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Nigeria: Les Services de sécurité nigérians affirment avoir découvert une « cellule » du Hezbollah
KANO (Nigeria) – Les services de sécurité nigérians ont affirmé jeudi avoir découvert une « cellule » du Hezbollah dans une maison à Kano (nord du Nigeria), où des ressortissants libanais avaient caché des armes devant servir à des attaques contre des « cibles israéliennes et occidentales » au Nigeria.
Le responsable des services de renseignement de l’Etat de Kano, Bassey Etang, a déclaré devant des journalistes que le propriétaire du local où la cache d’armes a été découverte entretenait des liens avec le mouvement chiite libanais et que cette maison
abritait une « cellule » du Hezbollah.
« Ceci est l’oeuvre du Hezbollah. Ce que nous venons juste de découvrir c’est une cellule du Hezbollah et ce que vous avez vu, c’est un arsenal du Hezbollah », a déclaré ce responsable nigérian, Bassey Etang, à des journalistes, sans toutefois apporter les preuves de ces accusations.
Les armes découvertes « devaient servir à viser des intérêts israéliens et occidentaux au Nigeria », a insisté M. Etang, dirigeant local du Département de la sécurité d’Etat (DSS), le plus important des services de renseignement. Dans un communiqué distinct, l’armée a également affirmé que le « compound » (résidence qui compte plusieurs villas) abritait « une cellule terroriste » liée au mouvement chiite Hezbollah.
Des journalistes ont été conduits dans ce « coumpound » situé dans le quartier huppé de Bompai. La cache y était creusée sous une chambre. Dans l’arsenal découvert dans cette cache, « il y avait des armes anti-chars, des lance-roquettes, des mines anti-chars et anti-personnelles », selon le communiqué de l’armée.
En outre, selon la même source, trois ressortissants libanais ont été arrêtés en lien avec cette affaire et un quatrième suspect est en fuite, après une « solide enquête anti-terroriste » menée « au cours des derniers mois ». Le Nigeria est confronté depuis plusieurs années à une insurrection armée dans le nord du pays, menée par le groupe islamiste armé Boko Haram.
L’armée mène actuellement une vaste offensive contre ces insurgés dans le nord-est où l’état d’urgence a été décrété. Selon l’ONG Human Rights Watch, les attaques menées par Boko Haram et la répression ont fait 3.600 morts depuis 2009 dans le pays. « Des enquêtes sont toujours en cours pour déterminer » si les ressortissants libanais « sont réellement liés à Boko Haram », a déclaré le responsable du renseignement.
RD Congo: Vol du dossier « Chebeya » chez l’un des avocats des parties civiles
KINSHASA – Le dossier de l’affaire Floribert Chebeya, un militant des droits de l’Homme assassiné en juin 2010 à Kinshasa, a été volé chez l’un des avocats des parties civiles, a annoncé dans un communiqué l’ONG congolaise Voix des Sans Voix (VSV) qu’avait fondée la victime.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des voleurs se sont introduits dans le cabinet de Me Jean-Marie Kabengela Ilunga et ont pris « un poste téléviseur, une somme d’argent, des ouvrages, un sac contenant le dossier de l’affaire Floribert Chebeya et Fidèle Bazana » (le chauffeur, disparu), affirme l’organisation non gouvernementale.
Avant ce « vol visiblement planifié », l’avocat avait « reçu des appels anonymes ».
« Les correspondants au bout du fil ne disaient mot, et ce, curieusement au moment où Me Ilunga voulait entrer ou sortir de son cabinet », poursuit le texte, qui précise que Me Kabengela traite de plusieurs dossiers sensibles.
La VSV « réitère une fois de plus ses vives préoccupations consécutivement à l’insécurité récurrente qui pèse sur les avocats des parties civiles dans l’affaire du double assassinat » de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, indique le communiqué.
Floribert Chebeya, 47 ans, avait été convoqué le 1er juin 2010 à l’Inspection générale de la police à Kinshasa pour rencontrer son responsable, le général John Numbi – qui nie avoir donné ce rendez-vous et est suspendu depuis l’affaire.
Son corps avait été retrouvé le lendemain dans sa voiture, les poignets portant des traces de menottes.
Celui de Fidèle Bazana n’a jamais été retrouvé. La mort du militant a suscité de nombreuses interrogations et interpellations, notamment des pays occidentaux.
Le 23 juin 2011, en première instance, la cour militaire de Kinshasa avait condamné à mort le colonel Mukalay, numéro 2 des services spéciaux de la police, ainsi que trois policiers jugés par contumace car en fuite. Un autre avait été condamné à la prison à perpétuité et trois avaient été acquittés.
Tous sont rejugés depuis le 19 juin 2012 devant la Haute cour militaire mais le procès a subi de longues interruptions. Le 7 mai, le procès a été suspendu jusqu’à ce qu’une décision de la Cour constitutionnelle statue sur une exception d’irrégularité soulevée par les parties civiles.
En Somalie, les divisions fragilisent la reconstruction
Nairobi – Ravagée par plus de deux décennies de guerre civile et de chaos, la Somalie tente de se reconstruire, mais le séparatisme régional, la rivalité clanique et les intérêts divergents des Etats voisins menacent le processus, avertissent des analystes.
