‘’L’Etat de Côte d’Ivoire a un nouveau Chef : le Président Alassane Ouattara, (…) Notre parti veut continuer dans la paix et la liberté, de jouer sa partition dans la construction de la vie politique’’
Depuis quelques mois la Côte d’Ivoire, notre pays, n’est plus au travail pour sa croissance économique et sociale. La politique qui devait en être le moteur et la gestion de cette politique ces six derniers mois, a donné lieu à des violences de toutes natures, qui ont occasionné, des pertes énormes en vies humaines dont la macabre comptabilité reste à faire, des blessures physiques ou morales dont l’on ignore si les victimes en guériront un jour, des destructions volontaires ou non de biens publics et privés, à grande échelle, la quasi déstructuration du tissu social déjà largement fragilisé. Le bilan de la tragédie ivoirienne est lourd et peut-être, n’aurons-nous pas le courage de le faire connaître aux générations futures dont le jugement sera des plus implacables, tant il nous était possible de choisir de ne pas faire la guerre. Les appels à la Paix, plus que ceux à la simple retenue, ont fusé de toutes parts, d’hommes politiques bien souvent trop seuls pour être entendus, d’hommes de Dieu et de personnalités étrangères de tous bords.
Hélas! En vain.
Face à tant de déchirures, tant de vies sacrifiées et de souffrances, il importe de s’incliner devant la mémoire des victimes mortes pour nos erreurs, toutes les victimes sans exclusive, de faire le deuil avec leurs familles respectives et de leur exprimer, autant qu’il nous est possible, toute notre compassion et toute notre sympathie, ainsi de même qu’aux survivants blessés ou non, de tous bords, pour marquer si cela n’avait été déjà, notre attachement profond à l’Unité de la Côte d’Ivoire, de son peuple, riche de sa diversité. Cela dit, il est heureux que les armes se soient tues et il est impérieux que celles qui ne l’ont pas encore été le soient, pour que les filles et les fils de ce pays se parlent et réapprennent à vivre comme ils n’auraient jamais dû cesser de le faire. L’Etat de Côte d’Ivoire a un nouveau chef, le Président Alassane Ouattara, que la classe politique ivoirienne se doit de reconnaître comme tel, et c’est bien dans cette voie que s’inscrit le F.P.I. Il faut instaurer un climat de non belligérance, la vocation de la politique étant tout autre, pour revenir aux fondamentaux que sont, la construction d’une nation et d’une société développée, la cohésion entre les partis et entre les élites politiques, avec pour objectif, la préservation de la Paix, gage d’une société harmonieuse et libre. Cette absence de belligérance, doit être de nature, à faire revivre une pratique responsable et paisible de la politique, comme moyen de conquête et d’exercice du pouvoir, dans le but de fournir aux populations, le cadre de leur épanouissement personnel, ainsi que matière à participer volontairement à la croissance de l’espace commun. Pour ce faire, les femmes et les hommes affichant les armoiries de toutes les formations politiques établies sur le territoire ivoirien, doivent être libres de mener au vu et au su de tous, leurs activités politiques, dans le respect des lois de la République. Les Autorités Publiques et en premier lieu, le Président de la République, doivent garantir, le respect, pour chacun, de ses droits constitutionnels. Le F.P.I. veut continuer, dans la Paix et la liberté, de jouer sa partition dans la construction de la vie politique en Côte d’Ivoire, par l’exercice régulier, de sa mission de formation du suffrage, vis-à-vis des populations. Notre Parti garde à l’esprit, son passé de formation d’opposition, puis de gouvernement et aujourd’hui encore d’opposition, dans le respect des règles et des Autorités établies. C’est à cette compréhension de sa politique que le F.P.I. invite ses membres et sympathisants, toutes les formations politiques avec lesquelles, il a formé dans un passé très récent un attelage utile et porteur d’espoir, tous les Ivoiriens soucieux de la préservation des acquis communs de notre nation en devenir et de notre société en construction ainsi que toute la communauté internationale. Le chemin sera long et difficile, mais certainement pas plus que les mauvais moments que nous venons de passer. Il faut faire confiance aux nouvelles autorités publiques et leur donner la chance de panser nos blessures et pourquoi pas, nous faire oublier les affres de la guerre. Notre peuple si paisible, en a les capacités et les ressources pour y parvenir ne lui feront jamais défaut, tant notre volonté est immense de parvenir à la résolution de tous les différents qui nous ont opposés à ce jour, sans faux-fuyant, dans la vérité et la justice, pour une réconciliation vraie et porteuse de bonheur et de liberté.
