by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 14 mars 2011 11 h 32 min
Rentré d’Addis-Abeba samedi, le président du FPI Pascal Affi N’Guessan qui y représentait le président Laurent Gbagbo lors du sommet extraordinaire sur la Côte d’Ivoire a animé une conférence de presse le dimanche 13 Mars 2011 à Pullman pour dit-il, faire le point. L ’Union Africaine avait réaffirmé son soutien à Alassane Ouattara comme président élu lors du scrutin du 28 Novembre 2011.
Pour Pascal Affi N’Guessan, la décision du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA de reconnaître Alassane Ouattara comme président élu de la Côte d’Ivoire ‘’tombe comme un cheveu sur la soupe sans aucun lien avec la mission d’évaluation, sans aucune justification, sans aucun argument concret qui puisse nous convaincre’’. Il estime que le panel et le Conseil de Paix et de Sécurité se sont enfermés dans une sorte ce fuite en avant, refusant de se dedire, refusant de reconnaître qu’ils ont été induits en erreur par M. Choi. ‘’Ayant tiré les conséquences qu’ils acceptaient de remettre en cause les décisions prises antérieurement et ce qui justifie d’ailleurs cette absence de volonté de reconnaître la réalité, ce sont les mesures complémentaires qui ont été décidées et qui accompagnent cette affirmation. D’abord le fait que le CPS demandait par la même occasion à M. Alassane Ouattara de se faire investir par le Conseil Constitutionnel, demandait par la même occasion au Conseil Constitutionnel de bien vouloir investir M. Alassane Ouattara. Ce qui signifie que le CPS reconnaît qu’à l’heure actuelle que M. Alassane Ouattara n’est pas encore président de la République de Côte d’Ivoire. Que malgré la réaffirmation que c’est lui qui a été élu, seule la caution du Conseil Constitutionnel peut lui conférer la qualité de président de la République de Côte d’Ivoire’’, a expliqué Pascal Affi N’Guessan pour étayer son argumentation. A cela, poursuit le président du FPI, il y a la question du retrait du président Laurent Gbagbo. A l’en croire, le terme de ‘’retrait’’ dans nos lois n’a aucune signification, parce qu’un président de la République ou bien il est empêché ou bien il est démissionnaire, mais il n’y a pas une position de ‘’retrait’’. ‘’Est-ce qu’il s’agit d’un retrait physique, se retirer à Mama ou à Gagnoa ? Ça n’a aucun sens pour un président en possession de toutes ses facultés. Le seul retrait possible, c’était la démission or la démission est organisée par la Constitution et la Constitution est claire : En cas de démission du président de la République, c’est le président de l’Assemblée Nationale qui assure l’intérim pour un délai maximum de 90 jours pendant lesquels il doit organiser de nouvelles élections. Donc même si M. Laurent Gbagbo par extraordinaire décidait de démissionner, le pouvoir n’allait pas échoir automatiquement à son adversaire à l’élection présidentielle, c’est-à-dire à M. Alassane Dramane Ouattara. Le Conseil de Paix et sécurité dans une certaine mesure complexifie davantage la situation de M. Alassane Dramane Ouattara, raison pour laquelle il a jugé toutefois bon de créer un poste de haut représentant pour venir en Côte d’Ivoire et engager avec les acteurs des négociations en vue de trouver les modalités de mise en oeuvre du schéma qu’ils ont proposé’’, dira Pascal Affi N’Guessan. Se prononçant sur les conséquences de la décision du Conseil de paix et de sécurité qui demande aux parties ivoiriennes d’agir en vue de l’investiture de M. Alassane Dramane Ouattara, le représentant du président Gbagbo soutient que cette disposition signifie que ‘’pour le moment, le Conseil de Paix et Sécurité, donc l’Union Africaine ne reconnaît pas encore M. Alassane Dramane Ouattara comme président de la République de Côte d’Ivoire. Si le Conseil de Paix et de Sécurité reconnaît son élection, il n’est pas encore le président de la Côte d’Ivoire, même au niveau du Conseil Constitutionnel parce que pour le moment, il n’a pas l’investiture du Conseil Constitutionnel. C’est seulement le jour où il aura cette investiture du Conseil Constitutionnel qu’il pourra siéger et agir au niveau international comme le président de la République de Côte d’Ivoire’’. Ce qui signifie selon le président du FPI, que tous les actes que M. Ouattara a posés jusque là sont nuls et de nuls effets. Et en conclusion de ce qui précède, le représentant du président Gbagbo au dernier sommet de l’UA sur la Côte d’Ivoire du 9 au 10 Mars 2011 fait cette déduction : « Comme un pays doit avoir un président de la République, jusqu’à nouvel ordre c’est le président Laurent Gbagbo qui est le président de la République de Côte d’Ivoire. Il était important de noter cela comme une conséquence à tirer directement de l’acte posé par le Conseil de paix et Sécurité de l’UA à l’occasion du dernier sommet ».
Dosso Villard.
Extraits propos Affi N’GUESSAN
Ceux qui instrumentalisent leurs relations extérieures pour vouloir tuer ce pays là et gouverner des cimetières . M. Ouattara a donné deux semaines à Gbagbo pour quitter le pouvoir
Le Conseil lui-même s’est donné deux semaines pour que son haut représentant enclenche le processus de négociation autour de sa proposition. C’est-à-dire chercher à savoir si les différentes parties sont d’accord pour reconnaître M. Alassane Ouattara comme président de la République de Côte d’Ivoire ? Est-ce que M. Laurent Gbagbo est d’accord pour se retirer ? Est-ce que le Conseil Constitutionnel est d’accord pour investir M. Alassane Ouattara ? Voilà, c’est sur ça que porte la négociation.
Le Conseil de Paix et de Sécurité n’a pas dit de venir ‘’imposer’’, sinon il n’aurait pas mentionné le terme ‘’négociation’’. Il aurait dit qu’un haut représentant viendrait pour installer M. Alassane Ouattara ou pour éjecter M. Laurent Gbagbo et pour contraindre le Conseil Constitutionnel à poser un acte qui relève de sa responsabilité. Le haut représentant vient pour négocier pour qu’on s’entende sur quelque chose qui va permettre à la Côte d’Ivoire de sortir de la crise. C’est pour quoi je voudrais à ce stade demander à nos compatriotes de garder leur sérénité, parce que nous n’avons pas réussi à infléchir la position de l’UA pour qu’elle reconsidère sa position de dire que c’est M. Alassane Ouattara qui gagné les élections, mais notre cause a avancé puisqu’il y a des fenêtres d’opportunité pour poursuivre ce travail de recherche de la vérité. En définitive, c’est que l’UA s’en remet au Conseil Constitutionnel. Dans tous les cas de figure, il faut les parties ivoiriennes discutent entre elles pour trouver une solution consensuelle à la crise à laquelle le pays est confronté. Nous devons travailler à cela. C’est vrai que pendant ce temps, M. Alassane Ouattara et ses combattants armés sèment le désordre et la terreur sur l’ensemble du territoire, notamment ici à Abidjan. Nous devons continuer de résister, nous devions continuer de nous battre pour étouffer cette guérilla urbaine, pour écraser cette rébellion rampante. Cette rébellion qui continue à tuer pendant que les uns et les autres négocient. C’est pour quoi nous devons rester vigilants et dire que rien n’est perdu et que l’espoir est permis. Notre destin se trouve entre nos mains et nous avons des amis à l’extérieur qui sont prêts à nous soutenir.
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