris Monsieur Henri Konan Bédié, en faisant croire qu’elle n’était pas suffisamment compétente pour la gestion des affaires publiques et que vous appreniez si vite que vous pourriez la supplanter en un laps de temps. C’est encore vous qui, tout en affirmant que nous avions toutes les compétences pour conduire un jugement honorable en Côte d’Ivoire, avez, tout de même, laissé se poursuivre le procès de S.E.M. Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale. Et c’est aussi vous, vos sponsors et peut-être sûrement une partie de vos adversaires politiques d’alors, qui avez instrumentalisé les jeunes que nous appelons tous honteusement « mutins » ou « microbes » et que vous voulez diaboliser sans remords. Pardon à vous jeunes qui avez sacrifié vos études et votre jeunesse pour les intérêts d’un individu en quête permanente de vengeance et bonjour Dame Ingratitude ! Puissent ces jeunes retenir hélas! que même avec des centaines de milliards encore, vous ne sauriez leur rendre cette noble partie de leur enfance et de leur jeunesse gâchée pour vous suivre dans les labyrinthes obscurs d’une mort brutale en masse et en cascade savamment programmée par vos soins. C’est donc vous qui, toute votre vie, devez les payer et non l’Etat de Côte d’Ivoire. Le cacao de nos parents planteurs, qui, dans nos villages et nos campagnes jouissent d’une gouvernance de proximité pilotée avec intelligence par une chefferie dite traditionnelle digne et encore très respectée, n’y est donc pour rien. Et si par malheur pour vous, vous faites faire le contraire, sachez que plus jamais la paix, ici-bas, ne vous habitera car les forces armées loyales (gendarmerie, police, douane, agents des eaux et forêts et autres militaires) qui ont défendu la Patrie ont, elles aussi, droit aux butins de guerre .Les fonctionnaires et les entreprises privées qui ont subi les affres des pillages, aussi. Vous voyez, à présent, qu’il ne s’agit plus d’un Sud qui serait venu d’un Océan inconnu pour assassiner un Nord en provenance du Sahara et vice versa, avec des Soldats chrétiens venus du Vatican contre des soldats musulmans en partance pour la Mecque. Et encore une autre leçon de sagesse: le mensonge a beau courir un an, la Vérité le rattrape en un jour.

Excellence, Monsieur le Président de la République, rappelez-vous que vous avez été Directeur général adjoint au FMI (et vous nous l’avez déjà trop souvent rappelé d’ailleurs) mais que vous n’étiez pas Directeur Général ; que vous avez été Premier Ministre mais sous la très haute autorité de S.E.M Félix Houphouët- Boigny à qui vous avez, fort gentiment, donné un coup de pied au lendemain de votre élection à la Magistrature suprême, non seulement en ne vous installant pas à Yamoussoukro comme vous l’auriez-vous-même annoncé mais en signant, au Conseil des Ministres du 18 janvier 2012, une Ordonnance pour dissoudre la structure créée en 2002, chargée de coordonner les activités du transfert des institutions de la République, d’Abidjan à Yamoussoukro, dénommée : « Programme Spécial du Transfert de la Capitale à Yamoussoukro ( PSTCY)». Méchanceté, mensonge ou ingratitude ? A présent, vous êtes, et vous semblez l’oublier, le Président d’une grande nation qui somnole peut-être, mais qui ne dort pas, et vous voilà, face à l’ingouvernabilité et ployant vous-même sous le poids des mutineries orchestrées en amont par vous-même. A présent, ce sont vos compétences managériales et vos valeurs humaines intrinsèques qui sont, ici, sollicitées et non la culture de la haine ni un triomphalisme de meeting, et c’est encore là où le bât blesse ! A présent, et vous êtes sans doute le seul à pouvoir nous le dire, quels sont donc aujourd’hui, votre vraie ligne politique et votre plan de gouvernance pour votre propre parti politique, pour la Côte d’Ivoire et pour votre propre « émergence », ou peut-être votre totale et définitive immersion voire noyade politique à l’horizon 2020 ? Pitié pour ce Grand technocrate élégant et rigoureux, exceptionnellement coopté pour venir redresser l’économie ivoirienne d’alors, que l’on admira en vous… sous le parapluie de S.E.M. Félix Houphouët- Boigny! Et si mes propos venaient à vous choquer, vous me feriez tuer peut- être, mais peut- être pas ma liberté d’expression ni mes idées qui, déjà, parcourent le monde ; à ma suite, vous en feriez tuer d’autres et vous nous y avez, déjà, si éloquemment habitué mais jamais vous ne pourriez faire tuer toutes les ivoiriennes et tous les ivoiriens qui vous observent et vous regardent dans le silence de la peur, de la terreur et de l‘horreur. Merci à vous pour cette danse politique simiesque et macabre !
Excellence Monsieur le Président de la République,

Que choisir entre la Grande honte qui vous ferait honteusement partir de la Côte d’Ivoire pour la Haye, peut-être, et une Petite honte qui s’appellerait : «démission» quoique l’une n’empêche pas l’autre?