Fait à Abidjan, le 27 avril 2011
M. Mamadou Koulibaly
Vice Président du F.P.I.
Politique
Dictature – Alassane Dramane Ouattara Comme Pinochet
Alassane Ouattara, en prenant le pouvoir par la force, a promis à ses soutiens extérieurs qu’il allait instaurer la démocratie. Entre cette promesse et la réalité du terrain, c’est un grand fossé. Il est déterminé à casser tous ceux qui veulent lui apporter la contradiction. Raison pour laquelle, il veut à tout prix décimer la majorité présidentielle qui reste la seule force politique capable de le gêner. Il a réussi à tuer le Pdci. Tous les grands leaders de cette force sont assignés à résidence surveillée à travers le pays. Laurent Gbagbo, le chef de fil est à Korhogo, Affi N’Guessan et Bro Grébé à Katiola. La presse proche de la Lmp ne paraît pas. Tous les locaux de ces journaux ont été mis à sac. Les journalistes sont pourchassés. Les espaces de libre expression sont démolis. Réduisant ainsi les animateurs au silence. En Côte d’Ivoire, aujourd’hui, c’est la pensée unique. Tous ceux qui ne parlent pas du bien du putschiste Alassane Ouattara, sont mis aux arrêts. C’est fini le temps du multipartisme et de la parole libérée. Place au parti unique. Sur les bords de la lagune Ebrié, une seule personne a droit à la parole. C’est Alassane et ses serveurs de thé. Ils n’ont pas de défaut. Il faut les vénérer comme Dieu. Les meetings et les rassemblements sont interdits. Ici personne n’ose dénoncer cet état de fait. La presse internationale est interdite d’ouvrir ses colonnes aux hommes de la majorité présidentielle. La preuve, la bande de l’interview du ministre Danièle Boni Claverie sur Rfi a été détruite par les hommes en arme d’Alassane Ouattara. Ce n’est pas tout. Notre confrère de Notre Voie (Journal proche de la Lmp), Abdoulaye Villard Sanogo a accordé une interview à Sarah Tisser de Rfi pour expliquer la situation difficile de la presse proche de Gbagbo. Mais cette interview n’a jamais été diffusée. Parce qu’elle n’arrange pas l’Elysée. Avant de parler à la presse, les proches du Président Laurent Gbagbo doivent avoir au préalable la permission des nouveaux maîtres des lieux. C’est un pouvoir dictatorial qu’Alassane Ouattara veut instaurer. La situation ivoirienne ressemble étrangement à celle de la Chili lors de la prise du pouvoir par un coup d’Etat de Pinochet. Ce dernier a semé la terreur au sein de la population. Il a décapité tous les mouvements de contestation en tuant les leaders. Les plus chanceux sont mis aux arrêts. D’autres étaient obligés de s’exiler. La presse et les médias étaient sous son contrôle. Toute chose a une fin. Celui qui tue par l’épée périra par l’épée. On sait comment Pinochet est tombé. Alassane Ouattara connaîtra le même sort.
Enise Kamagaté
Démenti sur la tentative de suicide de Gbagbo
(AfriSCOOP ) — « Contrairement aux allégations de la presse au service de Monsieur Ouattara, seule désormais à paraître en Côte d’Ivoire, le Président Gbagbo n’a pas fait une tentative de suicide. », a indiqué ce mardi Toussaint Alain, conseiller du président Laurent Gbagbo à Paris.
