by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 21 août 2012 2 h 26 min
Son discours, d’une dizaine de minutes, au balcon de l’ambassade équatorienne, a commencé peu après 15 heures. Julian Assange y a notamment remercié tous ceux qui l’ont aidé pour éviter son extradition vers la Suède[2], et notamment l’Equateur.
« WikiLeaks est sous le coup de menaces, tout comme la liberté d’expression et la santé de l’ensemble de nos société[3]s. Les Etats-Unis doivent renoncer[4] à la chasse aux sorcières lancée contre WikiLeaks[5]« , a-t-il également déclaré (voir[6] la vidéo de son discours en anglais ci-dessous).
ÉVITER L’ARRESTATION BRITANNIQUE
La question de cette apparition publique était notamment de savoir[7] comment Julian Assange pourrait sortir[8] sans être aussitôt arrêté par la police[9], qui cerne l’ambassade équatorienne, où il bénéficie de l’asile diplomatique depuis le jeudi 16 août[10].
Retranché depuis le 19 juin[11], le fondateur de WikiLeaks ne pouvait même pasprendre[12] le risque de mettre[13] les pieds dans les parties communes de l’immeuble où l’ambassade n’occupe qu’un appartement : ces parties communes sont considérées comme « territoire britannique » par le Foreign Office.
Cette intervention publique de Julian Assange risque de compliquer[14] encore un peu plus le casse-tête diplomatique provoqué par son asile displomatique.
La décision de l’Equateur d’accepter[15] la demande du cofondateur de WikiLeaks est allée à l’encontre des décisions des autorités du Royaume-Uni : malgré les recours de Julian Assange, la Cour suprême britannique avait laissé le champ libre[16], en juin, pour son extradition vers la Suède, où il est réclamé par la justice[17].
Cette dernière souhaite l’interroger[18] sur le viol et l’agression sexuelle de deux jeunes femmes qu’il nie avoir[19] commis. Mais Julian Assange redoute que son extradition vers la Suède soit le préalable à une extradition vers les Etats-Unis, où il devrait potentiellement répondre d’espionnage pour avoir[19] publié sur son site des centaines de milliers de documents confidentiels américains.
« DE GRAVES CONSÉQUENCES DANS LE MONDE ENTIER »
Alors que, depuis le 16 août, les relations diplomatiques entre les autorités britanniques et l’Equateur sont pour le moins tendues, le pays a reçu un puissant soutien de ses amis de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques[20] (ALBA), à l’issue d’un sommet d’urgence convoqué samedi soir à Guayaquil, dans l’ouest de l’Equateur.
Les ministres des affaires étrangères[21] du bloc ALBA, qui comprend notamment leVenezuela[22], Cuba[23] et le Nicaragua[24], ont averti le gouvernement britannique que l’entrée de la police dans l’ambassade équatorienne à Londres pour y arrêter Julian Assange aurait « de graves conséquences dans le monde entier ».
« Nous refusons les menaces intimidatrices proférées par les porte-parole du gouvernement du Royaume-Uni parce qu’elles violent les principes de souveraineté et l’intégrité territoriale des nations », selon leur déclaration commune.
« Les menaces proférées par le gouvernement du Royaume-Uni, qui supposent la possibilité d’une entrée indue dans le siège diplomatique de l’Equateur à Londres pour arrêter Julian Assange, constituent des actes d’intimidation attentatoires à l’intégrité territoriale de la République de l’Equateur », ont réagi les ministres de l’ALBA dans un communiqué.
Par ailleurs, l’Equateur a annoncé lundi qu’il privilégiait pour l’instant la négociation avec les autorités britanniques pour les inciter[25] à laisser[26] partir Julian Assange vers Quito avant d’envisager[27] une saisine éventuelle de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye. « Nous préférons poursuivre[28] le dialogue avec la Grande-Bretagne. La saisine de la Cour internationale de justice est une option que nous gardons pour plus tard », a déclaré le ministre équatorien des affaires étrangères,Ricardo Patiño, à la chaîne de télévision locale Gama.
« Nous savons que cela prend beaucoup de temps, au moins plusieurs années pour que cet organisme (la CIJ) puisse prendre[12] une décision, et nous préférons que le problème soit résolu avant que plusieurs années ne passent », a-t-il ajouté.
« MENACES GROSSIÈRES »
Le président équatorien, Rafael Correa, avait également dénoncé samedi les« menaces grossières » de la Grande-Bretagne. « Jamais, au moins tant que je serai président, l’Equateur n’acceptera des menaces comme celles que la Grande-Bretagne a proférées cette semaine de manière totalement grossière, manquant d’égards et inacceptable », avait déclaré M. Correa.
Londres a pourtant assuré jeudi au plus haut niveau qu’il n’était pas question d’une intrusion dans l’ambassade. « Il n’y a dans cette affaire aucune menace d’un assaut de l’ambassade », a déclaré le ministre britannique des affaires étrangèresWilliam Hague, soulignant au contraire que le dénouement du cas Assange pourrait prendre[12] « un temps considérable ».
Les Equatoriens « ont déformé nos propos », a déclaré à l’AFP un responsable britannique. Mais, pour Quito, qui affirme avoir[19] reçu un document écrit évoquant la possibilité d’une intrusion, la menace persiste puisque, selon le chef de ladiplomatie[29] équatorienne Ricardo Patino, « il n’y a pas eu un autre document désavouant le premier document, ou des excuses pour la menace proférée ».
TRACTATIONS AVEC LES ÉTATS-UNIS, LA SUÈDE ET L’AUSTRALIE
Après la réunion de l’ALBA, l’Equateur a convoqué les ministres des affaires étrangères de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) dimanche à Guayaquil pour faire[31] un point sur la situation tandis que l’organisation des Etats américains (OEA) a annoncé qu’elle convoquerait une réunion le 24 août à Washington de ses ministres des affaires étrangères.
Les Etats-Unis, qui ont dit rejeter[32] la notion d’asile diplomatique invoquée par l’Equateur, et le Canada[33], ont voté contre cette réunion. Quito a annoncé aussienvisager[27] de saisir[34] la Cour internationale de justice de La Haye pour contraindre[35] la Grande-Bretagne à délivrer un sauf-conduit à M. Assange.
Le ton est enfin monté entre la Suède et l’Equateur, dont le ministre Ricardo Patino avait émis l’idée jeudi que Stockholm pourrait ne pas respecter[36] les droits dedéfense[37] de M. Assange. « C’est inacceptable », a commenté le premier ministre suédois Fredrick Reinfeldt.
L’article intégral dans Le Monde[38]
Source URL: https://www.ivoirediaspo.net/laffaire-julian-assange-ou-le-front-des-pays-damerique-latine/7786.html/
Copyright ©2024 Ivoiriens de l'étranger | Diaspora Ivoirienne | Ivory Coast unless otherwise noted.