Et puisque, aux jeunes qui sont allés à votre école et que vous diabolisez sans honte aujourd’hui vous avez offert des machettes non pour travailler dans les plantations mais pour tuer des ivoiriennes et des ivoiriens, remettez- leur des machettes et apprenez- leur à cultiver des champs ! Et puisque vous leur avez remis des fusils pour leur apprendre à détruire les biens des citoyennes et des citoyens mais surtout, des vies humaines, redonnez- leur des fusils et apprenez-leur à défendre et à protéger la Nation ivoirienne et ses richesses ! Et puisque le maniement professionnel des armes est un métier, et que tous ne pourront y réussir, dé-diabolisez-les et faites ouvrir pour eux et pour tous ces jeunes en quête d’emplois, des Centres régionaux de civisme et de formation professionnelle, d’éducation populaire et de Corps de Volontaires pour la Paix et la Reconstruction nationale dont le pilotage serait assuré par des jeunes cadres qualifiés et compétents que pourraient accompagner nos meilleurs retraités riches d’expériences encore valides et capables d’enseigner avec intelligence la Côte d’Ivoire aux ivoiriens et aux amis de la Côte d’Ivoire.

Et puisque votre règne aura été fortement marqué par un esprit de haine, d’injustice et de désordre un parfait indicateur d’échec, même sur le terrain de l’économie, peut-être pourriez-vous retenir que pillage n’est pas synonyme de croissance et que le développement intégral et humain, sans une parfaite connaissance de l’histoire des peuples, sans fondement culturel et sans une claire conscience de sa responsabilité, n’est qu’illusion et dérision. Enfin, monsieur Alassane Dramane Ouattara (ADO) et non « AO !» (Alassane Ouattara), une interjection de désolation dans certaines langues ivoiriennes, retenez et retenez-le bien : quand dans une cour royale – mais ce n’est pas le cas ici – les Sages, les Conseillers et les devins lâchent sous la dictée des oracles le Roi, c’est que, et il faut vous en souvenir, le Ciel sur la personnalité qui exerce le pouvoir est gorgé de nuages sombres et d’une pluie diluvienne chargée de malédictions. L’esprit de nos ancêtres vous observe. Nous aussi. Souvenez-en et que vive « Ma Côte d’Ivoire qui ose et qui gagne! »

Et si après avoir lu la présente lettre ouverte vous vous demandiez encore pourquoi en juin 2016 j’ai osé observer malgré les menaces de vos balles assassines, loin de tout parti politique, une grève de la faim de trois jours au pied de la Basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro, je vous répondrais que cela n’aura été qu’un acte de prévention de conflits et que l’effet recherché était loin de vous inviter à me proposer, comme pour m’humilier ou me corrompre, une somme de 2,000,000 FCFA (deux millions de francs CFA). J’ose croire que dans votre propre conscience d’humain, donc de «roseau pensant » comme l’écrit Pascal au XVIIème siècle, vous n’ignorez tout de même pas que je pèse un peu plus que cela et que sans doute aurais-je davantage pesé si j’avais reçu une infime partie de votre triste et célèbre onction accordée à un seul de vos mutins adulés et choyés qui, souvenez-vous en, reviendront incessamment à la charge avec d’autres armes, pour davantage interroger votre conscience hélas !déjà si chargée de mille et une lueurs de sang. Dieu fasse que, malgré tout, par démission peut- être (mais quand et comment ?), vous puissiez jouir d’une bonne fin de mandat !

A Votre Excellence, monsieur le Président de la République, ma parfaite et très respectueuse considération.

Urbain AMOA Directeur du Festival International de la Route des Reines et des Rois- Abidjan


Adjoumani répond à Amoa Urbain

M. Amoa Urbain, le très respectable professeur et directeur du Festival international de la route des reines et des rois s’est autorisé, à travers une “lettre ouverte” qui a inondé les réseaux sociaux, à appeler le président de la République, SE Alassane Ouattara à la démission après la récente mutinerie des soldats.

Un acte qui serait salué selon lui par “un tonnerre d’applaudissements” d’une partie de la population ivoirienne. Etant dans un pays libre et démocratique, personne ne peut reprocher à un citoyen, encore moins à un intellectuel qui se proclame militer pour la sauvegarde de nos valeurs et trésors ancestraux d’opiner sur la vie politique nationale et même d’inviter le président de la République à abandonner ses hautes charges constitutionnelles parce qu’il aurait manqué à son devoir.

