Le premier conseil des ministres de l’année 2016 est annoncé pour le mercredi 6 janvier 2016.
Cité administrative, au Plateau, la commune des affaires, mardi 29 décembre 2015. Ce n’est pas la grande affluence des jours ordinaires dans la grande cour de la cité. Mais les uns et les autres se bougent pour, soit se faire délivrer une pièce comme c’est le cas au bas de la tour c qui abrite le ministère des Transports, soit pour régler une affaire importante. 15H05 ce mardi, deuxième jour de la dernière semaine de l’an 2015, la tête n’est pas trop au travail mais plutôt à la fête. Néanmoins, il faut finaliser les bilans de fin d’année. Parlant du remaniement, comme l’a annoncé le chef de l’État, lui-même, en conseil des ministres en date du 23 décembre 2015 (le dernier de l’année), certaines sources interrogées restent prudentes.
Pas question de s’aventurer dans des commentaires ou autres actes qui puissent desservir un ministre. D’un autre côté, on s’arrange pour montrer qu’on travaille ou qu’on est en train de bien travailler pour attirer l’attention du président de la République, Alassane Ouattara, sur la qualité du travail ou les sacrifices qu’on fait, même en cette période délicate des fêtes où les membres du gouvernement sont fortement sollicités par leurs familles et lorgnés par leurs collaborateurs qui attendent à la maison ou dans les différents cabinets des gestes salvateurs des ministres, ces hauts cadres de la République. D’ailleurs, une source crédible dans un ministère nous informe qu’une décision préventive aurait été prise pour empêcher des personnes de partir avec les deniers publics avant le remaniement annoncé. « Il paraît même que le président de la République a fait sceller les comptes des ministères pour éviter les fuites de fonds », révèle notre interlocuteur. Une information que nous n’avons pas pu vérifier.
« Nous vous annonçons le report de la conférence de presse initialement prévu ce jour (lundi 28 novembre 2015) à 10h. (Il) est reportée à une date ultérieure. Toutes nos excuses pour le désagrément », peut-on lire dans un Short message service (Sms) envoyé aux journalistes le lundi 28 décembre 2015. Ceux-ci avaient pourtant été invités à couvrir cette conférence de presse qui devrait être organisée « dans le cadre de la promotion du système sanitaire ivoirien ». Il aurait été question de « présenter les dispositions pratiques prises dans les structures de santé publique pour les fêtes de fin d’année suivi de la remise de prix d’Excellenceaux meilleurs agents et structures de santé publiques 2015 ». Cette rencontre avec la presse devait se tenir au 16ème étage de la Tour C, au Plateau. Mais un changement subit de calendrier de la ministre de la Santé et de la lutte contre le sida, Raymonde Coffie Goudou, est intervenue. L’heure étant au travail, surtout quand on pressé par une telle annonce du chef de l’exécutif. L’argument avancé est imparable : l’inauguration d’une infrastructure sanitaire dans le nord du pays. Un solide argument pour montrer qu’on travaille bien. Selon une source au ministère de la Santé et de la lutte contre le sida, « un vent de panique souffle ». « Nous sommes optimistes, d’autres sont pessimistes. Les administrateurs affectés par l’État sont plus sereins mais les autres qui ont été recrutés soit au cabinet, soit ailleurs, le sont moins. D’autres disent qu’ils songent déjà à s’intéresser à leurs affaires personnelles », confie une source proche de ce ministère.