L’AFRIQUE DOIT QUITTER LA CPI

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 1 février 2016 8 h 26 min

Dans une vidéo que j’ai découverte en ligne il y’a quelques jours, des jeunes Européens étaient interrogés dans la rue au hasard pour dire ce qui leur vient à l´esprit lorsqu´ils entendent le mot „Afrique“. Comme on pouvait s’y attendre, on a eu droit aux réponses habituelles: la pauvreté, le sous-développment, les maladies,les guerres etc…

Mais avant de s´offusquer et de traiter ces ignorants d´ignorants, il faudrait déjà jeter un oeil sur la politique de leurs propres gouvernements, pour comprendre certaines choses. Après tout, ne dit-on pas qu´un peuple n’est que l´image de ses dirigeants? Car en effet, le regard que les élites occidentales elles-mêmes portent sur les Africains est tout aussi hautain et irrespectueux, voire méprisant. L’une des matérialisations les plus flagrantes de cette hypocrisie est la fameuse Cours Pénale Internationale (CPI).

Créée officiellement le 1er juillet 2002 à la suite du Statut de Rome de 1998, la CPI est un organe chargé de juger et de condamner en cas de culpabilité, tous les crimes et délits considérés comme „graves“ et dont le pays concerné a été déclaré inapte à assurer les procès. C´est un tribunal supranational, c´est-a-dire que lorsqu´elle est sollicitée, son influence et son pouvoir dominent sur les institutions nationales de chaque Etat membre. Donc à première vue, tout part d´une bonne intention, de cette bonne vieille intention qui est de „préserver la paix à travers le monde“ et de „lutter contre le crime et pour la démocratie”.  Mais hélas, tout ceci perd en saveur à partir du moment où on prend le temps de regarder de plus près le mode opératoire de cette fameuse Cour. Comme beaucoup ont pu l´observer, la CPI semble être tombée amoureuse de l´Afrique. Il faut dire en effet que sur les 7 pays inculpés aujourd’hui dans des affaires de crime, TOUS, mais alors TOUS se retrouvent comme par hasard sur le continent: l’Ouganda, la République Centrafricaine, le Soudan, la RDC, le Kenya, la Côte d´Ivoire, la Libye. Oui, parce que comme les Africains sont très méchants, forcément, ils sont les seuls à commettre des crimes, et alors il est donc logique de ne voir que des Etats Africains sur le banc des accusés. En revanche, l´Arabie Saoudite, Israël, la France, ou l´Allemagne sont des pays angéliques qui n´ont jamais fait de mal à personne.

On constate ainsi que l´organe chargé de lutter contre les grands crimes mondiaux est lui-même entrain de commettre le premier forfait: le racisme. Par exemple, il est  inexplicable que l’ex-Chef d’Etat Ivoirien, Mr. Koudou Laurent Gbagbo, doive comparaître comme supposé criminel, pendant qu’un certain Nicolas Sarkozy coule des jours tranquilles et mène sa campagne de réélection tout en s´amusant à donner des nouveaux noms à son parti politique. Lui, est venu bombarder le Palais présidentiel pour y installer une poupée électrique qui a redistribué des contrats juteux à la France (ex: entreprise de chocolaterie Cemoi, ouverte en mai 2015) au détriment des intérêts Ivoiriens, et qui en plus soutient un reptile très venimeux: le légendaire FrancCFA.  Ou bien doit-on encore expliquer que prendre la monnaie de plus de 15 pays en otage pendant trois quarts de siècle est un crime qui tue chaque année des millions d´hommes et de femmes?

De même, il est inexplicable que les pervers soldats Français accusés en 2014 de viol et de pédophilie en République Centrafricaine disposent d´une immunité interdisant aux autorités locales de les juger, alors que la France n´accepterait jamais qu´un Africain soit rapatrié dans son pays d´origine avant d´être mis devant un tribunal.
L´homme politique Congolais Jean-Pierre Bemba est incarceré a la CPI depuis juin 2008, entre autres pour agressions sexuelles, pendant que dans le même temps, le non moins pervers homme politique français Jean-Pierre Chevenement justifiait les viols commis par ses compatriotes en ces termes affreux et affligeants: Il est clair que le fait de se trouver au contact de populations malheureuses, abandonnées, peut favoriser les comportements de ce type“.

Oui bien sûr! Même moi je peux comprendre. Même moi je me serais mis a violer des enfants de 7 et 9 ans si je m´étais trouvé là! Parce que la bétise est la chose au monde la mieux partagée. C´est la même bizarrerie qui s´est passée avec un autre Congolais, Thomas Lubanga, transféré a La Haye en mars 2006 entre autres pour avoir fait participer des enfants à la guerre. (Il fut d’ailleurs le tout premier individu a être jugé par la CPI). Le journal hebdomadaire francais L´Express dans son numéro du 10 juillet 2012, rapporte les propos du juge, Mr. Hutford au moment de la condamnation: “Du fait de leur vulnérabilité, les enfants ont besoin d’une protection particulière, qui ne s’applique pas à la population générale”.

