PDCI/ Rejet de la candidature de Guikahué

Rejet de la Candidature de Guikahué sur Fond de Tribalisme au Profit de Thiam ?

Depuis Lakota, où il se trouvait fin novembre pour l’investiture du nouveau maire de la ville des Eléphants, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo avait exhorté les membres du plus vieux parti de la Côte d’Ivoire à résister aux vents de la division.

Ce message semble ne pas avoir été entendu par les autorités du bureau politique du PDCI RDA. Pour des raisons tribalistes, ils ont préféré rejeter la candidature du numéro 2 du parti, afin de laisser la voie libre à Tidiane Thiam. Ce dernier, neveu du défunt Houphouet-Boigny, fondateur du parti, est considéré par de nombreux Ivoiriens comme Sénégalais, bien qu’il soit né en Côte d’Ivoire d’un père Sénégalais et d’une mère Baoulé, issue de la famille d’Houphouet.

Rejet de la Candidature de Guikahué

Contre toute attente, le président par intérim, sans s’appuyer sur aucun texte, a demandé à Guikahué de démissionner de son poste de Secrétaire Général Exécutif pour avoir déposé sa candidature à la présidence du parti.

S’appuyant sur l’article 43, le professeur Maurice Guikahué a refusé de se plier à cet ordre, apparu ex nihilo pour semer la zizanie dans le parti. Les choses ne se sont pas fait attendre : ce dimanche, la candidature de Guikahué a été rejetée.

Il est à noter que chez les Baoulés, la filiation matrilinéaire prime. Ainsi, Tidiane Thiam est davantage Baoulé, et donc Ivoirien, que Sénégalais. Aussi, dans l’esprit de la majorité des membres du PDCI, il est impératif qu’un Baoulé dirige le parti. Maurice Guikahué n’était le numéro 2 que par les grâces de Bédié, et non par un « mérite » ethnique.

Même si les Baoulés et les Akans sont majoritaires, le PDCI tire sa force du fait d’avoir été pendant trois décennies le parti unique en Côte d’Ivoire, un parti dans lequel chaque groupe ethnique a investi.

Cette situation risque de créer une implosion au sein du parti et de réserver des obsèques tristes au défunt président Bédié, qui attend une décision présidentielle d’Alassane Ouattara pour être inhumé.