Dans l’affaire qui oppose Soro Guillaume à Michel Gbagbo (fils de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo), la justice française avait dû utiliser les moyens forts pour présenter l’actuel président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire devant les juridictions françaises.
Devant le refus répété de Soro Guillaume de se présenter devant les autorités en France et aussi au vu du constat établi qu’il mettait tout en œuvre pour que Michel Gbagbo ne se présente pas devant les tribunaux de Paris, exaspérée, Sabine Kheris, la doyenne des juges d’instruction du Tribunal de grande instance de Paris, a délivré, en fin de semaine dernière, un mandat d’amener contre Guillaume Soro.
Ainsi, 17 policiers français se sont présentés, lundi matin, au domicile de Guillaume Soro, sis dans une localité de la région parisienne (95) pour l’appréhender à son domicile. Mais l’homme ne s’y trouvait pas.
Selon des informations indiscrètes, ayant été informé du mandat d’amener contre sa personne, Guillaume Soro se serait alors refugié à l’ambassade de la république de Côte d’Ivoire à Paris.
Cette situation ne laissait guère aucune alternative à Ouattara qui, en dépit de ses relations scabreuses en ce moment avec Soro Guillaume, ne pouvait pas lâcher officiellement la deuxième personnalité de son pays.
Ainsi, la visite privée de Soro Guillaume, comme annoncée sur son site personnel sera vite transformée en visite officielle et Soro Guillaume rajouté sur la liste des officiels ivoiriens au sommet COP 21 sur l’environnement en France.
Selon M. Diby, ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, « il faut le rappeler, le séjour du président de l’Assemblée nationale se fait sous mandat de représentations émis par le Président de la République. Il bénéficie d’une immunité absolue. Aucun mandat ne peut être émis à son encontre».
Une version du ministre qui contredit absolument la publication de Soro Guillaume sur son site internet. Un mensonge qui n’est pas passé inaperçu mais que les deux pays ont dû avaler comme des couleuvres pour maintenir au beau fixe les relations bilatérales.
Pour rappel, Michel Gbagbo, fils de l’ex-président Laurent Gbagbo, avait déposé plainte le lundi 25 juin 2012 via son avocate Maître Habiba Toure à Paris, avec constitution de partie civile, pour « enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants « . Michel Gbagbo, 46 ans, qui possède aussi la nationalité française, avait été arrêté avec son père le 11 avril à Abidjan et détenu jusqu’en août 2013 à Bouna. En mars 2013, la justice française avait désigné un juge d’instruction afin de faire la lumière sur les graves sévices dont il a été victime.