On est bien d’accord. Sauf qu’apparemment, ceci n´est valable que quand c´est un Africain qui se fait prendre dans les mailles. Lorsque des Européens le font, eux ils ont des circonstances atténuantes. Ainsi se présente dans toute sa splendeur, la fameuse problématique de l’a justice à deux vitesse tant décriée par les Africains sérieux et non soumis à l’hypnose post-coloniale.

Parmi les pays qui ont ratifié le Statut de Rome, beaucoup se sont refusé à le ratifier, c’est-à-dire à signer l´adhésion définitive. Le pays le moins innocent du XIeme siècle (USA) fait bien évidemment partie des dissidents. Chez nous au Cameroun, on dit: „C´est le coeur du bandit qui bat“. Ce qui veut dire que seul le criminel craint d’éventuelles répressions, puisqu’il est aussi le seul conscient de son acte.
De ce fait, si les Etats- Unis venaient à ratifier les accords de Rome, on devrait nous pourquoi un certain Georges W. Bush se ballade à travers le monde, jouant les gentils humanitaires en Afrique, après avoir sinistré l´Irak pour les motifs hasardeux que l’on sait. Les Etats.Unis prévoient d´ailleurs que tout ressortissant Américain convoqué par la CPI soit immédiatement rapatrié pour etre jugé selon les lois américaines. Par ailleurs, la possibilité même d’une intervention militaire dans ce but est dans le domaine du possible.

Voila pourquoi l´Afrique n´a rien à faire dans cette institution très contestée, très partiale et très négrophobe. Les pays asiatiques comme la Chine ont fait preuve d’une grande intelligence. En plus de ne pas ratifier, celle-ci n’a même pas signé le statut de Rome. En 2009, le Soudan qui avait signé, mais pas ratifié de façon définitive, a annoncé qu´il se retirait de la Cour. Le très malicieux Général Omar El-Bechir, répondait ainsi au mandat d´arrêt. international lancé contre lui (encore un Africain, tiens tiens). Et par une solidarité assez surprenante pour être signalée, les Africains, par le biais de l’Union Africaine, ont plus d’une fois refusé de livrer El-Bechir à la CPI. Le dernier bras de fer en date ayant eu lieu dans le cadre du 25eme sommet qui se tenait le 21 juin en Afrique du Sud.

En Afrique Centrale, le Cameroun est le seul pays a n´avoir pas ratifié les accords de Rome. Tel que prévu dans l´article 127, il peut donc, à l’instar du Soudan et des États-Unis, théoriquement se retirer quand il le désire. De toute manière, les 12 ans d´histoire de cette sinistre Cour ont montré à ceux qui en doutaient encore que ceux-là qui fabriquent et exportent les armes en Afrique sont les mêmes qui se qualifient de „civilisés“ et déclarent que le Diable habite chez nous. Et notre soeur jumelle la Côte d´Ivoire est l´une des plus grosses victimes de cette arnaque supranationale partisane. C’est en effet la première fois que la CPI fait comparaître une personnalité tenant le rang (d’ex-)Chef d’Etat.

ivoiriens de l'étranger [1]

Il est donc temps d´écouter la voix des Sages d´Afrique. La voix des Anciens, la voix des Initiés et de se retirer de cette chose inutile. Il est temps d´écouter Mugabe, notre Numéro 10 et de sortir de cette nébuleuse discriminante. Le 21 février 2015, notre Vieillard continental avait avancé que l´Afrique se retirerait en juin de la même année, lors du sommet mentionné plus haut. Force est de constater qu’officiellement, il n’y a pas eu d’avancée dans ce sens, mais on peut se dire que dans les coulisses, il en est ressorti des choses intéressantes. La mobilisation de masse pour soutenir Gbagbo en cette dernière semaine de janvier le prouve à suffisance.

Evidemment, nous ne sommes pas naïfs. Nous savons qu´une Cour africaine sera difficile à gérer et qu´il faudra bien régler les appareils judiciaires pour la rendre crédible. Mais une chose est certaine, rien ne peut être pire pour nous que ce qu´on a déjà vu de la CPI. Or l´Afrique ne veut plus être le jouet des autres. Si nous sommes le Berceau de l´Humanité, les fondateurs de la CPI sont le Berceau de l´Hypocrisie. L´heure est venu de sauvegarder cela dans nos boites crâniennes et d’en tirer des leçons.

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