Les chauffeurs des lignes d’Abobo ont observé un arrêt de travail la mi-journée d’hier vendredi 30 juillet 2010. Ils protestaient ainsi contre la bastonnade de deux des leurs, dont un leader syndical, par des gendarmes du camp commando d’Abobo à la suite d’une grogne contre le paiement de 500 FCFA exigé par leurs ‘’bourreaux’’ en faction au carrefour Samaké.
Les heurts ont éclaté dès six (6) heures du matin entre des gendarmes de l’escadron du camp commando d’Abobo et des chauffeurs exerçant sur la ligne Abobo-Zoo. Bilan : deux blessés graves dans le rang des chauffeurs. Il s’agit de Doumbia Mory, secrétaire à l’organisation de la Fesyncproci (Fédération des Syndicats des Conducteurs Professionnels de Côte d’Ivoire) et de Bagayoko Seydou, qui présentent tous deux des blessures au visage. En représailles, les délégués syndicaux ont érigé des barricades pour contraindre les chauffeurs des lignes d’Abobo à arrêter le travail. Ce qui a eu pour conséquence, la paralysie du trafic sur les lignes Abobo-Zoo, Abobo-Angré et Abobo-Habitat. Une galère pour les usagers qui se sont retrouvés ainsi privés de moyens de transport. Selon des informations concordantes recueillies sur le terrain, la rixe bien matinale est partie de la grogne contre le racket. Aboulaye Sylla, président de la Fédération Nationale des Syndicats de Chauffeurs de Côte d’Ivoire (Fensci), qui s’est porté au secours de ses camarades, révèle que les hommes du Gal Kassaraté en faction au carrefour Samaké ont érigé, depuis le dimanche dernier, un point de contrôle fixe de 20 heures à 7 heures. A ce check point, tous les chauffeurs de Gbaka et woro-woro (taxis communaux) doivent payer 500 F Cfa comme droit de passage. « Le problème est parti du fait que les gendarmes exigent 500 F à chaque chauffeur, qu’il soit à son premier chargement ou non. Cela voudrait dire que chaque chauffeur doit monter avec 500 F. Et si tu es à ton premier chargement, que tu n’as pas la somme exigée, tu es bloqué. Les chauffeurs agacés par cette pratique, ont crié leur ras-le-bol. Mécontents, les gendarmes ont chargé et ont fait des blessés, comme vous le constatez », s’est indigné Abdoulaye Sylla. Décidés à donner une suite à cette énième bastonnade de chauffeurs, des leaders syndicaux ont porté plainte à la brigade de gendarmerie d’Abobo. Pour calmer les esprits, le commandant Goué, chef de l’escadron du camp commado et le lieutenant qui pilotait la délégation des hommes en armes du comité de la fluidité routière, ont eu une rencontre avec les leaders syndicaux du milieu dont Adama Touré, Souleymane Sanogo et Abdoulaye Sylla. A cette rencontre tenue au camp commando, après avoir déploré le « comportement déshonorant » de leurs frères d’armes, les émissaires du Gal Philippe Mangou, conformément aux doléances de leurs hôtes, ont promis de rappeler leurs éléments au respect strict des consignes en matière de check point et de contrôle des acteurs du transport
Olivier Guédé