Si «l’éléphant» tombe – «Le Sénégal et le Burkina ne peuvent pas jouer le rôle de locomotive»

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 3 janvier 2011 6 h 55 min

union_Aficaine_gbagboLes propositions d’interventions armées de l’Ecomog en Côte d’Ivoire vont affecter les pays voisins, avec des conséquences néfastes sur leurs économies.

A elle seule, la Côte d’Ivoire conforte en permanence l’état excédentaire des comptes d’opération des pays de l‘Uemoa ouverts auprès du Trésor français, condition de base de la garantie de la France au franc Cfa. Les conséquences macroéconomiques de la crise ivoirienne sont évidemment non négligeables et sont différenciées selon que l’on considère l’impact sur les pays « enclavés » comme le Burkina, le Mali, ou encore le Niger, mais aussi sur les pays côtiers dits « de transit » comme le Togo, le Sénégal, le Bénin et hors Uemoa, la Guinée et le Ghana qui constituent des corridors d’approvisionnement alternatifs à la Côte d’Ivoire pour les pays enclavés. Ces derniers seront donc certainement les plus touchés tandis que l’impact est jugé « positif » pour les pays côtiers, se traduisant par un surcroît d’activité portuaire et de transport, avec des dépenses induites sur le carburant (et donc une hausse de recettes fiscales correspondantes). C’est en tout cas ce que l’on peut avancer notamment si on considère la situation qui a prévalu en 2002 alors que les flux détournés de Côte d’Ivoire s’étaient partagés entre les ports de Téma (au Ghana) et de Lomé (au Togo), et dans une moindre mesure de Cotonou (Bénin).Restent alors le Sénégal et le Niger. Le premier ne serait que peu affecté par la réorientation du transport sahélien, le chemin de fer Dakar-Bamako ne pouvant que marginalement augmenter ses capacités de transports. Quant au Niger, il pourrait toujours compenser sur le Nigeria pétrolier ses pertes de marchés et de fournisseurs. Au plan institutionnel, la part de la Côte d’Ivoire dans la zone Uemoa est, on le sait, décisive, même avec la crise (son poids dans le Pib de la zone est équivalent à 40%) et la Côte d’Ivoire est un contributeur essentiel aux mécanismes compensatoires mis en place par l’Union. Ainsi que le soulignait en 2003 un rapport du Pnud, « l’union douanière qui, jusqu’ici, est la réalisation majeure (de l’Uemoa), dépend du fonctionnement des mécanismes en place, dont le Prélèvement communautaire de solidarité (Pcs) qui assure le financement du fonds de compensation ».
La difficulté de la Côte d’Ivoire « à honorer ses engagements financiers vis à vis de l’Uemoa, notamment le reversement du Prélèvement communautaire de solidarité (Pcs) » avait donc de quoi inquiéter. Les plus pessimistes de rappeler comment fut bloquée la défunte Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (Ceao), faute du versement par les Etats membres du Prélèvement communautaire déjà en pratique… la Côte d’Ivoire, plus gros bailleur de fonds de la Ceao, faisant partie à l’époque des membres défaillants. Par ailleurs, à elle seule, la Côte d’ivoire conforte en permanence l’état excédentaire des comptes d’opération des pays de l‘Uemoa et même de la zone Franc, ouverts auprès du Trésor français, condition de base de la garantie de la France au franc Cfa. Toutes choses qui font dire que la stabilité économique de la Côte d’Ivoire est nécessaire à la bonne santé financière de l’Uemoa, mais aussi de toute la zone Franc qui, en réalité, n’intéresse la France que lorsqu’elle est excédentaire. Pays carrefour de l’Afrique de l’Ouest, base arrière pour la maintenance industrielle de toute la sous-région, couloir d’approvisionnement des pays enclavés et pays le plus riche de la zone, la Côte d’Ivoire est la première puissance économique de l’Afrique de l’Ouest après le Nigeria. « La Côte d’Ivoire est un des rares pays du monde à avoir son économie en croissance cette année (…) Je ne sais pas si l’année prochaine, ce sera le cas, mais, plus que l’année précédente, la balance est excédentaire. Contrairement aux autres pays du monde qui connaissent des difficultés liées à la crise financière mondiale ». Le Dg du Fmi, Dominique Strauss Kahn, dixit, lors de son voyage à Abidjan en 2009. On peut bien sûr ajouter que cette croissance n’est pas ressentie par les Ivoiriens, mais pour un pays en guerre… faut le faire. Si l’ « Eléphant » tombe, ce n’est pas le Sénégal dont l’économie pèse moins de 20% sur celle de la zone, ou encore le Burkina (8%), qui pourraient prendre la relève et jouer le rôle de locomotive.

Sur Sud Online (Portail de Sud Quodien), 28/12/2010,
par Malick Ndaw

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