by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 8 novembre 2013 11 h 26 min
« C’est dans cette atmosphère sans emploi, sans ressource, le courant coupé à la maison (…) J’étais dans une voiture et mon téléphone sonne. C’était le président Gbagbo (…). Il me dit « viens me voir ».
Je brûle tous les feux rouges possibles et j’arrive chez lui à domicile. Et il propose un poste de chargé de mission.
Ah, petit frère, dans la situation ou j’étais, un président de la République te dit « viens travailler avec moi » je ne vois pas un seul Ivoirien, à part les militants extrémistes d’un parti, qui va refuser sur le champ. Je saute sur l’occasion parce que sur le champ, il appelle sa secrétaire pour qu’on réinscrive ma fille à Mermoz. Sur le champ, il me propose un poste de chargé de mission mais sur le champ aussi, je lui dis « Attoh » je n’animerai jamais un meeting du Fpi et je ne ferais jamais partie du Fpi. Il dit en présence de Monsieur Amédée Couassi Blé́ que « je ne t’ai pas appelé́ pour ça. Je t’ai appelé́ pour te donner un salaire parce que les gens m’ont dit que tu marches de Cocody au Plateau. On m’a dit que tu mendies et je ne veux pas que les hommes célèbres tendent la main. C’est pour cela que je t’ai appelé́ pour te donner un bureau et un salaire. Je ne veux pas te demander de devenir Fpi ou d’animer un meeting. Le jour où j’apprends que tu es en train de remplir un document pour devenir Fpi on se sépare ». Très clair en présence de M. Amedé́ Couassi (…).
Ah non, Gbagbo n’est pas mon ami, il est mon frère. Ah non, je ne renierai pas et je ne renierai jamais Monsieur Gbagbo, il n’est pas mon ami, c’est un frère. Je te prie d’écrire cela en lettres majuscule. »
Est-ce que vous avez cherché à rencontrer le président Ouattara ?
Pourquoi ? Moi, on m’a toujours appelé. Je n’ai jamais demandé. Et je suis désolé, on m’a toujours appelé. Je n’ai jamais demandé à rencontrer les présidents Houphouët, Bedié, Guéi, Gbagbo et je ne demanderai jamais à rencontrer quelqu’un. Jamais ! J’ai écrit des lettres où je me suis humilié à cette époque (sous Ouattara). Quand j’ai eu mon accident en mission, j’ai eu un problème de bras, j’ai écrit qu’on me dédommage, qu’on me soigne comme l’avait promis le président Gbagbo. Je me suis humilié dans ces courriers-là. Humilié, je vous dis petit frère. J’ai regretté après parce que je pensais rencontrer de l’humanisme, de la compréhension. J’ai rencontré certaines personnes qui m’ont écouté et puis rien. J’en ai rencontré une qui a été sincère avec moi et je remercie cette personne que je considère toujours comme un frère. Mais il m’a mis des choses dans mes oreilles, il m’a traité de collabo et de traitre. Tu es un collabo, tu es un traitre « tu sais ce qu’ils ont fait aux femmes qui ont eu des relations sexuelles avec les Allemands pendant la guerre. On les a rasées et on les a mises nues. Et on les a promenées dans le village. Les hommes, on leur a mis une balle dans la tête. Je te regarde, je ne sais pas quoi te faire » Il m’a traité de collabo dans son bureau, il m’a insulté. « Toi Benson, tu es une icône, le président t’aime beaucoup. Mais tu as refusé de venir au Golf. Tu es resté avec l’adversaire. Tant que nous serons là, toi Benson, tu n’auras rien. Nous sommes là pour longtemps ». Je cherche un pays où aller pour finir ma vie parce que je sais que je n’aurai rien dans mon pays. Je suis né le vendredi 25 janvier 1946 à Treichville.
Les seules fois où je suis sorti de mon pays, c’était pour aller apprendre le métier ou aller en reportage. Mes parents sont originaires du Ghana. Je ne m’en cache pas. Je ne connais pas le Ghana. J’y suis allé pour jouer au volley-ball. Je ne connais que la Côte d’ Ivoire.
DANS LE JOURNAL DU PDCI ‘’LE NOUVEAU REVEIL’’ (N°3530 DU JEUDI 07 NOVEMBRE 2013)
Source URL: https://www.ivoirediaspo.net/georges-tai-benson-je-ne-renierai-jamais-laurent-gbagbo/11055.html/
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