by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 18 août 2013 1 h 00 min
« Je l’ai accepté comme mon Premier Ministre, parce qu’il a été le plus courageux d’entre tous ceux qui étaient derrière la rébellion ». Ces paroles sont du président Laurent Gbagbo et elles résonnent encore dans mes oreilles comme si c’était hier. Pour autant elles furent prononcées en 2007. Il y a donc 6 ans ! Lui, c’est Guillaume Kigbafori Soro. C’est lui qui, alors que les vrais pères de la mutinerie de la nuit du 18 au 19 septembre 2002 avaient peur de revendiquer leurs actes, décida de vendre son âme au diable en se portant garant de cette mutinerie qui se muera en rébellion avec pour poste avant-gardiste, la ville de Bouaké. Le pays était coupé en deux et malgré l’intervention de l’armée française, Guillaume Soro devint par la force des choses chef de file d’une rébellion dont tout le monde sait, était savamment préparée depuis le Burkina voisin et avec le soutien financier et logistique du trio Compaoré, Ouattara et Chirac. Ayant perdu la guerre sans être vaincu, Guillaume Soro et ses hommes nouveaux amis d’infortune (chefs de guerre) gèrent la partie nord du pays pendant huit ans et jusqu’aujourd’hui encore. Mais, Soro le sait, la politique se fait par génération. Et si lui et ses compagnons d’hier de la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) s’étaient très tôt engagés en politique d’abord aux côtés de l’opposition d’alors incarnée par Laurent Gbagbo et le FPI avant de tracer chacun sa voie, Soro ne commettra jamais l’erreur d’oublier d’où il vient. L’homme connait Gbagbo et Charles Blé Goudé plus que Ouattara qu’il aurait découvert seulement véritablement qu’en 1999. A cette époque, Soro était de passage à Paris et avait tenté de s’inscrire en fac. Il avait donc le choix entre faire une demande d’asile et justifier de ses revenus pour étudier en France. Il approchait alors certains barons du FPI avant d’être finalement secouru par le clan Ouattara via sa structure de communication sise sur les Champs Elysées. Voilà comment Ouattara devint le mentor de Soro qui a longtemps bénéficié de l’affection presque paternaliste de Laurent Gbagbo souvent même au détriment de son autre camarade de lutte Charles Blé Goudé. L’histoire est bien réelle. Dans ce premier numéro d’une série de billets d’humeur que je projette écrire par la suite, souffrez que je fasse l’économie de ce qui lierait le trio, Gbagbo-Soro-Blé. Aussi, loin d’être l’avocat du diable, je voudrais un tant soit peu m’attarder sur la récente visite de Soro chez Blé Goudé, Gbagbo et Gado Marguerite (la maman de Gbagbo).
En réalité, cet acte est bien la démonstration qu’en Côte d’Ivoire, il existe la séparation des pouvoirs. Et aujourd’hui le président Ouattara ne peut pas affirmer que seul lui gouverne.
Sinon, il faudra renvoyer l’armée française à Paris, les Dozos dans leurs champs de maïs, les FRCI dans leurs ferrailles à Abobo et Adjamé…Bien sûr que Guillaume Soro continue de peser dans la balance des décisions en Côte d’Ivoire. « J’ai demandé au Ministre Hamed Bakayoko à ce que personne ne touche à un seul cheveu de Charles Blé Goudé….A l’hôtel du Golf, j’ai cédé ma chambre du 4e étage à Blé Goudé », voilà deux révélations de taille. D’abord que Charles Blé Goudé se porte très bien et secondo, que Charles Blé Goudé est bel et bien en résidence protégée à Abidjan à l’hôtel du golf.
Si nous nous en tenons à l’adage qui dit, qui peut le moins peut le plus, alors Guillaume Soro peut et devrait libérer son pote Charles Blé Goudé. Mais aussi faire revenir dame Gado Marguerite âgé de plus 80 ans qui a eu pour seul crime d’avoir mis au monde un enfant nommé Laurent Gbagbo. On le sait tous, Soro est très écouté par le président Ouattara qui d’ailleurs lui doit en partie son pouvoir et une telle doléance ne devrait en aucun cas entacher leur collaboration. Enfin, si Ouattara a décidé de libérer tous les collaborateurs de Gbagbo, Charles Blé Goudé ne devrait pas être l’oublié de la liste. Au nom de l’unité, la paix et la réconciliation tant prônées par le président Ouattara himself. Voilà pourquoi, il faudra féliciter et encourager Soro à poursuivre cet acte et à aller jusqu’au bout de sa pensée.
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