Soupçonné d’avoir travaillé avec les FRCI. Un ivoirien est expulsé du Canada

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 5 juillet 2013 11 h 57 min

(Trois-Rivières) Une semaine après avoir appris que sa demande de résidence permanente avait été refusée par Citoyenneté et Immigration Canada, Abou Fofana a essuyé un nouvel échec, jeudi, alors que sa requête de sursis a été rejetée.

L’Ivoirien de 31 ans, qui sera expulsé du pays le 20 juin dès 6h, souhaitait pouvoir demeurer au pays jusqu’à la naissance de ses jumeaux qui doivent venir au monde au mois d’août. Malgré tout, la famille ne désespère pas et formulera une nouvelle demande de sursis, cette fois à la Cour fédérale, lundi prochain.

Pendant ce temps, M. Fofana, sa femme Geneviève Trottier et le petit Adama, âgé de 16 mois, sont également en attente d’une réponse concernant l’appel qui a été logé auprès de Citoyenneté et Immigration Canada pour faire renverser la décision de déportation.

Toutefois, ils ne sauront pas avant la fin du mois si leur cause sera entendue et, si c’est le cas, il faudra attendre encore trois mois supplémentaires avant de pouvoir plaider devant un tribunal d’appel.

«On fait tout en notre possible pour le garder ici et on garde espoir tant que l’avion n’aura pas décollé», souligne Mme Trottier.

En plus de refuser la demande de sursis, Citoyenneté et Immigration Canada a aussi rendu public certains éléments du dossier d’Abou Fofana, à la suite d’une entente mutuelle avec ce dernier (selon la Loi sur la protection des renseignements personnels), pour justifier son refus de lui accorder son statut de résident permanent.

D’abord, dans le jugement officiel, on y constate que ce ne sont pas des preuves irréfutables qui empêchent M. Fofana de demeurer au Canada, mais plutôt d’importants doutes.

«Dans les circonstances qui prévalaient alors en Côte d’Ivoire, il existe, au-delà d’un simple soupçon, des raisons sérieuses de penser que le demandeur a commis un crime de guerre», écrit le juge Alain Bissonnette.

Rappelons que Citoyenneté et Immigration Canada a avisé Abou Fofana qu’il ne pouvait recevoir le statut de résident permanent en raison de ses liens avec les Forces nouvelles, considérées comme les forces rebelles lors de la guerre civile qui a ravagé la Côte d’Ivoire depuis 2002.

Le fait qu’il ait été rémunéré par les Forces nouvelles le qualifie de criminel de guerre puisque l’argent lui ayant été remis aurait été acquis illégalement par le groupe de rebelles. En accusant M. Fofana d’avoir extorqué les automobilistes au poste frontalier, on souligne aussi que des crimes de guerre ont été commis dans la ville où il se trouvait, sans pour autant le pointer du doigt à cet effet.

Or, l’ébéniste-menuisier rappelle qu’il a simplement agi en tant qu’agent à un poste frontalier, en plus de participer à la construction de hangars. Il répète qu’en aucun temps, il était armé quand il procédait à la fouille des véhicules et qu’il n’a commis aucun crime.

Un enfant en Côte d’Ivoire

Parmi les informations dévoilées par Citoyenneté et Immigration Canada, par le biais de l’attaché de presse du cabinet du ministre Jason Kenney, on y apprend que M. Fofana est le père d’un fils né en décembre 2007 de sa relation avec sa conjointe de l’époque. «Le demandeur a volontairement quitté la Côte-d’Ivoire en août 2008 en laissant cet enfant qui avait environ huit mois à l’époque à la charge de sa mère», écrit-on.

Sans nier ces faits, Abou Fofana précise qu’au moment de quitter la Côte d’Ivoire, en se sauvant in extremis en pleine guerre civile, il n’était plus en couple avec la mère de cet enfant. «Je me suis sauvé et ça s’est fait très rapidement. Je ne pouvais pas m’en venir avec mon fils», souligne-t-il.

Par ailleurs, en aucun temps dans le jugement refusant le statut de résident permanent à M. Fofana, il est question de cette information concernant son passé familial. Ce sont simplement ces liens avec les Forces nouvelles, aujourd’hui considérées comme gouvernement officiel par l’ONU à la suite des dernières élections présidentielles, qui causent un problème.

Bien au courant de toutes ces informations depuis le début de sa relation avec Abou Fofana, Geneviève Trottier explique que son mari ne veut absolument pas être plongé dans une telle rupture de nouveau.

«Il a déjà été déchiré une fois et il ne veut pas revivre ça. À chaque mois, on envoie de l’argent pour nourrir son fils en Afrique. On envoie aussi des vêtements. Nous sommes également en contact avec la mère du petit», indique-t-elle.

Vincent Gauthier

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