Ce mardi, le Nouveau Réveil, quotidien proche du Rhdp (Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix), la coalition politique qui a porté Alassane Ouattara au pouvoir, a annoncé dans sa parution que Laurent Gbagbo aurait tenté de se suicider samedi dans sa prison de Korhogo (nord). Le quotidien tout en étant prudent, soutient détenir l’information d’ « une source bien informée ». Selon lui, Gbagbo chercherait ainsi à éviter la justice.
« Monsieur Alassane Ouattara prépare l’opinion à la nouvelle de la mort du Président Laurent Gbagbo qu’il retient en otage depuis le 11 avril 2011 date de son enlèvement par les forces spéciales françaises », révèle Toussaint Alain dans un communiqué transmis à Afriscoop, expliquant qu’ « Il ne fait aucun doute que Monsieur Alassane Ouattara tente maladroitement de déguiser un projet d’assassinat du Président Gbagbo en tentative de suicide ».
D’après le texte, « le président Gbagbo s’est entretenu au téléphone avec un membre de sa famille le samedi 23 avril 2011 à la mi-journée et n’a nullement mentionné les faits évoqués par la presse de Monsieur Ouattara ».
Après une grave crise post-électorale de quatre mois l’opposant à Alassane Ouattara déclaré élu par la Commission électorale indépendante ivoirienne (Cei) et reconnu par l’Organisation des nations unies (Onu), Laurent Gbagbo, investi par le Conseil constitutionnel (la plus haute juridiction chargée de proclamer les résultats définitifs), a été arrêté à sa résidence de Cocody (Abidjan).
Après sa chute le 11 avril, Gbagbo conduit au Golf Hôtel (quartier général du Président Ouattara et son gouvernement), a été transféré le 13 à Korhogo (nord), en résidence surveillée. Son épouse Simone, arrêtée en même temps que lui et retenue au ‘Golf’, a été amenée vendredi dernier à Odienné (nord-ouest), également assignée à résidence.
Selon des sources concordantes, les nouvelles autorités auraient décidé de transférer à Katiola (centre) les collaborateurs civils de M. Gbagbo placés sous surveillance, et à Bouaké (centre), les militaires arrêtés en même temps que lui.
« Monsieur Ouattara n’a pas d’autre choix que de remettre en liberté le Président Laurent Gbagbo, la Première Dame Simone Gbagbo et toutes les personnalités arbitrairement détenues depuis quinze jours par la rébellion. La paix en Côte d’Ivoire est à ce prix. », conclu Toussaint Alain dans le texte daté de ce mardi 26 avril 2011.
Déclaration du Parti Ecologique Ivoirien concernant La présidence de son excellence Allassane Ouattara
La Côte d’Ivoire est entrain de sortir d’une crise poste électorale avec beaucoup de pertes en vies humaines, beaucoup d’atrocités et un nouveau président. Toutes histoires encore plus celles d’un pays ou d’un être humain sont faites de hauts et de bas.
Depuis la crise politique qui a frappé la Côte d’Ivoire de décembre 1999 à mars 2001 avec son corollaire de coups d’Etat de 2002 à ce jour du mois d’avril 2011 qui a fait de nombreux morts que nous appelons : Les Martyrs de Côte d’Ivoire, le peuple ivoirien a beaucoup souffert et d’ailleurs, il continue de souffrir dans sa chair et dans son âme. Un pays ne meurt pas, ce sont les vies qui vivent le moment présentant un bouleversement qui subissent des déchirures donc une génération sacrifiée. Sinon, la vie continue pour un pays et pour l’avenir. Nous devons regarder aujourd’hui, l’avenir. Comment faire pour que dans la cohésion sociale, Le pays retrouve sa quiétude, son évolution non seulement pour nous, mais aussi pour les générations à venir. Une erreur produite, dans une logique de bon sens, on l’évite après.
Nous ne pouvons dire : « Le roi est mort, vive le roi » parce que nous sommes dans une République et une démocratie, même si elle est boiteuse. Nous constatons néanmoins que le pouvoir est vacant selon la Constitution et par le Conseil Constitutionnel et aussi, que nous avons après l’arrestation du président Gbagbo, un président auprès duquel, les forces vives de la Nation ont fait allégeance et qui est aussi reconnu par la communauté internationale.