Or, au lieu d’engager une réflexion constructive, un débat saint et de haut vol, notre grand professeur qui pense que le fait d’enrouler un pagne traditionnel autour de son cou fait de lui un sage, nous embarque dans la vulgarité, nous enfonce dans les profondeurs abyssales du grand banditisme intellectuel.

ivoiriens de l'étranger [1]

“M. Amoa Urbain, vous avez assassiné l’âme de votre révolte parce que vos émotions ont pris le dessus sur votre raison”

Non, M. Amoa Urbain, votre discours est chargé de trop de haine pour être lu et pris en considération. Non, M. Amoa Urbain, vous avez assassiné l’âme de votre révolte parce que vos émotions ont pris le dessus sur votre raison. Or, il faut disposer de toute sa lucidité pour s’adresser à une auguste autorité comme le président de la République.

Non, M. Amoa Urbain, vous n’avez pas fait preuve de sagesse, parce que dans nos traditions, un enfant qui a été éduqué à la royauté ou qui fréquente les cours royales ne devrait pas s’exprimer avec autant de vulgarité, d’inconvenance surtout lorsqu’il s’adresse à l’autorité suprême d’une nation. En agissant ainsi, vous passez pour l’exemple type de la faillite morale des intellectuels de notre pays, des intellectuels dont le sens critique, l’esprit d’élévation et d’ouverture a été totalement rongé, ravagé dans un militantisme nauséeux et infecte.

Et c’est donc bien vous qui devriez démissionner de vos fonctions de Directeur du Festival international de la Route des Reines et Rois. Parce que le propos ordurier que vous avez tenu est indigne des fonctions que vous prétendez assumer. Ici précisément, vous donnez l’impression de porter le manteau de militant d’un certain parti de l’opposition abonné à la violence.

Si vous étiez un vrai intellectuel…

Car si vous n’étiez pas un tel militant, si vous étiez un vrai intellectuel, vous auriez dû réagir face aux dérives constatées dans notre pays de 2000 à 2011. Les escadrons de la mort sous le régime de la refondation, vous en avez certainement entendu parler. Les assassinats des journalistes Guy André Kieffer, Jean-Hellen en plein Plateau, les nombreuses tueries de la crise post-électorale, l’assassinat de Yves Lamblin et les disparus du Novotel, qu’en dites-vous ? La liste est très longue, trop longue même.

Ce que vous devez savoir, c’est que le Président Alassane Ouattara a choisi l’option de la négociation afin de ne pas verser le sang des enfants de ce pays ; et c’est cela qui vous empêche de dormir. Mais sachez qu’en agissant ainsi, le Président Alassane Ouattara a fait sienne la philosophie du Président Félix Houphouët-Boigny qui fait du dialogue l’arme des forts.

C’est le même sage de Yamoussoukro qui déclarait préférer l’injustice au désordre. Pourquoi vous offusquez-vous du fait que le chef de l’Etat, s’inspirant de cette ligne politique, ait choisi finalement la voie de la négociation pour solder le contentieux avec les mutins? Etes-vous scandalisé tout simplement parce qu’il n’a pas choisi de verser le sang des Ivoiriens comme le fit quelqu’un d’autre en 2002 ?

Tenter de mettre en rapport ce fait avec la grève des fonctionnaires, c’est faire un amalgame que nous dénonçons. Car la stabilité et la sécurité des citoyens d’un pays ne peuvent être mises en balance avec des problèmes sociaux ordinaires. Je suis persuadé et même convaincu que malgré votre prétendu courage, au moment où les mutins tiraient, vous étiez quelque part en train d’attendre que le problème soit résolu.  Aujourd’hui où le chef de l’état a trouvé une résolution de cette crise, M. Amoa Urbain peut sortir de sa cachette pour s’arroger le droit d’écrire des insanités sur sa personne.

Le bonheur aux Ivoiriens

Non, M. Amoa Urbain, cher grand frère, le Président Alassane Ouattara est venu au pouvoir pour apporter le bonheur aux Ivoiriens, améliorer leur cadre de vie, offrir du travail aux jeunes, renforcer le pouvoir et l’autorité des rois et chefs traditionnels dont vous vous réclamez, construire des universités et des écoles pour nos enfants, construire des hôpitaux et offrir la chance à tous les enfants de ce pays de se soigner grâce à la CMU, construire des routes et des ponts pour rapprocher les populations, promouvoir l’émancipation des femmes, refaire de notre pays un pays fréquentable, en faire une destination privilégiée pour les investisseurs, faire en sorte que nos paysans jouissent du fruit de leur labeur, améliorer les conditions de vie des travailleurs, etc.

Et c’est pour toutes ces raisons qu’il a le soutien sans faille de son aîné le Président Henri Konan Bédié. Et nous estimons que c’est sur le terrain des réalisations que vous devriez juger le Président Alassane Ouattara.

Le Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani,
Porte-parole du Rhdp (depuis le Maroc)

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Rédaction de Diaspora Cote d'Ivoire, Senior Editor: Daniel Atteby, Art Director: Sara A. Email: info@ivoirediaspo.net, Skype: gethsemane7

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