by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 6 juin 2013 5 h 30 min
Don Mello (ex-ministre): “Bensouda invitée à mieux souder son dossier”
La montagne a accouché d’une souris. La montagne de mensonge déposée sur la table des juges de la CPI, relayée par tous les tambours des griots de la “communauté internationale” a accouché d’une souris et Mme BENSOUDA est invitée à mieux souder son dossier.
Malgré le caractère curieux de maintenir un innocent en prison en attendant de fabriquer des preuves, saluons l’efficacité de l’équipe de Maitre Altit et l’offensive africaine contre la CPI. Cette victoire passera certainement sous silence dans les medias françafricains qui ont tenté et continueront de tenter d’ériger le mensonge en valeur démocratique et les rebelles en démocrates.
Il est bien évident que pour les ivoiriens, cette conclusion confirme ce qu’ils savent dejà: Fausses accusations, coup d’Etat, prise d’otage et déportation d’un Président Africain en exercice au profit d’un pouvoir ethnique et génocidaire. Cette vérité prendra son temps pour éclater aux yeux du monde entier et les questions complémentaires posées au procureur pour la suite de son enquête ne font qu’emprunter ce chemin.
Le temps est laissé maintenant à la “communauté internationale” pour ne pas dire à la françafrique, de gérer politiquement le plus gros scandale politico-militaire du siècle qui risque de l’emporter définitivement.
Espérons que Messieurs les courageux juges ne plient pas sous le rouleau compresseur du réseau françafricain qui va se déployer pour sauver les meubles après cette gifle.
Ahoua Don Mello
Docteur ingénieur des Ponts et chaussées,
Ancien ministre
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Bernard Houdin, conseiller spécial du président Laurent Gbagbo: «Trop, c’est trop!»
Ce lundi 3 juin 2013 la Chambre Préliminaire I de la Cour pénale Internationale (CPI) devait rendre sa décision de confirmation ou d’infirmation des charges que le procureur de la CPI voulait faire peser sur le président Laurent Gbagbo. Cette décision devait clôturer un premier cycle judiciaire qui avait débuté le 3 octobre 2011 avec le lancement d’une procédure contre le président Gbagbo pour, en particulier, « crimes contre l’humanité » et « violences sexuelles », ce qui avait conduit, dès le 29 novembre 2011, à son transfèrement de Korhogo à La Haye.
Depuis cette date la procédure de la CPI s’est déroulée rigoureusement :
– 5 décembre 2011 : Audience d’identification (au cours de laquelle, d’ailleurs, le président à pris date devant les uns et les autres : « nous irons jusqu’au bout » !),
– 18 juin 2012 : premier report de l’Audience de confirmation des charges,
– 13 aout 2012 : deuxième report de l’Audience de confirmation des charges,
– 19 au 28 février 2013 : Audience de confirmation qui s’est déroulée sur huit séances,
– 31 mars 2013 : date limite de dépôt des dernières observations écrites.
La décision des juges de la Chambre Préliminaire I devant être rendue dans les soixante jours, la date du 3 juin 2013 était donc une date butoir attendue par tous dans la crainte ou l’espérance. Pour notre part, spectateur attentif des audiences de février, il était clair que le dossier juridique étant vide, comme l’avait magistralement démontré la défense du président, toute décision de confirmation des charges ne pourrait qu’être le signe d’une position politique qui serait intenable à terme au regard de la situation que cela créerait dans un avenir proche en Côte d’Ivoire.
En effet, tout au long des débats de février l’accusation qui avait, dès l’ouverture de la première séance, déclaré haut et fort détenir tous les éléments permettant la confirmation des charges pesant sur le président Gbagbo, avait décrit minutieusement sa théorie du « Plan Commun » qui faisait du président « un coupable évident ». Cette « démonstration » ayant été systématiquement mise en pièce par la défense, il restait aux juges à dire le Droit ou a se révéler comme les supplétifs d’un Ordre politique obscur. Dans l’un ou l’autre cas la décision des juges aurait permis de clarifier les choses : la CPI était, soit une Cour « indépendante », soit « une Chambre d’enregistrement » de certains pouvoirs à la volonté hégémonique.
La décision est tombée en cette fin de journée du 3 juin 2013, à la limite extrême du délai imparti, comme pour montrer à l’évidence l’irrésolution du tribunal. Après tout ce long processus, des mois d’enquêtes, des dizaines d’heures d’audience et plus de soixante jours de réflexion, la Cour, désunie par la position « dissidente » de sa présidente, au lieu de recaler le dossier vide du Procureur, lui offre une session de rattrapage (décidément, avec le « rattrapage ethnique » d’ADO, cela commence à faire beaucoup !).
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