Le Parti Ecologique Ivoirien ne peut-être en marge de l’évolution du pays et dans la reconnaissance du président en place qui est aujourd’hui, son excellence Allassane Ouattara. Nous demandons à toutes les forces opposées de déposer les armes, à tous les irréductibles, de penser au bien être du peuple, à la continuité des institutions et de la République. C’est avec la partition et la décision de chacun de nous, cela, dans l’obstination du respect du droit communautaire que nous y arriverons. La politique, c’est l’état de force, l’artifice que l’on peut user pour atteindre le pouvoir afin d’assoir son programme social. L’essentiel est que le peuple ivoirien s’en sorte, et il s’en sortira avec la reconnaissance du pouvoir installé et son imposition des respects individuels.
Le Parti Ecologique Ivoirien prend acte du changement de pouvoir. Que le nouveau gouvernement sache que nous sommes au PEI, prêts à assumer toutes les taches qu’on voudra nous confier. Dans cet esprit, nous nous engageons à collaborer avec l’Etat en place, de l’aider et de le soutenir dans les difficultés de gestions. Le Parti Ecologique Ivoirien souhaite que son excellence, le Président Allassane Ouattara soit conscients du plein développement à apporter à notre nation, que les droits de tout citoyen doivent être respectés, que la diversité ethnique, religieuse, politique et sociale de notre peuple soit reconnue et privilégiée. Toujours, le Parti Ecologique Ivoirien souhaiterait : – Tout acte de transparence des institutions publiques ; de financement des partis politiques. – Le développement et le renforcement de l’administration locale. – Toute action visant le principe de séparation des pouvoirs. – Toute action visant à faire disparaître les mesures d’intimidation ; la détention arbitraire de violence et de mort. – Toute action pacifique visant à faire respecter les droits universels de l’homme pour une bonne qualité de vie
Sur le plan Ecologique, nos villes et villages sont insalubres, (nous cohabitons avec trop de rats, de cancrelats et autres bestioles qu’il faille maitriser pour éradiquer des épidémies), de l’image des déchets toxiques déversés à Abidjan restés vivants, la pollution des eaux et cours d’eaux est trop flagrante à cause des usines et des produits toxiques déversés et aussi de l’atmosphère remplie d’oxydes de carbones des voitures trop polluantes auxquelles il faut imposer un taux. Le déboisement et le manque de programme de reboisement, la négligence de nos parcs et forêts classées, la prise en compte des énergies renouvelables. Nous souhaiterions que ce soit des priorités pour le nouveau Gouvernement.
Concernant la liberté de parole, nous sommes un parti politique, qui a fait de la démocratie participative, notre ligne de conduite. Si nous trouvons que le pouvoir fait bien, dans l’intérêt du peuple, nous l’encouragerons, le féliciterons et lui ferons des suggestions. Si nous trouvons selon notre vision que ce qui est fait est mal fait pour le peuple, notre devoir sera de le critiquer sans pour autant qu’il y ait de représailles. Il faut reconnaître que la parole était déliée. On n’était point arrêté à cause de critiques et la liberté de parole quelquefois même sur la vie privée, allait bon train. Avec le président Allassane, nous souhaiterions une logique dans cette continuité en bannissant bien évidemment, l’aspect des attaques de la vie privée. Le P.E.I souhaite une très bonne chance à son excellence le Président Allassane Ouattara.
Pour le Parti Ecologique Ivoirien
Le président
Edmond Edouard N’GOUAN
http://www.parti-ecologique-ivoirien.org
Déclaration de Pascal Affi N’guessan au nom du FPI (Front Populaire Ivoirien)
* Après cette déclaration, Pascal Affi N’guessan, le président du FPI a été conduit de force au QG de Ouattata et la parole lui est désormais imterdite
Pascal Affi N’guessan: Déclaration du Front populaire ivoirien (FPI)
Déclaration-23/4/2011
La situation sociopolitique dans notre pays a été marquée cette semaine par deux faits majeurs :
– Les tentatives des nouvelles autorités pour remettre en marche la machine économique et sociale ;
– Le processus de légitimation du nouveau régime à travers le ballet des Présidents et Chefs d’Institutions.
