by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 30 juillet 2013 12 h 05 min
À quelques semaines de la tenue du 12 eme congrès de notre parti,le PDCI-RDA, je voudrais m’autoriser quelques observations à travers cette missive monsieur le président .
Le congrès qui s’annonce est pour nous jeune,très décisif et déterminant pour l avenir de notre parti et par ricochet,de notre beau pays la côte d’ivoire.
Monsieur le président, le tintamarre politico-médiatique qui entoure l’organisation du congrès n’est pas fait pour le conduire en toute sérénité.
Par tradition, le PDCI RDA reste un parti de dialogue et de paix; il ne saurait s’accommoder de la violence comme moyen d’expression.
A cet égard, le congrès qui est l’instance suprême du parti mérite qu’il se tienne dans des conditions respectant le fondement de sa philosophie politique.
Monsieur le président, la responsabilité qui est la votre, commande que vous apaisiez les tensions qu’on observe ça et là .
Il y va du respect de la mémoire du père fondateur, feu le président Félix houphouët boigny .
Malheureusement,contre toute attente, vous annonciez par voie de presse votre candidature à la présidence du parti au mépris des textes que nous nous sommes donnés librement.
Cette candidature inattendue alimente la polémique et sème la confusion dans la grande famille de notre cher parti.
Votre candidature,si elle était maintenue, créerait une très grande frustration et lézarderait profondément les fondamentaux du parti dont les piliers sont les textes et la doctrine politique du père fondateur.
Monsieur le président, le modèle de société auquel vous avez rêvé repose sur le respect stricto sensu de la loi; car elle seule reste l’héritage moderne,fédératrice de nos contradictions et de nos impulsions passionnelles.
Je voudrais pour mémoire et sans passion,vous inviter à vous souvenir des biens fait de la loi à votre endroit en 1993 lorsque le président houphouët boigny décédait.
A cette époque, le premier ministre d’alors, monsieur Allassane Ouattara actuel chef de l’Etat n’était pas favorable à votre ascension à la présidence de la république de la Côte d’ivoire nonobstant l’article 11 de la défunte constitution du 7 août 1960 qui faisait de vous le dauphin constitutionnel.
Monsieur le président, vous vous êtes prévalu de cette disposition constitutionnelle pour accéder à la magistrature suprême de notre pays . Et Dans votre argumentaire, vous avez invité à cet effet,les ivoiriens au respect scrupuleux de la loi, et qu’en elle devait résider toute la force.
Au vu de ce qui précède, la loi a fait de vous de 1993 à 1999 le président de la république bénéficiant de fait et de droit de la légalité constitutionnelle.
A cet effet, Les ivoiriens toutes tendances politiques confondues ont reconnu votre autorité parce qu’attachés à la légalité et au respect des institutions.
Monsieur le président, c’est vous, qui dans votre vision de moderniser le PDCI RDA,aviez pris l’initiative de baliser les conditions d’éligibilité notamment celles de président du parti.
L’article 35 ” le candidat à la présidence du PDCI RDA doit: être ivoirien; être âgé de 40 ans au moins et 75 ans au plus; être à jour de ses cotisations; avoir été membre du bureau politique pendant au moins 10 ans; s’acquitter d’une contribution au financement du congrès ” est l’œuvre de votre conviction qui reste encore gravé dans la mémoire collective.
Monsieur le président, vous êtes né le 05 mai 1934 à Daoukro; vous avez de ce fait 79ans passés.
Monsieur le président, votre candidature n’est elle pas en contradiction avec les textes dont vous êtes le géniteur?
Le PDCI peut-il vous présenter en 2015 vu que vous êtes atteint par la limite d’âge conformément à la constitution?
Que devons-nous tirer comme enseignement suite à cette imposture ?
Quel héritage comptez-vous léguer aux jeunes que nous sommes ?
Devons nous comprendre par votre candidature que la loi ne mérite plus d être respectée?
Monsieur le président, est-ce à dire que pour vous le respect de la loi n’a de sens que lorsqu’elle nous arrange ?
Pourquoi cette volte face ?
Monsieur le président, vous disiez sur une des chaînes de télé française; que la politique c’est l’art de l’impossible.
Cette assertion est-elle la logique motivant ou soutenant votre candidature illégale et illégitime?
Par la force des moyens et par les moyens de la force vous êtes capable de rendre possible ce qui est impossible? ; c’est à dire votre candidature.
En politique,nous savons que le compromis est la finalité partant de nos contradictions,mais la compromission a un relent de trahison.
Monsieur le président, votre candidature est une trahison à la mémoire de nos pères fondateurs, aux jeunes du parti, aux textes du parti édités par vous et aux millions d’ivoiriens qui souffrent de la gestion approximative et improvisée du RDR.
Monsieur le président, les ivoiriens dans leur ensemble rêvent que le PDCI revienne au pouvoir. Et les cartes politiques nous donnent favori compte tenu de la situation délétère dans laquelle vivent vos concitoyens.
Là où le RDR a échoué pour la réconciliation, le PDCI, comme le savent les ivoiriens est le seul parti politique aujourd’hui, une fois au pouvoir,capable d’impulser la paix et la vraie réconciliation en Côte d’ivoire.
Monsieur le président, 2015 est notre année; et les ingrédients sont réunis pour que nous gagnions les élections présidentielles pour restaurer la paix chère à notre père fondateur.
Il n est pas encore tard pour revoir votre position monsieur le président.
L’histoire vous regarde et elle demande que vous rentriez dans ses belles pages avec dignité.
Monsieur le président, créez les conditions de l’alternance et passez le flambeau .
Veuillez monsieur le président, recevoir l’expression de ma profonde gratitude.
ULRICH EKE : président des nouveaux majeurs du PDCI RDA en exil forcé
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