by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 3 mars 2011 9 h 54 min
Tout commence, le mercredi 2 mars 2011, aux environs de midi. Une colonne de quatre chars de la force Licorne, en provenance de Bassam, se dirige vers le 43ème Bima, sa base. Arrivés au niveau de la cité universitaire de Port-Bouët 3, les militaires français sont bloqués. Des jeunes pro-Gbagbo leur obstruent la voie. Certains à l’aide de pneus et d’autres avec des véhicules. Des manifestants prennent le volant des voitures personnelles et des véhicules de transport en commun qui se sont retrouvés là. Ils les mettent un peu partout pour barrer la route dans les deux sens (Abidjan-Bassam ; Bassam-Abidjan).
« Respectez le pouvoir de Gbagbo ! Respectez le pouvoir de Gbagbo ! », scandent-ils. Des téméraires ne se font pas prier pour se mettre sous des chars. « Mais, ils n’ont pas peur de mourir ceux-là !», s’exclame un sexagénaire qui suit la scène depuis son véhicule. « Ça va chauffer aujourd’hui », se convainc un gamin, torse nu.
Les minutes s’égrènent et la situation n’évolue guère. Elle semble intenable pour la force Licorne. Visiblement acculés, les militaires français appellent du renfort. Le 43ème Bima est situé à des centaines de mètres du « théâtre des opérations ». Et c’est de ce camp que deux chars de la gendarmerie française sortent. Ils sont appuyés, dans les airs, par un hélicoptère. Les jeunes patriotes ne reculent pas. Bien au contraire, ils semblent être plus déterminés à empêcher les éléments de la force Licorne de progresser. Cela fait environ une heure que ça dure. Que faut-il faire pour sortir de là ? Les militaires français engagent les « hostilités ». A l’aide de gaz lacrymogène, ils « bombardent » les positions « ennemies ». Objectif : pouvoir se frayer un chemin. Que faire alors que de nombreux véhicules obstruent la voie ? La solution qu’ils trouvent est de forcer le passage en passant sur des voitures avec les chars. Un passage en force qui ne s’est pas fait sans dégâts matériels. Un véhicule de transport de marque Peugeot 504 est quasiment broyé. Une voiture personnelle de marque Toyata et une autre de marque Hyandaï appelée « Hiace » sont endommagées. Heureusement que côté humain, aucun mort ni blessés gravement n’est enregistré. Quant aux propriétaires des véhicules, c’est écumés de colère qu’ils constatent les dégâts. Leur tort ? Ils se sont retrouvés au mauvais moment au mauvais endroit. Avec le préjudice subi, ils se demandent, à présent, qui va le réparer…
SYLLA A.
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