Vivement préoccupés par la persistance de l’insécurité et dans le souci de contribuer à la normalisation rapide de la vie politique, économique et sociale du pays, le Front Populaire Ivoirien (FPI) et La Majorité Présidentielle (LMP), par ma voix, estiment indiqué :
• de faire le point de la situation sociopolitique nationale ;
• d’analyser le processus de légitimation institutionnelle entrepris par le nouveau régime ;
• d’évoquer la nécessité d’une solution politique de sortie de crise.
I- SITUATION SOCIOPOLITIQUE NATIONALE
Presque deux semaines après les douloureux événements du 11 avril 2011, la situation sociopolitique reste marquée par la persistance de l’insécurité et des atteintes aux libertés et aux droits de la personne humaine.
En l’absence des forces régulières de police et de gendarmerie, des combattants armés continuent de sévir dans les différents quartiers d’Abidjan et à l’intérieur du pays. Chaque jour, il est fait écho d’arrestations arbitraires et de détentions abusives sous le prétexte de la recherche de caches d’armes. Les violations de domiciles sont monnaies courantes et les actes de pillages continuent.
Pour échapper aux exactions, voir à la mort, les cadres, militants et sympathisants du FPI et de LMP vivent depuis plus d’un mois dans la clandestinité, la peur et la précarité, séparés de leurs familles, femmes et enfants. Beaucoup d’entre eux ont pris le chemin de l’exil. A ce jour, plus de dix mille exilés sont enregistrés au Ghana, Togo et Bénin.
Le sentiment d’insécurité est renforcé à Abidjan en particulier par la poursuite des combats, notamment à Yopougon et à Abobo où entre groupes d’auto-défense, Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et partisans d’Ibrahim Coulibaly dit IB, on ne sait plus qui attaque qui. Le tout est que les populations fuient les quartiers, abandonnant leurs domiciles aux pilleurs. Ces pillages sont d’une telle ampleur et si systématiques qu’ils apparaissent comme une dimension du plan de conquête d’Abidjan.
Dans ce contexte de violence, l’Etat de droit et les libertés sont étouffés. L’arbitraire règne en maître. Les acquis démocratiques de la longue lutte du FPI sont aujourd’hui menacés. « Notre Voie », le quotidien du FPI ne peut paraître ; les bureaux ont été saccagés, le matériel informatique et technique emporté et l’imprimerie d’un coût de près de cinq cent millions (500 000 000) FCFA incendiée. L’opposition est réduite au silence.
C’est le règne de la pensée unique dans l’audiovisuelle comme dans la presse écrite et une ambiance de dictature s’installe progressivement sur le pays. Elle alimente la peur et la méfiance des uns. Elle encourage les actes d’agression et d’humiliation perpétrés par les autres. Le pays est divisé : entre les vainqueurs du 11 avril et les autres.
Comment combler cette fracture ? Comment rassembler et légitimer les institutions représentatives à même de restaurer la paix et la cohésion nationales ?
La guerre et la violence ont montré leurs limites. Malgré le 11 avril 2011, le pays n’a pas retrouvé la paix ; au contraire les positions se sont radicalisées et la fracture sociale s’est élargie ; il n’y a pas de solution militaire à une crise politique. Mais en même temps, il serait illusoire d’espérer résoudre la crise politique par des arrangements entre Chefs d’Institutions.
II- DE LA LEGITIMATION INSTITUTIONNELLE
Les visites au Chef de l’Etat, du Président de l’Assemblée Nationale d’une part et du Président du Conseil Constitutionnel d’autre part, remettent au goût du jour les questions initiales de la crise post-électorale que sont la question de la légitimité et celle de la légalité.
Les aborder aujourd’hui signifie que le 11 avril ne les a pas régler. Mais les aborder par le biais des institutions est une illusion ; car ces questions sont d’abord politiques c’est-à-dire qu’elles sont en liaison avec les choix et les déterminations du peuple, avant d’être juridiques et institutionnelles.
