Gbagbo n’est ni un dictateur, ni un totalitaire
by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 13 décembre 2010 16 h 53 min
Dépassionnons le débat. Pour faire une analyse juste et sans passion de ce qui se passe en Côte d’ivoire, il faut connaître un petit pan de son histoire. Moi, je suis ivoirienne, ne roulant pour aucun camp. Mais, je connais l’histoire de mon pays plus que vous. J’ai vécu tous les évènements en direct.
I/ RAPPEL HISTORIQUE
-d’abord, il faut que vous sachiez que dans les années 90, le FMI a coupé les vivres à la CI parce qu’Houphouët, le premier président avait dénoncé l’exploitation abusive des richesses ivoiriennes par la France
-le FMI lui a imposé Alassane comme condition pour l’aider à payer les fonctionnaires
Le plan de la France était de mettre quelqu’un qui la laisserait piller la CI sans parler de souveraineté
-Houphouët a vu ce plan et l’a contrecarré constitutionnellement en plaçant Bédié comme son dauphin constitutionnel
Depuis lors, la France n’arrive pas à l’imposer en Ci, le coup d’Etat ayant échoué. c’est le même combat qui continue
Gbagbo n’est pas celui qui a chassé ADO du pays. Au contraire, en 2000, quand il a été élu, il a appelé tous ceux qui étaient en exil à cause du coup d’Etat de 1999 à revenir au pays; il a même supprimé la carte de séjour pour laisser les étrangers circuler librement
II/ SITUATION PRESENTE
Gbagbo n’est ni un dictateur, ni un totalitaire
-pendant ces élections, au nord du pays, contrôlé par la rébellion, les représentants et les partisans de GBAGBO ont été tués, séquestrés, violées (femmes), empêchés de voter. Les PV ont été remplis et signés par les rebelles eux-mêmes. il y a eu bourrages des urnes. Des observateurs africains ont même été séquestrés et relâchés grâce à l’intervention de l’ONUCI. (Les images de tous ces blessés, morts, etc., les preuves, les témoignages sont consultables. les chaînes étrangères refusent simplement de les diffuser)
-au sud, contrôlé par l’Etat, les partisans d’ADO n’ont rien subi de tout cela
-face à cette absence de vote, le camp GBAGBO a demandé qu’on invalide ces résultats obtenus grâce au bourrage des urnes et non à un vote
-d’autant plus que les résultats de toute la France où Gbagbo est majoritaire ont été invalidés, parce qu’il y a eu des violences dans un bureau de vote à paris, et de Sinfra aussi (CI)
-les règles établis par la CEI sont que les résultats doivent être donnés après que tous les représentants soient d’accord.
III QUE S’EST-IL DONC PASSE?
-le porte-parole de la CEI, Bamba Yacouba, s’est empressé de se cacher, sans aviser aucun autre membre, sans même le consentement du président de la CEI, pour aller donner ces résultats entachés de fraude.
-C’est surpris que les représentants de GBAGBO l’ont vu devant la presse internationale, s’apprêtant à faire quelque chose dont les conséquences, je vous l’assure, seraient plus dramatiques pour notre pays que ce qui se passe aujourd’hui.
-Il fallait donc l’arrêter. Ils étaient obligés de le faire. Même dans votre propre ays, vous ne pouvez pas accepter que des élections soient validées dans une région où les rebelles en armes ont violé, tué des gens et où la population a été empêchée de voter. Je crois bien que l’essentiel n’est pas d’avoir des bulletins dans l’urne. Sinon, il n’y aurait pas de contentieux électoral dans les lois de nos pays. L’essentiel, c’est aussi comment ces bulletins se sont retrouvés dans l’urne. Est-ce que les populations ont voté effectivement ou pas?
L’ONUCI, qui a les images de tous ces drames, refuse de les rendre publiques et les télévisions internationales aussi
-De ce fait, c’est le conseil constitutionnel qui prenait légalement le relais pour trancher de la validation ou non de ces zones
-A notre grande surprise, Issouf Bakayoko, qui la veille, avait refusé lui-même que ces résultats soient validés, se cache et va dans le quartier général du RDR, parti d’ADO, proclamer ADO vainqueur, sans même donner les détails des résultats dans les régions.
