Pour le RDR, Koulibaly doit répondre des tueries et crimes de guerre de l’opération « Dignité ». Ce qui est amusant dans cette affaire, c’est qu’il ait attendu que se déchainent sur la toile tous les anciens amis de MK qui, se sentant trahis et poignardés dans le dos, ont analysé et mis en relief les paroles de l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne et numéro 2 du FPI. Le RDR à travers son secrétaire n’a eu qu’à glaner les accusations qui fusent depuis 24 heures et les faire siennes, donnant l’impression d’être un collectif de sachants, des spécialistes de l’histoire ivoirienne et de la politique ivoirienne.Ce faisant ils ont dévoilé leurs lacunes puisque ce n’est qu’après avoir étudié les textes de la résistance, visité nos blogs, qu’ils “comprennent”!
Shlomit
Côte d'Ivoire
« Côte d’Ivoire, l’audace de la rupture »
Koné Katinan exhorte à la re-naissance de l’Afrique
L’ancien ministre du Budget du gouvernement Aké N’Gbo vient de publier un livre : « Côte d’Ivoire, l’audace de la rupture ». Justin Koné Katinan, dans ce livre de 151 pages, sorti chez l’Harmattan, aborde les questions de nouveaux types de rapports que la Côte d’Ivoire, le continent africain doivent nouer avec les pays occidentaux. Et l’une de ces questions, c’est la construction par la Côte d’Ivoire, les pays africains d’Etats forts.
Car le constat qui est fait aujourd’hui, c’est que sous nos yeux, une entreprise de recolonisation « tantôt sourde, tantôt ouverte », mais beaucoup plus ouverte que source, du continent africain est en train d’être opérée, sous la forme de l’affaiblissement des Etats africains.
L’auteur l’a si bien perçu qu’il ne s’embarrasse pas de circonlocutions pour l’affirmer : « L’Europe doit se bâtir à partir de l’Afrique. Et elle s’en donne les moyens. Ils sont militaires, communicationnels avant d’être diplomatiques. Toute une organisation aux multiples ramifications est mise en place avec des jeux de rôles bien déterminés. Ces ramifications forment un réseau dense de serres qui asphyxient le Continent africain en touchant ce qui est de fondamental dans la conduite de chaque peuple vers son accomplissement : l’Etat. L’affaiblissement des Etats africains est un enjeu stratégique pour la perpétuation de l’ordre ancien. S’appuyant sur des pondérables endogènes savamment entretenus, les stratèges des anciens maîtres conçoivent avec aisance les plans d’affaiblissement des Etats africains ».
Il ne faut pas remonter loin dans le temps pour affirmer véritable ce que soutient Justin Koné Katinan. L’exemple de la Côte d’Ivoire est un cas patent. Pendant dix ans, la France, à travers une rébellion savamment montée et entretenue, a entrepris de démolir, méthodiquement, l’Etat ivoirien. En 2004, elle s’est invitée, brutalement, dans le conflit ivoirien, pour mettre fin à l’opération de reconquête du nord ivoirien entreprise par les Forces de défense et de sécurité (FDS), afin de chasser les rebelles. En 2011, elle a parachevé son ouvrage, en faisant arrêter et déporter à la Haye, celui qui incarnait l’Etat de Côte d’Ivoire, le président Gbagbo.
A en croire l’auteur de « Côte d’Ivoire, l’audace de la rupture », l’affaiblissement de « l’Etat africain devient alors une constante dans les rapports entre l’Afrique et ses anciens colonisateurs. ». Et cet affaiblissement s’obtient, écrit-il, suivant différentes modalités. Il en cite deux qui constituent à ses yeux les plus remarquables : le contrôle des élites politiques africaines et de la structure économique des pays africains.
Est-ce un hasard si, par exemple, ce fameux rassemblement dit Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) est né en France, sous le regard bienveillant de l’ancien président Jacques Chirac ? Est-ce par hasard si, au Niger, des forces spéciales françaises gardent l’œil sur les mines d’uranium exploitées par Areva ? Voilà des questions lancinantes qui montrent la justesse des vues de Koné Katinan.