C’est pourquoi est d’avance vouée à l’échec, toute solution qui chercherait, comme cela semble se dessiner à l’heure actuelle, à faire l’impasse sur l’ouverture de négociations franches et sincères avec les forces politiques et sociales significatives du pays.
Au demeurant, comment le groupe parlementaire FPI peut-il siéger dans la sérénité et participer activement aux débats de l’Assemblée Nationale alors que sa Présidente est emprisonnée pour des motifs politiques et sans que son immunité parlementaire n’ait été levée ?
Comment le Groupe parlementaire peut-il avoir une oreille attentive au discours du Chef de l’Etat alors que Laurent Gbagbo, Fondateur du parti croupit en prison en un lieu inconnu de ses proches et que cette situation divise le pays ?
Comment le Président du Conseil Constitutionnel peut-il justifier et fonder l’investiture de deux Présidents pour la même élection présidentielle ? Etc.
En définitive, seule une solution politique issue de négociations et d’un consensus de la classe politique peut permettre à notre pays d’éviter le ridicule et de sortir dignement de cette crise politique.
III- D’UNE SOLUTION POLITIQUE DE SORTIE DE CRISE
Sortir le pays de la crise exige courage politique et sens élevé de la responsabilité. Faire preuve de courage politique, c’est regarder la vérité en face et reconnaître que le pays est en crise et que cette crise est principalement d’ordre politique.
Faire preuve de responsabilité, c’est reconnaître que depuis la chute du mur de Berlin et dans les pays en développement et en transition démocratique comme le nôtre, il n’y a pas trente-six mille manières de résoudre une crise politique, mais une seule, celle de la négociation et du dialogue politique. Elle exige humilité, hauteur de vue et ouverture d’esprit, sens de l’intérêt national. Elle exige de la patience ; mais elle est durable si la sincérité et la bonne foi animent les différents acteurs.
En l’occurrence, la solution politique de sortie de crise permettra de restaurer la confiance mutuelle, d’assurer la décrispation de l’environnement sociopolitique et de créer les conditions de la paix, de la sécurité, de la réconciliation nationale et de la stabilité politique.
La solution politique de sortie de crise adressera les questions suivantes liées à :
– L’ordre public et la sécurité des personnes et des biens ;
– Au désarmement, au retour des militaires dans les casernes, au rapatriement des mercenaires, etc. ;
– La sécurité physique, juridique et professionnelle des membres des Forces de Sécurité et de Défense (FDS) loyalistes ;
– L’adoption d’une solution négociée, dans la dynamique de la réconciliation nationale pour mettre fin aux mouvements armés à Yopougon et à Abobo ;
– La réinstallation des déplacés et le retour des exilés ;
– Le rétablissement des médias d’Etat et le traitement équitable des différents courants d’opinion ;*
– La restauration des acquis démocratiques ;
– L’adoption d’une loi d’amnistie pour fermer la grande parenthèse et la crise sociopolitique en Côte d’Ivoire et pour poser les jalons de la réconciliation nationale ;
– La libération du Président Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers politiques.
CONCLUSION
Terre d’espérance, la Côte d’Ivoire est à genoux, mais elle ne s’est pas encore écroulée. Elle peut et elle doit se relever avec l’engagement de tous ses fils et de toutes ses filles.
C’est pourquoi il est impérieux que s’engage ici et maintenant, le dialogue politique et des négociations avec les forces politiques et sociales pour fonder un consensus national pour un nouveau contrat social ; un contrat pour la restauration et pour la réconciliation nationale.
