Ne dit-on pas que l’esprit projette dans le concret sa tragédie spirituelle? Ainsi, il y va de l’île de Lampedusa. Elle exprime le vide aussi bien spirituel que politique du continent africain. Ces femmes, enfants et hommes jetés-noyés-morts traduisent l’ambition humaine de vivre dans un espace heureux.
Il y a dans l’horreur de Lampedusa une conscience amorphe en même temps qu’une implacable grandeur; le cri. Tous deux se figurent dans le divorce ridicule qui sépare l’espérance d’une vie humaine décente et les joies périssables et ventriculaires de pseudos politiciens.
Lampedusa marque dans la mémoire collective le misérabilisme par le quotidien des peuples africains opprimés par leurs dirigeants et la cohorte de prédateurs des richesses du continent. Dans cette répartition de tâche, pour qui voudra figurer cette disjonction, c’est dans un jeu de contrastes parallèles qu’il faudra donner vie et espoir au continent africain.
Dr. Okou Dagou Zéphirin