by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 25 décembre 2010 2 h 28 min
Fratmat-24/12/2010
Les pressions internationales qui se multiplient et se radicalisent pour faire plier l’échine au Président ivoirien ont une seule explication : Alassane Ouattara, comme le dénonçait le candidat Laurent Gbagbo durant la campagne électorale, est «le masque» ou «le candidat de l’étranger». Une note confidentielle classée «Secret défense» de l’état-major des Armées françaises révèle le pot aux roses.
En effet, par une fiche d’orientation n°45821 / EMA / CPCO / CD / 2010 en date du 1er octobre 2010 dont le rédacteur est le général de brigade Castres Didier et adressée au général de brigade Autran Francis, commandant des troupes françaises de l’opération Licorne à Abidjan (Comanfor/Abidjan), l’état-major des Armées français précise clairement que «Alassane Ouattara, président du Rassemblement des républicains est le candidat de l’Elysée». «Candidat de l’Elysée», c’est-à-dire candidat de Nicolas Sarkozy et candidat de la France.
De ce fait, en soutenant, le 3 octobre dernier au cours de sa visite en Côte d’Ivoire, «avec force (que) la France n’a pas de candidat ni de favori» pour la présidentielle, Claude Guéant, Secrétaire général de l’Elysée et bras droit de Nicolas Sarkozy, entendait endormir Laurent Gbagbo qui disait que depuis que Sarkozy est à la tête de l’Etat français, il dormait sur ses deux oreilles et cacher aux Ivoiriens le plan de déstabilisation des institutions républicaines arrêté quarante-huit heures avant son arrivée en terre ivoirienne, «par les autorités politiques françaises au plus haut niveau».
Mais personne n’est dupe. Le président du Rdr est un vieil ami du Chef de l’Etat français; une amitié que les deux hommes partagent avec plusieurs industriels et hommes d’affaires français dont Bolloré et Bouygues. Le mariage du divorcé Alassane Ouattara et de la veuve Dominique Nouvian Folleroux que le maire de Neuilly, Nicolas Sarkozy, a célébré en octobre 1990, traduit bien que ces liens vont au-delà d’une amitié banale.
Pour réussir cette autre version de l’opération «Barracuda» sur la Côte d’Ivoire à l’effet d’installer, à la David Dako (en République centrafricaine), «le candidat de l’Elysée», une opération militaire spécifique dont la coordination a été confiée au Comanfor a été planifiée par le Centre de planification et de conduite des opérations (Cpco, «centre nerveux de la chaîne de commandement en amont») : le Kahia 2.
Elle avait une mission géostratégique principale: neutraliser les principaux sites institutionnels. Dans ce cadre, «les résidences officielles et non officielles des présidents des institutions, les principaux bâtiments civils et militaires présentant un intérêt avéré seront préalablement localisés par le système Helios». L’objectif visé est sans ambiguïté: «Obtenir un changement d’interlocuteur au sommet de l’Etat ivoirien» pour «garantir par effet induit le maintien du leadership français dans la région». En clair, chasser Laurent Gbagbo du pouvoir et le remplacer par une potiche, Alassane Ouattara, le «candidat de l’Elysée».
«Cette opération spéciale et clandestine a une haute valeur stratégique pour les plus hautes autorités politiques françaises et leurs alliés civils et militaires ivoiriens discrètement impliqués dans le dispositif opérationnel qui oeuvrent à l’avènement, au soir du 31 octobre (2010, premier tour de la présidentielle), d’un nouvel ordre politique dans ce pays où les intérêts économiques et militaires doivent être maintenus et renforcés», recommande la fiche d’orientation. Comme au bon vieux temps de la Françafrique. Jacques est mort, vive Foccart et adieu la rupture envisagée par Sarkozy à sa prise de fonction pour de nouvelles relations entre la France et l’Afrique.
Pour préparer cette opération Kahia 2 prévue pour 48 heures avec un effectif réduit de 30 commandos du Commandement des opérations spéciales (Cos) dont l’ancien chef était le général, un exercice de franchissement amphibie sur les bords de la lagune Ebrié, à proximité de l’ancien camp du 43e Bima, à Port-Bouet, a été effectué le 30 septembre dernier, pour «valider les savoir-faire tactiques des équipages du peloton d’éclairage et d’investigation qui seront déployés».
En outre, sous le commandement du général Hogard, des exercices militaires se sont étendus sur six mois avant la projection sur le théâtre ivoirien des opérations des commandos du Cos, des éléments du 13e Rdp et des nageurs du commando Hubert prépositionné à Lomé.
Ce schéma a été contrarié par le second tour. Le plan B est donc entré en action. Le général Emmanuel Beth, ancien patron de la Licorne nommé ambassadeur de France au Burkina Faso, est donc à la manette. C’est une barbouze. Selon de nombreuses sources, il cornaquerait un commando d’une douzaine de mercenaires avec du matériel sophistiqué pour attenter à la vie des autorités légales ivoiriennes.
Car Laurent Gbagbo apparaît comme un os, un dur à cuir. Sur le plan politique, il donne le tournis à la France qui ne veut pas lâcher prise. C’est pourquoi l’ancienne métropole fait feu de tout bois. Et comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, elle piétine tout sur son passage au mépris notamment de la souveraineté, des institutions et procédures réglementaires pour parvenir à ses fins.
En refusant le jeu politique et le cadre institutionnel ivoirien, en s’imposant contre le droit qui n’a pas été violé par Gbagbo, l’Hexagone se sert de l’Onu et des autres institutions internationales qu’elle manipule à sa guise pour réaliser le coup d’Etat électoral dont l’objectif reste le même : installer le «candidat de l’Elysée» au sommet de l’Etat. De gré ou de force. Ceci entraînant cela, Youssouf Bakayoko a récité la dictée, Barack Obama, mené en bateau, met en première ligne son gouvernement qui examine la possibilité d’augmenter le nombre des Casques bleus pour dire à Laurent Gbagbo «qu’il doit quitter le pouvoir», Choi et l’Onuci ont outrepassé leur mission, la Bceao, l’institut d’émission de l’Uemoa, est emportée par la politique politicienne et le monde est à l’envers dans la crise post-électorale ivoirienne. Car, ne l’oublions pas, la raison du plus fort est toujours la meilleure, dans ce monde-jungle
FERRO M. BALLY
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