-soyons un peu sérieux. Qui peut accepter cela dans son pays? Pourquoi est-ce en Afrique qu’on accepte tout? Il aurait pu aller dans un endroit autre que le Q.G de campagne d’un candidat!
-Et pourquoi les journalistes ont-ils été trompés? On leur a fait croire que c’était une conférence de presse du RHDP. ET en arrivant, ils se retrouvent devant une proclamation de résultats. Pour des élections aussi sérieuses que celles de la CI, on ne peut pas s’amuser à ce jeu-là. Tout cela parce qu’on a le soutien de la communauté internationale.
– ADO est bel et bien Burkinabè et veut bel et bien vendre la CI. Quand il était premier ministre, au temps d’Houphouët, il a dit qu’il changerait le nom de la Ci s’il était Pdt. Que les frontières de ce pays transcenderaient le Burkina, le Mali, le Niger. Toutes ces images sont là.
-la crise ivoirienne dépasse tout ce que vous pensez savoir. Ce n’est qu’un jeu d’intérêts de la France, parce que GBAGBO réclame la souveraineté de la Ci et la fin de l’exploitation exclusive de ses richesses par la France. Il se retrouve dans la même situation qu’Houphouët en 1990.
S’il changeait de discours envers la France demain, vous verrez l’opinion internationale changer à son sujet. C’est aussi simple que cela.
-les médias occidentaux savent comment faire croire ce qu’ils veulent au monde. Et c’est ce qui se passe en ce moment. Il y a des images, des preuves de la culpabilité d’ADO qui sont volontairement cachées aux yeux du monde.
-jusqu’à aujourd’hui, des villages entiers de l’ethnie du Président GBAGBO sont incendiés, une femme enceinte a même reçu deux balles dans le ventre avant-hier par des militants d’ADO, parce qu’elle est LMP. Des villageois sont refugiés dans la forêt, chassés par des allochtones burkinabè. Et malgré tout cela, GBAGBO demande à ses partisans de ne pas riposter parce qu’il ne veut pas de guerre civile. Et ses partisans continuent de se laisser égorger par les militants d’ADO. Il y a même un qu’ils ont poursuivi jusqu’à l’hôpital pour l’égorger devant les infirmiers.
-mais tout cela, on ne vous le montre pas. C’est la guerre de Bouygues et Bolloré, des multinationales françaises pour garder à tout prix les monopoles, parce que GBAGBO veut libéraliser et ouvrir l’économie ivoirienne à tous les pays qui veulent coopérer.
-Voilà tout le sens de la guerre. Si un non-ivoirien est là, ce sera plus facile. D’autant plus que ce n’est pas son pays. Voilà la lecture de la communauté internationale. La CI est riche, très riche, vous le savez. Et tous les pays riches et essentiels de l’Afrique, st toujours en crise et la communauté internationale a toujours un regard particulier sur eux. Ce n’est pas une coïncidence.
-frères, analysons la question avec beaucoup de sang-froid. Nous ne mangeons dans l’assiette ni de GBAGBO, ni d’ADO. Soyons du côté de la vérité.
[1]
Je souhaite que Dieu vous éclaire. Vous pouvez venir en CI pour faire des enquêtes sur le terrain. Il ne vous arrivera rien et vous constaterez par vous-mêmes. En 2004, des journalistes de Canal+ sont venus avec un esprit libre, sans passion. Ils ont découvert la vérité. Ils ont découvert qu’on leur avait menti. la diffusion de cet élément leur a valu une pression de leur hiérarchie, mais ils l’ont fait.
En 2004, pour défendre la rébellion, les soldats français de la force licorne ont tiré sur des ivoiriens manifestants à mains nues, avec des balles réelles. Un jeune a même eu un cerveau éclaté. On peut permettre ça en Europe?
Frères, sœurs, ressaisissons-nous. L’Afrique a besoin de nous. Je vous assure, Laurent GBAGBO aujourd’hui, c’est comme Lumumba hier. Lumumba voulait le bonheur du peuple congolais. Mais, ce sont les propres congolais qui l’ont livré et qui l’ont tué. Si vous comprenez cela, vous aurez compris la crise ivoirienne.
Que Dieu, Allah, vous bénisse.
Nègre Marron, Ecrivaine ivoirienne
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