Goujaterie diplomatique de l’ONU en Côte d’Ivoire

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 6 décembre 2010 18 h 55 min

«Nos réclamations bien que fondées n’ont pas été prises en compte. Mais, comme la décision a été rendue par la plus haute juridiction de notre pays, nous nous inclinons. Notre victoire n’a simplement été que différée…».

Extrait de la déclaration de Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux à l’élection présidentielle guinéenne, quelques instants après que la Cour suprême du pays a débouté son parti sur des requêtes introduites par sa formation politique pour protester contre l’élection d’Alpha Condé. Quelle grandeur d’âme ! Espérons que Ouattara Alassane en prenne de la graine pour épargner des vies humaines qu’il s’apprête à sacrifier sur l’autel de ses ambitions démesurées du pouvoir. Aidé dans ce sombre dessein par Y. Choi, Représentant du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire. Ce dernier, dans une rare goujaterie diplomatique, a déclaré ne reconnaître que les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (Cei). En clair, pour lui, le Président de la République de Côte d’Ivoire se nomme Ouattara Alassane. Le verdict du Conseil constitutionnel ivoirien, il s’en moque. Guidé dans ce sens par des poussées de fièvre racistes. Un simple fonctionnaire international ne peut se déculotter de la sorte s’il ne souffre de dépression raciste. Se considérant comme un Président ivoirien bis, Choi s’autorise à piétiner la souveraineté de la Côte d’Ivoire, rien que pour continuer à se nourrir de prébendes acquises de la douleur de milliers d’Ivoiriens. Et dire qu’on lui accorde un sursis, il y a de quoi à révolter plus d’un.

Un tel homme ne mérite même plus de séjourner sur le sol ivoirien. Le médiateur, censé être neutre, qui de surcroit n’a jamais levé le petit doigt pour condamner la surenchère de la rébellion, a subitement retrouvé de la voix pour gloser sur les résultats des élections en Côte d’Ivoire. À la vérité, M. Choi est un commandant de zone de la rébellion des Forces nouvelles, encagoulé sous le manteau de soldat de paix. Le croyez-vous capable de se fendre en déclaration d’une telle nature à l’égard de Bush, avec cet air goguenard ? Pas si sûr. Pourtant, le cas que nous vivons aujourd’hui ressemble à quelques variantes près à ce qui s’est passé, il y a quelques années aux Etats Unis, lors de l’élection qui opposait le Républicain, Georges Bush, au Démocrate, Al Gore. Élection à l’issue de laquelle, il a fallu recourir à la Cour suprême des Etats Unis dont la majeure partie des juges, précisons-le, a été nommée par Bush. Le verdict, on le connaît. Bush a été déclaré vainqueur là où Al Gore a obtenu le plus de suffrages des Américains. La vie ne s’est pas arrêtée au pays de l’oncle Sam qui est quand même une grande démocratie. Où était Choi ? L’Afrique, quoiqu’engluée dans les crises, ne saurait être un laboratoire où n’importe qui peut faire n’importe quoi.

Certes, elle souffre encore de maladies infantiles de la démocratie. Mais si ceux qui sont censés l’aider à sortir de ce marasme politico-économique, pour des raisons grossièrement mercantiles, instaurent des normes de démocratie à multi-vitesses, elle ne pourra pas décoller. Du reste, elle pourra le faire si certains de ses fils sortent de cette attitude de biberonnage dans laquelle les néo-colons tentent de les y maintenir. Accepter qu’on annule des élections en France parce qu’il y a des manquements, et refuser que cette jurisprudence s’applique à Bouaké, Dabakala et autres, c’est ni plus ni moins de la mauvaise foi, doublée d’une malhonnêteté intellectuelle.

Si Choi souscrit à des résultats émanant de la Cei à forte coloration alassaniste et réfute le verdict du Conseil constitutionnel parce que soupçonné d’être acquis à la cause de Laurent Gbagbo, c’est qu’il n’est pas neutre. On n’a pas besoin de dessins pour prouver que le diplomate sud-coréen qui a pourtant donné un réel espoir aux Ivoiriens s’est disqualifié. En prenant maladroitement fait et cause pour la rébellion, incarnée par Ouattara, Choi décrédibilise les Nations unies qui condamnent les prises de pouvoir par des voies non démocratiques. Or, ce qui s’est passé au Nord du pays, où Ouattara, au moyen de brimades et bourrages d’urnes, a fait le plein des voix, est loin d’être ce que le gendarme du monde prône comme valeurs. Les dérapages de Choi, on l’espère, doivent être circonscrits à sa simple personne. Au risque d’apporter de l’eau au moulin de de Gaule qui a qualifié l’Onu de machin.

Tché Bi tché
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