Pouvoir vacant en Côte d’Ivoire : cacophonie au sommet de l’État

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 13 février 2014 10 h 36 min

Le communiqué du 9 février dernier annonçant l’opération subie par Alassane Dramane Ouattara est une première. c’est la première fois en effet depuis qu’Alassane Dramane Ouattara se rend en France se faire soigner, que le pouvoir d’Abidjan évoque de façon officielle les raisons sanitaires de son déplacement. Ce pouvoir qui avait déjà été forcé d’admettre le 2 février dernier que Ouattara avait précipitamment quitté la Côte d’Ivoire. Soucis de transparence ou fuite en avant? Les prochains jours, semaines voir mois sauront nous édifier sur l’attitude suspecte du pouvoir en place à Abidjan.

Mais déjà, depuis l’annonce officielle de l’opération chirurgicale subie par Alassane Dramane Ouattara le dictateur installé au pouvoir par la France, c’est le chaos à la tête de l’exécutif ivoirien. Jusqu’à présent, durant les absences répétées d’Alassane Dramane Ouattara ces trois dernières années, les dignitaires issus de la rébellion ivoirienne géraient le pays suivant le schéma des com’zones. Plus d’hommes armés l’on disposait, plus de pouvoir on pouvait exercer, et au diable l’ordre de succession présidentielle et l’ordre protocolaire. Ce système qui pouvait ne pas poser problème lorsque l’absence de Ouattara était brève, cette fois ci risque empoisonner le climat au sommet de l’État au fur et à mesure que se prolongera l’absence de Ouattara.

La constitution ivoirienne prévoit par exemple dans son article 40 qu’en cas de vacance de la Présidence de la République par décès, démission, empêchement absolu, l’intérim du Président de la République soit assuré par le Président de l’Assemblée nationale. Soro Guillaume le dauphin constitutionnel doit pourtant encore attendre, puisque même si le communiqué reconnait qu’Alassane Dramane Ouattara a subi une opération chirurgicale, ce même communiqué précise « qu’il va bien ». L’on se retrouve donc dans le cas de figure prévu par l’article 53 qui prévoit que le premier ministre supplée le président de la république en cas d’absence du territoire national de ce dernier. Cet intérim selon le même article doit néanmoins être limité dans le temps, sinon la vacance absolue est constatée et les dispositions de l’article 40 appliquées.

Tout devrait donc marcher comme sur des roulettes. Kablan Duncan devrait prendre les choses en mains, et en cas de non retour de Ouattara (comme le laissent entrevoir certains indices) Soro Guillaume après quelques semaines devrait être investi. pourtant, depuis le départ d’Abidjan de Ouattara, l’on constate que Kablan Duncan le premier ministre officiel est complétement mis à la touche. L’intérim du pouvoir exécutif est assuré par Ahmed Bakayoko ministre de l’intérieur qui est d’ailleurs allé prendre des instructions des autorités françaises la semaine dernière en compagnie de Téné Birahima Ouattara « photocopie » (frère cadet d’Alassane Ouattara). Il y’a donc en ce moment en Côte d’Ivoire un chef de l’État incapable d’exercer le pouvoir, et un premier ministre qui se retrouve aux ordres de l’un de ses ministres.

L’on comprend mieux l’empressement d’Ahmed Bakayoko à déclarer dès son retour hier de Paris que Ouattara va mieux. Tant que  Ouattara ira mieux mais se trouvera hors du pays, c’est lui Bakayoko qui exercera de façon officieuse la fonction de président de la république.
Mais jusqu’à quand les alliés du PDCI et surtout Soro Guillaume Laisseront ils perdurer cette situation? Car même si personne ne voudrait aller aux élections dans 90 jours comme ce serait le cas si la vacance du pouvoir était constatée, laisser Ahmed Bakayoko guider officieusement le pays pendant des mois pourrait porter préjudice non seulement au PDCI, mais aussi et surtout à son rival de toujours Guillaume Soro. Ahmed Bakayoko est en effet un candidat sérieux à la succession de Ouattara, et il pourrait profiter de sa présence officieuse à la tête du pays pour placer ses pions en vue des prochaines échéances électorales.

La guerre de succession entre les dauphins d’Alassane Ouattara, comme nous l’annoncions il y’a quelques mois lors d’une précédente évacuation sanitaire d’Alassane dramane Ouattara, est officiellement déclarée.

ACC- Côte d’ivoire

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