Depuis deux ans, la fragile armée somalienne, épaulée par une force de l’Union africaine (UA) et, depuis 18 mois, par un contingent éthiopien, a repris l’ensemble des bastions des insurgés islamistes shebab dans le sud et le centre du pays.
Mais étendre sur les territoires reconquis l’autorité du gouvernement central – qui jusqu’à la mi-2011 contrôlait à peine quelques quartiers de Mogadiscio – s’avère bien plus compliqué.
« En Somalie, aujourd’hui, il n’y a qu’un gouvernement fédéral, appartenant au peuple somalien et représentant tous les Somaliens et toutes les régions », a assuré ces derniers jours le président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud.
L’élection du chef de l’Etat en septembre a suscité l’espoir d’enfin voir une autorité centrale se dessiner en Somalie. Il est à la tête des premières autorités « pérennes » du pays depuis la chute du président Siad Barre en 1991: en deux décennies, le pays n’avait jusqu’ici vu se succéder que des autorités de transition sans réel pouvoir.
Mais la persistance de puissantes milices, affiliées à des chefs de guerre et soutenues par des armées étrangères, relativise sérieusement l’ampleur du pouvoir qu’il détient.
Le « Jubaland », symbole de toute les divisions. Les récentes tentatives pour créer un Etat dit du « Jubaland », dans le sud somalien, ont cristallisé ces dissensions.
La zone concernée borde l’océan Indien, le Kenya et l’Ethiopie, regroupe trois régions administratives, et a changé une dizaine de fois de main depuis 1991.
Aujourd’hui, les shebab se la partagent avec diverses milices, certaines soutenues par les armées kényane ou éthiopienne, entrées fin 2011 en Somalie.
Libye: Accusée d’être une menace pour ses voisins, ne peut porter seule le chapeau
Tripoli – Etat faible, frontières poreuses, prolifération d’armes: si la Libye est accusée d’être devenue une source d’instabilité pour ses voisins du sud, il serait abusif de lui faire porter seule le chapeau, estiment des experts.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou avait indiqué que les assaillants qui ont commis le 23 mai deux attentats suicide au Niger venaient du Sud libyen. Selon lui, ils préparaient parallèlement une « attaque » contre le Tchad.
Le Premier ministre libyen Ali Zeidan a démenti ces « allégations sans fondements », répétant que son pays « ne pourrait devenir en aucun cas une source de souci ou de déstabilisation pour ses voisins » du sud, en proie eux-mêmes à l’instabilité depuis des années.
Des experts et des diplomates occidentaux estiment toutefois que le Sud libyen serait devenu ces derniers mois l’un des sanctuaires où se sont reconstituées les cellules jihadistes après que les mouvements islamistes armés ont été délogés du nord du Mali
depuis janvier par une opération militaire franco-africaine. Selon Fraj Najem, directeur du centre africain des études à Tripoli, les accusations du président nigérien « sont sans fondements ».
« Le Mali n’est pas frontalier avec la Libye, ce qui constitue un obstacle pour l’arrivée des combattants dans le Sud libyen », a-t-il expliqué.
Néanmoins, d’autres experts estiment que les groupes jihadistes chassés du Mali pourraient y arriver en transitant par les pays frontaliers comme le Niger ou l’Algérie, profitant du chaos régnant après le conflit libyen de 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi.
« Le sud-ouest de la Libye est contrôlé par les Toubous » qui n’ont pas de rapport avec les mouvements islamistes, rétorque M. Najem.
Egypte: Les milieux artistiques craignent une volonté d’emprise des islamistes
Le Caire – Grèves, manifestations, spectacles annulés: des artistes et intellectuels égyptiens dénoncent ce qu’ils considèrent comme une volonté d’emprise des islamistes proches du président Mohamed Morsi sur les institutions culturelles du pays.
Dernier épisode en date, des manifestants ont défilé jeudi soir en scandant « à bas le pouvoir des Frères musulmans » et réclamant la démission du ministre de la Culture Alaa Abdel Aziz, considéré comme proche de la confrérie même s’il n’en fait pas
formellement partie.
Le cortège de 100 à 200 personnes est parti de l’Opéra du Caire, institution phare de la vie culturelle égyptienne, où les représentations sont suspendues depuis mardi dernier en raison d’un mouvement du personnel consécutif au limogeage de sa directrice,
Inas Abdel Dayem.
Cette situation traduit un malaise grandissant dans les milieux culturels depuis l’élection il y a un an du président Morsi, régulièrement accusé par ses opposants de chercher à placer ses amis Frères musulmans dans tous les rouages du pays.
Le renvoi récent d’une figure du ministère de la Culture, le chef du département des Beaux-Arts Salah al-Meligui, et celui du chef de l’Organisation générale du livre égyptien, Ahmed Mohaged, ont renforcé ces craintes.
Mercredi, le secrétaire général du Conseil suprême de la culture, Saïd Tewfik, a annoncé qu’il remettait sa démission pour dénoncer « les tentatives de +frèrisation+ » de ce ministère, traditionnellement très influent en Egypte.
Selon le chef d’orchestre Naïr Nagui, qui a rencontré le ministre de la Culture, ce dernier « n’a donné aucune raison » pour les récents limogeages.