La CPI: un instrument d’injustice contre les pays pauvres

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 8 juin 2012 14 h 42 min

A analyser les objectifs et les attributions de la Cour Pénale Internationale (CPI), on peut se réjouir que cet organisme ait vu le jour. Quoi de plus noble que de traquer des criminels pour pacifier ce monde. Qui y a-t-il de plus encourageant que de prévenir les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les génocides. A priori, il s’agit avant tout de dire le droit, de pratiquer la justice, une justice égale pour tous, petits et grands, riches et pauvres. Bref, le devoir de cette cour pour atteindre ses objectifs serait de pratiquer une véritable justice. Mais dans les faits à quoi assiste-t-on?

 

A première vue, il faut déchanter car à la vérité cette cour, qui est censée apporter la paix, est utilisée par les grandes puissances de ce monde, pour faire la guerre aux pays les plus faibles et les plus pauvres. La guerre ouverte et totale livrée par Sarkozy et Obama à la Côte d’Ivoire de Gbagbo pour finalement déporter injustement le Président ivoirien à la CPI en est une illustration.

C’est pourquoi, on assiste de plus en plus à une élévation du nombre de conflits de par le monde. Tous ces conflits, à l’analyse, sont pour la plupart créés par les pays dits développés qui cherchent à préserver à tout prix les intérêts de leurs grands groupes économiques, financiers et monétaires. Rappelons, les guerres du pétrole dans les pays du golf, au Nigéria (guerre du Biafra imposée par la France), en Angola (soutien, pour le diamant et le pétrole, de l’UNITA, le mouvement rebelle de Savimbi par les occidentaux avec comme bras africain la Côte d’Ivoire d’Houphouët qui offrait gîte et couvert à ces scélérats) et la récente guerre du cacao contre la Côte d’Ivoire de Gbagbo pour imposer un de leurs larbins au pouvoir.

On peut citer aussi les nombreux coups d’état perpétrés en Afrique et en Amérique Latine pour préserver les intérêts de la France, des USA et d’autres pays occidentaux ainsi que de leurs multinationales. En vérité, les sources des conflits répétés dans ce monde étant en grande partie l’œuvre des pays développés, les cibles privilégiées de la CPI doivent donc être logiquement les leaders politiques de ces pays.

Et pourtant, ne sont cités à comparaître devant cette cour, que des patriotes demeurés fidèles à leurs idées souverainistes. Certains pantins utilisés par ces pays développés pour des objectifs de déstabilisation afin d’obtenir finalement l’exploitation à vil prix des richesses immenses des pays en développement sont également transférés à la CPI par ces occidentaux après que ces africains indignes ont fini de jouer leur rôle de traitrise.

Il serait utile de citer quelques exemples de personnes convoqués par cette juridiction:

*Charles Taylor qui a été utilisé pour mener une rébellion au Libéria dans le but de chasser du pouvoir Doé et consorts pour des intérêts américains et européens .Malgré les services rendus aux occidentaux , le voilà condamné à 50ans de prison ferme par la CPI.

*El Béchir du Soudan, pour avoir résisté pendant longtemps à la partition de son pays et donc aux rebelles entretenus par les américains et les européens ;

-Hissène Habré, pour avoir résisté contre les intérêts français au Tchad;

-Gbagbo Laurent, pour son nationalisme avéré en Côte d’Ivoire;

-Des rebelles congolais, tous utilisés par les néocolonialistes, pour faciliter le pillage des richesses de leur pays.

Voilà d’une part des criminels qui ont été utilisés par les pays développés pour installer chez eux des rebellions en commettant de graves crimes avant de s’emparer du pouvoir afin de servir les intérêts égoïstes de ces pays riches dont les dirigeants, les véritables coupables, ne sont nullement inquiétés par la CPI; d’ autre part ce sont d’authentiques patriotes que ces occidentaux veulent détruire politiquement, voire physiquement, pour pérenniser le pillage des économies africaines.

Qui sont donc les commanditaires de ces guerres et de ces crimes? Ce sont ceux qui sont dans les salons huppés des bâtiments officiels des capitales occidentales et leurs thuriféraires africains c’est-à-dire Charles de Gaulle, Chirac, Sarkozy, Compaoré, GoodLuck, Wade, Houphouët Boigny, etc. Honte donc à cette organisation moribonde qui n’ose pas s’attaquer aux vrais coupables!

La CPI montre ainsi qu’elle est une structure mise en place par les pays développés, pour exercer sur les pays en développement et surtout les pays africains un immense chantage pour permettre aux premiers de changer sans grand effort les dirigeants de leurs ex-colonies. Il faut se souvenir du chantage exercé par Chirac, Sarkozy et même …Compaoré qui menaçaient Gbagbo d’être traduit devant cette cour. Il faut que les Chefs d’Etat africains fassent preuve de courage pour résister à la pression de la CPI, à une ahurissante subversion médiatique, une guerre totale et multiforme, pou n r persévérer, comme Gbagbo, dans leurs convictions et leurs visions d’un développement autocentré.

 

Après donc cette expérience de Gbagbo, qui a subi le déchainement de cette barbarie rebelle soutenue par la France de Chirac et Sarkozy, le Burkina Faso de Compaoré, et Ouattara le mentor de la rébellion ivoirienne, pendant près de 10 ans, bien des Chefs d’Etat africains patriotes réfléchiront par deux fois avant de s’engager à offrir des conditions de vie meilleure aux populations en vue d’accéder au développement. Ce chantage permet donc de perpétuer la domination des puissants sur les faibles.