En tout état de cause, si l’Afrique, qui vient de se réunir à Addis Abeba autour du thème « panafricanisme et renaissance », veut être à même, un jour, de forger le destin du monde en même temps que son propre destin ; si l’Afrique souhaite, un jour, « déposer son empreinte digitale et son calcanéum sur le dos des gratte ciel », il lui faut oser « l’audace de la rupture ». Il lui faut briser « les chaînes de l’esclavage » ; il lui faut rompre les fers du nouvel esclavage qui se présente sous le masque de « l’affaiblissement des Etats africains ». Justin Koné Katinan voit juste.
Jean Josselin
Justin Koné Katinan (2013), Côte d’Ivoire, L’audace de la rupture, l’Harmattan, 151 pages
CPI : Pourquoi Me Altit serait favorable à un ajournement du verdict de Gbagbo
Cour Pénale Internationale : Allons doucement parce que nous sommes pressés…On ira jusqu’au bout…Pourquoi Me Altit serait favorable à un ajournement du verdict de Gbagbo.
L’avons-nous déjà oublié ? « On ira jusqu’au bout » disait l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo. C’était déjà lors de sa comparution initiale à la Haye le 5 décembre 2011. Alors pourquoi certains seraient pressés de voir tomber de sitôt le verdict d’un jugement qui serait vraisemblablement biaisé d’avance ?
Comme nous l’avons déjà écrit et même si cela n’a pas plu à certains proches de Laurent Gbagbo, c’est bien la Défense de celui-ci qui a bel et bien conseillé la Chambre préliminaire dans sa soumission écrite déposée le 3 avril 2013 et encore disponible sur le site de la CPI, en son paragraphe 174, qu’aux termes de l’article 61 (7), la Chambre peut, sur la base des éléments présentés à l’audience, suspendre l’audience pour demander au procureur d’amender son DDC s’il apparait que les éléments de preuves produits semblent établir qu’un crime différent relevant de la compétence de la cour a été commis. Une doléance qui intervient après que la même défense de M. Gbagbo ait déclaré au paragraphe 173 du même document que le fait que la chambre ait laissé le procureur se prononcer au cours de l’audience sur un mode de responsabilité non prévu au DDC et sans que la défense soit en mesure d’y répondre, « place la défense dans une situation délicate ».
Mais au fond, Me Emmanuel Altit aurait-il totalement tort ? NON. Nous y reviendrons.
Alors en quoi une suggestion de suspension de l’audience et une demande de l’ajournement du verdict de cette audience seraient contraires ? Le verdict dans le cas d’espèce étant la conclusion de l’audience marquant ainsi la fin d’une procédure ( la phase préliminaire de l’affaire) ne saurait être détaché du cours de l’audience.
Deuxièmement, Me Altit pourrait avoir bien raison de demander l’ajournement de ce verdict si celui-ci constate une inégalité des armes, ce qui pourrait violer le droit de son client.
Et cela, la défense elle-même l’a rappelé dans son même document écrit du 3 avril riche de 54 pages. A cet effet, la défense de Gbagbo a relevé dès l’entame du document le manque de loyauté de la part du bureau du procureur surtout concernant la question de la transmission des pièces. Elle a aussi regretté que l’avocate des victimes se soit érigée au cours des audiences et surtout dans ses soumissions écrites en Procureur bis, reprenant les affirmations du procureur dans leur totalité (…)
Seulement si la défense pense qu’elle n’a que deux adversaires ce qui est déjà suffisant pour dénoncer un procès non équitable et qui donc viole les droits du prévenu, elle se trompe fort bien. Car toujours de l’autre côté de la barre se trouve également un troisième adversaire : L’état de Côte d’Ivoire.
En effet, selon les informations en notre possession, le 14 mars 2013 c’est-à-dire bien après l’orale de l’audience de Gbagbo, la Chambre préliminaire aurait autorisé les avocats de M. Ouattara afin que ceux-ci déposent eux aussi leurs observations écrites non pas sur la totalité de l’audience mais sur la question de la recevabilité de l’affaire, une requête formulée par la défense le 15 février 2013 et débattue en audience de confirmation des charges, une audience à laquelle n’ont pas participé les avocats de l’état de Côte d’Ivoire. Bien curieux !