Fait à Abidjan le 21 avril 2011
Pascal Affi N’guessan
Président du FPI
Dona Fologo: « l’Histoire retiendra que Gbagbo est un grand combattant pour la démocratie »
Dona Fologo Bonjour, vous avez soutenu Laurent Gbagbo jusqu’au bout, aujourd’hui, vous vous ralliez à Alassane Ouattara, pourquoi ? Je pense que le mot rallier n’est très pas exact. Le Président Houphouët- Boigny nous a enseigné que la politique, c’est la saine appréciation des réalités bonnes ou mauvaises. Aujourd’hui, je suis tout à fait disposé à travailler avec le Président Ouattara pour la réconciliation nationale. Donc ce n’est pas un ralliement, mais c’est un soutien au Président. Je reconnais le Président Ouattara comme le Président de la République de Côte d’Ivoire parce qu’aujourd’hui, la réalité c’est cela. Le 4 décembre dernier, le jour de l’investiture de Laurent Gbagbo au Palais, on se souvient, vous étiez au premier rang, vous applaudissiez, est-ce que vous regrettez aujourd’hui ? Je voudrais éviter la polémique de regret ou de ne pas regretter. J’ai cru en Gbagbo, je pense que l’histoire retiendra quand même que c’est un grand combattant pour la démocratie. Monsieur Gbagbo se battait pour le multipartisme quand j’étais un soutien du parti unique avec le Président Houphouët Boigny. Nous lui devons le multipartisme, je peux dire que la démocratie moderne avec la commission électorale indépendante. Donc j’ai cru en lui, c’est vrai, mais la réalité des faits en a décidé autrement et je suis disposé à apporter ma modeste contribution pour le temps qui me reste à vivre. Vous dites ‘’ j’ai cru en Gbagbo’’ mais tout de même dès le 4 décembre, toute la communauté internationale, les Etats Unis, la France, les Nations Unies reconnaissaient la victoire d’Alassane Ouattara. Vous n’avez pas été traversé par le doute en ce moment-là ? Non! Je ne veux pas revenir à cette polémique, qui a tortou qui a raison; qui a vraiment gagné, qui a arrêté Gbagbo. Je regarde l’avenir, c’est pourquoi je suis allé présenter mes respects au Président Ouattara et lui dire que nous sommes des sages de la République et nous sommes disposés à lui apporter notre contribution pour son combat pour réconciliation et le pardon Et le 10 mars, quand l’Union Africaine a reconnu à son tour la victoire d’Alassane Ouattara, vous n’avez pas commencé à vous poser quelques questions ? Non! Ni la Cedeao, ni l’Union Africaine ni la communauté internationale, ce qu’on appelle Onuci ne m’avait pas nécessairement convaincu. Je ne vais pas vous faire de dessin, mais je vais vous dire que je suis triste de constater que 50 ans après l’indépendance, les Africains en sont encore à ce stade. La réalité, c’est qu’aujourd’hui, lorsque les grandes puissances décident quelque chose dans ce bas monde, c’est ce qui doit s’appliquer. Vous dénoncez l’intervention l’intervention de la France et de l’Onu dans la bataille d’Abidjan, mais Laurent Gbagbo ne leur a-t-il pas donné le bâton pour se faire battre le jour où il a fait bombarder le marché d’Abobo à l’arme lourde ? Oui! c’est possible qu’on ait fait des erreurs. Je suis ne pas pour l’utilisation des armes lourdes, je ne suis pas pour qu’on bombarde les marchés encore moins. Je suis un disciple d’Houphouët-Boigny qui n’aimait pas les armes, la guerre. Vous savez ce que disent beaucoup d’Ivoiriens à votre sujet. Il a toujours été du côté des gagnants. Avec Houphouët quand c’était Houphouët, avec Bédié quand c’était Bédié, avec Gbagbo quand c’était Gbagbo ? Oui je sais. On m’a surnommé, certain de mes amis avec des sobriquets. Je l’accepte volontier. J’ai dit publiquement que quel que soit le Président de la République ivoirien, je suis prêt à l’aider réussir sa mission. N’y a-t-il pas en Côte d’Ivoire un certain nombre d’hommes politiques dont peut-être vous-même, dont les choix sont d’abord dictés par cette volonté d’occuper les bons postes et les bonnes places ? Oh, Non! Vous savez bien que je ne cours pas derrière les postes. Quand je suis allé voir le Président Ouattara à l’Hôtel du Golf, je ne lui ai pas demandé de poste. Je lui ai dit que j’attendais répondre à l’appel qu’il a lancé au pardon et à la réconciliation, c’est indispensable pour que la Côte d’Ivoire se redresse.
Source: RFI Rétranscrite par JN (Le Mandat)