 

C’est ainsi que la France et les pays occidentaux sont heureux de relancer, aujourd’hui leur emprise sur la Côte d’Ivoire. Le retour des conseillers techniques français à Abidjan en est une illustration frappante. C’est pourquoi Ouattara veut privatiser à bas prix les banques nationales ivoiriennes pourtant rentables qui se sont opposées à la capitulation économique et monétaire de la Côte d’Ivoire imposée par Sarkozy et consorts. La France amplifiera ainsi la domination de l’économie ivoirienne par les banques étrangères et françaises en particulier. A cet effet, elle vendra et rachètera les dernières banques ivoiriennes.

 

La CPI devient un instrument pour pérenniser une colonisation plus « soft »; c’est donc un redoutable outil au service des pays développés pour entretenir le néocolonialisme. Car il s’agit, comme à l’époque coloniale d’éloigner de leurs pays, les leaders patriotes. Ainsi furent déportés, Samory Touré, Béhanzin, Amangoua et bien d’autres, pour briser leur aura politique. Ainsi déporte-t-on Gbagbo pour l’éloigner de ses militants, de son pays, pour casser sa carrière politique et celle de tous ceux qui se reconnaissent en ses idées souverainistes.

Pour couvrir cet acte odieux, on l’affuble de tous les crimes et on innocente encore une fois les chefs de la rébellion ivoirienne (Soro, Bakayoko, et tous les commandants des zones rebelles),auteurs de crimes avérés et leurs commanditaires (Chirac, Sarkozy, Obama, Compaoré et Ouattara). Voici un procureur Ocampo, qui aurait voulu que ce patriote restât les bras croisés et permît aux rebelles et à leurs commanditaires Chefs d’Etats étrangers de tuer impunément les ivoiriens et de bafouer la constitution ivoirienne.

Alors, la CPI juge un co-auteur indirect sans émettre de mandats d’arrêt contre les auteurs et les co-auteurs directs. Quelle savante incongruité!

Il ne s’agit donc pas pour Ocampo et les hommes politiques qui tirent ouvertement les ficelles de la CPI de rendre justice mais plutôt de casser politiquement et définitivement de dignes patriotes africains, d’éliminer durablement tout éveil de conscience des peuples africains pour maintenir le continent noir dans le sous-développement.

Ce travail de sape des puissances occidentales qui instrumentalisent la CPI à leur profit contre les patriotes africains est précédé d’une désinformation orchestrée par les médias à leur solde afin de justifier et de couvrir aux yeux de l’opinion nationale et même mondiale leur forfaiture. Ainsi, pendant la dizaine d’années qu’a duré la rébellion ivoirienne, les médias français ont-ils toujours présenté Gbagbo, le démocrate comme un dictateur et les rebelles comme des saints. Ces grossiers mensonges font croire à certains malhonnêtes et même à des magistrats de l’espèce d’Ocampo que Gbagbo est un criminel. Que dire des nombreux crimes commis par Ouattara et ses rebelles en Côte d’Ivoire? Il faut être manifestement injuste pour les ignorer.

De plus, après avoir installé leurs hommes de main dans ces pays martyrisés, ces puissances occidentales ne manquent pas de commander à leurs filleuls de conduire leurs compatriotes à la CPI en faisant croire qu’il s’agit d’une affaire interne de ces pays.

ivoiriens de l'étranger [1]

Aussi, pour s’attirer les faveurs des opinions nationales et internationales, ces nations développées qui pratiquent un terrorisme d’état en dehors de leurs frontières, cooptent-elles dans cette juridiction des noirs originaires d’Afrique qui leur sont favorables. C’est pourquoi, ce sont des africains qui, comme pendant l’esclavage et la colonisation déportent leurs frères africains à la CPI pour y être jugés ou accusés par d’autres africains. Ainsi, croient s’innocenter des nombreux crimes commis par eux, au Chili, au Panama, en Irak, en Afghanistan, au Nigéria, en Angola, au Libéria, en Sierra Léone, au Rwanda, en Côte d’Ivoire, en Libye… les Chefs d’Etat occidentaux de l’acabit de Sarkozy. Honte à ces Chefs d’Etat français, américains et autres européens! Leurs œuvres sont assez grotesques pour demeurer cachées.

 

C’est pourquoi tous les pays et patriotes africains, toutes les organisations africaines et particulièrement l’Union Africaine doivent se battre pour éliminer officiellement et dans les faits la CPI, cet instrument de justice non opérationnel contre les crimes des Chefs d’Etat des pays occidentaux et qui l’actionnent, selon leurs intérêts contre des leaders de pays pauvres. C’est pourquoi plusieurs de ces nations développées n’ont pas encore ratifié les textes fondamentaux de cette institution mais sont heureux d’y traduire des hommes d’états africains. La CPI est véritablement un instrument d’asservissement, de domination, de chantage dont l’objectif premier est, sans aucun doute, la pérennisation des intérêts des pays développés et de leurs multinationales. A continuer ainsi, cet outil, joint  à l’ONU et à ses démembrements, aux ONG internationales qui ne servent en réalité que les détenteurs des capitaux qui les financent, aggravera certainement la situation des pays africains.

Des crimes restés impunis à ce jour ont été commis par des Chefs d’Etat américains, français et autres européens ainsi que par des rebelles à la solde de ceux-ci. Pourquoi Ocampo, le Procureur ne s’autosaisit-il pas pour les traduire devant cette cour ? Par son silence intriguant, la CPI montre bel et bien qu’elle est plutôt une organisation sournoisement politique mise en place par les puissances occidentales pour célébrer l’injustice.

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