Mais encore bien surprenant, une source bien introduite révèle que la Chambre préliminaire aurait autorisé par la même occasion l’accès de l’avocate des victimes à certaines annexes de cette même requête, annexes classées pour autant confidentiel.
Il est évident qu’au regard de ce qui précède, nul ne peut ignorer que cette affaire qui oppose l’ex président ivoirien au procureur de la CPI n’est qu’un vaste complot contre un seul homme : Laurent Koudou Gbagbo. Et au-delà de M. Gbagbo, son parti politique, le Front populaire ivoirien.
Pour cette seule raison, nous sommes à même d’imaginer que s’il y a procès, celui-ci pourrait être très long. Et l’on ne sera pas surpris que Laurent Gbagbo soit rejoint dans la foulé par quelques seconds couteaux tirés sur le volet dans le rang des pro-Ouattara. Ainsi le tour sera fait et la CPI se frottera les mains d’avoir été une justice impartiale. La défense de Gbagbo a-t-elle le droit de faire sien cet argument et justifier un éventuel ajournement du verdict qui devrait intervenir en tout cas avant le 2 juin au risque de déclarer la CPI forclos comme ce fut le cas avec le président de la CEI en Côte d’Ivoire ?
Enfin, ces hypothèses sont-elles suffisantes pour conclure qu’un changement de cap s’impose du côté des pro-Gbagbo qui pourraient être gagnés par la lassitude ? Nous pensons que chaque ivoirien y songe sérieusement déjà et mener une telle réflexion n’est pas synonyme d’appartenir à un camp ou à un autre. Juste une question de bon sens.
A bientôt
Philippe Kouhon, journaliste analyste
Rififi à la tête du PDCI-RDA
« Comme annoncé dans le communiqué, la réunion du Bureau politique du Pdci-Rda se tiendra à l’heure et au lieu indiqués, c’est-à-dire le jeudi 23 mai à 16 heures au siège du parti à Cocody ». Parole du président Henri Konan Bédié que nous avons réussi à joindre hier par téléphone après la rencontre organisée par son secrétaire général avec les membres des instances et les responsables des structures spécialisées. Le président du Pdci n’a aucunement l’intention de modifier son agenda personnel. D’ailleurs, il a tenu à préciser qu’il regagne aujourd’hui même la capitale économique en vue de présider la rencontre du Bureau politique prévue demain à 16 heures.
Dissensions, crise de confiance, crise de leadership entre le n°1 et le n°2 du Pdci. Personne ne peut plus cacher le soleil avec la main. Il y a bel et bien de l’eau dans le gaz. Pour l’heure, on ignore le degré d’incompréhension entre les deux hommes et personne ne peut préjuger de la tournure que risquent de prendre les évènements dans les jours à venir. Mais déjà, au Pdci, l’on commence à se poser des questions. Pourquoi le secrétaire général a t il décidé de convoquer une telle réunion à 48 heures du Bureau politique alors qu’il avait déjà séparément échangé avec toutes les structures invitées à la rencontre d’hier ? Pourquoi le secrétaire général a t-il décidé d’ouvrir et de dévoiler le contenu d’une note que le président du parti lui a transmise sous pli fermé et frappé du sceau de la confidentialité ? Quels conseils voulait il recevoir de cette assemblée ? Qui mieux que le président Bédié pouvait l’éclairer sur une telle note si celle-ci laissait subsis ter des zones d’ombre et que sa compréhension lui échappait ? Etant le collaborateur direct du président Bédié, le secrétaire général ne pouvait-il pas approcher son patron pour lui faire part de ses préoccupations après avoir reçu un tel document si tant est qu’il avait besoin de conseils ou avis pour le comprendre ? Hier, il n’y avait pas de liste ni d’hôtesse à l’entrée principale de la salle du Bureau politique. Tout le monde pouvait donc y avoir accès. même la presse. Au demeurant, quelles sont précisément les dispositions des statuts du Pdci qui font du secrétaire général du Pdci le détenteur exclusif du pouvoir d’organiser le Congrès du parti ? Pourquoi autant d’agitations à la veille d’un Congrès qui se veut une fête de rassemblement ? Des gens auraient-ils d’autres agendas politiques ? Car au demeurant, ceux qui ont été proposés par le président du parti ne sont-ils pas des militants du Pdci ? m. Djédjé mady a-t-il été personnellement écarté de cette organisation ? Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi cette adversité embryonnaire entre deux hommes dont la collaboration a souvent donné l’image d’une réelle complicité ? De toute évidence, ce qui s’est produit hier n’est pas le fruit du hasard. mais quel problème cela a-t-il résolu ? Dévoiler le contenu d’une note privée en public n’a rien arrangé. Pas surprenant que des militants aient invité leur secrétaire général à mieux se pourvoir en allant voir le président Bédié pour arrondir les angles avec lui. Mais aura t il le temps matériel de le faire dès lors que le président du parti, certainement outré par l’attitude de son collaborateur, avec qui il n’a jamais coupé les ponts (puisqu’il lui a fait transmettre les documents du pré congrès), a décidé de maintenir la réunion du Bureau politique de demain ?
AKWABA SAINT-CLAIR
Le Nouveau Réveil
COTE D’IVOIRE, MA BELLE PATRIE – ou ka manké mwen-
Terre d’ivoire
Terre de terre à terre
O terre terrassée par les temps fétides
Dans le reflet de tes eaux larmoyantes
J’ai découvert les rides de la sagesse assassinée
Terre d’Eburnie, terre blessée
Terre de terre calcinée
O terre abattue de balles rapaces
Dans le reflet de tes larmes ensevelies
J’ai vu mourir l’odeur du jour jacasseur
Mais je ne ferai point offense aux forêts de tes entrailles
O terre fruit des aïeux de mes aïeux
Je ferai coutume au sort pour que renaisse la splendeur de tes dieux
Je ferai ablution des eaux fétichistes du Bandama
Pour exalter ta beauté fragile
O ma terre
Ma douce terre d’Eburnie
Quand te serai-je encore l’enfant bercé de doux soleil
Ou ka manké mwen
Côte d’Ivoire: le ministre Bacongo échappe à un lynchage des étudiants
Les étudiants à Cissé Bacongo – ‘BaCONGO VOLEUR, va au CONGO’
Les étudiants à Cissé Bacongo – ‘BaCONGO, va au CONGO’
‘Bacongo Voleur ! Bacongo Voleur ! Bacongo Voleur !’ crient les Etudiants de l’université de Cocody devant la RTI Côte d’Ivoire (Nouvelle TCI) après avoir mis fin à une parodie de cérémonie en l’Honneur de la Grande Décoratrice d’intérieur Henriette Dagri Diabate.
Dès 7h, les véhicules de type SCMAT étaient déployés devant l’entrée principale de l’Université de Cocody, rebaptisée Université Félix Houpouët Boigny par Ouattara. Les locaux de l’université devaient recevoir ce lundi 13 mai 2013 une cérémonie en l’honneur de Mme Henriette Diabaté, Grande chancelière de Ouattara.
Mais seulement voilà, aux environs de 11h, lorsque les invités de marque, pour la plupart des ministres ont commencé à venir, les étudiants de l’Université de Cocody ont commencé leur mouvement de protestations contre les mauvaises conditions d’études. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « pas de micros dans les Amphis, pas de toilettes, trop c’est trop ». Les policiers appuyés par des FRCI, armes aux points dont des grenades lacrymogènes, tentent de disperser les étudiants, mais rien n’y fit. « Magellan où es-tu? Magellan où es-tu? » ont scandé les étudiants manifestants pour interpeller Ouattara surnommé « Magellan », par la presse de l’opposition, en faisant allusion à ses nombreux voyages creux.
Le Ministre Cissé Bacongo de l’Enseignement Supérieur s’est emmené quelques minutes après. Lorsque les étudiants manifestants l’ont aperçu, ils ont scandé à l’unisson : « Bacongo voyou ! Bacongo Voleur! ». Le ministre Bacongo a été soigneusement hué par les étudiants . Certains étudiants n’ont pas manqué de jeter des pancartes et sachets d’eau sur le Ministre Bacongo et son cortège.
Au moment où nous mettons en ligne cet article, la situation est toujours tendue à l’Université de Cocody entre étudiants et Policiers appuyés par des FRCI. Des étudiants craignent des arrestations puisse que des sources proches du Ministre Bacongo ont, dores et déjà, attribué ce mouvement à la FESCI.